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Schacht aux États-Unis

De la démission au ministère de

A. Schacht, la Fin des réparations et les premiers contacts avec le parti nazi (mars 1930 –janvier 1931)

3. Schacht aux États-Unis

Pendant l‘été 1930, Schacht rédige plusieurs discours en préparation d‘un voyage aux États-

Unis. Pour quelles raisons se rendre aux États-Unis ? Quelles sont les idées développées ? Et enfin, quelles sont les réactions des gouvernements allemand et américain ?

455

BARCH Berlin Deutsche Reichsbank, R2501/338, La Nation Roumaine, 14 mai 1930.

456

Sylvain Schirmann, Crise… op. cit., p. 51-55

457

a. Pourquoi aller aux États-Unis ?

Habitué des négociations internationales, Schacht sait pertinemment que le rôle des États-

Unis est primordial. C‘est pour cette raison, explique-t-il dans ses mémoires, qu‘il désire s‘exprimer devant le peuple américain458

.

Il profite du souhait de son fils d‘aller travailler un an aux États-Unis pour entamer ce voyage.

Il soumet des textes à une agence qui organise des conférences et lui a demandé d‘intervenir. Après avoir voté le 14 septembre aux élections du Reichstag, il part pour Londres. Il s‘y arrête quelques jours pour y rencontrer notamment Montagu Norman, Président de la Banque

d‘Angleterre, avec qui il parle du problème des réparations459

. Puis il rejoint New York. Il fait

42 conférences, réunissant parfois jusqu‘à 2000 personnes. Elles se déroulent dans des Uni-

versités, devant des « clubs » ou des chambres de commerce. Le public est constitué

d‘étudiants, de professeurs, d‘économistes, de financiers ou d‘acteurs de la vie économique. Ces interventions sont suivies de débats, où, d‘après lui, beaucoup de questions sont posées

sur la victoire électorale des nazis. Il rentre en Allemagne le 3 décembre.

Les discours tenus pendant les conférences ont pour titres : « Les marchés financier et moné- taire internationaux, avant et après la guerre »460, « Tendances du commerce mondial », « L‘aspect social du problème des réparations », « L‘absurdité des réparations », « L‘invasion

du commerce et de l‘industrie par le socialisme d‘État », « Les marchés monétaires à court et

à long terme avant et après la guerre », « Les transformations structurelles du commerce in- ternational », « La clause de protection », « Politique coloniale impérialiste ou écono- mique ? », « Les problèmes pan-européens », « La coopération des banques centrales »461. Tous semblent avoir été donnés pendant le voyage de Schacht, avec une préférence très nette pour le sujet des réparations. Il est arrivé que Schacht change le programme de ses confé- rences pour faire un commentaire des élections pour le Reichstag du 14 septembre 1930, en

relation avec les réparations, cœur de tous ses discours.

b. Les idées développées

Toutes les idées que développe Schacht lors de ces 42 conférences ont un lien avec les répara- tions. Certaines sont déjà en germe lors des travaux du Comité des experts en 1929, comme la

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Hjalmar Schacht, 76 Jahre op. cit. p. 346

459

BARCH Berlin Deutsche Reichsbank, R2501/3393, Berliner Börsenzeitung, 27 septembre 1930

460

Les discours sont tous rassemblés dans BARCH Berlin Deutsche Reichsbank, R2501/6981.

461

création d‘un système où les Nation créancières financeraient les pays sous-développés. Ces derniers s‘équiperaient en Allemagne, qui bénéficierait ainsi d‘un surplus d‘exportation lui

permettant de payer les réparations462. Le problème de ces dernières se pose, selon Schacht, dans les termes suivants : elles sont pénalisantes pour l‘Allemagne mais aussi pour l‘ensemble

du commerce mondial car elles empêchent le Reich de jouer son rôle d‘acheteur de matières

premières et de fournisseur de produits finis et semi-finis. Ainsi, la diminution du pouvoir

d‘achat allemand participe à la baisse des prix sur le marché mondial. Pour résoudre ce pro-

blème, Schacht propose une alternative. Le premier terme de cette dernière se fonde sur la conférence des experts pour la préparation du plan Young. Expliquant qu‘elle avait abouti à la conclusion que le paiement des réparations était de la responsabilité de tous les acteurs du marché mondial, il demande que les « Alliés » permettent à l‘Allemagne d‘exporter sur leurs marchés en baissant leurs tarifs douaniers afin qu‘elle puisse payer les réparations et se four- nir en matières premières. Il insiste sur les barrières douanières afin d‘expliquer que la clause de sanction du plan Young, cause de sa démission, est susceptible de frapper l‘Allemagne sans tenir compte de l‘éventuelle mauvaise foi des pays qui ne baissent pas leur tarif douanier.

Si cette solution ne peut être appliquée, Schacht estime que l‘annulation des réparations, se- cond terme de l‘alternative, est inéluctable.

« En ce moment, la situation de la question des réparations allemandes est la suivante : l‘Allemagne est seulement capable de payer avec un surplus de ses exportations ; ce surplus ne peut consister qu‘en biens finis ; de nombreux pays compétiteurs se protègent par des tarifs élevés contre l‘importation de biens

manufacturés allemands. D‘un autre côté, les pays les moins développés man- quent d‘argent pour acheter les biens allemands et l‘Allemagne manque de ca-

pital pour octroyer des crédits aux pays les moins développés qui aimeraient acheter. On ne peut absolument pas comprendre comment l‘Allemagne dans de

telles circonstances sera capable d‘effectuer le paiement des Réparations. »463

Ce discours général sur les problèmes des réparations est étayé par des propositions pratiques,

une critique d‘une certaine politique allemande et des menaces.

Les propositions pratiques avancées sont techniciennes. Peu détaillées, elles concernent des

462

Hjalmar Schacht, 76 Jahre… op. cit., p. 312 et le chapitre 2.

463

« At the present moment, the situation of the German Reparation question is the following: Germa- ny is only able to pay by a surplus of her exports, this export surplus can only consist of manufactured goods, numerous competitive countries protect themselves by high tariffs against the importation of German manufactured goods. On the other hand the less developped countries are lacking the money with which to buy goods in Germany and Germany is lacking the capital wherewith to grant long-term credit facilities to the less-developed countries, which are willing to buy. One absolutely cannot un- derstand how Germany under such circumstances will be able to make the Reparations payments. »

territoires où l‘influence de l‘Allemagne a été largement diminuée ou réduite à néant par les traités de paix. Il s‘agit d‘une part de l‘Europe Orientale et Centrale, où se discutent plusieurs projets d‘ordre économique et d‘autre part du domaine colonial. Dans les deux cas, le but po-

litique poursuivi implicitement est la révision de l‘ordre de Versailles, reliés à des arguments économiques :

« Trois grandes actions économiques sont nécessaires au monde et particuliè-

rement à l‘Allemagne pour restituer la paix et le bien-être. La première est l‘expansion générale du commerce mondial avec l‘aide d‘une organisation in-

ternationale du crédit, la seconde est l‘élargissement du marché intereuropéen

par l‘association économique de certains États européens et, enfin, une activité

coloniale est nécessaire, en particulier pour les pays qui, densément peuplés mais industrialisés, sont actuellement sans possessions coloniales, ce qui est

malheureusement le cas de l‘Allemagne. »464

La première proposition est formulée en direction de tous les pays en cours

d‘industrialisation. Elle fait suite au voyage de Schacht en Roumanie. Il propose, sans entrer dans les détails, la constitution d‘un fonds de capital par les pays industrialisés. Les pays non-

industrialisés exprimeraient leurs besoins de consommation nécessaires à leur développement. Ces besoins concernent principalement les machines-outils. Ces dernières seraient financées par le fonds de capital et seraient fournies non au prorata de la part de capital apportée par les pays développés mais proportionnellement, par exemple, au taux de chômage des pays four- nisseurs. Ces dispositions avantagent très nettement l‘Allemagne. En effet, d‘une part, la pro- duction des machines-outils est un secteur où l‘industrie allemande est performante, d‘autre

part distribuer les commandes proportionnellement au taux de chômage permet d‘exclure la

France de la liste des fournisseurs tout en utilisant son capital. Les devises obtenues par

l‘Allemagne grâce à ce système lui permettraient de rembourser les réparations. Dans un dis-

cours sur la Pan-Europe et le projet de Briand, Schacht explique que ce système risque de ne

pas rencontrer l‘assentiment de la France, dont l‘intérêt serait une union politique pour con-

server Versailles.

La seconde proposition qui concerne les colonies s‘appuie sur un long exposé historique ten-

BARCH Berlin, Deutsche Reichsbank R2501/6982, « Transfer Protection Clause », p. 472-473

464

« There are three great economic actions which are needed by the world and in particular by Ger- many for the restitution of peace and welfare. The first is a general expansion of the world‘s trade with the help on an international organisation of credit, the second is the enlargement of the inner-European market by an economic combination of a number of European states, and lastly colonial activity is needed, in particular by those countries wich, densely people, though well developed industrially, are at present without own colonial possessions, as it is unfortunately the case with Germany. » BARCH

dant à prouver, en utilisant des témoignages d‘observateurs anglais et américains, que

l‘Allemagne fut une bonne colonisatrice, respectueuse des droits des peuples colonisés, afin de prouver que la disposition du traité de Versailles déclarant l‘Allemagne inapte à coloniser n‘est pas justifiée465

. Schacht ne propose cependant pas un retour des colonies à l‘Allemagne. Il met en avant une solution économique : la constitution de compagnies coloniales, dont le

capital serait avancé à l‘Allemagne puis remboursé sur les bénéfices des compagnies. Cela permettrait à l‘Allemagne, selon Schacht, de se procurer des matières premières sans avoir à

débourser des devises, réservant ces dernières au remboursement des réparations. Les popula- tions allemandes employées par ces compagnies pourraient recevoir à terme une certaine au-

tonomie, sans qu‘il y ait pour autant de pouvoir politique ou militaire. Schacht utilise égale- ment l‘argument de la résorption du chômage, le travail dans les colonies permettant de four-

nir des emplois, notamment à la jeunesse allemande :

« Donnez un espace vital à cette jeunesse allemande, si vous voulez maintenir la paix et le bien-être dans ce monde. »466

Ces deux propositions pratiques sont présentées de manière très modérée par Schacht et ne

s‘excluent pas. Elles sont appuyées par un discours sur la coopération des banques centrales,

où il essaye de démontrer que les hommes politiques ne sont pas à même de traiter des ques- tions économiques internationales, justifiant ainsi que le premier projet présenté soit pris en charge par la BRI et par les banques centrales. Il explique que cette collaboration serait plus efficace que la SDN ou n‘importe quel « Parlement Européen ». Il donne un seul rôle aux

hommes politiques, à savoir le rétablissement de la confiance au niveau international, néces-

saire pour l‘émission d‘emprunts à long terme, par le règlement des conflits politiques. Ce- pendant, pour lui, cette dernière tâche n‘a pour seule solution que la révision du traité de Ver-

sailles. Il cite notamment le cas du corridor de Danzig qui devrait au moins partiellement re-

venir à l‘Allemagne.

Certains discours de Schacht stigmatisent la politique allemande des années 20, imputée inté- gralement à la sociale-démocratie, dont les membres sont ouvertement qualifiés de stupides. Cette critique a plusieurs buts : comme d‘autres discours, elle permet à Schacht de montrer

465 Cependant, on notera qu‘il insiste sur la supériorité de l‘Homme Blanc. Bien entendu, dans ses

mémoires de 1953, il n‘évoque plus cette supériorité. Mais à ce moment, ses clients appartiennent au Tiers-Monde.

466

« Give space of living to this German youth, if you wish to maintain peace and welfare in the world » BARCH Berlin, Deutsche Reichsbank R2501/6982, « Imperialistic or economic colonial poli-

sous un excellent jour sa politique à la tête de la Reichsbank. Elle met en avant une nouvelle raison de critiquer les réparations et Versailles, en présentant certains aspects de cette poli- tique comme conséquente de ces deux derniers. Elle rend évidemment, sans beaucoup de nuances, la sociale-démocratie, très critique à l‘égard de Schacht, responsable d‘une grande

partie de l‘endettement privé de l‘Allemagne. Schacht décrit une Allemagne où l‘économie

est envahie par ce qu‘il appelle le « socialisme d‘État ». L‘économie allemande surnationali-

sée est, d‘après lui, marquée par l‘absence du sens de la responsabilité et par la faible re-

cherche de productivité. Cependant, elle souffre de plus de la baisse des prix d‘une part et,

d‘autre part, de l‘accroissement de la corruption et du poids de l‘administration. Le système

de sécurité sociale diminue la compétitivité des entreprises allemandes et empêche tout inves- tissement à long terme car les lois la fondant sont constamment révisées, engendrant une ins- tabilité juridique entravant les affaires. Schacht décrit un Parlement irresponsable qui donne systématiquement raison aux ouvriers qui forment la majorité du corps électoral. Schacht évoque ici l‘une des causes essentielles de son glissement politique vers l‘extrême-droite,

l‘antiparlementarisme. L‘arrivée de l‘État dans certains secteurs de l‘économie empêche le fonctionnement normal du marché, tout en étant moins efficace. Il donne l‘exemple des com-

munes qui ont investi dans le logement. Pour Schacht, tout ceci coûte trop cher à l‘Allemagne.

Cela a eu enfin pour conséquence la contraction d‘un endettement excessif.

Des menaces découlent de l‘ensemble de ce discours. En effet, les hommes politiques, plutôt que de voir la réalité en face et rembourser les réparations, ont préféré utiliser le crédit afin de financer ce que Schacht appelle les « illusions révolutionnaires ». Mais pour Schacht, les ou- vriers se rendront un jour compte des conséquences de cette politique, c‘est-à-dire une dimi- nution de leur niveau de vie, seule solution pour payer les réparations si les partenaires de

l‘Allemagne ne baissent pas leurs barrières tarifaires. Schacht explique qu‘alors le peuple aura

pour attitude de se tourner vers les extrêmes. C‘est son explication du vote pour la NSDAP et la

KPD. Le programme de la première n‘est pas critiqué, pas plus que celui des communistes

mais Schacht donne l‘exemple de l‘URSS, spectre suffisamment explicite pour convaincre des Américains du danger bolchevique.

Ses mémoires insistent sur les propos qu‘il a alors tenus sur les nazis. En réalité, Schacht uti-

lise cette menace dans un but précis : saper les réparations. En profondeur, c‘est surtout un discours antidémocrate et antimarxiste qu‘il tient, où parlementarisme, marxisme, sociale-

démocratie et démocratie sont souvent amalgamés. Finalement, l‘objectif de Schacht n‘est pas l‘abolition des réparations à proprement parler mais leur utilisation pour parvenir à des buts

politiques qu‘il poursuit depuis plusieurs années, comme beaucoup d‘autres Allemands : la révision du traité de Versailles et la lutte contre la sociale démocratie et le parlementarisme. Au-delà encore, il y a la vision d‘une Allemagne dont l‘« arrière-pays » économique est

l‘Europe Centrale et Orientale, arrière pays perdu pendant la guerre et rendant l‘Allemagne

dépendante des circuits financiers anglo-saxons. Enfin, Schacht cherche aussi à justifier la

politique qu‘il a menée lorsqu‘il était à la tête de la Reichsbank. Grâce à l‘utilisation de cer- tains thèmes touchant plus l‘opinion publique américaine que d‘autres, comme l‘invasion de l‘économie par l‘État, Schacht est souvent approuvé par ses auditeurs. Sur ce point, la phrase

suivante est caractéristique :

« Si des naufragés abordent soudainement une île isolée et sont coupés de toute

connexion et de tout échange de marchandises avec d‘autres pays, il y aura vite nécessité d‘économiser les biens qui restent et de les distribuer à chacun, c‘est-

à-dire de socialiser les ressources qui existent encore. La propriété allemande et tous les revenus seront nivelés. Si cela n‘est pas suffisant pour nourrir tout le

monde, une partie d‘entre eux doit périr, ce qui peut être fait, comme les bol-

cheviques le font, soit en les tuant, soit en les laissant mourir de faim. »467 Cependant, devant la Foreign Policy Association, le 20 octobre, Schacht se heurte à John Fos- ter Dulles. Ancien membre de la délégation américaine à la conférence de la Paix en 1919, il travaille dans les années 30 pour un cabinet juridique. Il constate tout d‘abord que le plan Young n‘a pu supprimer le problème des réparations. Tout en critiquant ce plan, il insiste ce- pendant sur le fait que la gestion des finances du Reich est largement en cause dans la crise

des réparations. Il n‘épargne pas les Alliés qui n‘ont pas désarmé et qui ont de fait mis en re-

lation dans le plan Young les réparations et les dettes interalliées, ce qui, dans les deux cas, contredit le traité de Versailles.

En réalité, pour Dulles, la crise est psychologique. Les paiements prévus par le plan Young ne représentent que 3 % du PIB allemand et 10 % du budget du Reich, des Länder et des com-

munes. De plus, les années 20 ont vu l‘industrie allemande se rationaliser et retrouver les ni-

veaux de production d‘avant-guerre.

Schacht s‘oppose à son contradicteur sur la possibilité de remboursement du Reich. Si les

467

« If shipwrecked people suddenly cast ashore on a lonely island are cut off from all connections and from all exchange of goods with other countries, the necessity will soon arise to economize the remaining goods, and to distribute amongst each other i.e. to socialize the still existing resources. German property and all income will be leveled. If this will not be sufficient to feed all, part of them must perish, whish can be done, as the Bolsheviks do it, either by killing them or by letting them starve. » BARCH Berlin, Deutsche Reichsbank R2501/6982, « The invasion of Trade and Industry by

paiements, considérés en pourcentages, sont faibles, ils interviennent dans une Allemagne où les classes moyennes sont déjà trop paupérisées. S‘il s‘affirme en accord avec Dulles sur le sujet des finances du Reich, il rejette cette faute sur le comportement de la SPD. De plus, si

effectivement l‘industrie se porte mieux, l‘Allemagne ne peut payer que si elle exporte plus, ce que les Alliés ne peuvent accepter. En conséquence, les réparations seront, d‘après Schacht, supprimées car c‘est la seule solution pour que l‘Allemagne puisse payer ses dettes

privées.

c. Les répercussions diplomatiques du voyage

Le voyage de Schacht est contemporain de plusieurs discussions économiques importantes. À la suite des accords de mars 1930 sur la trêve douanière et de la publication du mémorandum

sur l‘Union européenne de Briand, la XIe

assemblée de la Société des Nations de septembre

1930 crée une Commission d‘Étude pour l‘Union Européenne. En novembre 1930, se tient la première session de la Conférence d‘action économique concertée. Ces conférences et initia-

tives ambitionnent de remédier à la crise par une coopération économique et financière. Le

cœur de ces discussions sont les tarifs douaniers et les difficultés de l‘Europe centrale et

orientale. Comme à Bucarest, Schacht intervient dans ces débats en soumettant des solutions techniciennes permettant de satisfaire les intérêts nationaux allemands.

Concernant les relations bilatérales germano-américaines, le contexte est aussi particulier. Les

deux Nations discutent d‘un emprunt allemand sur le marché de New York. De plus, les

États-Unis sont en campagne pour les élections au Congrès, marquées par une âpre discussion

sur l‘isolationnisme. Les dirigeants américains s‘attendent à une poussée démocrate. Quant à l‘Allemagne, le gouvernement Brüning, sous la menace d‘une nouvelle fuite de capitaux après

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