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Caractériser des flux de BR dans le système agricole de la Vallée de la Drôme

Pour caractériser les flux de biomasse résiduaires (BR) dans le système agricole de la Vallée de la Drôme, je me suis appuyé sur les données préexistantes (bases de données, littérature grise, rapports). C’est en complétant ces données, avec celles récoltées au cours de mes entretiens avec les élus et acteurs de filières que j’ai pu associer à chaque filière, ainsi qu’à chaque acteur économique (lorsque cela fût possible), des flux. Les sources de données sont hétérogènes, et des hypothèses, occasionnellement assez grossières, n’ont parfois pas pu être évitées. Ainsi, les chiffres proposés doivent être lus comme des ordres de grandeurs.

Il m’a fallu distinguer différents types de BR selon leur origine, car la démarche a été différente pour les BR d’origine agricole, industrielle ou urbaine. Concernant les BR industrielles et urbaines, j’ai pu identifier les volumes ainsi que la nature des matières produites. Dans le cas des productions agricoles, j’ai cherché à caractériser la production et les apports agrégés à des échelles géographiques correspondant aux échelons relatifs aux collectivités territoriales : les communes, ainsi que les communautés de communes.

Calculer la production et des apports de BR

Les sources de données utilisées s’avèrent extrêmement hétérogènes et parfois lacunaires, ce qui m’a obligé à effectuer des approximations dans mes calculs. Ces approximations s’appuient sur des tables de conversions et de proxies.

Pour les cultures, les quantités de paille produites par hectare ont été trouvées dans la littérature (voir Tableau 7).

Pour les productions d’effluents animaux, des proxies spécifiques ont dû être construits, en fonction des données disponibles. Les données, fournies par expertise (instituts techniques notamment), ne correspondent pas toujours aux systèmes de production du territoire étudié. Mon analyse prend en compte ces incertitudes. Etant donnée la variabilité des sources de données, je détaille leur mode de calcul, et les hypothèses posées, pour chaque type de BR en annexe 2.

Valeur

(tonne/ha) Sources

Blé 3.1 Leclerc 2001

Orge 2.75 Leclerc 2001

Autres céréales 2.37 Leclerc 2001

Arboriculture 4 Leclerc 2001

Viticulture 2 Celesta-lab

Tableau 7 - Proxies utilisés pour calculer une valeur approximative des quantités de paille produites par hectare

Chapitre.VIII. Une méthode d’analyse s’appuyant sur les réseaux métaboliques

Je présente ici, dans le Tableau 8, à titre d’exemple, les calculs de production d’effluents des élevages avicoles. J’ai distingué les fientes et fumiers, ces derniers représentent des effluents mélangés à une litière végétale, généralement de la paille. Pour le fumier de poulet conventionnel, j’ai disposé de données sur le nombre de bâtiments, et le type de bâtiments, à partir des données publiques ouvertes Auvergne-Rhône-Alpes (DATARA). Afin de pouvoir en déduire le nombre de tonnes fumier produites par an, j’ai utilisé un proxy, s’appuyant sur des données génériques de masse en tonnes de fumier par an par bâtiment38, prenant la

valeur de 86 pour les poulets conventionnels, et 52 pour les poulets alternatifs. Ce proxy est combiné avec le nombre de m² par bâtiment dans la VDD39 comparativement à la taille

standard des bâtiments ainsi que le nombre de lots par an40 pour donner une approximation

de la quantité du fumier produite, en tonnes par an.

38 Chiffre issu du Plan prévisionnel de fumure Azote, CA Bretagne, 2017. 39 Chiffre issu de l’expertise de la Chambre d’agriculture de la Drôme (CA 26). 40 Idem.

Données d’entrée (récoltées pour le terrain de la VDD)

Proxy Valeur

du Proxy Fonction du calcul de la production d’effluents Fumier de poulet conventionnel -Nombre de bâtiments 1 -Type de bâtiment 1 Masse en tonnes de fumier par an par bâtiment poulet Conventionnel

86 f(Masse en tonnes de fumier par an par bâtiment 3,

Nombre de m² par batiment2,

Nombre de lots par an2) Fumier de poulet alternatif Masse en tonnes de fumier par an par bâtiment poulet alternatif 52 Fiente de

poulet -Nombre de places 4 Volume en m

3 de

fiente par place 0.058 f(Volume en m

3 de fiente par

place 4, Nombre De Place Par

Bâtiment 4) Fumier bovin -Nombre d’UGB5 Masse en tonnes

de fumier par UGB par an

6.8 f(Masse en tonnes de fumier par UGB par jour 6, Nombre

d’UGB, Nombre de jours à l’étable 2 )

Fumier ovin et

caprin -Nombre d’animaux5,7,8 Masse en tonnes de fumier par

nombre d’ovin ou caprin par an

0.64 f(Masse en tonnes de fumier par nombre d’ovin ou caprin par an 6, Nombre d’animaux5,

Nombre de jours à l’étable 2) Lisier porcin -Nombre

d’animaux7 Volume en m

3 de

lisier porcin par truie par an

1.5 f(Volume en m3 de lisier

porcin par truie par an 2,

Nombre d’animaux ) Sources : 1 DATARA 2019 ; 2Expertise CA 26 (entretiens) ; 3Plan prévisionnel de fumure Azote, CA

Bretagne 2017 ; 4 expertise Itavi, 2020 ; 5 BDNI, 2016 ; 6 Leclerc, 2001 ;7RA 2010 ; 8 Agence bio 2010 –

2017.

Tableau 8 - Présentation des sources de données et principaux proxies utilisés pour le calcul des productions d’effluents

Chapitre.VIII. Une méthode d’analyse s’appuyant sur les réseaux métaboliques UA Par type de BR Teneur en Azote (kg/ tonne) Coefficient d'équivalence Azote Equivalent UA

d'une Tonne Source

Fumier Volaille 25.5 0.5 12.75 Leclerc 2001

Fiente de Poule 40 0.5 20 CA Bretagne 2017

Fumier Bovin 5.5 0.2 1.1 Leclerc 2001

Fumier Caprin 6.1 0.2 1.22 Leclerc 2001

Fumier Ovin 6.7 0.2 1.34 Leclerc 2001

Lisier Porc 5 0.5 2.5 Leclerc 2001

Tableau 9 - Proxies utilisés pour le calcul des productions d'effluents d’élevage

Pour calculer les apports par cultures (en azote et en tonnage total), à l’échelle communale, je me suis appuyé sur la connaissance de l’usage des terres du Registre Parcellaire Graphique (RPG), les systèmes de cultures et les apports moyens par type de cultures (entretiens).

Implémenter dans une base de donnée

L’implémentation de la base de données a été faite à l'aide d'un formulaire Access. Des requêtes SQL m’ont permis d’extraire des données synthétiques dans les bases de données, notamment en effectuant une agrégation par territoire ou par filières. C’est dans ce cadre que j’ai effectué des calculs de conversion (par exemple entre des quantités de matière et des quantités de substances), à l’aide de différents proxies.

Représenter spatialement à l’aide d’un système d’information géographique

Pour les représentations cartographiques des données j’ai utilisé le Système d'Information Dédié aux Territoires (SIDDT), un outil interne développé au Laboratoire EcoSystèmes et Sociétés En Montagne (LESSEM), à l’INRAE, dans le centre de Grenoble par Frédéric Bray et André Torre. Il s’agit d’une plateforme informatique remplissant certaines fonctions de système d’information géographique (SIG), et permettant d’effectuer des représentations spatialisées à partir de données externes. Je l’ai utilisé pour générer des représentations cartographiques à l’échelle des communes41.

41 Voir par exemple les cartes présentant la répartition de la production d'effluents d'élevage sur le

Chapitre.VIII. Une méthode d’analyse s’appuyant sur les réseaux métaboliques

Des situations problématiques : caractériser les déséquilibres entre