• Aucun résultat trouvé

Retour sur les résistances paysannes françaises

Dans le document Villageois sans agriculture ! (Page 72-82)

Dans les changements qui s’accélèrent sous nos yeux, une respon- sabilité première incombe à la Révolution agricole. Si les communau- tés villageoises françaises, dites longtemps paroisses, partagent leur histoire avec d’autres États européens, elles se distinguent de l’évolu- tion enregistrée dans les campagnes d’outre-Manche.

Une Révolution agricole longtemps contrariée

La Révolution agricole a reçu, sous la plume de Marc Bloch, une définition claire et définitive : « l’habitude est prise de désigner sous le nom de Révolution agricole les grands bouleversements de la technique et des usages agraires qui, dans toute l’Europe, à des dates variables suivant les pays, marquèrent l’avènement de l’exploi- tation contemporaine. Le terme est commode (...) il met l’accent sur l’ampleur et l’intensité du phénomène (...) Révolution sans doute si l’on entend une mutation profonde. Mais secousse succédant à des siècles d’immobilité ? Non, certes ; mutation brusque ? Pas davantage. Elle s’étend sur plusieurs années, voire plusieurs siècles».

Elle porte, en germes, l’agriculture spécialisée, performante dans les meilleurs des cas, commercialisée avec plus ou moins de pro-

fits. L’agriculture de subsistance s’efface pour laisser place à une agri- culture productiviste, la grande exploitation capitaliste se substitue à la petite exploitation familiale, son but n’est pas d’assurer le plein emploi mais de battre des records économiques en tous genres. Les paysans en surnombre vont dans les villes chercher du travail. Tant qu’il y en a.

Une telle Révolution agricole fait basculer les sociétés agraires tra- ditionnelles, héritières du néolithique qui fut l’ère de l’agriculture nourricière naissante, vers les sociétés agricoles contemporaines, de plus en plus homogènes parce que délestées de leurs fonctions autres qu’agricoles, et vouées à la monoculture ; il s’agit de s’adapter aux conditions économiques imposées par les sociétés industrielles. En France, l’avènement pratique de ce modèle agricole défendu par les physiocrates et importé d’Angleterre, a été accéléré par la conversion officielle de l’État, en , aux deux piliers de la modernité que consti- tuent l’individualisme et le libéralisme. Le but était de favoriser une agriculture intensive, maîtrisée par une minorité d’exploitants acquis aux nouvelles méthodes de culture, et orientés vers la recherche du profit.

Lorsque le processus de la Révolution agricole arrive à son terme, les campagnes sont dotées d’une production agricole performante, rentable et strictement localisée sur les terroirs les plus riches ; elles sont abandonnées par des nombreuses populations contraintes d’al- ler chercher ailleurs les moyens de leur subsistance ; elles s’offrent alors à d’autres populations dans les meilleurs des cas, au pire elles redeviennent la proie des ronces et des friches. La Révolution rurale peut prendre le relais ; une telle Révolution exprime la rupture ayant affecté les fondements de l’histoire occidentale où les villes et leurs capitaux ont remplacé les campagnes et leurs terroirs. Non sans résis- tances locales qu’il convient, pour en mesurer l’impact, de considérer d’abord face à la Révolution agricole.

Il ne peut s’agir, dans le cadre d’une telle étude, que d’un parcours historique à grandes enjambées et, en conséquence, à simples balises de rappel. Le point de départ obligé en est la Révolution de -

laquelle a, sinon ouvert, du moins précipité le cycle des mutations

. Cf. Geneviève Gavignaud, La Révolution rurale dans la France contemporaine,

Le cas français

chargées de convertir la France à la modernité. Contre les individua- lisme et libéralisme triomphant à Paris, les paysans se mobilisèrent en province ; les forces terriennes se déployaient amplement sur le terrain, vivifiées par une expérience plus que millénaire

Branle-bas contre le projet libéral

Ainsi, tandis que les Constituants légalisaient et sublimaient le droit de propriété privée, nombreux étaient les non-propriétaires

qui organisaient la défense des biens communaux et des droits col- lectifs, vitaux pour les habitants les plus pauvres des communautés paysannes. À tel point, que le projet de code rural, pourtant consi- déré par les législateurs comme de première nécessité pour complé- ter « l’œuvre de libération de la propriété » fut régulièrement ajourné en raison des difficultés majeures qu’il soulevait à vouloir concilier des intérêts contraires. Seuls purent paraître des décrets, dont celui concernant « les biens et usages ruraux » ( septembre -  octobre ) qui visait avant tout à garantir l’ordre dans les campagnes. D’où son ambivalence : s’il reconnut à tout propriétaire le droit de clore son héritage, la liberté d’assolement et la libre disposition des récoltes qui en résultaient, il maintint la vaine pâture et le droit de parcours fon- dés sur un titre ou un usage local immémorial.

Les projets de vente de biens communaux avortèrent également sous les pressions populaires après bien des péripéties législatives ; finalement Louis XVIII restitua aux communes, en , les biens non vendus. Ainsi droits collectifs et biens communaux perdurèrent- ils, sous l’étroite surveillance des populations paysannes acharnées à défendre leur héritage. Les archives fourmillent de faits pour relève la continuité de la résistance paysanne de  à , à l’encontre des propriétaires jugés abusifs ou usurpateurs.

Là réside une forte originalité française : à la différence de l’An- gleterre où la pratique des enclosures avait chassé des campagnes concernées les populations déshéritées, l’individualisme foncier mit en France du temps à triompher. La Troisième République ne réus- sit pas davantage à imposer ses lois individualistes : la vaine pâture

. Georges Lefebvre, « La Révolution française et les paysans » dans Annales His-

toriques de la Révolution française, , p. -.

était interdite sur les prairies naturelles en  dans l’intérêt des pro- priétaires... et rétablie en  afin de calmer l’émoi des usagers ! Les traditions coutumières perdurèrent ainsi jusqu’à la guerre de , se dégradant alors seulement au rythme des départs vers les villes et de la diffusion du droit de propriété. Le temps avait fait son œuvre et, au gré des partages successoraux, comme au fil de sévères épargnes, l’ac- cession à la propriété s’était généralisée au service des couches popu- laires rurales. La grande propriété à vocation capitaliste trouvait par là même ses limites sur le sol français. Et ce jusqu’à la mi-vingtième siècle.

Tout en faisant barrage à la grande exploitation, les paysans se mon- trèrent hostiles au grand marché. Le libéralisme commercial s’est en effet vu refouler à plusieurs reprises. La brève et désastreuse expé- rience tentée par les Constituants avaient attaché aux débuts de la Révolutions les mauvais souvenirs de pénurie et de cherté. Lorsque Napoléon III réalisa, par surprise, son « coup d’État commercial » en signant une série de traités de libre-échange avec le Royaume-Uni et les autres pays européens dans les années , les doléances ne tar- dèrent pas à affluer. Dès la décennie suivante, la production agricole du monde entier déferlait en effet dans les forts et sur les marchés français ; quelques années encore, et la colère se répandit dans les campagnes que désertaient de plus en plus de paysans ruinés. Les Républicains, inconfortablement installés au pouvoir après , ne purent que se montrer attentifs aux plaintes de leurs électeurs qu’ils ne voulaient pas pousser dans l’adversité.

« La République sera paysanne ou ne sera pas »

Avec Gambetta, les Républicains admirent, en conséquence, qu’il était temps de surseoir aux projets trop hâtifs de Révolution agricole qui semaient les rancœurs dans les villages : le double tarif Méline (), la loi du Cadenas () offraient au gouvernement de modi- fier, lorsque c’était nécessaire, les droits commerciaux sur les pro- duits agricoles. La normalisation des échanges acquise, la course effrénée au progrès technique pour raison de compétitivité ralentit son rythme ; le calme revint sur les terroirs.

. Geneviève Gavignaud, Les campagnes en France auXX esiècle, Paris-Apt, Ophrys,

Le cas français

La Belle Époque couronna en France les agriculteurs rescapés, tout à la fois propriétaires et protectionnistes, héritiers du passé pay- san et de la Révolution inachevée de . L’investisseur capitaliste s’était découragé devant l’acharnement du paysan à l’esprit com- munautaire ; le responsable politique avait fléchi devant l’obstina- tion du petit propriétaire fier de sa promotion dans la société. Entre- temps, les paysans propriétaires s’étaient faits agriculteurs, et ceux qui n’avaient pas été emportés dans la débâcle commerciale avaient trouvé dans l’association une puissante arme de défense. L’organisa- tion syndicale rendue possible par la loi de  était venue opportu- nément renforcer l’état d’esprit conservateur des campagnes ; le mot « syndicat » ne doit pas faire illusion : appliqué à la cause agricole, il recouvre non pas une organisation ouvrière à caractère révolution- naire, mais une organisation mixte à caractère défensif.

L’impulsion fut donnée par la rue d’Athènes où siégeaient la Société d’agriculteurss de France et l’Union Centrale (). Le succès fut tel, qu’il provoqua la riposte des Républicains lesquels tentèrent, depuis le faubourg Saint-Germain, avec les relais du Ministère de l’Agricul- ture et de la Société nationale d’encouragement à l’agriculture, de mobiliser les militants de gauche sur des projets et des réalisations de défense mutuelle qui s’inspiraient des organisations conservatrices. Minces dans les années , les succès républicains s’amplifièrent par la suite, sans toutefois égaler ceux de leurs adversaires ; après avoir été libéraux en économie, ils se mettaient, à leur façon, en quête de reconnaissance agrarienne.

De quoi laisser penser à d’aucuns qu’il était possible d’inverser le courant qui conduit à la modernité, sans pour autant adhérer aux programmes socialistes. Ni l’extension des congés payés aux salariés agricoles (), ni celle des allocations familiales aux exploitants agri- coles (), ne détournaient les paysans récalcitrants des courants conservateurs. Le corporatisme paysan prit force dans les années , se raffermit dans l’État français, avant de s’effondrer avec lui en .

Une sentence implacable tomba alors sur les campagnes où les statisticiens du progrès dénombraient « un million d’agriculteurs en trop » ; les « mesures de salut public » sacrifièrent sans état d’âme le

passé paysan à la modernisation nationale. Le plan de  était expli- cite : il s’agissait de « bâtir une agriculture convenablement orientée et puissamment équipée » conciliant les caractères des agricultures nord-occidentales. La Révolution agricole était, plus que jamais, à l’ordre du jour ; les paysansétaient sommés de s’adapter à la nou-

velle donne.

Le financement de la disparition des paysans

La modernité basait, depuis Adam Smith, la richesse des nations sur une productivité toujours croissante. L’insertion de l’agriculture dans un capitalisme fortement structuré avait, depuis, connu des phases d’accélération et de freinage.

La séduction productiviste

Aux physiocrates du dix-huitième siècle avaient succédé les agro- nomes du dix-neuvième ; la logique économique, après s’être embal- lée pendant la Grande Guerre, s’était disloquée dans la crise de , et avait été remisée sous les bottes nazies.

Dès la Libération, la France entreprit de moderniser à tour de bras.

La toute nouvelle Confédération générale de l’agriculture, dirigée par Philippe Lamour, avait préparé le terrain au développement de puis- sants groupes agroalimentaires qui nécessitent, comme partenaires en amont, des exploitations techniquement performantes. Le plan

. Le terme s’oppose à « agriculteurs » considérés comme acteurs d’une agri- culture moderne placée sous le signe du « progrès » permanent pour se faire per- formante dans la concurrence. Le fait de qualifier de paysans et non d’agriculteurs les Français qui n’ont cependant pas manqué de tenter quelques adaptations tech- niques depuis le dix-neuvième siècle, vise à prévenir que le progrès dont il s’agit désormais est sans commune mesure avec celui du passé. Là où la charrue avait rem- placé l’araire, il faut désormais troquer la charrue pour le tracteur... pour ne plus être un paysan ! Cf. Geneviève Gavignaud-Fontaine, Propriété et société rurale en Europe,

années-, Nantes, Édit. du Temps, , introd.

. Supériorité reconnue du fermage sur le métayage (-), organisation de Coopératives d’utilisation de matériel agricole (C.U.M.A., ), mise en place de ser- vices agricoles départementaux, restructuration de l’Institut national de la recherche agronomique (I.N.R.A.)...

. Son projet de création d’offices nationaux pour l’organisation des marchés pour chaque produit n’avait pas abouti, mais sont souhait de développer le machi- nisme agricole suivait son cours.

Le cas français

Monnet prépara donc l’intégration des campagnes au système écono- mique global fondé sur la logique productiviste, et l’intégration de la richesse agricole dans la croissance économique. Pour les instances politiques françaises acquises à la construction européenne, il s’agis-

sait donc de généraliser, dans l’agriculture, les techniques de produc- tion de masse ; celles-ci requièrent des structures foncières adaptées : s’adapter au productivisme ou disparaître, tel fut le dilemme à la fin des années .

La rupture est de taille avec les politiques précédentes axées,

comme le souhaitaient les agriculteurs, d’une part sur la défense des prix sur les marchés, d’autre part sur leur indexation de façon à faire progresser ensemble les revenus de tous les actifs : à court terme, il importait de parvenir à la parité des revenus agricoles avec les autres catégories professionnelles. La loi Laborde ( mars ) avait indexé le prix du lait, et le décret d’application Gaillard ( septembre) étendu l’indexation à tous les produits agricoles. La lecture du rap- port Rueff et Armand fit, le  décembre , l’effet d’une bombe : la hausse des prix agricoles portait la responsabilité du gonflement de l’inflation. La suppression de l’indexation des prix agricoles fut immé- diate (février ) ; elle souleva une vive émotion des campagnes.

Le Gouvernement Debré, avec Rochereau au ministère de l’Agricul- ture, se débattit, en - dans la contradiction que constituaient, d’une part la volonté réformiste de moderniser les structures, et d’autre part les attentes « paysannes » en matière de garanties des prix sur les marchés. Le capital d’endurance et de tempérance des généra-

. Le texte définitif de la Commission de Bruxelles concernant la mise en œuvre du Marché commun agricole (ouverture le erjuillet ) est diffusé le  juin .

L’accord sur la politique agricole commune est conclu à Bruxelles, le  janvier . . Le décret du  avril , destiné à intensifier la vulgarisation du progrès tech- nique agricole prônée depuis l’immédiat après-guerre, vise à accroître la producti- vité des exploitations et l’amélioration du niveau de vie des agriculteurs en bénéfi- ciant. La Fédération nationale des groupements de vulgarisation du progrès agricole disposaient de fonds nationaux constitués de prélèvements sur le produit agricole ; les Fédérations départementales rassemblent les groupements locaux constitués à cet effet ; les Centres de gestion et d’économie rurales travaillaient à développer les conditions de rentabilité des exploitations ; les Centres d’études techniques agricoles organisaient pour les femmes l’enseignement ménager et agricole.

. Jean Chombart de Lawe, L’Aventure agricole de la France de  à nos jours, Paris, P.U.F., .

tions précédentes cèderait-il le pas au capital de profit d’entreprise ? Le rapprochement approuvé par le président de Gaulle, et opéré entre les responsables du projet de loi et les Jeunes agriculteurss encoura- gés à prendre en mains leurs destins, devait faciliter la promulgation

de textes voulus depuis longtemps par les Monnet, Tanguy-Prigent... Revenons brièvement sur le contenu de la loi d’orientation agricole et de la loi complémentaire (-).

L’heure d’une nouvelle orientation agricole

La loi d’orientation agricole, adoptée le  juillet  en deuxième lecture, trace les passages obligés pour moderniser les campagnes,

c’est-à-dire « promouvoir et favoriser une structure d’exploitation de type familial, susceptible d’utiliser au mieux les méthodes modernes de production, et de permettre le plein-emploi du travail et du capital d’exploitation». La définition de l’exploitation moderne se fait pure-

ment économique : elle a pour mission « la mise en valeur agricole dans des conditions permettant une utilisation rationnelle des capi- taux et des techniques, une rémunération du travail d’exécution, de direction, et des capitaux fonciers et d’exploitation ».

Michel Augé-Laribé n’avait pas dit autre chose au début du siècle;

avec lui, bon nombre de républicains radicaux misaient sur le pro- grès technique pour faire refluer la misère dans le monde, et faisaient du marché mondial l’aiguillon d’une nouvelle agriculture mise au ser- vice de l’homme universel. Même si cela devait se faire aux dépens de l’agriculteur français.

Le premier passage conduit à remédier au morcellement des exploi- tations, ainsi qu’à leurs petites superficies ; il ouvre sur « l’exploitation agricole modèle », dotée d’une définition économique : elle doit com- porter deux unités de main-d’œuvre dans des conditions permettant

. En , resserrant les liens avec la J.A.C., le Cercle national des jeunes agricul- teurs se constitue en groupe adhérent à la F.N.S.E.A. ; en , il se transforme en Centre national des jeunes agriculteurs, et se déclare autonome.

. Publiée au Journal Officiel le  août . . Art. - de la loi de .

. Michel Augé-Laribé, Grande ou petite propriété ? Histoire des doctrines en

France sur la répartition du sol et la transformation industrielle de l’agriculture, Mont-

Le cas français

une utilisation rationnelle sinon optimale des capitaux et des tech- niques. Il était d’ores et déjà acquis que la moitié de la population agricole ne franchirait pas la ligne d’arrivée de la réforme.

Le second passage se fait par les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (S.A.F.E.R.), financées par l’État, chargées de favoriser l’accroissement des superficies cultivées, et concentrer les structures foncières afin de les aligner sur le schéma de « l’exploi- tation agricole modèle ». Exigeante en capitaux, et en conséquence réservée aux plus confiants en l’avenir, une telle restructuration se ferait avec le concours du Crédit agricole.

L’endettement constitue alors le troisième passage obligé, non par la loi mais dans les faits, qu’il s’agisse de jeunes agriculteurs en instance d’installation, ou d’agriculteurs soucieux d’étendre leurs exploitations. Ceux qui ne pourraient pas honorer les échéances seraient progressivement éliminés par sélection économique. Pour bon nombre d’observateurs, la disparition des secteurs de caractère artisanal, où le capital conserve une marque personnelle et familiale, mettrait la civilisation chrétienne en danger « parce que les milieux qui semblent ainsi condamnés sont générateurs de vraies richesses et de vraies valeurs».

Par-delà les déclarations de principes novateurs destinés à rendre compétitive l’agriculture, la loi telle qu’elle se présente au terme de nombreux amendements parlementaires, ne renonce pas au désir de parité des revenus entre les actifs de l’économie ; en l’occur- rence, un Fonds d’orientation et de régulation des marchés agricoles (F.O.R.M.A.) contribuerait à généraliser les prix garantis. Dans la fou- lée, les terres incultesseraient convoitées par l’État.

Compte tenu de l’ampleur des bouleversements entrevus par de nombreux agriculteurs dès la discussion parlementaire de la loi de , les réactions se multiplièrent tout au long de l’été ; elles

. Histoire de la France rurale, sous la direct. de Georges Duby et Armand Wallon, Paris, Seuil, -, t. IV, La Fin de la France paysanne, de  à nos jours, p. .

. Évaluées à plus de quatre millions d’hectares.

. Le  juin , les urnes électorales sont brûlées par des Bretons en colère dans les bureaux de poste de Plomeur, Trémoëc, Saint-Jean-Trolimon ; au cours des jours suivants, l’occupation de la sous-préfecture de Morlaix ( juin), le blocus de Lorient (routes barrées, trains stoppés, lignes téléphoniques coupées le  juin), l’occupation de la sous-préfecture de Pontivy et de la préfecture de La Roche-sur-Yon scandent

exprimaient le flot d’inquiétudes entretenues par le programme gou- vernemental d’aménagement foncier, nécessairement sélectif ; elles traduisent encore davantage l’impatience devant la lenteur adminis-

Dans le document Villageois sans agriculture ! (Page 72-82)