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L’impact du baccalauréat sur l’insertion dans le marché du travail

CHAPITRE 4 : LA PRÉSENTATION DES RÉSULTATS

4.1 L’ENTRÉE SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL

4.1.3 L’impact du baccalauréat sur l’insertion dans le marché du travail

La dernière partie de la section sur l’entrée sur le marché du travail concerne l’impact du baccalauréat sur l’insertion dans le marché du travail. Nous voulions savoir si les participants considèrent que le baccalauréat a facilité ou non leur insertion professionnelle et en quoi. Ils ont abordé les stages, les cours et le baccalauréat en général. Seize participants ont mentionné que la formation pratique (les stages) avait été l’élément du baccalauréat ayant le plus favorisé leur insertion dans le marché du travail. Ils ont apprécié le côté pratique de leur formation et les liens avec le marché de l’emploi : Ça permet aussi, veut, veut pas, de rencontrer des gens dans des milieux où on va travailler. Mon stage IV, c'est une des écoles où je vais le plus souvent. Connaitre un peu plus le personnel, ça aide à la transition, connaitre la secrétaire qui fait les appels pour la suppléance, ça aide toujours! (P10.EF) Ben moi dans mon cas, ça l'a facilité, ne serait-ce que parce que le stage que j'ai fait m'a permis d'avoir un contrat. (P12.EF) Le stage IV, vraiment, là je sentais qu'il avait été utile. Sinon, c'est sûr que stage I, j'ai moins gardé de souvenirs, de choses utiles, mais […] si j'avais pas fait de stages, j'aurais été perdue. (P15.ET) Les participants n’ayant pas fait mention des stages comme des éléments ayant favorisé leur insertion professionnelle n’ont pas nécessairement dit que ces derniers avaient nui. Ils sont plutôt restés neutres relativement à leur formation universitaire; pour eux le baccalauréat n’a pas nui à leur insertion professionnelle en enseignement, mais il n’a pas favorisé non plus leur insertion dans le marché du travail.

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Les cours ont amené beaucoup plus d’ambigüité dans les réponses des participants que les stages; certains participants présentent plusieurs réponses. En effet, treize personnes ont mentionné que les cours avaient facilité leur insertion professionnelle et dix-sept personnes ont mentionné qu’ils ne l’avaient pas facilité. Certains participants ne sont donc pas fixés quant à l’apport des cours dans leur insertion professionnelle. C’est l’aspect théorique des cours qui rend les participants ambigus puisqu’ils considèrent justement que leur formation universitaire leur a fourni une bonne base théorique, mais qu’elle était peut- être trop présente dans leurs cours, ou plutôt, que la pratique n’était pas assez présente : C'est des choses qu'on nous apprend jamais. […] C'est une chose qui m'a vraiment, vraiment déplu du programme, du bac. C'est qu'on nous apprend jamais comment monter des cours, comment préparer un cours, comment préparer des notes de cours. (P20.A)

C'est vrai que ce qu'on a appris, toutes les connaissances du côté historique, moi j'ai trouvé ça super intéressant. Les cours de didactique, une chance qu'on les a eus. […] L'évaluation des compétences, je trouve que c'est ça, dans notre bac, qui est encore à travailler… On a eu un cours à distance là-dessus, pis c'est tout, plus… En didactique, on voyait comment monter des SAE, mais on voyait pas comment vraiment les évaluer. […] Pour évaluer les compétences, je trouvais que ça, ça manquait pis dans mes stages, c'est là que ça se reflétait le plus. Comment monter des examens, comment monter… Toute l'évaluation en tant que telle… je trouvais que ça, c'était un manque. (P3.EUSET)

Comme l’exprime la participante ci-dessous, l’évaluation des compétences et la construction des évaluations n’ont pas été assez abordées dans les cours, nuisant alors à l’insertion professionnelle des enseignants : Comment corriger? Ils ne nous montrent pas ça à l'école. […] Comment on corrige avec les critères? (P7.EM)

Toujours en ce qui a trait à la formation, la gestion de classe semble être une lacune. L’aspect pratique n’étant pas assez présent, les participants se sont sentis démunis lors de leur entrée sur le marché du travail : On n'a pas beaucoup de cours à l'université par rapport à ça [la gestion de classe], tandis que c'est un des points déterminants qui fait que tu continues ou que tu lâches. […] Nécessairement, j'aime ma matière, parce que je l'ai choisie, mais des jeunes qui s'en foutent à 100 %... Comment on fait avec ce monde-là? (P19.A) Dans les cours de gestion de classe, je m'attendais tellement à ce qu'on pratique c'est quoi une suppléance, quelque chose de concret, pis c'était encore de la théorie.

(P7.EM) C'est vrai qu'on ne nous guide pas beaucoup pour la gestion de classe […] Je me suis sentie prise au dépourvu à plusieurs moments. (P20.ET)

Le fameux cours de gestion de classe, on en avait deux de deux crédits. Bon oui, on avait un ouvrage, on peut s'y référer maintenant si on veut, c'est un ouvrage que je trouve intéressant, bien choisi, mais en même temps, dans le cours, on nous parle que faire de la suppléance c'est difficile, mais on ne développe pas nécessairement nos compétences à gérer une classe… Fac je trouve que ce côté-là on n'est pas préparé pis pas suffisamment, sachant qu'il y a autant de personnes qui abandonnent dans les premières années en enseignement... À quelque part, dans la formation initiale, ils devraient comme plus nous challenger plus nous préparer, plus nous donner des trucs, être plus outillés, nous apprendre vraiment à nous organiser. Moi, ç’a été vraiment une difficulté. (P18.ET)

La dernière critique quant aux cours est en lien avec la section précédente. En fait, plusieurs participants ont réitéré le manque d’informations sur l’insertion professionnelle. Ils demandent un cours axé sur cet élément, sur le système scolaire en général, ce qui aurait facilité leur insertion professionnelle dans le marché du travail. Plusieurs participants (N = 17) ont donc conclu que leur baccalauréat ne les a pas aidés à s’intégrer : On a eu la bonne formation, mais je ne pense pas que ça l'a favorisé mon intégration. Je me suis retrouvée perdue quand j'ai eu mon petit contrat au printemps 2013. J'étais complètement perdue, pis là, mon bac ne m'aidait en rien à me retrouver dans ce milieu. Non, non, je n’avais pas l'impression que j'avais les bons outils. (P5.EFET)