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Conclusion partielle

B. Remonter au temps des origines : filiations et descendances descendances

1. Une saga de cinq siècles

Une famille semble mériter un traitement particulier, la famille Mendieta. On peut suivre chronologiquement son histoire au fil des trois romans et dater avec précision quand elle commence et quand elle se termine. Il s’agit d’une véritable saga, telle que la définit le spécialiste de la littérature scandinave du Moyen Âge, Régis Boyer :

Une saga est un récit ou plutôt une certaine façon de composer un récit, en langue vernaculaire, chose rarissime en Europe Médiévale, et en prose [...]. Ce récit raconte la vie d’un personnage important à divers titres, de sa naissance à sa mort en insistant sur les temps forts et surtout, en ne le

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dégageant pas d’un contexte familial qui concerne aussi bien ses antécédents que ses descendants70.

Ce qui retient notre attention dans ces lignes est l’allusion aux antécédents et aux descendants. Les Islandais étaient fort préoccupés par les questions de générations. Cela explique pourquoi le terme a été retenu par la suite pour désigner tout récit ou histoire se préoccupant de présenter des personnages dans un contexte familial précis. Au regard de la définition originelle du terme d’origine islandaise « saga », l’analyse de l’histoire de la famille Mendieta prend tout son sens. Dans le roman Mi Nombre, la narratrice qui est en train de commenter sa lecture du récit de Diego Atauchi Relación de la guerra del Bagua, emploie précisément ce terme :

Leí apresuradamente la continuación de aquella saga familiar. (Mi nombre, 174)

Tout commence avec un personnage clé : Luis de Torres. Dans le premier roman, Carta, il apparaît aux côtés du héros, en 1493. Cet homme a réellement existé, il faisait partie des trente-neuf hommes laissés par Colomb sur l’île Hispaniola lors du premier voyage en 1492. Il était l’interprète du découvreur. Il se serait joint à l’expédition de Colomb pour échapper aux persécutions contre les Juifs. La narratrice de Mi nombre, Dana, fait allusion à Luis de Torres :

Empecé a repasar mentalmente lo que sabía sobre la presencia de judeoconversos en las tripulaciones de Colón y el primer nombre que acudió a mi memoria fue el de Luis de Torres, uno de los tripulantes de la nao Santa María en el viaje del Descubrimiento. [...] El había sido uno de los treinta y nueve hombres que Colón dejó en la isla de la Española a cargo del fuerte de la Navidad, aquella primera colonia española en el Nuevo Mundo que tuvo un fin trágico. (Mi nombre, 169)

Les circonstances de sa mort ainsi que celle des trente-huit autres hommes qui restèrent au fort La Navidad en Janvier 1493 sont incertaines. Fajardo imagine donc qu’il aurait pu survivre, changer de nom et ensuite fonder une famille. Dana se pose la question :

¿Habría logrado Luis de Torres sobrevivir y cambiar de nombre? (Mi

nombre, 171)

La réponse est suggérée plus loin :

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Juan Mendieta, el abuelo de Diego Atauchi, había vagado por las costas centroamericanas [...]. Transcurrieron así años de vida errante hasta que un día [...] dio con un hombre moribundo [...] y el vio en su muerte la posibilidad de poner fin a una vida de huida y sobresaltos adoptando su identidad [...]. (Mi nombre,172)

Dans Converso, il est également fait mention du changement d’identité de ce Luis Torres :

Usó primero mi abuelo el de Torres, y con él recorrió las tierras americanas en los primeros años de la conquista, huyendo de inquisidores […] hasta que encontró en la espesura a un hombre agonizante [...] Lo cuidó por un tiempo y supo de él su nombre que era Juan Mendieta [...]. Cuando murió aquel infeliz, vistió mi abuelo su nombre [...]. (Converso, 400)

Luis Torres a changé de prénom et de nom. il est devenu Juan Mendieta. C’est le grand-père de Cristóbal Mendieta, le héros de Converso et de Diego Atauchi, le narrateur du récit que Dana est en train de lire et qui s’intitule Relación de

la guerra del Bagua. Mendieta raconte la vie de son grand-père à son ami Bird. Il

précise bien le lien de parenté qui l’unit à ce Torres, qui est donc, pour reprendre les termes de Régis Boyer, son « antécédent ». Les personnages sont vus dans une perspective générationnelle très marquée. Ils sont caractérisés en fonction de leurs ancêtres ou de leurs descendants. Ils sont appréhendés dans un contexte familial. Dans le cas de Mendieta, ce contexte familial est marqué par la judaïté. Tous les membres de la lignée subissent les persécutions. Il s’agit bien de la saga d‘une famille juive sépharade. Torres aurait pris ce nom d’emprunt, Mendieta, le nom d’un homme moribond rencontré dans la forêt, pour échapper aux persécutions. Pendant des siècles, beaucoup de Juifs changèrent de nom pour échapper à un sort tragique. C’est ce que rappelle Dana, la narratrice de Mi nombre :

Los judíos lo hemos hecho tantas veces a lo largo de los siglos que no tendría nada de extraño. (Mi nombre, 171)

Ce changement de noms correspond à une réalité historique. Les Juifs ont les mêmes comportements de générations en générations pour se préserver. Ils doivent vivre dans le secret. Ces comportements sont reçus en héritage et sont transmis par les « miles de antepasados » que chaque membre porte en lui. C’est l’illustration de la phrase de Meyrink, placée en exergue du roman Mi nombre.

65 À la fin du roman Converso, on apprend les véritables prénoms du grand-père et du père de Cristóbal Mendieta :

Mi padre fue Jacob y mi abuelo Abraham. (Converso, 400)

Quant au nom véritable de cette famille juive sépharade, nous avons également une indication dans l’épilogue du roman Converso. :

He querido preguntarle sobre su vida y sobre aquella otra vida secreta de Cristóbal de la que no tengo más que su nombre, Shlomo Hamigdal [...]. (Converso, 401)

On s’aperçoit même que le nom de Luis de Torres n’est pas le véritable nom du personnage. Son vrai nom est Hamigdal. Quant à Cristóbal, son petit-fils, il s’appelle en réalité Shlomo. On peut dater avec précision les événements marquants de la vie de ce Torres, alias Mendieta, alias Hamigdal. On remarque qu’il vit une vie aventureuse et périlleuse comme ses petits-fils, Cristóbal et Diego. Il est fait allusion à son existence dans les trois romans. Dans l’île Hispaniola, il a échappé de justesse à la mort « los indios nos persiguieron por la selva », « Yo me arrojé a sus aguas, aún a riesgo de perecer ahogado » (Carta,162). Il a parcouru les colonies du Nouveau Monde, « recorrió las tierras americanas» (Mi nombre, 172), « había vagado por las costas americanas » (Converso, 400). Il a traversé les épaisses forêts, « Tuvo que pasar une largo momento en la espesura de la selva » (Mi

nombre, 173). La vie de l’ailleul ressemble à une épopée et elle semble avoir une

influence sur les descendants. Ses aventures sont présentées comme incroyables. Il est la figure du héros que les membres du clan veulent imiter. Diego va également traverser l’épaisse forêt amazonienne. Cristóbal va connaître une existence aventureuse en mer. Tiago Boroní, qui serait un descendant, va vivre aussi une aventure digne de son ancêtre.

On apprend que Torres a rejoint à deux reprises les troupes de Francisco Pizarro :

Juan Mendieta aún tuvo que pasar un largo tiempo en la espesura de la selva, donde creyó morir él también en unos meses que le parecieron eternos, antes de entrar providencialmente en contacto con Francisco Pizarro y sus hombres que regresaban de su primera expedición frustrada hacia el sur [...]. (Mi nombre, 173)

66 On peut dater cette première expédition qui fut un échec. Il s’agit de l’année 1524. C’est à partir de cette date que Pizarro, à partir du Panamá, tente d’aller découvrir cette terre pleine de richesses située plus au sud et dont on lui vante les mérites : la terre des Incas. Les premières expéditions se soldent par des échecs et c’est seulement en 1533 que Pizarro découvre et conquiert l’Empire des Incas et sa capitale Cuzco. Le personnage Juan Mendieta s’était joint auparavant aux troupes de Pizarro basées au Panama.

[...] Panamá donde residió bajo su nueva identidad hasta que se sumó a otra expedición de Pizarro, la que le llevaría finalmente hasta las tierras del Perú. (Mi nombre, 173)

Le destin de Juan Mendieta croise donc pendant un temps le destin de Pizarro. Histoire et fiction s’imbriquent parfaitement. Rejoindre les troupes des Conquistadors était un moyen pour les Juifs d’échapper à leur condition. Juan finit sa vie à Cuzco, nouvellement conquise, où il se marie et a deux fils, Domingo et Juan :

Su prudencia, buen oficio y cultura [...] le permitieron contraer matrimonio con una joven [...] que le dio dos hijos varones : Juan y Domingo, el que sería padre de Diego Atauchi. (Mi nombre, 173)

On voit que la narratrice Dana, dans son commentaire, prend soin de mentionner les liens de parenté. Domingo est le père de Diego Atauchi. Les informations données servent à constituer un véritable arbre généalogique de la famille Mendieta.

Juan Mendieta meurt alors que ses deux fils ne sont encore que des enfants. On peut supposer que sa vie s’achève vers 1535 :

[...] la muerte de Juan Mendieta cuando sus dos hijos eran aún muy niños, y la secreta educación judía que recibieron de su madre [...]. (Mi nombre, 174)

Les indications sur la vie de Juan Mendieta s’arrêtent là et c’est ensuite au destin des deux fils de celui-ci que s’intéresse le récit. On constate que le fait d’imaginer l’existence que Torres a pu mener s’il a vraiment survécu à l’attaque du fort de la Navidad par les Indiens, permet à Fajardo de créer ses personnages. En effet, en imaginant les descendants que Torres a pu avoir, il crée une véritable lignée dont on peut suivre la trace tout au long des trois romans. On sait quand les

67 membres de la famille naissent. On sait combien d’enfants ils engendrent. Il y a une indication sur la mort de certains d’entre eux.

Les deux frères rejoignent pendant un temps l’expédition qui devait trouver une voie de communication entre le nord du Pérou et Carthagène des Indes. Les deux frères s’installent à Carthagène et se marient mais ils ne finissent pas leur existence dans la même ville. C’est à la suite de l’attaque de la ville de Carthagène par le corsaire anglais Drake, au cours de laquelle l’épouse de Domingo est tuée que celui-ci décide de quitter la ville. On s’aperçoit une nouvelle fois que c’est un fait historique, ici en l’ocurrence l’attaque du corsaire Drake en 1586, qui permet de dater de façon précise l’enchaînement des événements de l’intrigue :

Durante el saqueo de la ciudad por el corsario inglés Drake, una de las balas [...] alcanzó la casa en la que convivían las familias de ambos hermanos [...] matando a la esposa de Domingo que esperaba su primer hijo. Aquel era el tercer ataque que sufría Cartagena desde que se habían instalado en ella y Domingo Mendieta decidió que para él habia sido el último. (Mi nombre, 176)

Ce fait historique, « el saqueo de la ciudad » a des répercutions sur les personnages de la fiction et sur la saga qui nous est présentée. Il cause la mort d’un membre de la famille, « matando a la esposa de Domingo ». Domingo va donc fonder une autre famille. Il quitte Carthagène et se retrouve au Pérou au service d’un Capitaine Don Pedro de Garay, lui-même au service du Vice-Roi du Pérou. Domingo s’installe à Lima et se marie à nouveau. Il a trois filles légitimes. On note une nouvelle fois la référence aux descendants du personnage. Ces filles ne joueront aucun rôle dans l’intrigue. Leur existence sert simplement à constituer la lignée. C’est au cours d’une expédition avec le Capitaine Garay à l’intérieur des terres qu’il rencontre une jeune indienne et engendre un fils illégitime, Diego, qui naît en 1599. Cette date est indiquée de façon précise dans le récit de Diego :

[…] en estas tierras del Perú en las que nací en el año del Señor de mil quinientos y noventa y nueve [...]. (Mi nombre, 125)

Domingo, le père de Diego, mourra dans les geôles de l’Inquisition, peu de temps après l’autodafé perpétré contre les juifs de Lima. Le destin tragique des Sépharades atteint chaque membre de la famille pendant des siècles. Ils reçoivent en héritage ce lourd fardeau :

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Pocas semanas más tarde llegó hasta el apartado caserío la noticia del arresto de Don Domingo Mendieta y su familia, para escándalo de todo Lima que se decía tendría lugar en el mes de diciembre [...]. (Mi nombre, 18)

Il est fait allusion ici à l’autodafé qui eut lieu à Lima le 21 décembre 1625, auquel fait allusion Maurice Birckel71 dans son article sur la trésorerie inquisitoriale de Lima entre 1611 et 1642, où il déclare : « À l’occasion de l’autodafé du 21 décembre 1625, les caisses se remplirent de manière fort appréciable ». La vérité historique est respectée. Le temps de l’histoire des personnages s’inscrit dans un temps référentiel réel.

Quant au deuxième fils de Luis de Torres Mendieta, Juan, on peut supposer qu’il est le père de Cristóbal Mendieta. Mais dans ce cas précis, le personnage de Cristóbal, qui ne fait que mentir tout au long du roman, brouille les pistes en déclarant que son père s’appelait Baltasar Mendieta :

Cristóbal Mendieta, el hijo del intérprete y escribano Baltasar Mendieta. (Converso, 112)

C’est seulement, dans une lettre qui lui est remise à la fin du roman que Tomas Bird apprend le véritable nom du père et du grand-père de son ami :

Mi padre fue Jacob y mi abuelo Abraham, aunque vistieran siempre nombres de cristianos. Usó primero mi abuelo el de Torres […]. (Converso, 400)

Il signale également qu’il était né à Carthagène, alors que les deux fils de Juan Mendieta sont nés à Cuzco :

Mi padre nació en Cartagena de Indias, en los años en que la villa ponía sus cimientos. (Converso, 113)

Cette ville fut fondée en 1533 par Pedro de Heredia, la même année où Pizarro s’empara de Cuzco. Les deux fils Mendieta sont vraisemblablement nés cette année-là mais à Cuzco. Notons que le personnage, un Juif converti, perpétue la tradition familiale qui est de cacher son identité pour échapper aux persécutions. S’il y a confusion sur le nom exact que porte le pére de Cristóbal, nous savons avec certitude comment il meurt. C’est tout simplement de tristesse, suite aux

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Birckel Maurice, « Recherche sur la trésorerie inquisitoriale de Lima II, 1611-1642 » in Mélanges de la casa de

69 persécutions dont sont victimes les juifs de Carthagène où l’Inquisition s’était installée en 1610. Nous pouvons également déterminer la date de la mort du père de Cristóbal :

Y las últimas semanas de su existencia las pasó en el lecho, incapaz de levantarse, comido en llagas y de fiebres que terminaron por llevárselo hace apenas seis meses. (Converso, 115)

La phrase au présent « hace seis meses » doit retenir toute notre attention. Elle permet de dater la mort du père de Cristobal Mendieta, le héros de Converso. En effet, quand le personnage raconte sa vie à son compagnon Tomás Bird, ils sont tous deux sur le bateau San Juan de Gaztelugache qui est censé les ramener en Europe et nous sommes en septembre 1622. Dès les premières pages du roman l’auteur a pris soin de situer avec précision, par la voix du narrateur Tomás Bird, la date à laquelle se déroule l’épisode du départ des deux héros pour l’Europe :

Corría el año de mil seiscientos y veintidós […]. (Converso, 17)

Cette date correspond pour les deux héros à leur entrée en aventure.

Le père de Cristóbal est mort en avril 1622. C’est donc bien six mois avant l’embarquement des deux amis sur le bateau. On sait également que Cristóbal a un frère et une soeur. Ceux-ci n’interviennent pas dans l’intrigue. Ces indications ne servent qu’à établir une généalogie :

Mi hermana había casado con un buen hombre que nada sabía de nuestra judía condición [...] y ella misma había ido apartándose de nuestra fe al igual que mi hermano Tomás [...]. (Converso, 115)

L’allusion à la soeur et au frère de Cristóbal permet de compléter la présentation de la saga familiale des Mendieta. Le frère et la soeur ne jouent aucun rôle dans l’intrigue. Le rappel de leur existence sert également à évoquer le fait que certains membres de la famille juive issue de Luis de Torres perdent même leur religion d’ origine, « había ido apartándose de nuestra fe al igual que mi hermano Tomás ».

Nous n’aurons pas d’autres indications sur l’histoire de la famille Mendieta durant les siècles qui suivent. Cristóbal Mendieta meurt en 1652 et le récit ne nous

70 livre aucune autre information sur le frère et la soeur de Cristóbal qui finissent leur vie à Carthagène en effaçant de leur existence toutes preuves de leurs origine juives. En ce qui concerne Diego Atauchi Mendieta, on sait qu’il fonde en 1631 un village dans l’Amazonie péruvienne qu’il nomme Jamaica :

Firmo, a veintiséis del mes de marzo del año de mil seiscientos y treinta y uno, y en la villa de Jamaica. Diego Atauchi Sisa, a quien en estas tierras conocen como Juan Apurimac. (Mi nombre, 302)

Il change de nom et se fait appeler Juan Apurimac. Il perpétue ainsi la tradition familiale. Les membres de la famille changent de nom pour se préserver. Le secret garantit la survie de la lignée. On suppose que lui et sa famille couleront des jours heureux, à travailler la terre, dans cet endroit reculé de la forêt péruvienne. On retrouve ensuite la trace de la famille Mendieta, au XXIe siècle, à travers l’histoire du héros de Mi nombre, Tiago Boroní. Il s’avère que celui-ci est l’un des descendants de ces Mendieta des XVe, XVIe et XVIIe siècles. En effet, dans ce même roman, il est dit que Tiago l’ami de Dana, la narratrice juive, pourrait également descendre de ce Luis de Torres, alias Juan Mendieta. Tiago se pose la question sur l’origine du nom de sa mère qui s’appelle Mendieta :

[…] luego está el apellido de mi madre, Mendieta, un apellido vasco cien por cien, [...]. ¿De dónde salgo yo? [...] ¿De dónde venían mis tatarabuelos? [...] una parte de su familia habían venido en algún momento del Perú [...] con este apellido vasco de Mendieta, a cuestas [...]. ( Mi nombre, 65)

Il se pose une question cruciale sur ses origines : « ¿De dónde salgo yo? ». Il évoque l’existence d’ancêtres, « mis tatarabuelos », qui auraient vécu au Pérou, « habían venido en algún momento del Perú », et qui seraient ensuite repartis en Espagne. Tiago essaye d’établir ainsi un arbre généalogique. L’allusion au Pérou établit le lien entre l’histoire de Diego qui se situe effectivement dans ce pays au XVIIe siècle et celle de Tiago qui se passe au XXIe siècle. Celui-ci peut vraisemblablement descendre de ce Diego. Ainsi Tiago descendrait de Luis Torres. C’est bien une saga qui nous est présentée à travers la trilogie. Les descendants de Luis Torres Mendieta auraient donc fini par regagner la terre patrie. Mais le récit ne nous donne pas la possibilité de dater avec précision le moment du retour d’une partie de la famille Mendieta en Espagne. Selon le personnage de Tiago, il s’agit d’un souvenir familial, certainement évoqué de générations en générations :