• Aucun résultat trouvé

La seconde conférence de La Haye : quelle issue au « problème Schacht » ?

Parcours d‘un financier (1877–1929)

B. L’hostilité irréductible entre Schacht et le gouvernement Müller

2. La seconde conférence de La Haye : quelle issue au « problème Schacht » ?

Pendant la crise budgétaire et ministérielle de décembre 1929, les négociations sur le plan Young et la préparation de la seconde conférence de La Haye restent une préoccupation es- sentielle du gouvernement allemand et de la Reichsbank. Schacht ne veut plus représenter son pays à La Haye en janvier, même s‘il en avait fait la demande pendant les discussions du

COBRI374. La préparation de la conférence montre de manière flagrante ses désaccords avec le

gouvernement. Ils apparaissent irréconciliables quand, le 31 décembre, Schacht annonce offi- ciellement, que la Reichsbank n‘est pas certaine de participer au capital de la BRI. Dans cette

atmosphère de doutes autour des positions de Schacht s‘ouvre la seconde conférence de La Haye.

a. Préparation de la conférence : Schacht doit-il représenter l’Allemagne à La Haye ?

Dès les négociations de Baden-Baden, Hjalmar Schacht demande à être membre de la déléga-

tion allemande en janvier à La Haye. Mais il convient avec le gouvernement qu‘un accord

préalable sur le contenu des positions allemandes à défendre à La Haye est nécessaire375. Or, dès la fin novembre, un monde sépare Schacht de Curtius376.

Avec la crise ministérielle de décembre, les relations entre le gouvernement et Schacht

s‘enveniment d‘autant plus que le Président de la Reichsbank juge n‘être pas suffisamment consulté sur les réparations. Il fait notamment référence à l‘accord conclu avec la Pologne qui prévoit la renonciation à l‘indemnisation des Allemands expropriés des territoires du Reich

devenus polonais. Schacht entretient aussi des craintes au sujet de la Sarre, estimant que les annuités prévues par le plan Young contiennent le rachat des mines de la Sarre. De plus, les Britanniques mettent comme condition à la réunion de la seconde conférence de La Haye la

renonciation par l‘Allemagne du surplus de liquidation. Sur ce point, le gouvernement alle- mand fait comprendre à Schacht l‘importance politique de cette question, dans la mesure où un refus provoquerait l‘échec des négociations sur la plan Young377

.

374

Müller II, Band 2, n° 335, « Die deutsche Delegation des Organisationskomitees der Bank für in- ternationalen Zahlungsausgleich an den Reichskanzler. Baden-Baden, 1. November 1929 » et n° 346. Schacht insiste clairement lors d‘une entrevue auprès de Müller pour appartenir à la délégation alle- mande à La Haye.

375

Müller II, Band 2, n° 399, « Ministerbesprechung vom 23. Dezember 1929 »

376

ADAP, Serie B Band XIII, n° 164 « Aufzeichnung des Reichsministers des Auswärtigen Curtius.

Abschrift. Berlin, den 30. November 1929. Niederschrift über eine Besprechung mit Reichsbankpräsi- dent Dr. Schacht während eine Frühstücks am 27. November 1929. »

377

Les 27 et 28 décembre, le gouvernement et Schacht essayent une dernière fois de s‘entendre sur les buts à poursuivre à La Haye378. L‘idée centrale de Schacht est que l‘Allemagne ne doit

pas politiquement être plus handicapée que les autres pays, en s‘assurrant notamment de la fin

de toute contrainte militaire :

« L‘idée fondamentale du nouveau plan est que la dette des réparations est transformée en une dette commerciale. Une commercialisation liée au maintien simultané de moyens de contraintes militaires contredit l‘esprit et le but du plan Young et l‘Allemagne ne devrait pas y prendre part, si elle ne veut pas se mettre volontairement en contradiction avec le plan Young. »379

Il revient également sur les idées qu‘il a avancées dans le mémorandum du 6 décembre. Il

conseille de refuser tout paiement supplémentaire aux annuités. Le Reich peut durcir sa posi- tion à La Haye car la France à besoin du plan Young qui lui donne plus d‘assurance pour ses paiements aux États-Unis que le plan Dawes.

« Le refus du plan Young et le retour au plan Dawes peuvent être en réalité

supportés par l‘économie allemande. L‘expérience a montré que l‘économie al-

lemande n‘a pas perdu son crédit à l‘étranger. Il n‘y a que du côté des finances

de la sphère publique qu‘un danger menace le crédit allemand à l‘étranger. […] D‘après ses convictions, on ne pourra atteindre quelque chose à La Haye que si l‘Allemagne est décidée à refuser le plan Young pour atteindre ses buts. »380

Schacht est alors sur une ligne beaucoup plus dure que le gouvernement, estimant qu‘il faut se

montrer capable de refuser le plan Young pour atteindre ses buts. Il prône ainsi une politique de confrontation, alors que le gouvernement préfère une diplomatie de conciliation. Dans ces

conditions, Schacht refuse de représenter l‘Allemagne à La Haye. Les délégués allemands à la

conférence sont alors nommés : le ministre des Affaires étrangères Julius Curtius (DVP), qui dirige la délégation, le ministre des Finances Paul Moldenhauer (DVP), le ministre des régions

1929, 16.30 Uhr »

378

Müller II, Band 2, n° 401, « Ministerbesprechung vom 27. Dezember 1929, 16 Uhr. »

379

« Die Grundidee des neuen Planes sei die, daß die Reparationsschuld in eine reine Handelsschuld verwandelt werde. Eine Kommerzialisierung unter gleichzeitiger Aufrechterhaltung militärischer Zwangsmöglichkeiten widerspreche dem Geist und dem Zweck des Young-Planes und dürfe von Deutschland nicht mitgemacht werden, wenn es sich nicht freiwillig mit dem Young-Plan in Widers- pruch setzen wolle. »

380

« Die Ablehnung des Young-Planes und die Rückkehr zum Dawes-Plan werde im Urbigen von der deutschen Wirtschaft ertragen werden können. Die Erfahrung hat gezeigt, daß die deutsche Wirtschaft ihren Kredit im Auslande nicht verloren habe. Nur von der Finanzwirtschaft der öffentlichen Hand drohe dem deutschen Kredit im Auslande Gefahr. […] Nach seiner Überzeugung werde im Haag nur dann etwas erreichbar sein, wenn Deutschland entschlossen sei, bei seiner Erreichung seiner Ziele den Young-Plan abzulehnen. »

occupées Joseph Wirth (Zentrum) et le ministre de l‘Économie Robert Schmidt (SPD)381.

b. La lettre du 31 décembre 1929

Le 29 décembre, ces délégués se réunissent avec Schacht, Vocke et Dreyse382. La veille, le Président de la Reichsbank a exposé ses doutes sur la participation de la Reichsbank à la BRI à un banquier américain. Schacht préfèrerait qu‘un consortium privé de banques allemandes y participe à la place de l‘institut d‘émission. L‘objectif est de faire pression sur les partenaires

du Reich.

« Le docteur Schacht pense que la Reichsbank devait s‘en tenir à la tactique

décrite ainsi au nom de l‘intérêt allemand. Il ne promet que du bien d‘une telle

pression sur les autres puissances car il n‘est pas possible du point de vue des autres Puissances d‘obtenir un fonctionnement productif de la BRI sans prendre

en compte la participation de la Reichsbank. »383

Schacht confirme sa tactique le 31 décembre 1929. En réponse à une lettre en date du 28 dé- cembre de Jaspar, Président de la conférence de La Haye, la Reichsbank annonce qu‘elle met deux conditions à sa participation au capital de la BRI384. La première est formelle : le Reich-

stag doit voter une loi permettant à la banque centrale allemande de prendre part à

l‘organisation d‘une banque internationale. La seconde est plus fondamentale : la Reichsbank ne peut donner son accord qu‘après avoir pris connaissance du plan définitif qui sera adopté à La Haye. Les futurs accords devront traiter l‘Allemagne sur un pied d‘égalité avec les autres

puissances, ce qui implique la suppression des sanctions politiques prévues par le traité de

Versailles contre l‘Allemagne. La participation de la banque centrale allemande à la BRI est de

fait remise en question.

Au début du mois de janvier, le gouvernement allemand définit sa position vis-à-vis d‘un ac- cord des cinq puissances alliées réunies à Paris du 16 au 21 décembre 1929385. Elles ont no-

381

Müller II, Band 2, n° 402, « Ministerbesprechung vom 27. Dezember 1929 »

382

Müller II, Band 2, n° 404, « Chefbesprechung vom 28. Dezember 1929, 10 Uhr »

383

« Dr Schacht meinte, die Reichsbank müsse an der so gekennzeichneten Taktik im deutschen Inte- resse festhalten. Er verspreche sich von einem derartigen Druck auf die anderen Mächte nur Gutes, denn es sei vom Standpunkt der anderen Mächte nicht möglich, ein ersprießliches Funktionieren der

BIZ ohne Beteiligung der Reichsbank in Aussicht zu nehmen. » In Müller II, 2, n° 404, « Chefbespre- chung vom 28. Dezember 1929, 10 Uhr »

384

BARCH Koblenz, Nachlaß Schacht, N/1294/3, Lettre du directoire de la Reichsbank à Mr J.A.M. de Sanchez pour transmission à Mr J.E. Reynolds, président du COBRI, 31 décembre 1929.

385

Müller II, Band 2, n° 406 « Kabinettssitzung vom 2. Januar 1930, 16 Uhr » avec en pièce jointe la déclaration des 5 puissances. Les propos relatés de Schacht sont en note et issus du journal de Schäf- fer.

tamment l‘intention de plus s‘impliquer dans les travaux de la BRI et désirent que les paie-

ments allemands se fassent les 10 de chaque mois, s‘opposant ainsi aux décision du Comité

pour l‘Eisenbahn. Enfin, les Alliés exigent de l‘Allemagne de s‘engager à ne prendre aucune

mesure mettant en danger la mobilisation des réparations. La réaction de Schacht est très vive. Dans ces conditions, d‘une part les États-Unis risquent de ne pas participer à la BRI et, d‘autre

part, l‘Allemagne ne devrait plus se sentir liée par les décisions des autres comités386

. Il re- marque à ce propos : « Accepter ou non des concessions n’est qu’une question de volonté po-

litique387. » Si les Alliés restreignent la souveraineté du Reich, ce dernier ferait mieux, selon

Schacht, de proposer une prorogation du plan Dawes. Le Président de la Reichsbank continue ainsi de prôner la confrontation, attitude qu‘il conserve pendant la conférence finale de La Haye.

c. Schacht et la conférence finale de La Haye

Les relations entre Schacht et le gouvernement allemand sont désormais mauvaises. Le Prési- dent de la Reichsbank méprise Moldenhauer et Curtius, qu‘il imagine incapable de résister aux représentants des pays Alliés388. Sa logique de confrontation se heurte pendant toute la conférence à la politique de conciliation préférée par le gouvernement. Pour Schacht, la con- férence se déroule en deux temps : il envoie Vocke seul à La Haye puis il le rejoint le 13 jan- vier 1930.

Avant son arrivée à La Haye, les concessions du gouvernement du Reich sur des questions diverses – la date de paiement des mensualités389, les modalités pratiques de la mobilisation des réparations, le remboursement des impayés après un moratoire – provoquent une dégrada- tion des relations avec Vocke et Schacht. À plusieurs reprises, ceux-ci se font les avocats

d‘une ligne dure, envisageant même l‘ajournement de la conférence390

. Ils ont parfois gain de cause : la délégation allemande accepte par exemple leur proposition d‘abrogation des im- payés en cas de moratoire391. L‘intolérance de Schacht est même parfois utilisée par le Reich

386

Müller II, Band 2, n° 406 « Kabinettssitzung vom 2. Januar 1930, 16 Uhr », en note

387

« Es is nur eine Frage des politischen Willens, ob man Zugeständnisse machen will oder nicht. » In Müller II, Band 2, n° 406 « Kabinettssitzung vom 2. Januar 1930, 16 Uhr », en note

388

Hjalmar Schacht, 76 Jahre… op. cit., p. 324

389

Müller II, Band 2, n° 441« Staatssekretär Pünder an den Reichskanzler. Den Haag, 9. Januar 1930. »

390

BARCH Koblenz, Nachlaß Schacht, N/1294/3, « Abschrift, Haag, den 12. Januar 1930. Aufzeich-

nung über meine Haltung während der vergangenen Woche » Le comportement de Vocke est sous la surveillance constante de Schacht, y compris quand ce dernier est à Berlin.

391

pour obtenir un assouplissement des revendications françaises. Tardieu aimerait ainsi impli- quer Berlin dans la première tranche de mobilisation : les Allemands laissent Schacht décider,

en sachant très bien qu‘il compte refuser392

.

Les Français, conscients de l‘exécrable relation entre Schacht et le gouvernement, proposent à Curtius de modifier le statut de la Reichsbank pour fragiliser son Président393. Cette initiative trouve des soutiens en Allemagne, notamment en Prusse394. Le ministre des Affaires étran- gères du Reich refuse cependant de s‘engager sur cette voie395 : la réussite de la conférence est le seul moyen de fragiliser Schacht. Cette anecdote montre cependant que le comporte- ment du Président de la Reichsbank depuis décembre 1929 a clairement fragilisé la situation

de l‘Allemagne à La Haye. Paris demande en effet à Berlin des garanties supplémentaires car

ils se méfient du président de la Reichsbank.

Le point essentiel d‘achoppement entre Schacht et la délégation allemande est toutefois la

question des sanctions applicables contre le Reich en cas de défaut d‘application du plan. Vocke refuse la moindre référence à un non-respect par l‘Allemagne du plan Young396. Le Reich, écrit-il à Schacht, ne doit pas admettre qu‘il n‘est pas capable de respecter un traité. Vocke finit par appeler Schacht à La Haye397. Le 13 janvier, le Président de la Reichsbank participe à la 26e réunion du COBRI. Le Comité prend acte de la lettre de Schacht du 31 dé-

cembre et constate que ses travaux reposent sur la participation de la Reichsbank à la Banque des Règlements Internationaux. La question du comportement de la banque centrale alle- mande est renvoyée en séance plénière : c‘est le coup d‘éclat de la conférence.

Schacht reste alors dans sa logique de confrontation : le plan Young prévoit la participation

d‘un consortium de banques allemandes à la BRI si la Reichsbank ne désire pas investir dans son capital. Il menace :

nung über meine Haltung während der vergangenen Woche » et Müller II, Band 2, n° 441 « Staatsse- kretär Pünder an den Reichskanzler. Den Haag, 9. Januar 1930. »

392

Idem

393

Idem

394

Müller II, Band 2, n° 414, « Ministerialdirektor v. Hagenow an Staatssekretär Pünder. 10. Januar 1930. »

395

Müller II, Band 2, n° 417, « Kabinettssitzung vom 14. Januar 1930. »

396

BARCH Koblenz, Nachlaß Schacht, N/1294/3, Vocke à Schacht, 11 janvier 1930. La correspon- dance Schacht-Vocke est déposée à Coblence : BARCH Koblenz, Nachlaß Schacht, N/1294/3. On peut

aussi consulter les rapports réguliers du secrétaire d‘État Pünder au chancelier, reproduits dans Müller II, Band 2.

397

« À ce propos, il serait prêt à tout moment à donner sa démission, si le Gene-

ralrat, le gouvernement et le Président du Reich le souhaitaient. »398

Les ministres allemands craignent que le comportement de Schacht ne menace l‘issue de la conférence et contrecarre leur politique. Dans un premier temps, ils se prononcent en faveur de la démission de Schacht et envisagent la participation de deux banques privées allemandes à la BRI399. Dans un second temps, une autre solution s‘impose : obliger légalement la Reichs-

bank à participer au capital de la BRI. Schacht se dit immédiatement prêt à respecter une telle

loi, car elle réduit la responsabilité de la Reichsbank400. Le gouvernement allemand n‘a fina- lement pas eu le choix : JP Morgan exclut de concurir à la mobilisation de la dette allemande si la Reichsbank ne participe pas à la BRI401.

En séance plénière, il ne reste alors qu‘à régler le « Schacht-Complex »402

. Le comportement du Président de la Reichsbank est de nature à faire échouer la conférence car Tardieu reven- dique désormais un dépôt supplémentaire de la Reichsbank à la BRI403. Parker Gilbert, présent à La Haye, attire l‘attention de Curtius sur un autre fait : Schacht ne fait plus l‘unanimité par-

mi les banquiers américains. Enfin, l‘Allemagne est contrainte d‘accepter de ne pas emprunter à long terme sur le marché international pendant jusqu‘au 31 mars 1931, au lieu de l‘automne 1930, pour garantir le succès de la première phase de mobilisation des réparations404.

Le protocole final de la conférence est signé le 20 janvier 1930. Il transforme le plan Young et

398

« Im Urbigen sei er jederzeit zum Rücktritt bereit, wenn der Generalrat, die Regierung und der Herr Reichspräsident ihn wünschen sollten. » In BARCH Koblenz, Nachlaß Schacht, N/1294/3, Vocke à Schacht, 14 janvier 1930

399

Preußische Seehandlung et Reichskredit-Gesellschaft

400

BARCH Koblenz, Nachlaß Schacht, N/1294/3, Vocke à Schacht, 14 janvier 1930, page 3, discussion avec Curtius et Moldenhauer le 14 janvier au matin. Voir également Müller II, Band 2, n° 416 « Auf- zeichnung Staatssekretär Pünders über die Delegationsbesprechung in Den Haag am 14. Januar 1930 betr. deutsche Beteiligung an der BIZ. »

401

BARCH Koblenz, Nachlaß Schacht, N/1294/3, Vocke à Schacht, 14 janvier 1930, page 3, discussion avec Curtius et Moldenhauer le 14 janvier au matin et Müller II, Band 2, n° 417 « Kabinettssitzung vom 14. Januar 1930 ».

402

Müller II, Band 2, n° 417 « Kabinettssitzung vom 14. Januar 1930 ». Selon une expression de Müller.

403

Müller II, Band 2, n° 418 « Aufzeichnung Staatssekretär Pünders über die internationale Beurtei- lung des Reichsbankpräsidenten. Den Haag, 16. Januar. » La demande est formulée dès le 5 janvier 1930 par les Français, et est renouvelée avec vigueur après le coup d‘éclat de Schacht : ADAP Serie B Band XIV, n° 8 « Aufzeichnung des wissenschaftlichen Hilfsarbeiters Schmidt (z. Z. Den Haag), Den Haag, den 5. Januar 1930. Aufzeichnungüûber die Unterredung zwischen dem Herrn Reichsminister Curtius und den Herren Tardieu und Briand am 5. Januar im « Hôtel des Indes » im Haag von 11-12 Uhr 15 »

404

Müller II, Band 2, n° 419 « Aufzeichnung Staatssekretär Pünders über die Delegationsberatung zu den Mobilisierungsverhandlungen. Den Haag, 17. Januar 1930. »

les protocoles signés à La Haye en août 1929 et en janvier 1930 en traité international, appelé « nouveau plan ». Berlin obtient le droit de déclarer un moratoire unilatéralement, ce qui re-

vient aussi à disposer indirectement d‘une possibilité de réviser l‘accord. Un échange de note précise qu‘en cas de rupture de l‘accord par une partie, les signataires recouvrent leur liberté. L‘accord est complété par l‘émission d‘un emprunt de 300 millions de dollars, dit « emprunt

Young », sur neuf marchés : États-Unis, France, Royaume-Uni, Suède, Hollande, Suisse, Bel- gique, Italie et Allemagne.

Après la fin de la conférence, le gouvernement du Reich réfléchit à un départ du Président de la Reichsbank, mais il écarte très vite cette solution. Il ne veut pas donner l‘impression de

réduire l‘indépendance de la banque centrale. Moldenhauer est toutefois chargé de demander

à Schacht de restreindre ses prises de position publiques. Le Président de la Reichsbank pro- met alors de prévenir le gouvernement en cas de publication d‘un nouveau mémorandum. De plus, le gouvernement prévoit une intervention du Président du Reich contre Schacht si ce dernier intervenait dans la sphère politique405. La démission de Schacht est écartée mais les oppositions entre le cabinet et le Président de la Reichsbank subsistent.

Outline

Documents relatifs