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CHAPITRE 4 CONCLUSION-OUVERTURE « Connais-toi toi-même » : la préservation de

2. Méthodologies de collectes des données, d’intervention et de traitement des données

2.3. Méthodologies d’intervention du programme de formation ACT, et du traitement des

Le programme avait vocation à apporter aux participants des techniques variées permettant de travailler la pleine conscience (mindfulness), des techniques de désamorçage des règles dysfonctionnelles et de clarification de ses valeurs.

La pleine conscience a été travaillée au travers de différentes méthodes de méditation, comme des méthodes centrées sur le mouvement du corps, des méthodes centrées sur la

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respiration, ou des méthodes de méditation courte pendant la journée. Elle permet d’accéder à la conscience de ses pensées, de ses sentiments et comportements, et ce au moment présent. Vivre au présent permet de vivre au plus près de ses valeurs, ce qui a une influence directe sur les comportements effectifs.

Le programme ACT s’est articulé autour des quatre dimensions de l’ACT : l’orientation de ses émotions, se défaire de ses règles dysfonctionnelles, évaluations ou expériences inutiles, être conscient de ses émotions et s’orienter et s’engager par l’action effective. Un journal de bord était remis à chacun des participants, pour leur permettre d’y noter les conseils reçus, les techniques enseignées, les méthodes appliquées quotidiennement et leurs impressions et ressentis personnels des mises en situation pendant les exercices, et aussi pour y noter des exercices pratiques autonomes à refaire chez soi ou en milieu de travail (certains étudiants ayant profité pour travailler avec leurs patients).

Basé sur un protocole quasi-expérimental, le groupe des participants, partagé en un groupe expérimental et un groupe contrôle, a répondu aux questionnaires à trois reprises : une fois avant (pré-test), une fois après la période de déroulement du programme (post-test), et une dernière fois deux mois plus tard (follow-up). Les participants au groupe expérimental ont assisté au programme de développement du capital émotionnel qui a été mis en œuvre en phase 2. Le programme d’intervention s’est déroulé sur trois semaines. Le groupe de contrôle n’a pas participé au programme sur les différentes phases 1 et 2 ; cependant, à l’issue du protocole de recherche, fin septembre, il a reçu la formation en dehors de toute expérimentation.

Lors de la phase 1 de pré-test, tous les étudiants des groupes expérimental et de contrôle ont répondu aux questionnaires MAAS et AAQ2. L’évaluation des compétences émotionnelles se fait au travers de l’inventaire du quotient émotionnel de Bar-On pour les étudiants en IFSI. Lors de la phase 2, trois semaines après la phase 1, seul le groupe expérimental participait au programme de développement des compétences émotionnelles via la méthode ACT ; et l’ensemble des participants répondaient à nouveau aux questionnaires MAAS ET AAQ2 et à l’inventaire du quotient émotionnel de Bar-on. À la phase 3, deux mois après la session 2, tous les étudiants répondaient une dernière fois aux tests MAAS, AAQ2 et à l’inventaire du quotient émotionnel. Les participants au groupe expérimental faisaient également l’objet d’un suivi en rapport à leur expérience face au programme. Des questions ouvertes leur étaient posées, afin de recueillir leur ressenti sur le programme et sur la mise en application de ces nouveaux apprentissages, ou encore sa capitalisation au quotidien dans leur milieu d’exercice. Le programme d’intervention ACT comporte et comportait six sessions réparties sur trois semaines, à raison de deux sessions par semaine. Une seule session était travaillée par jour, chaque session durant deux heures.

La session 1, appelée « orientation et exploration », a pour vocation de présenter le programme, de présenter aux participants les concepts mobilisés de compétences émotionnelles, de capital émotionnel et de pleine conscience et d’amorcer le travail sur les valeurs de chaque participant ; côté formateur, elle donne des outils pour faciliter la pratique de la pleine conscience. La session 2, de l’orientation émotionnelle, introduit la notion d’évitement des expériences, des pensées et émotions désagréables. Elle propose des exercices pratiques pour prendre conscience de l’évitement et pour aider les participants à réorienter leurs émotions et volontés vers leurs valeurs. La session 3, qui a vocation à désamorcer ces règles de vie contre-productives, inefficaces ou dysfonctionnelles, introduit la théorie du cadrage relationnel en expliquant que le langage peut être source de souffrance et de douleur inutiles. Les concepts de « description », « évaluation » et « règle » sont expliqués, puis des exercices pratiques

permettent de repérer ces concepts dans les expériences des participants et d’observer l’aspect parfois destructeur du langage. La capacité à se décentrer, à être observateur de ses expériences et émotions est également pratiquée. La session se termine par des exercices pratiques de pleine conscience. La session 4, « être conscient de ses émotions », a vocation à aider les participants à améliorer leur conscience émotionnelle par la pratique de la pleine conscience, à travers plusieurs exercices différents, afin que chaque participant puisse s’approprier les exercices qui lui conviennent le mieux. La session 5, « l’orientation vers des actions efficaces », aide les participants à se concentrer sur leurs valeurs et la signification de ces dernières. Elle oblige les participants à réfléchir sur les objectifs qu’ils entretiennent pour chaque valeur, sur les actions qu’ils pourraient mettre en place pour être en phase avec leurs valeurs et sur les barrières qui peuvent se dresser devant eux. La dernière et sixième session, dite « d’intégration et de conclusion », permet aux participants d’intégrer toutes les notions évoquées et de choisir une valeur qui semble importante et pour laquelle chacun va réfléchir au sens qu’il lui donne, aux émotions sous-jacentes, aux barrières possibles dans la poursuite des valeurs et aux actions à mener pour les poursuivre.

Chaque session se termine par une phase de conclusion où le formateur invite les participants à verbaliser les avantages et inconvénients de la session et propose de répondre aux éventuelles questions. À l’issue du programme d’intervention, les participants du groupe d’expérimentation comme ceux du groupe contrôle ont répondu à la batterie de tests.