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Les informations reçues quant à l’entrée sur le marché du travail

CHAPITRE 4 : LA PRÉSENTATION DES RÉSULTATS

4.1 L’ENTRÉE SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL

4.1.1 Les informations reçues quant à l’entrée sur le marché du travail

De prime abord, la majorité des participants (N = 18) a mentionné que l’université ne leur avait pas transmis d’informations quant à l’entrée sur le marché du travail. Cinq enseignants ont tout de même mentionné que des informations avaient circulé dans les cours suivis à l’université, mais cela ne semblait pas faire partie du cursus de cours :

Mais je me souviens qu'on a eu un genre de rencontre, c'était très informel. C'était notre prof de gestion de classe, il avait décidé de faire ça… de faire ça d'une initiative personnelle. De nous informer un peu de comment ça fonctionnait. […] Il nous avait parlé un peu de l'entrevue, des genres de questions qu'on pouvait nous poser pis qu'on pouvait déjà commencer à se préparer à ça.11 (P20.ET)

Quatorze enseignants ont mentionné qu’ils avaient plutôt reçu de l’information lors des stages. Selon les milieux, les directions d’école ont organisé des rencontres avec les stagiaires, alors que parfois, l’information venait plutôt des enseignants-associés, des superviseurs et des autres enseignants présents dans l’école. Treize enseignants ont mentionné avoir reçu de l’information par le biais du Service de placement de l’Université Laval (SPLA). Plusieurs ont dit qu’ils avaient participé à la Journée carrière en éducation, d’autres ont parlé d’un 5 à 7 des écoles privées (également organisé par le SPLA) et quelques participants ont utilisé le SPLA pour se préparer à la recherche d’emploi. Ce service semble avoir été apprécié par les participants, comme expliqué ici :

Moi, ce que je peux dire, c'est que je suis allée au SPLA, le service de l'Université Laval, pis j'ai rencontré une madame qui m'a fait une préentrevue. Ça, ça m'a beaucoup aidée, ça m'a rassurée. Elle m'a vraiment sorti les mêmes genres de questions que j'avais lors de mon entrevue à la commission scolaire. Pis, elle m'a dit des pistes d'information aussi à donner lors de mon entrevue. Ça, ça m'a vraiment sécurisée. Je trouve que c'est un service vraiment essentiel […] parce que c'était vraiment fait pour nous, les enseignants du secondaire. Elle, elle avait la liste des questions et elle nous prépare comme il faut à notre entrevue. (P7.EM)

11 Afin de refléter les émotions des participants et de comprendre le contexte des entrevues, nous avons choisi

de préserver le vocabulaire employé par les participants. Seules les fautes d’accord ont été corrigées; la syntaxe demeure celle des entrevues. Ce choix méthodologique respecte la méthode de l’analyse de contenu de L’Écuyer (1990) telle que présentée au troisième chapitre. Nous illustrons ici la caractéristique centrée sur

la recherche de la signification du matériel analysé, qui mentionne l’importance de faire primer « le système

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Enfin, une seule personne (P14.A) a mentionné que l’association étudiante avait organisé une activité pour donner de l’information aux futurs enseignants. Ainsi, nous constatons qu’il y a des disparités dans la provenance des informations quant à l’entrée sur le marché du travail. D’où viennent ces disparités? Y’a-t-il un problème de communication avec les étudiants au baccalauréat en enseignement au secondaire? Les étudiants devraient-ils faire preuve de plus de débrouillardise quant à la recherche d’informations? Des ressources claires devraient permettre aux étudiants de trouver rapidement les informations qu’ils recherchent.

Voyons maintenant quelle était l’information reçue par les participants, son contenu. L’information reçue par les participants concernait principalement les perspectives d’emploi et, parfois, les processus d’embauche et d’affectation. Deux étudiants en univers social (P4.EUS et P3.EUSET) ont eu comme conseil de changer de champ d’enseignement parce qu’il n’y avait pas d’emploi disponible pour eux et parce que les listes d’attente étaient longues. De plus, plusieurs participants ont dit que l’information qui leur était transmise ne reflétait pas la réalité : Ils [les professeurs universitaires] disaient : c'est assez vague. [Les perspectives d’emploi] sont bonnes, ça va bien aller. Mais jamais ils nous ont dit que ça allait être difficile de se trouver un emploi dans notre domaine. (P7.EM) Pendant le bac, je sais qu'ils [les professeurs] nous en ont un petit peu parlé, assez mettons pour que mes attentes diminuent par rapport à avant le bac, mais quand même je ne pensais pas que c'était aussi pire. Personne nous a avertis que dans la région, mettons, c'était si difficile. (P5.EFET) Je dirais, je ne sais pas si le décalage entre ce que j'ai compris à ce moment-là pis la réalité, […] mais l'impression que j'avais c'était que la suppléance on en faisait, d'abord, et que ça durait quelques années, mais qu'il y avait moyen de vivre de ça ou à peu près. (P14.A)

On se faisait dire qu'on allait avoir des jobs. […] On s'était fait dire : dans quatre ans, vous allez encore être dans les premières vagues d'enseignants qui sont formés pour ça [Éthique et culture religieuse], vous allez pouvoir entrer facilement sur les listes. Ceux qui n'ont pas de formation, ils vont passer après vous, parce que vous, vous allez avoir la formation et tout… Tu te rends compte que finalement, ben non, parce que tu n'es pas en éthique, tu es en univers social, fac tu rentres sur les listes avec tout le monde en univers social pis il n'y a pas une commission scolaire qui engage en univers social présentement, aucune. (P13.EUS)

Enfin, plusieurs enseignants (N = 13) ont mentionné que le baccalauréat en enseignement au secondaire était incomplet en ce qui a trait à l’information transmise aux étudiants. Ils souhaitaient avoir des renseignements plus justes sur les perspectives d’emploi, sur la réalité du métier, sur les façons de procéder pour être embauchés ainsi que sur la suppléance. Plusieurs se sentaient perdus à la fin de leur baccalauréat. De même, il y aurait eu un manque d’informations sur les commissions scolaires et le réseau scolaire au Québec : Même on est une des seules universités, si je ne me trompe pas […] à ne pas avoir de cours sur le processus scolaire, sur l'école au Québec, justement toutes les questions de contrats, de la suppléance, du temps d'enseignement qu'il faut que tu fasses, de ta tâche en enseignement… (P13.EUS) On n'a pas eu de cours, mettons, insertion professionnelle ou quelque chose de même pis ça aurait pu être bénéfique. On n'a pas eu de cours non plus sur comment vraiment fonctionnait le système scolaire québécois. Je sais que ça se fait dans d'autres universités. (P18.ET)

4.1.2 La transition entre la fin du baccalauréat et l’entrée sur le marché du travail