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Hub

6%

7%

1%

27%

17%

41%

Producteur-

échangeur

3%

18%

3%

14%

18%

44%

Importateur

net

8%

12%

2%

32%

10%

35%

Substituant

2%

14%

3%

9%

23%

49%

- circulaire

Tableau 23 – Mise en rapport de la référence aux différents mondes par type d'agriculteur

Le monde industriel est incontestablement le plus mobilisé par les agriculteurs dans la justification de leurs pratiques. Viennent ensuite les mondes civiques et domestiques. Les mondes marchand, de l’opinion et inspiré occupent une place relativement plus faible.

La valorisation des mondes industriel et marchand n’implique pas nécessairement un bouclage des flux

Les agriculteurs qui contribuent le plus au bouclage des flux ne sont pas nécessairement ceux qui font le plus référence aux mondes industriels et marchand, base du compromis de l’EI. Les agriculteurs quasi-autonomes, vertueux du point de vue du bouclage des flux font moins référence que les autres au monde industriel (29 %). Ils ne font aucune référence au monde marchand (0 %), ce qui s’explique aisément par le fait que les bouclages de flux ont lieu à l’échelle de l’exploitation agricole, et non dans le cadre d’échanges.

À l’inverse, les agriculteurs substituants font le plus référence aux mondes industriel (49 %) et marchand (23 %) dans leurs représentations du métabolisme. Les valeurs industrielles et marchandes sont mobilisées autour d’un autre objectif que celui du bouclage des flux. En cela, le cas des exploitations substituantes tend à confirmer la critique souvent faite à

Chapitre.XI. Mise en dialogue pratique des essais d'écologie industrielle et des économies de la grandeur

l’économie circulaire d’une absence de corrélation entre bouclage des flux et intérêts économiques.

Un monde domestique largement partagé, et qui contribue à la valorisation d’une certaine idée des échanges locaux

Les agriculteurs qui contribuent le plus à la circularité font aussi plus souvent référence à des valeurs diversifiées, au-delà du compromis industriel/marchand. Le monde domestique occupe une place plus importante dans des exploitations vertueuses du point de vue du bouclage des flux, les quasi-autonomes et les producteurs-échangeurs en particulier. Pour ces agriculteurs, le respect des coutumes ainsi que la perpétuation d’une agriculture traditionnelle occupent une place importante dans leurs justifications et contribuent à légitimer une certaine idée des échanges locaux. Les échanges de BR, à l’échelle des exploitations ou entre voisins agriculteurs incarnent cette vision traditionnelle du local. A l’exception notable des hubs, peu versés dans le monde domestique, au profit du monde civique, tous les agriculteurs accordent une certaine importance à ce monde dans leurs justifications.

Des diverses formes d’engagements dans le monde civique qui ne se traduisent pas nécessairement par un bouclage des flux de BR

Le monde civique occupe une place importante chez les hubs, les quasi-autonomes ainsi que chez les importateurs nets. A l’inverse du monde domestique, le monde civique ouvre plus facilement les agriculteurs à des acteurs non-agricoles. Le local n’y représente plus une échelle limitée à la sphère agricole, mais une ouverture à d’autres acteurs du territoire, membres d’une même collectivité. Le bouclage des flux est dépendant d’autres formes d’attachements :

Les quasi-autonomes font régulièrement référence à des valeurs civiques pour justifier leurs pratiques agricoles. Les agriculteurs revendiquent une conscience environnementale ou politique pour « une autre agriculture », qui se traduit dans certains cas en un engagement associatif, par exemple dans une association comme Nature & Progrès ou un syndicat comme la Confédération Paysanne.

Chez les hubs, la référence au monde civique se traduit par un engagement collectif qui passe souvent par un engagement dans les CUMA. Les hubs revendiquent qu’ils contribuent à organiser la solidarité entre agriculteurs tout en favorisant les liens territoriaux, avec les collectivités et les acteurs économiques non-agricoles, contribuant devenir à un point de rencontre de divers acteurs du territoire.

Chez les importateurs-nets, le monde civique reflète une autre forme d’engagement, dans le cadre de la grande coopérative du territoire. Cet engagement civique ne valorise pas particulièrement les BR locales, au profit d’engrais organiques du commerce.

Les mondes de l’inspiration et de l’opinion sont présents, même marginalement dans tous les types d’exploitation

Les mondes inspiré et de l’opinion occupent une place marginale, relativement aux autres mondes abordés plus haut. Mais ils restent néanmoins présents chez tous les agriculteurs, quel que soit le type de leur exploitation. Ils peuvent concerner aussi bien des échanges d’effluents agricoles, de déchets verts ou de produits commerciaux, proches ou lointains, circulaires ou non, sans distinction.

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En particulier, le monde inspiré occupe la place la plus importante chez les agriculteurs quasi-autonomes. Cela se traduit notamment par la valorisation d’un rapport sensible à la nature, ainsi que d’un socle de croyances, parfois présentées comme relevant de l’agriculture biodynamique, et qui fournissent des clés pour entretenir un rapport direct à diverses forces naturelles et composer avec elles. Les agriculteurs qui ne sont pas eux- mêmes d’origine agricole, et en particulier les néo-ruraux semblent accorder plus d’importance à l’inspiration dans leurs justifications.

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Des situations problématiques : les déséquilibres entre productions et