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Une série de situations personnalisée pour les élèves posant une difficulté

professionnalisation des acteurs pour

B. Une série de situations personnalisée pour les élèves posant une difficulté

Un système de prise d’informations permettant le repérage des élèves posant des difficultés

Une série de situation qui se personnalise pour les élèves posant une difficulté Ce système de prise d’informations informel prend une importance particulière dans le repérage des élèves qui posent une difficulté à l’institution ou aux ensei- gnants. L’extrait d’un entretien avec le CPE en donne une illustration :

« On l’a repéré parce qu’elle était toujours absente. C’est moi qui la re- père et les enseignants aussi. (…) On voit bien que c’est une sorte de maillage. L’infirmière va me donner un petit bout de renseignement, la famille - j’avais quand même sa grand-mère au téléphone (…) - tout ça après par recoupement, on arrive à cerner un petit peu le problème. (...) on en a parlé en réunion de direction. (...) Les profs principaux ou les profs techniques notamment en classe de CAP, quand on a un souci avec un élève je leur en parle. (…) Quand je les croise dans les couloirs. C’est informel. Ça m’arrive de faire un mail ».

Nous constatons que deux acteurs jouent un rôle clé dans ce repérage parce qu’ils glanent et centralisent des informations : le professeur principal et le conseil- ler principal d’éducation (CPE). Ainsi, le professeur principal « est souvent un petit peu le garant de l’histo- rique de l’élève. Voilà la personne ressource. Puis pour la vigilance, non ben c’est l’équipe enseignante. (...) centra- lisée au niveau du prof principal. Qui va être après la per- sonne ressources ? » (un professeur principal).

Lorsque, par recoupement d’informations, ils iden- tifient une difficulté potentielle pour un élève, ils es-

saient d’obtenir d’autres informations, resserrent leur attention et attirent celle des autres acteurs autours de cet élève. Ainsi, la CPE demande parfois aux assistant d’éducation d’observer plus particulièrement tel ou tel élève repéré comme rencontrant des difficultés ; elle ou le professeur principal demande aussi aux ensei- gnants des disciplines techniques d’essayer de recueil- lir des informations lors de situations plus favorables aux échanges avec l’élève (travaux pratiques, visites...); ils interrogent les autres élèves proches de l’élève concerné ; etc.

Toutefois, dans certains cas, le système d’information ne permet pas de repérer un élève posant une diffi- culté et le repérage n’intervient que lors de l’un des conseils de classe, lorsque plusieurs acteurs signalent des situations où un élève a rencontré des difficultés ou posé des problèmes.

Suite à ce repérage, nous observons que la série de situations se personnalise en fonction des élèves et des difficultés qu’ils posent ou rencontrent (voir schéma 3 page suivante).

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Certes, le système informel de prise d’informations et les nouvelles situations de concertation ne sont pas spécifiquement dédiés à la réalisation de la tâche d’orientation. Toutefois, dans de nombreux cas, ces processus se finalisent par une question d’orienta- tion, le plus souvent en fin de deuxième trimestre (au conseil de classe), lorsque la difficulté scolaire est telle que les enseignants pensent que l’élève va à l’échec en poursuivant dans cette filière de formation ou que les

difficultés ou les comportements inadaptés s’avèrent être liés à un désintérêt pour la formation ou le secteur professionnel visé. Le système de prise d’informations et les situations de concertation prennent alors toute leur importance dans la constitution d’un diagnostic sur la nature et l’origine de la difficulté rencontrée et dans la construction des solutions envisageables. Lorsque la difficulté est mise en lien avec une ques- tion d’orientation, la série type de situations peut alors être complétée par d’autres situations plus spécifiques de la réorientation pour chaque élève : mise en place de stages d’immersion dans d’autres lycées (adjoint) ; prise de rendez-vous au CIO, avec la mission locale d’insertion et de formation, à l’école de la seconde chance… (CPE) ; contact avec le médecin scolaire ou des psychologues (infirmière) ; réalisation des dossiers de changement d’établissement ou des conventions de stage d’immersion... (Secrétaire) ; …

Pour ces élèves, deux types de situations viennent alors s’ajouter à la série type habituelle de situations. Tout d’abord, des situations de concertation formelles et institutionnalisées23 entre quelques acteurs du lycée

(le directeur, l’adjoint, la CPE et l’infirmière) qui se réu- nissent deux fois par mois dans ce qu’ils appellent « la réunion de lycée ». Ils y échangent des informations sur la situation de chaque élève repéré comme posant une difficulté. Ils se concertent sur la nature du pro- blème et les actions à mettre en place, puis les coor- donnent dans le temps.

Ensuite, s’ajoutent aussi d’autres situations de concer- tation informelles entre toute ou partie de ces acteurs pour faire le point sur l’évolution de la situation, déci- der la mise en place de nouvelles actions (rendez-vous avec l’élève ou ses parents…), les coordonner ou suivre l’avancement de leur réalisation. Ces situations informelles permettent de gagner en réactivité :

Professeur principal : Donc le conseil de classe oui c’est important il se dit des choses, on échange, c’est en plus c’est gravé dans le marbre dans le bulletin donc c’est important Mais c’est tout ce qu’il y a en parallèle de ça hein. (...) moi ça me parait plus impor- tant, en plus c’est beaucoup plus réactif que le conseil de classe, le problème c’est que c’est très rythmé, 1er, 2ème, 3ème. (...) faut pas attendre le conseil de classe, pour qu’on ait pris des décisions. (...) faut que ce soit plus rapide. Fiche navette Identification d’une difficulté potentielle concernant l’orientation d’un élève Validation de l’orientation définie et suite de la procédure ou commission d’appel Fiche navette

Réunions de lycée (Dir, adj, CPE, Inf) Réunions de lycée (Dir, adj, CPE, Inf) Réunions de lycée (Dir, adj, CPE, Inf) Réunions de lycée (Dir, adj, CPE, Inf)

23 Une troisième situation de prise d’informations et de concertation est constituée par le Groupe Adulte Relais vers lequel l’élève peut se tourner s’il le désir.

Schéma n°3 : Schématisation de la série type annuelle de situations pour la réalisation du travail collectif d’orientation d’un élève de seconde rencontrant des difficultés

Système de situations informelles de prise d’informations Moment de concertation entre acteurs du lycée Moment d’information collective Entretien avec parents et/ou élèves Outils du travail collectif d’orientation

Période où l’orientation d’un élève devient une préoccupation pour les

acteurs

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Une collaboration entre les acteurs ne permettant pas une réalisation satisfaisante de la tâche d’orien- tation

Nous pouvons donc dire que, dans le cas des élèves posant une difficulté, le travail collectif intègre davan- tage de situations de concertation, de coordination et de synchronisation entre les acteurs de l’établissement et avec l’élève et sa famille, mais aussi avec des acteurs externes à l’établissement. Une forme de collaboration

se met en place entre les acteurs, au sens où ils vont réaliser chacun des tâches différentes concernant l’orientation ou la réorientation de l’élève.

Toutefois, au dire des acteurs eux-mêmes, cette série type de situations et le travail collectif correspondant ne sont pas satisfaisants. En effet, chaque année, plu- sieurs élèves posant des difficultés d’orientation ne sont repérés qu’à la fin du deuxième voire du troi- sième trimestre lors du conseil de classe :

Dès lors, le travail pour diagnostiquer la nature de la difficulté, identifier des orientations possibles et/ ou acceptables par l’élève et/ou les parents se fait en temps contraint (par les échéances de la procédure). Il ne permet pas toujours de construire une solution vraiment adaptée avec l’élève et sa famille et génère

du stress. De plus, le directeur constate alors la diffi- culté à dialoguer et coopérer avec la famille et l’élève car il n’y pas eu « une histoire » constituée avec eux. Dès lors, il n’est pas rare que les parents contestent l’avis donné par le conseil de classe, conduisant à un recours devant la commission d’appel.

Professeur principal : « Malheureusement on n’a pas beaucoup de temps souvent pour discuter avec eux de un petit peu ce qu’ils attendent de nous, ce que l’on attend d’eux et du sens de leur présence ici dans l’éta- blissement. Et c’est vrai que ça ça va se faire en conseil de classe, on va s’apercevoir, on fait le bilan boom et là ça tombe. On voit que certains il n’y a pas de problème ils ont bien été positionnés, ils ont bien été orientés et globalement ça roule. Et pour certains, au fur et à mesure des conseils de classe, ça s’affine, et on s’aperçoit qu’ils n’ont rien à faire dans cette classe, par ce que ils ne s’y plaisent plus par rapport à leur projet profes- sionnel, ça ne correspond plus du tout, à ce qu’ils avaient envisagé. ».

Dans l’établissement suivi, ces constats ont conduit à des évolutions des séries types de situation liées à l’orien- tation pour quelques classes de seconde.

3.3.3 Une évolution progressive du travail collectif d’orientation des élèves

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