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Choix conceptuels, épistémologiques et méthodologiques

A. Quels jeunes ?

2/ Qui sont « nos jeunes » ?

Parmi la diversité de la jeunesse rurale du Sud du Brésil, nous avons délibérément choisi de travailler avec les jeunes restés (ou arrivés) en milieu rural et ayant choisi d'y mener leur projet de vie. Contrairement à une tradition de la sociologie rurale analysant la migration comme une forme de promotion sociale, nous avons fait l'hypothèse que « ceux qui restent », peuvent aussi le faire par choix (mais nous ne nions pas que ce n'est pas une majorité), et transformer leur ancrage en revitalisation. Ils représentent une certaine variété au sein de l'agriculture familiale (cultures différentes, productions variées, revenus de très précaires à confortables), ont des parcours variés (voir Chapitre 5) et des justifcations parfois opposées. Nous allons expliciter la façon dont nous les avons choisis et ceux que le terrain nous a révélés comme pertinents à enquêter puis dresser des portraits synthétiques, permettant une première appréhension des réalités observées.

► Choix du corpus

Le choix du corpus dans une recherche qualitative relève de plusieurs paramètres, dans notre cas, nous avons retenu quatre paramètres simples et deux plus complexes :

1) L'âge : la fourchette 18-29 est celle que nous avons adoptée130. En effet, il nous a semblé qu'en dessous, l'infuence de la famille et le manque d'indépendance sont un frein à l'expression de choix et de pratiques vraiment personnelles et au dessus le poids des responsabilités et la maturité estompent déjà certaines représentations et attentes dont l'observation nous intéresse. La question de la majorité (plus de 18 ans) était aussi un facilitateur pour des raisons de responsabilité légale. C'est également la fourchette utilisée pour l'orientation des politiques publiques destinées aux « jeunes agriculteurs ».

2) Le lieu de vie, le domaine d'activité : les jeunes devaient vivre dans une communauté rurale et considérée comme telle au moment de notre rencontre avec eux, que cela soit après une enfance, une adolescence, une brève période passée en ville, ou non. Ils devaient aussi avoir l'intention d'y rester. Nous avons cherché à inclure une dimension rurale plus large que la dimension agricole mais de fait les jeunes rencontrés faisaient tous partie de familles agricultrices (fl/les ou époux/ses de responsables d'exploitations) et étaient en revanche eux-mêmes agriculteurs ou non. Le Brésil est, on l'a dit, un cas d'école ultime du dualisme agraire. Nous observons les pratiques des jeunes faisant partie de la dite « agriculture familiale », par choix, mais également car les acteurs de l'agriculture dite « agronégoce » ne vivent bien souvent pas sur les territoires ruraux, et sortent ainsi de fait du cadre de notre étude.

130 Une autre fourchette pertinente serait 15-24, qui est la tranche d'âge que les principales institutions nationales et internationales utilisent - l'OIAJ (Organização Ibero-Americana da Juventude) et l'OIJ (Organização Internacional da Juventude) utilisent cette fourchette 15-24 ans, de même que l'IBGE, l'UNESCO ou l'OMS. Pour elles, la délimitation nette permet les enquêtes quantitatives et la défnition de publics cibles pour les politiques publiques, c'est donc la plus pertinente à choisir si l'on veut oser une comparaison avec leurs données. Ensuite c'est la tranche utilisée par l'enquête menée dans le cadre du Projeto Juventude qui pendant plus de 10 mois a réalisé la plus grande enquête quantitative nationale jamais réalisée au Brésil sur les jeunes. 34 millions de Brésiliens de 15 à 24 ans ont été interrogés et les résultats ont été présentés dans plusieurs publications, cette tranche de population représente au Brésil 20% de la population nationale. Là aussi, si l'on veut tenter les comparaisons, la tranche 15-24 est la plus pertinente, mais ce n'est pas notre cas.

3) Leur disponibilité : le jeune devait être disposé à nous parler. Une question d'affnité entre en jeu, en particulier pour les jeunes choisis pour des récits de vie approfondis. La première approche a généralement pu avoir lieu par indication de la part d'encadrants (des mouvements sociaux, des associations sportives et culturelles, d'écoles et de l'Epagri) ou par recommandation de pairs.

4) Le genre et l'origine ethnique : nous avons prêté attention à distribuer de façon équilibrée les entretiens avec des flles et des garçons et avons essayé de rencontrer des jeunes de plusieurs « ethnies » même si cela s'est avéré plutôt peu fructueux.

Le premier paramètre complexe de la constitution du corpus est la question de sa taille, diffcile à trancher en sciences humaines, même s'il y a consensus sur le fait que dans une enquête par entretien il est plus réduit que dans une enquête par questionnaire « dans la mesure où les informations issues des entretiens sont validées par le contexte et n'ont pas besoin de l'être par leur probabilité d’occurrence » (Blanchet, Gotman, 2007, p.50). Autrement dit une seule information donnée par l'entretien peut avoir un poids équivalent à une information répétée de nombreuses fois dans des questionnaires. Pour Daniel Bertaux (2010, p.98) « une dizaine de récits ne permet pas d'atteindre la saturation mais sufft à faire apparaître des basculements d'hypothèses, des récurrences, quelques phénomènes ignorés et mécanismes sociaux ». En effet, les récurrences apparaissent rapidement car « le tissu social est tissé serré » (idem) et nous avons complété ces récits par des entretiens semi-directifs à la fois auprès de jeunes et d'acteurs car ils permettent de constater des répétitions et de confronter différents points de vue, différentes sources pour élaborer notre propre analyse. La validité des généralisations mises en place se mesure non seulement par la confrontation avec les statistiques disponibles, mais aussi par comparaison avec des explications alternatives « purement théoriques ». L'enquête a alors une valeur de « contre-généralisation » de contradiction du sens-commun, et la profondeur de la description donnée lui fait gagner en universalité131.

Le second paramètre complexe est la question de la représentativité. Elle n'est pas recherchée dans la mesure où l'enquête qualitative ne prétend pas avoir d'effectifs suffsants et où ne se pose donc pas le problème de représentativité statistique de l'échantillon. C'est plutôt la diversité des cas qui a été valorisée, car elle est conseillée dans le cas d'un thème multidimensionnel comme le nôtre (Blanchet, Gotman, 2007, p.51). La constitution du corpus diversifé subit une double contrainte et résulte de la double nécessité de distribuer de façon la plus contrastée possible les individus et situations et simultanément, d'obtenir des unités d'analyse suffsantes pour être signifcatives132. Il faut ainsi tenter de favoriser le choix de cas contraires (idem, p.52) comme nous l'avons fait avec le choix de jeunes aux profls très différents les uns des autres. Cette diversité est défnie en fonction de variables stratégiques liées au thème et supposées a priori jouer un rôle dans la structuration des réponses : sexe, âge, type d'agriculture, famille, lieu, éloignement ou non du centre, expérience de la ville, antécédents familiaux dans la vie associative/militante ou non133. Il faut cependant justifer le choix que nous avons fait de choisir des jeunes « lideranças » (« leaders »,

131 Voir à ce propos la thick description de l'ethnologue américain Clifford Geerts (1973).

132 Voir le theoretical sampling de Glaser et Strauss, 1967

133 « La vraisemblance des généralisations à propos d'un monde social repose toute entière sur la découverte de "mécanismes génériques", de confgurations spécifques de rapports sociaux défnissant des situations, de logiques de situations et des logiques d’action se développant – par delà les phénomènes de différencialité – en réponse à ces situations ; et de processus sociaux ainsi engendrés. C'est en découvrant le général au coeur des formes particulières que l'on peut avancer (….) Il s'agit plutôt de multiplier les études de cas individuels en faisant varier le plus possible les caractéristiques des cas observés. » (Bertaux, 2010, p.33)

« meneurs »), instigateurs de dynamiques, investis dans leur région ou leur communauté. Par ce fait, et celui de rester (ou aller) vivre en milieu rural ils sont déjà différents de la majorité de leurs homologues134. Ils sont membres d'association, de mouvement social, ont une trajectoire de vie singulière, ont fait un choix de vie à contre-courant et ne sont pas pour cela, « n'importe quel » jeune rural. Si la sociologie travaille généralement plutôt sur ce qui est régulier socialement et moins sur les exceptions, ce choix nous a semblé pertinent car, pour nous, ce sont ces jeunes qui portent les recompositions en cours dans les territoires choisis, et qu'il s'agit d'une de nos hypothèses de travail.

► Portraits synthétiques

En annexe nous présentons un tableau des jeunes que nous avons interrogés pendant notre enquête, le lecteur pourra s'y référer quand les jeunes seront cités dans la suite de notre travail (voir annexe n°2). Sont cités le numéro du ou des entretiens les concernant, leur âge (avec leur année de naissance étant donné que certains ont été rencontrés à plusieurs reprises), lieu de résidence, leur profl (l'élément qui nous a poussé à les choisir) et un bref commentaire. Nous souhaitions le compléter par les portraits synthétiques des neuf jeunes (trois de chaque microrégion), avec lesquels nous avons menés des entretiens plus approfondis (récits de vie), étant parfois hébergée chez eux et participant à des activités auxquelles ils nous conviaient.

134De la même façon, voir les travaux d'Ani Wierenga (dont « Transitions, local culture and human dignity Rural young men in a changing world », Journal of Sociology, 2011), qui a choisi également de travailler sur l'identité et les pratiques culturelles des jeunes ayant choisi de rester dans les petites villes rurales d'Australie.

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Illustration24: Les neuf jeunes pour lesquels nous avons mené des récits de vie.

1: C. avec son mari et son fils devantleurmaison;2:J. nous montrant l'enclos de ses vaches laitières ;3:G.et une partie de la troupe Rindo à Toa; 4: R. dans un champ de la famille qui l’héberge à Barra Bonita ;5: L.arborantle symbole d'un club de football lors d'un match dominical ; 6: L. jouant du Didgeridoo lors d'un atelier à l'Aviario das Artes ;7 :C.A.commentant un rodéo à Palmeiras ;8:C. nous faisant goûter les fraises qu'ilproduit;9:L.et les chevaux qu'il a en dressage

Dans la microrégion de Santa-Cruz do Sul, C., 25 ans, était une flle « de la ville » d'Arroio do Tigre (3000 habitants dans la partie « urbaine » et un peu plus dans la partie « rurale »), qui depuis petite voyait se dérouler chaque année les Olympiades Rurales, sans pouvoir y participer. En effet, la participation aux compétitions de cette festivité réunissant 2000 participants et plus de 15.000 spectateurs (en 2015) est réservée aux jeunes ruraux membres d'un des 17 groupes de jeunes formés dans les communautés rurales alentour. Pour elle, il n'y avait en ville rien de semblable, rien d'aussi fédérateur pour les jeunes, pour ne pas se tourner vers la drogue qui « circule facilement dans ces petites villes ». Aujourd'hui elle est mariée à un jeune tabaculteur et vit dans une communauté rurale où la vie sociale est « intense » (entraînements sportifs pour les Olympiades, nombreux déjeuners, messes, rencontres entre voisines). Elle participe enfn aux Olympiades et souhaite élever son enfant né en 2015 dans cette « culture communautaire » qu'elle apprécie tant.

J. a 30 ans, mais il se considère toujours comme un « jeune rural », identité exacerbée par l'appartenance à l'association AJURATI (qui organise les Olympiades Rurales d'Arroio do Tigre et d'autres activités pendant l'année), dont il devrait devenir prochainement président. Leader, il l'est déjà dans sa communauté de Linha São Roque où il est un pivot de l'organisation des festivités, tournois, etc. Fils de tabaculteurs en reconversion vers la production laitière, il pressent des changements importants dans sa région mais pour lui l'essentiel est d'entretenir ce qui fait l'agriculture familiale : la famille, les amitiés, et surtout la dynamique, l'attachement et le développement de sa communauté, tout ce qui représente la « culture » pour lui.

G. a 26 ans, elle vit dans la « zone rurale » de Candelaria, dans la microrégion de culture du tabac de Santa-Cruz do Sul. Elle a fondé en 2010 la compagnie de théâtre amateur Rindo a Toa grâce à laquelle, avec plusieurs autres jeunes de sa communauté, elle monte intégralement (écriture, mise en scène, costumes, interprétation) des pièces inspirées d'histoires locales, racontées par les anciens, souvent en allemand, la langue des descendants d'immigrés. Aucune infrastructure ni aucun soutien ne les aident à fonctionner (des 52 communautés rurales de Candelaria seules 6 possèdent une salle communautaire et le secrétariat municipal à la culture a récemment été supprimé faute de moyens), mais la compagnie a un certain succès dans les environs, que Gracie explique par la proximité des thèmes traités et l'humour avec lequel les racines locales sont rappelées.

Quand nous rencontrons R. il se présente comme fervent militant de la PJR et étudiant en Sciences Sociales (à l'UFFS de Chapeco, une université dont l'ouverture a été acquise par la mobilisation sociale). Au fl des entretiens nous appréhendons le parcours atypique de ce jeune né dans la ville de São Miguel do Oeste dans un contexte très précaire, qui a découvert le milieu rural et le travail agricole à travers les activités conjointes de la PJR et de la PJMP (Pastorale de la Jeunesse des Milieux Populaires). Il ne se reconnaît pas dans un partage entre urbain et rural mais entre « dominants et dominés ». Il passe le plus clair de son temps libre (entre études et petits boulots vitaux) dans la propriété de sa famille rurale d' « adoption » comme il le dit où il aime l'ambiance de la communauté et le travail de la terre. À 25 ans, avec des goûts culturels éclectiques, une homosexualité assumée, et peu de chance d'accéder un jour à une terre, il ne sait pas encore comment il va pouvoir réaliser son rêve de vivre d'une agriculture familiale et biologique, mais il est certain que son engagement ne pourra s'épanouir que dans ce contexte. Il maintient cependant

des liens avec le milieu urbain dont il connait les problématiques par sa famille.

L. est d'une famille de Sans-Terre arrivée à Barra Bonita dans les années 1990. Aujourd'hui il n'a que 17 ans mais il connait par coeur l'histoire de cette occupation puis celle de sa communauté 25 de maio qui s'est vidée petit à petit car elle est très isolée, que la terre y est diffcile et que le Mouvement des Sans-Terre ne les a pas aidés à y trouver les conditions pour rester. Lui voudrait rester, perpétuer ce pourquoi ses parents se sont battus, mais il aime aussi le football, le rap et aimerait voir plus souvent des jeunes de son âge, qui habitent tous à plusieurs kilomètres de chemins de terre. C'est pour ça qu'il est entré à la Pastorale de la Jeunesse Rurale (PJR), et rencontre aujourd'hui tous les deux mois environ des jeunes ruraux comme urbains de sa région. Pendant ces rencontres, il se forme sur des problématiques de société et échange sur ses goûts musicaux et footbalistiques. Il aimerait vivre plus proche d'une ville pour augmenter la fréquence de ses matchs et participer à plus de rencontres mais la terre de ses parents est aussi essentielle à son projet de vie.

Dans l'assentamento Conquista da Fronteira à Dionisio Cerqueira dans l'Extrême Ouest Catarinense, L., 24 ans, est une fervente militante du MST (Mouvement des Sans-Terre), qui a permis à ses parents d'accéder à une terre dans les années 1980. Comme le défend le mouvement, elle pense qu'il ne sufft pas de se battre pour avoir une terre et un toit mais également pour tout ce qui permet une vie digne au travailleur rural, y compris l'accès aux moyens de production de sa propre culture, une culture « populaire et paysanne ». C'est pourquoi elle a créé en 2014 avec d'autres jeunes de l'assentamento, l'Aviario das Artes, un ancien poulailler réaménagé en lieu de création artistique où les jeunes participent à des ateliers de poterie ou de musique, ainsi qu'à des débats, des projections et des soirées festives. Pour elle, comme pour beaucoup de jeunes du mouvement des Sans-Terre, l'important est d'exprimer son identité militante et paysanne, hors de toute autre assimilation.

C. A. vient de la région de la Serra, près de la ville de Lages, et il est dévoué à la culture gaúcha. À 20 ans, cela fait plus de cinq ans qu'il est commentateur sur les rodéos et tournois de lasso des environs, un poste très important dans une pratique clef de la culture rurale sud-brésilienne. Il fait ainsi partie d'un des sept CTG (Centre de Tradition Gaúcha) de sa petite commune de Palmeiras et a récemment reçu son attestation offcielle de commentateur de rodéos de la part du puissant MTG (Mouvement Traditionaliste Gaucho), fort de presque 3.000 associations affliées dans le pays. Ce jeune aime l'aspect convivial et l'idée de rendre hommage à ses ancêtres en participant à ces tournois où un cavalier doit attraper du bétail au lasso. Il pense ainsi s'ancrer davantage sur son territoire, où, dit-il « il n'y a rien d'autre à faire les week-end que d'aller au rodéo ». Il gagne son propre revenu grâce à cette activité mais il souhaite avant tout perpétuer l’élevage bovin de ses parents, avec l'aide notamment de l'Epagri.

Incontournable des organisations (syndicales, associatives et agricoles) de son município d'Anita Garibaldi, C., 19 ans, est très investi dans la vie locale. Motivé par l’apprentissage (il s'est notamment formé à l'hydroponie pour cultiver ses propres fraises sur la propriété familiale) et la conviction du maintien de jeunes comme lui en milieu rural, il fait des études en alternance dans une ville voisine. Il anime un groupe de jeunes agriculteurs des environs qui table aussi sur une offre de loisirs pour motiver ses membres. Très critique à l'égard de l'Epagri et engagé dans la vie

politique de son territoire qui lui a permis de voyager, il considère que la culture est un axe important pour développer l'attractivité de la région serrana, et que les loisirs ou l'accès à internet sont trop peu considérés par les responsables politiques à toutes les échelles.

D'une famille évangélique radicale, L., 24 ans, est revenu il y a peu vivre en milieu rural avec toute sa famille par passion pour les chevaux de rodéo. Dans sa communauté de Rancho de Tabuas, à quelques dizaines de kilomètres du centre de Lages, il participe à la vie de la propriété familiale qui produit des légumes distribués en circuit court. Mais son activité est le dressage de chevaux, ceux de cavaliers pour beaucoup urbains, qui lui confent ce rôle important pour la culture gaúcha. Résolument engagé dans ce projet original, il a reçu de l'aide de l'Epagri et souhaite plus que tout pouvoir rester sur la ferme, dont il aime le calme et la possibilité de contact avec les animaux. Mais les diffcultés fnancières sont réelles et les attaches en ville rendent précaire cet équilibre qu'avait choisi sa famille.

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Après avoir défni puis caractérisé le public faisant l'objet de notre étude, il s'agit de connaître les ressources existantes à son propos, et de ce qu'elles révèlent de sa place dans la société et la réfexion scientifque.