• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE 4 CONCLUSION-OUVERTURE « Connais-toi toi-même » : la préservation de

3. Résultats et discussions

3.4. Résultats indivuels aux tests psychologiques

Dans ce travail, nous nous sommes posé la question de savoir si ce programme d’intervention était adapté pour tous les participants. Autrement dit, il nous fallait vérifier si la moyenne du groupe ne cachait pas des disparités intragroupes.

3.4.1. Evolution des participants aux tests du MAAS

À travers les scores au test MAAS, il est possible d’évaluer la progression ou l’évolution entre les phases de chaque participant du groupe expérimental, du point de vue des compétences relatives à la pleine conscience, sachant qu’une moyenne élevée au test MAAS indique une haute prédisposition à la pleine conscience.

Figure 5.4. Évolution des scores au test MAAS entre les phases : pré-test (T1), post-test (T2) et suivi (T3), pour les participants du groupe expérimental (E1, E2, E3, E4 et E5), apprenants aides-soignants

Figure 25 Graphe MAAS aux différentes périodes

Les scores au test MAAS augmentent pour tous les participants à la suite du programme en phase de post-test.(cf. figure 5.4). Ils montrent que ACT semble donc avoir un effet bénéfique dans le développement des compétences relatives à la pleine conscience, pour tous les participants. Cependant, les scores diminuent en phase de suivi pour tous les participants, mais restent bien supérieurs au score de départ ou égaux au score de départ (comme pour E3 et E5), ce qui peut s’expliquer par une baisse de l’appréciation de la valeur du temps présent à l’approche de la période d’examen achevant l’année de formation, et qui correspond en même temps à la fin du stage professionnel et à l’approche de la période de recherche d’emploi, avec son lot d’anxiété et d’inconnu pour l’avenir. Ce n’est qu’à E4 que l’effet bénéfique de la formation sur le développement des compétences de pleine conscience ne semble plus profiter. Son score passe de 3,9 à 3,3 en suivi et est donc inférieur au score de départ, qui est de 3,7.

3.4.2. Evolution des participants aux tests du AAQ2

L’évolution de la flexibilité psychologique de chaque participant est mesurée à partir

du test AAQ2 entre les phases et illustrée par la figure 5.5, où un score élevé indique une grande expérience d’évitement et d’immobilité ; une moyenne basse, à l’inverse, indiquant une grande expérience d’acceptation et d’engagement dans l’action.

Figure 5.5. Évolution des scores au test AAQ2 entre les phases : pré-test (T1), post-test (T2) et suivi (T3) pour les participants

Figure 26 Graphe AAQ aux différentes périodes

Comme pour le test précédent, les résultats montrent une progression positive des participants du point de vue de leur capacité de flexibilité pour une majorité d’entre eux. En effet, la figure 5.5 montre que les scores au test AAQ2 diminuent pour tous les participants à la suite du programme d’intervention en phase de post-test, sauf pour les participants E3 et E4. Mais cet effet s’atténue à l’approche de la période critique de fin d’année de formation, soulignant la fragilité des compétences récemment acquises. En effet, en phase de suivi, les scores augmentent (sauf pour E4), mais restent inférieurs à ceux de départ pour E1, E2 et E5 (sauf pour E3). Ainsi, ces résultats concordent avec la progression respective de leur quotient émotionnel global.

3.4.3. Evolution des participants aux tests du EQI.2.0

Le tableau 5.6 présente l’évolution du quotient émotionnel global entre les phases. Il montre que le quotient émotionnel global est supérieur autant en post-test qu’en pré-test

pour trois participants sur cinq (E1 (102 > 88), E2 (115 > 111), E4 (69 > 61) et E5 (128 / 114)). Certes, le quotient émotionnel global pour E4 diminue en suivi (Qe = 64), mais son score reste supérieur à celui de départ (Qe = 61).

Tableau 5.6. Évolution du quotient émotionnel entre les phases pour les participants au groupe expérimental

Quotient émotionnel

Pré-test Post-test Suivi

Groupe expérimental E1 88 102 111

E2 111 115 138

E3 91 86 91

E4 61 69 64

E5 114 128 132

L’évolution positive observée pour E1, E2 et E5 perdure jusqu’en phase de suivi. Le programme de développement des compétences émotionnelles semble avoir été effectif pour l’ensemble des participants, même si E3 est le seul du groupe expérimental dont le Qe diminue en post-test (Qe passe de 91 à 86), mais ce dernier redevient stable en suivi (Qe = 91).

Du point de l’évolution des compétences émotionnelles, l’analyse intra-personnelle des scores aux cinq échelles de compétences émotionnelles met en évidence des progressions différenciées, selon les participants, pour certaines composantes du quotient émotionnel, illustrées par la figure 5.6. Celle-ci détaille, sous forme de graphique, l’évolution des scores aux échelles de compétences émotionnelles pour chaque participant. Le Qe d’E1, E2 et E5 augmente entre chaque phase, et ce pour chacune des cinq échelles. Ce n’est pas aussi régulier pour E3 et E4.

L’analyse des composantes du quotient émotionnel par participant, et précisément pour les participants E3 et E4, présente des singularités. Pour E3, les scores aux compétences en adaptabilité sont les seuls à augmenter entre chaque phase (Qe passe de 91 à 92 à 94). Les scores aux échelles de compétences interpersonnelles diminuent, ceux pour les échelles intra-personnelles (Qe passe de 97 à 92) pouvant s’expliquer par une surévaluation ou évaluation fausse de leur compétence intra- et interpersonnelle à la première phase réajustée à partir de la seconde, via la meilleure connaissance d’eux- mêmes acquise lors du programme d’intervention. Les compétences relatives à la gestion du stress (Qe passe de 99 à 93) et à l’humeur générale (Qe passe de 101 à 90) diminuent après le programme d’intervention mais augmentent plus tard, en phase de suivi (Qe intra = 93 ; Qe gestion stress = 104 ; Qe humeur = 101). Ce qui est expliqué par les faits relatés dans le journal de bord d’E3. Ce participant faisait face, lors des périodes de pré-test et de post-test, à des problèmes émotionnels de santé ; il était particulièrement sujet au stress, à l’anxiété et à la déprime et rencontrait des difficultés à mettre en pratique les exercices au début du programme de formation. Ses souvenirs douloureux, le fait de se mettre face à une réalité douloureuse, « l’obligation », à travers l’application des exercices, de prendre conscience de ses émotions négatives ont été difficiles à vivre, expliquant, ainsi, le fait que la gestion du stress n’était pas encore effective directement après le programme de formation, mais qu’elle l’est devenue seulement plus tard, avec le recul et l’application régulière des exercices de méditation notamment, ce qui est observable en phase de suivi.

Les scores aux compétences émotionnelles pour E4 sont également très hétérogènes. Dans un premier temps, ses scores aux échelles intra-personnelle (Qe passe de 58 à 73), interpersonnelle (Qe passe de 75 à 77), adaptabilité (Qe passe de 80 à 83) et humeur générale (Qe passe de 65 à 77) augmentent après le programme d’intervention. Cependant, cet effet ne semble pas pérennisé au terme des trois mois, puisque les scores à ces échelles diminuent en phase de suivi (Qe intra = 68 ; Qe Inter = 75 ; Qe adaptabilité = 73 ; Qe humeur générale = 70). Pour l’échelle de gestion du stress, les scores sont les plus élevés parmi les autres échelles, mais le score diminue après le programme d’intervention (Qe passe de 85 à 81) puis redevient stable en suivi (Qe = 85).

En effet, le participant E4, avant le début du programme, lors de la période de pré-test, rapportait qu’en situation de stress ou d’anxiété il était sujet à des migraines fréquentes. À l’issue du programme, ses migraines avaient disparu mais elles sont revenues en septembre. Le programme aurait donc eu un effet bénéfique lors de la période d’assiduité et de mise en pratique des exercices. L’évolution positive des scores aux compétences émotionnelles se voit confirmée. Cependant, s’agissant d’un capital, ce capital émotionnel n’ayant pas été entretenu ou mobilisé durant les congés d’été, il se serait altéré et expliquerait la réapparition des migraines trois mois après l’intervention, en septembre, au moment du test de suivi.

Figure 5.6. Quotient émotionnel pour les cinq échelles de l’inventaire de quotient émotionnel de Bar-On, pour les participants du groupe expérimental (E1 à E5) au pré- test (T1), au post-test (T2) et en suivi (T3)