Les satisfactions personnelles

Les satisfactions personnelles procurées par le métier d’enseignant chez nos participants sont principalement reliées à la tâche elle-même et à la relation avec les élèves. Les relations socioprofessionnelles, avec les autres enseignants et les membres du personnel de l’école, sont aussi des relations qui procurent de la satisfaction chez les enseignants rencontrés. Enfin, le salaire, les conditions de travail ainsi que les avantages sociaux figurent aussi parmi les satisfactions de nos participants, mais en plus faible proportion. Nous présentons ici les propos de ces derniers, relatifs aux satisfactions, en ordre d’importance.

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Enseignement Relations avec les élèves Planification Correction Gestion de classe Salaire Avantages sociaux Conditions de travail Relations socioprofessionnelles Bureaucratie Relations avec les parents

Fréquence des mots-clés (nombre d'apparition)

Satisfactions Insatisfactions

Figure 8 : Satisfactions et insatisfactions personnelles (ayant été nommées par les participants) procurées par le métier d’enseignant

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 L’enseignement

La satisfaction personnelle évoquée le plus de fois dans nos entrevues est l’enseignement. En effet, plusieurs enseignants ont répondu de façon spontanée à la question en disant tout simplement : Mes satisfactions, c'est le fait d'enseigner point. (P12.EF) ou encore : J'adore ça enseigner, c'est super le fun! (P1.EF) Plus précisément, les enseignants (N = 11) apprécient être devant une classe, partager des connaissances et faire cheminer les élèves dans leur matière : La plus grande [satisfaction], c'est vraiment la réussite des élèves, la progression. (P7.EM) J'aime enseigner, j'aime transmettre, oui, des maths, mais transmettre de moi-même aux jeunes, j'ai toujours aimé ça. (20.ET) De se dire qu'à la fin de la journée ou à la fin de l'année, ils vont avoir réussi à faire quelque chose. […] Ça, c'est vraiment valorisant. (P13.EUS) Tu rentres en tant que prof, je veux dire, tu es en avant d'une classe, tu enseignes ta matière, tu enseignes à des élèves, à des ados, que c'est ça que tu voulais, peu importe, tu enseignes, c'est ça la satisfaction. C'est de faire partie du développement d'une société, si on peut parler comme ça. Ça, c'est satisfaisant. (P16.ES)

De même, deux enseignants ont mentionné qu’ils aimaient la stimulation intellectuelle procurée par l’enseignement : C'est un emploi qui est très valorisant. Plus c'est exigeant, plus c'est valorisant pis stimulant, surtout. C'est stimulant. C'est le mot que je retiendrais, parce que ça n’arrête pas, tu peux pas arrêter pendant une seconde. (P11.EF) Le défi intellectuel que ça apporte aussi. Je ne m'ennuie pas, y'a pas une seconde où je m'ennuie dans ce travail-là. (P12.EF)

 Les relations avec les élèves

La deuxième satisfaction personnelle procurée par le métier d’enseignant chez nos participants est la relation avec les élèves. Les enseignants ont soulevé les discussions qu’ils peuvent avoir avec ceux-ci, de même que le sentiment d’être appréciés. De plus, les enseignants sont satisfaits, à cet égard, lorsqu’ils ont pu aider un élève, de par leurs conseils ou leur enseignement : Le contact avec les élèves aussi, des fois qu'on crée, toute la relation avec les élèves, l'impression de pouvoir les aider ou de pouvoir discuter avec eux, c'est vraiment une satisfaction. (P12.EF) À la fin de l'année, y'en avaient qui pleuraient, ils

ne voulaient pas que ça se finisse, donc j'ai vu qu'ils étaient attachés à moi, c'est vraiment satisfaisant. Toute la relation qui se crée dans une année, ça, c'est vraiment très enrichissant. (P7.EM) Ce qui est satisfaisant, je pense que c'est le pourquoi j'étais allée en enseignement au départ, je pense que c'est la relation avec les élèves. (P5.EFET) Pis je donnais aussi des cours privés pis j'adorais ça, la relation plus individuelle, ça, j'aimais ça. (P18.ET) Un bel échange dans une classe, c'est satisfaisant. Ou quand tu as une connexion avec un élève. Ou des fois un élève qui t'attend à la fin du cours et qui te communique quelque chose par rapport à sa vie privée. […] Là, le côté humain prenait tout son sens. (P19.A)

Il est intéressant de présenter les propos d’une enseignante, qui enseigne maintenant au primaire et qui explique la comparaison entre les niveaux, par rapport à la relation avec les élèves :

Le primaire est beaucoup plus valorisant au niveau de ta relation avec les élèves. C'est des enfants pis souvent ils sont beaucoup plus expressifs. Oui, il y a des élèves de primaire qui vont être turbulents pis qui vont vouloir « t'envoyer promener », il y en a, mais le ratio est beaucoup moindre qu'au secondaire. Pis, même si mettons un élève du secondaire va avoir aimé ton cours ou va avoir trouvé ça super intéressant, il ne viendra pas te le dire, ou très peu, très rarement, tandis qu'un élève du primaire… J'ai fait de la suppléance une journée, dans une classe, il y a une petite fille qui est venue se coller sur moi pis elle m'a dit : j'aimerais tellement ça que tu sois notre professeure tout le temps! Ils sont beaucoup plus positifs pis reconnaissants. On dirait que les élèves au primaire, ils n'ont pas l'espèce de filtre ou l'espèce de : j'ai besoin d'être cool pis de pas aimer le prof. Donc pour ça c'est vraiment… je trouve que c'est plus positif. Ça rend la tâche d'enseignement plus facile, je trouve, parce que justement tu as beaucoup plus de reconnaissance de la part des élèves. (P13.EUS)

 La planification

Trois enseignantes ont mentionné la planification comme étant une satisfaction personnelle quant à leur métier. Il est intéressant de constater que ces trois participantes proviennent du champ d’enseignement français. Elles apprécient particulièrement la conception des activités d’enseignement-apprentissage, comme le soulignent deux d’entre elles, qui sont d’ailleurs encore aux études dans le but d’approfondir leurs connaissances en

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didactique : Dans mes satisfactions personnelles, oui enseigner, mais aussi tout le travail de conception d'une activité, ça c'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup. Je travaille là-dessus, sinon, je ne serais pas au deuxième cycle! (P17.EFET) Ce que j'aimais vraiment c'était concevoir des activités d'enseignement-apprentissage, ça, j'aimais vraiment. (18.ET)

 Les relations socioprofessionnelles

Les relations socioprofessionnelles ne sont pas apparues comme étant une grande satisfaction personnelle chez nos participants, bien qu’elles ne soient pas nécessairement des insatisfactions. Seulement deux enseignantes nous ont exprimé leur satisfaction à cet égard, puisqu’elles se sont senties bien accueillies dans leur milieu, ce qui semble être un élément important pour elles : Satisfaction du travail d'équipe avec les collègues. Autant de voir que j'ai été bien accueillie, mais que moi aussi j'ai été capable de bien m'insérer dans cette équipe-là. Des fois quand tu es un peu plus timide, un peu plus gênée, ça t'inquiète, mais finalement, ç’a super bien été! (P6.EFET) C'est sûr que les collègues de travail, toute l'ambiance, les gens sont généreux de leur temps. Tout ça, c'est positif. […] J'avais une bonne relation aussi avec les psychoéducateurs. Tout ce qui est entre collègues, ça allait bien. (P20.ET)

 Les conditions de travail

Les conditions de travail ne font pas partie des satisfactions de nombreux enseignants. En effet, seulement trois d’entre eux nous ont dit que ces dernières étaient un élément de l’enseignement qui leur procurait de la satisfaction personnelle. Toutefois, les trois raisons sont différentes, selon les situations des participants. D’abord, un participant nous a parlé de son horaire de travail, au moment de l’entrevue : En ce moment, quatre jours par semaine, je suis en congé le mercredi. J'ai des petites choses à faire, mais c'est rien. Je ne peux pas demander mieux côté conditions de travail en ce moment! (P1.EF) Ensuite, une autre participante a aussi abordé l’horaire de travail, mais dans une vision plus générale : J'aime bien les horaires. On parle d'été, mais c'est vrai que c'est plaisant d'avoir des congés en été pis c'est vrai que c'est des beaux horaires l'enseignement. (P12.EF) Puis,

la troisième participante est la seule participante à considérer les conditions de travail d’un suppléant comme étant une satisfaction. Elle apprécie la flexibilité des horaires : C'est sûr que si je parle encore de la suppléance, ben l'avantage c'est quand même la flexibilité de pouvoir faire autre chose au travers. Comme si tu poursuis des études, si tu fais une maitrise, un autre diplôme de deuxième cycle, la suppléance te permet quand même une certaine flexibilité dans ton horaire. (P5.EFET)

 Le salaire

Seulement trois enseignants ont mentionné que le salaire était pour eux une satisfaction personnelle, pour des raisons différentes. Deux enseignants nous ont mentionné qu’ils étaient satisfaits de leur salaire, tout en ajoutant un léger bémol. Étant donné l’instabilité procurée par la suppléance, les enseignants considèrent leur salaire intéressant, lorsqu’ils travaillent, comme l’explique cette participante : C'est agréable quand t'en fais plusieurs [périodes de suppléance] de constater que ta paie, c'est quand même acceptable, très bien. (3.EUSET)

La troisième enseignante ayant mentionné le salaire comme une satisfaction le voit plutôt comme quelque chose de secondaire, pourvu qu’elle soit heureuse : Moi le salaire, ça ne me dérange pas, dans le sens que je fais qu'est-ce que j'aime. Même si j'ai pas une tâche complète, l'important c'est que je fais le métier que j'ai toujours voulu faire. (P9.EM)

 Les avantages sociaux

La dernière satisfaction personnelle à avoir été mentionnée par nos participants regroupe les avantages sociaux. Bien qu’un seul participant les ait abordés, nous considérons son intervention comme pertinente puisqu’il s’agit d’un enseignant qui ne travaille pas au Québec : J’ai un ordinateur professionnel. Ils m'ont fourni un MacBook Pro personnel et un IPad. J'ai les assurances totales. Par exemple, je pourrais me blesser en ski dans les Alpes pis les assurances vont me les rembourser. C'est le genre d'affaires qu'ils fournissent dans l'Ouest [canadien]. (P4.EUS)

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