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Un terrain aux multiples visages

B. Trois territoires du Sud du Brésil

2/ Trois ruralités en comparaison

► Le choix de la comparaison

Opter pour l'étude de cas triple, sur trois territoires au lieu d'un seul, tient du déf, en particulier au Brésil, où les distances rendent la circulation coûteuse en temps et en moyens. Ce choix permet de contrer la frustration que génère un travail sur un pays aussi vaste et divers que le Brésil, ayant sans cesse à l'esprit que ce que l'on écrit ne sera valable et représentatif que sur une toute petite partie de territoire, sans rien dire des autres réalités nationales. Bien sûr, ces trois terrains ne nous ont pas empêché de tomber dans cet écueil. Mais le fait d'avoir travaillé sur chacun d'entre eux nous permet d'avancer quelques analyses applicables au Sud du Brésil, en termes de recomposition des ruralités et du rôle que les pratiques culturelles des jeunes y occupent. Certains chercheurs rencontrés nous ont mis en garde contre l'ampleur et l'invalidité induites par ce choix, d'autres, en revanche nous ont encouragé, remarquant que les études transversales, non monographiques, étaient très rares dans le Sud du pays et qu'on en avait ainsi sans cesse une vision localisée, alors que certains enjeux y sont véritablement régionalement problématiques.

. La démarche comparative

Le choix de la démarche comparative est un choix épistémologique qu'il est important d'expliciter. La littérature est vaste sur cette méthodologie (Béal, 2012 ; Rodrigues, 2012 ; Giraud, 2012 ; Sartori, 1994 ; Fournier, Sabot, 2001 ; Courtin, 2012 ; Reynaud, 1984 ; Lefrançois, 2012 ; Vidal, 2012) mais les ouvrages clefs de Marcel Detienne et Cécile Vigour94 offrent une analyse de cette posture tandis que d'autres, tout aussi nécessaires, sont plus purement méthodologiques (Remaud, Schaub, Thireau, 2012 ; Lallement, Spurk, 2003)95. La comparaison apparaît facile et spontanée a priori, c’est un « mécanisme de pensée courant et ancien » (Vigour, p.7) mais elle fait l’objet de fortes controverses. On y associe la mise en perspective, la prise de recul, la vision d’ensemble. Pour certains auteurs, c'est même un processus basique de la pensée, un des « détours de la connaissance par excellence » (Lallement, Spurk, 2003). Dans les sciences, comparer c'est « mettre sur le même plan/pied d’égalité » (Fournier, Sabot, 2001, p.1) et dans le manuel de Cécile Vigour : « La comparaison renvoie à l’action de comparer, c’est à dire d’établir le rapport qui existe entre les objets, de mettre en parallèle, de confronter. La comparaison désigne une action, ce n’est pas un constat » (Vigour, 2005, p.8). Ainsi, la comparaison n'est pas une manière de décrire mais une manière d'analyser et dans les dictionnaires de géographie on retrouve une défnition de la comparaison « par ses buts » : pour Roger Brunet c'est un mode de connaissance qui procède par confrontation des caractères de deux objets ou d’un objet à un modèle, permettant de « mettre en évidence la différenciation spatiale et faire comprendre les effets de la variation d’un facteur » (p.118) et pour Levy et Lussault (p.187-188) la comparaison est « une activité critique qui se saisit d’objets complets et non d’abord de ses éléments, procède par synthèse et non par analyse, examinant des fonctions par analogie ».

Il est important de distinguer l’activité de comparaison et la méthode comparative en soi « plus exigeante qu’un simple rapprochement » (Levy et Lussault, p.187-188). Elle connait un certain engouement dans les sciences sociales, où elle est utilisée selon les disciplines avec plus ou moins d’expérience et de tradition. Pour les anthropologues l’activité comparative est comme une évidence selon Marcel Detienne, qui les oppose aux historiens de ce point de vue (Detienne, 2000). Elle est également pleinement constitutive de la naissance de la sociologie96. La comparaison internationale, en économie ou sociologie a été théorisée, conceptualisée et réféchie à travers trois approches méthodologiques précises (Lallement, Spurk, 2003). La géographie est beaucoup moins prolixe et, s'en étonnant également, Jean-Marc Fournier et Emmanuelle Sabot écrivent que « l’idée de comparer est pourtant consubstantielle à la géographie »97. Continuant leur analyse, ils

94 Detienne Marcel, Comparer l’incomparable, 2000, Le Seuil, 134 p. ; Vigour Cécile, La comparaison dans les sciences sociales,

Pratiques et méthodes, Grands Repères Guides, 2005, 336 p.

95 Deux thèses mettent par ailleurs la comparaison à l'œuvre : celle d'Antoine Fleury (2007), Les espaces publics dans les politiques

métropolitaines. Réfexions au croisement de trois expériences : de Paris aux quartiers centraux de Berlin et Istanbul, thèse de doctorat en géographie, Université de Paris 1, à laquelle il a donné notamment suite dans sa communication « Croiser les terrains en géographie » au colloque "À travers l'espace de la méthode : les dimensions du terrain en géographie" à Arras, 18-20 juin 2008 ; et celle de Mélanie Gambino, sur un sujet qui plus est très proche de nos thématiques : Vivre dans les espaces ruraux de faible densité

de population : pratiques et représentations des jeunes dans le Périgord Vert (France) et le Rural Galway (Irlande), Thèse de géographie et d'aménagement, UMR Dynamiques Rurales, Toulouse 2 Le Mirail, 2008.

96 Weber et Durkeim sont, avec leurs travaux, chacun à leur façon des pionniers de la comparaison en sciences sociales. Durkeim, dans son travail sur le suicide utilise la comparaison comme une expérimentation indirecte « on n'explique qu'en comparant » écrit-il et Weber travaille avec des idéaux-types de société.

97 « On peut admettre que la géographie réside dans l’étude des différences depuis les échelles les plus locales jusqu’à l’échelle mondiale. Un monde strictement homogène rendrait l’analyse géographique sans intérêt. En ce sens, les différences fondent la géographie et la mesure de ces différences passe nécessairement par une démarche comparative » Fournier J. M. , Sabot E., 2001,

aboutissent au constat qu'il n'existe pas encore de réelle géographie comparée car, si la comparaison en géographie est née en réaction à l’empire de la monographie, on n'a pas encore « un juste milieu entre les applications aveugles et mécaniques de modèles et les déviances des descriptions inorganisées et confuses des monographies » (Fournier, Sabot, 2001, p.63). Trois raisons nous ont poussé à faire le choix de la comparaison :

1) Prendre de la distance avec ce qui est familier : la comparaison est d'abord une dynamique de décentrement, de prise de distance avec les idées véhiculées par un terrain unique et un moyen de rupture avec le ça-va-de-soi, l'introduction d'un décalage temporel et/ou spatial.

2) Apporter des éléments de preuve à des hypothèses de recherche, en classant, ordonnant, défnissant des typologies, comme l'écrivent Jean-Marc Fournier et Emmanuelle Sabot (2001, p.60) « Les comparaisons innovantes obligent à tester les catégories et à en créer de nouvelles si nécessaire. » Comparer peut permettre de « mettre en évidence le caractère transnational d'un phénomène tout en saisissant la multiplicité des variantes de ce phénomène en combinant des variables élémentaires [mais aussi de] repérer avant tout des différences en combinant ici aussi un petit nombre de variables élémentaires »98.

3) Trouver des régularités sociales sans négliger les singularités : « Il faut comparer les objets car il n’est pas de résultats probants qui s’en tiennent à la singularité d’un cas étudié [...] il n’y a pas de réfexivité sans comparaison […] aucun savoir ne naît par génération spontanée à l’intérieur de cadres vides » (Remaud, Schaub, Thireau, 2012 p.8). Le problème est de savoir comment mettre en œuvre un travail de généralisation (de certaines conclusions et dans une certaine mesure) tout en rendant compte des spécifcités de chaque cas. La comparaison permet, par la diversité des situations rencontrées, de mieux comprendre des processus aux multiples facettes. Comme l'explique d'ailleurs Daniel Bertaux (2010, p.17) à propos du récit de vie : « Pour éviter de généraliser abusivement au monde social des caractéristiques propres à un type de microcosme seulement (…) il faut multiplier les terrains d'observation et les comparer entre eux ».

. La méthodologie comparative

Les méthodes des comparaisons sont variées également car « en fonction de l’intention, il existe différents types de comparaison et différents niveaux de comparabilité » (Fournier et Sabot, 2001, p.60). Comparer relève en fait d’une construction (Vigour, 2005) et il existe trois grands types de comparaison possible (Fournier et Sabot, 2001, p.59 ; Vigour, p.11-12). Nous optons dans notre travail pour la plus classique, la comparaison dans l'espace, soit « avec un ailleurs de même nature ou approchant » . Il faut aussi distinguer dans la méthode comparative d'une part l'approche exhaustive, ou « terme à terme » (Vigour, 2005, p.185), qui convient au quantitatif, fondée sur une grille de lecture identique exigeant de trouver les mêmes données sur les terrains comparés via les statistiques, et d'autre part l'approche « en miroir », qui convient davantage à la démarche qualitative, croisant différents types de source (voir tableau n°3).

p.59

98 Lallement Michel « Raison ou trahison ? Éléments de réfexion sur les usages de la comparaison en sociologie » Dans Lallement, Spurk (dir.). Stratégies de la comparaison internationale. Paris : CNRS Editions, 2003, 377 p.

Approche qualitative Approche quantitative

Méthode Observation, monographies, études de communautés, entretiens, récits de vies...

Questionnaires, sondages, appareil statistique

Mode de généralisation Exemplarité du cas Représentativité de l’échantillon, souci d’exhaustivité

Type de problématique Compréhension des processus Imputation causale, recherche des déterminants

Mode d’élaboration

théorique Induction et déduction Démarche hypothético-déductive

Élaboration des catégories Pendant et après l’enquête Avant l’enquête

Nous nous inscrivons dans une démarche qualitative et nous adoptons un angle d'approche, celui des pratiques culturelles des jeunes ruraux, pour comprendre le processus de recomposition des trois territoires ruraux distincts. Les implications de cette démarche se reféteront au cours de l'analyse qui permettra de généraliser certaines conclusions à propos du processus de recomposition ; mais il ne s'agit pas d'uniformiser des constatations de pratiques et de contexte. Ainsi, « la comparaison ne porte pas sur des éléments isolés mais sur des processus localisés, des constructions sociales et culturelles à partir d’une entrée thématique » (Jacquot, 2007, p.55), l'objectif n'étant pas de comparer ces trois territoires de manière exhaustive mais d'y étudier, dans des contextes différents, un processus similaire. Les éléments comparables sont des processus de recomposition, des pratiques culturelles et des représentations de jeunes, et non des lieux en tant que tels. Notre but est de permettre, par la diversité des situations rencontrées, la compréhension de processus complexes et d'émettre, en s’appuyant sur les éléments de similitude et de distinction, des hypothèses sur la recomposition des campagnes du Sud du Brésil, aboutissant à des « généralisations limitées, susceptibles d’être révisées par l’examen d’autres cas, tenir ensemble l’un et le multiple, souligner l’unité sans escamoter la diversité. » (Perrin, 2009).

Le va-et-vient entre les différents terrains est également un choix épistémologique, ce croisement permettant de dépasser l'approche classique du « par rapport à », de l'étude de cas, et de mieux capter une réalité complexe et en mouvement, offrant au chercheur la possibilité d'entrelacer, de se placer à l'intersection des terrains comme des questionnements (Fleury, 2008). Enfn, il faut apporter une attention très particulière au moment de l'écriture, car celle-ci est partie prenante de la réfexion et peut la faire naître, l'étoffer, la construire, en plus de la structurer, en particulier dans la comparaison, où elle est le moment où le chercheur formalise la comparaison en acte. L’écriture, par le retour réfexif qu’elle implique, et par la restitution des données recueillies permet de rendre la comparaison fructueuse et d’établir la plus-value épistémologique d’une confrontation des cas (Giraud, 2012).

La comparaison est davantage qu'une méthode c'est une manière de voir, une stratégie de recherche imprégnant toutes les étapes de la recherche : de la défnition de la problématique au choix des terrains, en passant par la construction des données et l'écriture (Vigour, 2005, p.18). La « stratégie » se différenciant de la méthode en ce qu'elle ne relève pas de l'adéquation simple entre des moyens et des fns et qu'elle induit à la fois une méthode, une épistémologie, une éthique et une posture politique puisque « sur la base d'un noyau dur de propositions élémentaires, elle impose davantage de

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Tableau 3:Méthodes de comparaison selon l'approche adoptée (d'après FournierJ.M.,SabotE.,2001,p.59 ;Vigour, 2005 ;LallementM.,Spurk J.,2003)

distanciation, d'inventivité, de variété, de renoncement aux explications globales et enfn, de réfexivité. » (Lallement et Spurk, 2003, p.298). Toutefois, il faut être attentif aux limites de la comparaison et aux problèmes qu'elle pose, et notamment la tension entre montée en généralité et l'idiosyncrasie des objets de recherche, les problèmes de déroulement du terrain et de rapport à l’objet qu'entraîne la collecte de données hétérogènes ; la construction de la comparabilité par l’écriture (Courtin, 2012). Il faut également faire attention à ne pas ériger l'un des cas en modèle (Lallement et Spurk, 2003, p.75). C'est avec ces mises en garde et précautions méthodologiques que nous avons choisi trois terrains pour réaliser notre recherche au Sud du Brésil.

• L'échelle des microrégions et les critères de sélection des études de cas

Il n'existe au Brésil aucune échelle administrative entre le município et l'État (puis l'État fédéral) qui soit connue et reconnue du grand public et des acteurs de terrain. Il existe des Associations de Municípios mais leur rôle reste consultatif, et de l'aveu par exemple du maire d'Abelardo Luz, que nous avons interrogé en 2013, membre de l'AMAI (Association des Municípios do Alto Irani) c'est un simple « consortium » avec lequel les prefeitos d'une même zone peuvent mettre en commun leurs ressources pour organiser des services collectifs (la collecte des déchets par exemple) mais il n'y a pas vraiment toujours de réfexion autour de l'élaboration de projets communs. Il existe également des Territoires Ruraux (Programa de Desenvolvimento Sustentavel de Territórios Rurais-Pronat, et Ministério do Desenvolvimento Agrario-MDA), et des Territoires de la Citoyenneté, tous deux mis en place par l'État Fédéral pour faciliter l'accès de territoires fragilisés à certaines politiques publiques. Mais ils ne concernent que quelques territoires spécifques, et nous voulions avoir dans notre étude aussi bien des territoires considérés comme fragilisés que des territoires qui ne le sont pas.

L'échelle de la microrégion s'est imposée à nous malgré son aspect purement statistique. Les Mésorégions (plus larges) et Microrégions sont en effet une nomenclature créée par l'IBGE pour ses recensements et elles n'ont aucune dimension politique, ni culturelle. Cependant leur surface est proche de celle des départements en France et la microrégion est de fait pour les jeunes et les acteurs que nous avons rencontrés une échelle de référence implicite (ils ne parlent pas de « microrégion » dans les limites strictes de l'IBGE mais de « région » dans un sens plus fou), pour parler de leur territoire et des lieux qu'ils fréquentent. Chaque microrégion a par exemple ce que l'on pourrait nommer un « chef-lieu », autrement dit une ville moyenne d'importance régionale, dont le statut de pôle (même si il varie d'un territoire à l'autre), est admis et relayé par la population malgré l’inexistence de rôle politique ou même administratif.

Le choix des microrégions de Campos de Lages, São Miguel do Oeste et Santa Cruz do Sul est d'abord lié à leurs caractéristiques différentes les unes par rapport aux autres. Ce sont trois ruralités très différentes, et pour cela leur comparaison rend possible l’esquisse d'une analyse valide pour le Sud du Brésil, si divers soit-il. Le choix s'est également fait en fonction des pratiques culturelles des jeunes, chaque territoire choisi l'ayant été principalement à cause d'une ou plusieurs initiatives marquantes menées directement par des jeunes ruraux ou des organisations travaillant avec eux. La présence et la rencontre d'acteurs clefs et le travail conjoint avec des équipes de recherche brésiliennes ont également orienté notre choix vers ces trois territoires où nous avons pu trouver des relais, logistiques et relationnels.

► Profl des trois territoires choisis

Dans un souci de présentation rapide et utile au développement qui va suivre, le tableau ci-dessous présente de façon très synthétique quelques données générales et les caractéristiques agricoles, culturelles, géographiques et sociales des trois territoires sur lesquels nous avons mené nos études de cas. Il évoque également les liens académiques qui ont pu nous aider à sélectionner tel ou tel et surtout les pratiques culturelles spécifques, dont le repérage préalable nous a amenée à choisir ces territoires. Les trois cartes de la page suivante présentent le profl démographique global de chacun de ces territoires avec leurs municípios. De brèves présentations des spécifcités de chacun sont faites dans les pages postérieures, qui seront utiles à l'analyse développée dans les Parties 2 et 3 de la thèse.

Microrregion IBGE

Microrregion de

São Miguel do Oeste

Microrregion de

Campos de Lages

Microrregion de

Santa Cruz do Sul

Données générales (IBGE censo 2010) Superfcie > 4.241 km² Population > 174.725 hab. Densité > 41,85 hab/km² PIB > 1.887.648 mil R$ PIB par hab. > 10.630 R$

Superfcie > 15.726 km² Population > 284.169 hab. Densité > 18,1 hab/km² PIB R$ > 4.068.871 mil R$ PIB par hab. > 14.444 R$

Superfcie > 5.564 km² Population > 317.715 hab. Densité > 57,1 hab/km² PIB R$ > 4.884.439 mil R$ PIB par hab. > 15.779 R$

Caractéristiques agricoles

- élevage porcin et avicole, cultures vivrières

- agriculture familiale forte - système intégré en partie avec l'industrie agro-alimentaire

- élevage pour viande bovine - eucalyptus

- « latifundios » et agriculture familiale

- tourisme rural (produits coloniaux, paysages)

- tabac principalement, soja, maïs également

- système étroitement intégré avec l'industrie du tabac, petites propriétés dépendantes des industries

Caractéristiques culturelles

- Indiens, caboclos, immigrants européens

- «Région Coloniale»

- Colonisation européenne,

gaúchos, tropeirismo, caboclos - Forte identifcation serrana

- Culture coloniale et gaúcha fortement revendiquée, peu de diversité ethnique

Caractéristiques géographiques

- Éloignement du centre - Lieu de frontières

- Polarisation par Lages - double géographie (planalto/serra)

- relief accidenté, isolement d'une partie du territoire - faible identité territoriale

Caractéristiques sociales

- Mouvements sociaux forts (PJR, MST, ...)

- Densité rurale importante, forte présence des agriculteurs familiaux

- Départs des jeunes et des flles en particulier

- Mobilisation communautaire faible

- Pauvreté, exode fort et généralisé

- Faible densité, peuplement dispersé

- présence de l'Eglise

- Jeunes bien organisés, présence de l'Emater

- Attractivité du rural pour les urbains de la région

- Monopole de la Fetag dans la vie syndicale

Liens académiques

Recherches du PGA, travaux du

LAF. Recherches de l'UFFS. Recherches menées par l'UFSC

Recherches de l'UFSM et de l'UFRGS

Pratiques culturelles spécifques

- Aviario das artes (assentamento «modèle» Conquista da Fronteira) - Actions de la PJR

- Actions publiques et de la société civile (Pontos de Cultura, FundCult)

- Rodeio, forte présence des CTGs

- Olimpíadas Rurais - Travail de l'AJURATI sur l'année

- Escolas Familia Agricola

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Illustration 18:Cartes de présentation générale des trois microrégions (réalisation :H.etN.Chauveau,2017)

• Microrregião dos Campos de Lages

À plus de 250 kilomètres de Florianopolis, la ville de Lages (158 846 hab., IBGE 2014) polarise le « planalto catarinense », microrégion la plus étendue de l'État de Santa Catarina (15.726 km²) et la moins dense démographiquement (18 hab/km² en moyenne, 284.169 habitants en 2010 au total sur 12 municípios). Elle fait partie de la Mesorrégion Serrana (« de montagne »), et c’est le plus pauvre de nos territoires. L’occupation de ce plateau a été marquée par une très grande concentration foncière dès les débuts de la colonisation, avec les activités pastorales, jusqu’à la période de l’industrialisation de la région, avec le « cycle du bois » (implantation des grandes entreprises du secteur du papier et de la cellulose). Dans ces conditions, les rapports sociaux sont fortement marqués à plusieurs niveaux par les relations clientélistes et paternalistes99. Ainsi, bien que le PIB par habitant soit plus haut que dans la région Extremo Oeste par exemple, la pauvreté rurale y est davantage présente car les inégalités sont plus fortes (indice de Gini le plus haut de la région Sud). Elle est divisée en deux grands ensembles : le planalto à proprement parler, dominé par de grands espaces propices à l'élevage et la serra, plus accidentée, faisant la frontière de ce