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PARTIE II (LES PATHOLOGIES DE LA LIBERTÉ SOCIALE)

Chapitre 7 Le marché comme iniquité

7.4 Le nous réifié par le travail

Honneth, toujours en se référant à Hegel, soutient que ce dernier, pour élaborer son éthicité, « commence par le marché des biens de consommation, tout en sachant que l’élément central du système est en vérité la sphère du travail social, médiatisée par le marché. 276» En utilisant la même approche, il entend toutefois démontrer que la sphère du

travail pourra, quant à elle, sauver cette démonstration des conditions normatives propres à ce « « nous » de l’agir à l’œuvre dans l’économie de marché ». Il affirme ainsi que le travail implique une réciprocité qui touche l’entièreté de la société. Celle-ci permet d’accéder à cette reconnaissance fonctionnelle, qui vient amplifier la liberté par un positionnement social parfois avantageux.

Certes, les travaux sur la capacité d’objectivation du travail abondent. Il suffit, comme le fait Honneth, de songer à Marx ou de nous référer à Hegel, afin d’en clarifier notre compréhension moderne à ce sujet. Par contre, depuis cette théorisation du travail, de nombreux éléments furent critiqués. Même Hegel, malgré les bienfaits qu’il pouvait reconnaître au travail, y voyait d’évidentes limites qu’Honneth s’empresse de nous rappeler :

Certes, Hegel sait également dès le départ que le marché du travail – qui doit justement fournir cette reconnaissance et, par là, réaliser la liberté sociale – risque constamment d’échouer dans la tâche qui lui est ainsi impartie. L’auteur de la « Philosophie du droit » est en effet convaincu que le marché du travail, sans l’intervention régulatrice de l’État, engendrera d’une part dans la « populace » une masse croissante de nécessiteux livrés à la misère, et provoquera d’autre part, sous l’aiguillon de la course à la productivité, une « mécanisation » du travail qui à terme tournera en dérision l’idée même que le produit réalisé pourrait être source de reconnaissance277.

En quelque sorte, une simple lecture de l’histoire pouvait permettre à tout auteur d’anticiper les dérives propres au marché du travail. Alors que dans le passé, le travail reposait sur les esclaves, la révolution industrielle a fait place au remplacement progressif de l’homme par la machine. Avec l’accélération actuelle des technologies, ce facteur gagne en importance. De plus, l’ouverture sur le monde, n’eut pas que pour effet d’élargir les horizons de l’Occident, mais aussi de lui faire réaliser qu’un marché de main d’œuvre à rabais devenait subitement accessible. Dans une logique de consommation et de rapports coûts-bénéfices, de tels constats ne pouvaient qu’encourager et amplifier une exploitation du travail.

276 Ibid., p. 347 277 Ibid., p. 348

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Certes, maints éléments présents avant notre époque sont encore aujourd’hui pertinents, mais les conditions actuelles du travail en Occident, sont désormais bien plus avantageuses pour la santé et la sécurité des travailleurs :

En cette première heure de la nouvelle forme d’organisation du travail social, qui n’allait pas tarder à être décrite dans ses moindres détails par les romans du réalisme bourgeois, les salariés étaient livrés sans la moindre protection sociale ou économique au chômage, à la maladie, à l’usure physique, à l’âge. Il n’existait évidemment pas encore de droit du travail au sens où nous l’entendons aujourd’hui, les travailleurs n’avaient droit à aucune compensation en cas d’interruption de leur activité pour des raisons de santé ou pour des motifs liés à la marche de l’entreprise, de sorte que celui qui perdait son maigre salaire tombait aussitôt dans le plus grand dénuement, contre lequel il était désormais sans recours en l’absence des systèmes traditionnels de protection278.

En quelque sorte, les travailleurs se retrouvaient, dès le XIXe siècle, dans un système qui appelait à la survie. Cette liberté qu’offrait ce nouveau marché du travail ressemble en quelque sorte à une forme d’esclavage masqué. Cette promesse de liberté nouvelle a effectivement pu permettre aux travailleurs d’accepter des conditions d’emploi dérisoires. Cette dégénérescence des conditions a donc mené à un accroissement du paupérisme :

On désignait par là une forme particulièrement grave de misère, dont la particularité, comparée à toutes les autres formes de pauvreté connues jusque-là, tenait au fait que les personnes concernées étaient censées avoir aussi perdu toute trace de décence civile et de bienséance bourgeoise. […], de telles conditions n’existaient que dans les régions où dominait le mode de production de la grande industrie ; à la campagne ou dans les petites villes, où l’organisation du travail était encore basée sur de petites structures agricoles ou artisanales, les garde-fous des relations sociales traditionnelles fonctionnaient encore, de sorte que la chute dans la misère matérielle et psychique pouvait généralement être évitée. Mais la situation dans les grands centres industriels suffisait aux porte-parole intellectuels de la bourgeoisie fortunée pour mettre en garde contre les « classes dangereuses »279.

Dorénavant, l’évaluation du travail allait se faire en référence au système de classes280,

et non plus à de simples individus, considérés comme égaux en dignité. Les travailleurs

278 Ibid., p. 350-351 279 Ibid., p. 352

280 « Selon la sociologie marxiste, la bataille contre l’injustice capitaliste assumera la forme d’une lutte entre

deux classes de plus en plus polarisées, la classe des travailleurs et celle des capitalistes. Les capitalistes doivent opprimer les travailleurs dans la mesure où leur richesse dérive de l’exploitation de ces derniers, et les travailleurs doivent s’opposer aux capitalistes dans la mesure où ils n’ont rien à perdre que leurs chaînes. La lutte de classes est intrinsèquement liée au rapport salarial, qui est lui-même intrinsèquement lié au capitalisme ; le rapport salarial est donc l’axe autour duquel se noue la lutte révolutionnaire. » (Kymlicka, W. (2001). Les théories de la justice : une introduction, p. 214)

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entrent donc sous un même titre de « petite gens » et peuvent enfin obtenir une certaine forme de reconnaissance formelle face aux négligents employeurs. Des mouvements de contestation sans cesse grandissants ont donc eu comme impact réel de créer un espace de reconnaissance et de liberté plus effectif pour ces travailleurs dépourvus de ressources et de pouvoir.

Cependant, avec cet avènement des classes, naquit une lutte qui semble vouloir aujourd’hui s’éterniser entre le domaine privé et celui des travailleurs. Actuellement, cette lutte s’incarne, d’une part, à partir des entrepreneurs et d’autre part, par les divers mouvements syndicaux qui luttent pour les intérêts de leurs membres. En fait, le libéralisme fut accepté par la plupart des individus comme une grille de lecture du monde qui est juste et légitime. Malgré ces espoirs hégéliens ou fichtéens d’un modèle où le travail pourrait être compris comme une force de coopération, les actions des groupes voulant défendre les intérêts des travailleurs ont aussi pour but de protéger les droits individuels des dirigeants de ces mêmes groupes.

Ainsi, nous avons d’un côté des employeurs et des producteurs privés, qui tentent d’obtenir un maximum de rendement en capitaux, puis d’autre part, des individus qui aspirent à obtenir les meilleures conditions de vie possibles, mais sur une base fondamentalement individualiste. Certes, bon nombre de travailleurs purent s’associer, mais trop souvent, leurs efforts ne se retrouvaient que trop limités, alors qu’ils ne parvenaient jamais à obtenir la force souhaitée. Le jeu du politique et de la manipulation étaient partout, alors que les États occidentaux pouvaient parfois même défendre des intérêts singulièrement intéressés, plutôt que de veiller à la défense des intérêts de masse et des citoyens, pourtant propriétaires de nos démocraties. Donc en un sens oui, les salariés disposaient d’une plus grande liberté, mais cependant, leurs intentions étaient toujours orientées de façon individuelle :

Les mesures par lesquelles les gouvernements des pays mentionnés s’efforcèrent dans le dernier tiers du XIXe siècle de protéger les salariés contre les aléas d’un marché du travail non réglementé comportaient généralement des obligations légales faites aux entrepreneurs relativement à la durée de la journée de travail, aux mesures de sécurité et aux indemnités dues en cas d’accident du travail ; dans certains États, en Allemagne au premier chef, on commença en outre à poser les premiers jalons d’un système public d’assurance financé par des prélèvements sociaux ou des augmentations d’impôts, qui devait fournir aux salariés une compensation financière face à la maladie, au chômage ou à la retraite. On voit aisément que toutes ces dispositions se présentaient sous la forme de droits individuels, dont l’État devait garantir le respect au moyen de ses pouvoirs coercitifs : c’était le salarié particulier qui jouissait désormais du droit garanti par l’État d’être protégé contre les nombreux risques liés à une activité dictée par le seul profit de l’entreprise281.

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Les individus sont parvenus, en se regroupant, à faire valoir leurs droits, mais ces droits reposent sur des bases strictement individuelles. Honneth parle donc des effets désocialisants des droits subjectifs. Certes, le fait de comprendre pour les travailleurs que leur productivité a pour effet d’apporter une amélioration à l’économie, peut les mener à revendiquer des améliorations de leurs conditions de travails, mais un autre type de clivage, relativement aux divers types de professions, a depuis fait son apparition. Les individus, entrés dans un tel mode revendicateur se retrouvent privés de la possibilité d’échanger avec leurs pairs. Ils deviennent dès lors déconnectés de leur modèle communicationnel, au profit d’une lecture monologique, qui les empêche de voir la réalité des situations vécues par leurs pairs.

Cette fameuse intervention de l’État pour réguler les échanges entre entreprises et travailleurs a donc eu pour effet de protéger les individus face au pouvoir des entreprises. Cependant, les effets désocialisants qui accompagnèrent ce mouvement furent dévastateurs, puisque nous en ressentons encore les secousses aujourd’hui. L’idée d’association n’est plus un engagement spontané, loin de là. Il faut généralement un bouleversement assez sévère pour orienter les gens vers ces modes d’association. De plus, la variation des salaires en fonction des diverses professions, mais surtout des diverses positions à l’intérieur d’une même entreprise ou d’un même groupe professionnel, a fait naître une culture de performance sans précédent.

Paradoxalement, notre société occidentale qui aspirait à l’aboutissement d’une organisation normative des règles du travail, a obtenu comme résultat un éclatement des règles et un retour au monde déshumanisant qu’elle tentait de dépasser. Par exemple, la nouvelle culture d’actionnariat implique davantage les employés au sein de leur entreprise. Toutefois, en plus de les mener au dépassement, cette culture de la performance amplifie le processus d’individualisation amorcé par le commerce de masse. Bon nombre de travailleurs voient désormais l’entreprise comme une entité permanente, tout en se considérant eux- mêmes comme un maillon essentiel. Cependant, ces travailleurs ne parviennent toujours pas à comprendre que cette entité est en fait fictive et dépend de tous ceux qu’elle tente pourtant de réifier, c’est-à-dire, ses employés. Ces employés détiennent pourtant un réel pouvoir, mais trop souvent, ne parviennent pas à en saisir la portée :

Dans ce contexte éthique, il est question de « réification » ou de processus apparentés à la réification dans un sens décidément normatif. On définit par là un comportement humain qui viole des principes moraux ou éthiques, dans la mesure où il traite les autres sujets non pas conformément à leurs qualités d’êtres humains, mais comme des objets dépourvus de sensibilité, des objets morts, voire des « choses » ou des « marchandises »282.

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La nouvelle vague de développement de la technique a justement eu pour effet de réifier davantage la valeur sociale des travailleurs, alors que leur lutte pour la reconnaissance devait prendre l’allure d’un éternel combat. Non seulement ce combat s’est inscrit sur une période de temps sans fin, mais aussi sur un territoire sans cesse grandissant. Celui-ci est venu s’inclure comme l’une des composantes inhérentes au processus d’occidentalisation organisé par le marché capitaliste néolibéral. La disparité entre les niveaux de qualification vient elle aussi s’ajouter à cette accélération des technologies, pour générer davantage d’exclus. Ceux- ci se retrouvent de plus en plus rejetés et trouvent de moins en moins leur place dans ce monde technologique en perpétuel mouvement.

Certes, cette lutte continue pour une plus grande considération des travailleurs incarne ce besoin d’une plus grande considération pour la valeur sociale qui doit être accordée aux individus. Par contre, il nous semble toujours impossible de parler d’une quelconque liberté sociale, alors que celle-ci, malgré le fait qu’elle s’incarne dans les préoccupations intellectuelles des individus, ne trouve jamais d’ancrage empirique et demeure seulement abstraite. Paradoxalement, l’amplification d’un grand nombre de ces facteurs liés à la structure du travail, a plutôt tendance à instrumentaliser les individus, limiter leur mobilité, puis les rendre esclaves plutôt que de les libérer.

Depuis, les syndicats ont pu obtenir bon nombre d’éléments comme le droit de participer à l’élaboration des conditions de travail propres aux entreprises. L’introduction de l’État dans les processus de réglementation de la concurrence a eu pour effet de s’ajouter à ces mouvements syndicaux, afin d’améliorer les conditions de cette liberté sociale, telle qu’incarnée dans l’univers du travail :

Il était désormais possible de s’entendre collectivement pour fixer comme but essentiel des conflits du travail l’instauration de règles allant dans le sens d’une démocratie économique, qui donneraient aux employés l’occasion de faire valoir, avec l’aide de leurs organes représentatifs, le point de vue de l’intérêt public dans les décisions économiques283.

Cependant, même Honneth sait reconnaître que la portée de ces améliorations des conditions du travail s’avère toujours limitée. En fait, les effets laissés par le passage du parti nazi national-socialiste dans l’histoire occidentale, ont eu pour conséquences d’amplifier les craintes que certains individus prônant une lecture libérale du monde, détenaient envers toute entreprise socialisante. Les conditions de réalisation de la liberté, sont donc demeurées longtemps formelles :

Les mesures sociales prises par l’État avaient certes apporté aux salariés des droits élémentaires qui leur garantissaient un minimum de biens et de services

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indispensables, mais la souffrance psychique du chômeur de longue durée, le sentiment général d’être livré sans défense à des changements de conjoncture imprévisibles, n’avaient guère diminué au fil des décennies. Un droit universel à l’instruction scolaire avait été institué dans les pays d’Europe occidentale, depuis environ le début du siècle, de sorte que les perspectives de bénéfices des efforts individuels de qualifications semblaient avoir crû, mais l’égalité des chances n’avait cependant guère progressé pour les enfants des classes inférieures, auxquels des barrières invisibles continuaient à fermer l’accès à l’enseignement secondaire et supérieur284.

Il nous semble donc impératif de rappeler que certaines conditions découlant de ce type d’injustices, peuvent affecter non seulement les travailleurs actuels, mais aussi les générations futures. Par un tel impact, certains individus naissent directement dans des conditions défavorables, qui viennent grandement complexifier leur accès à la liberté. D’ailleurs, le débat entre John Rawls et Robert Nozick, ainsi qu’entre bon nombre de leurs héritiers théoriques respectifs, porte pour l’essentiel sur ces préconditions sociales qui peuvent faciliter ou complexifier l’accès à la liberté pour tous285.

Dans un autre ordre d’idées, les horreurs et les dévastations de la Seconde Guerre mondiale accordèrent, malgré une méfiance croissante envers les attitudes socialisantes, une valeur inégalée à la vie humaine. L’idée de classes fut chassée de façon formelle par le primat qui fut accordé à La Déclaration universelle des droits de l’homme286.Les barrières entre les

divers niveaux d’éducation ont même été fortement réduites, pour permettre à un plus grand nombre d’individus d’atteindre un niveau de scolarité plus respectable. Par contre, alors qu’Honneth a débuté par une investigation sur les impacts du travail, dans le processus de libération sociale thérapeutique des individus, il nous a ensuite dirigé vers une recherche qui tend à évaluer l’importance accordée aux travailleurs, au libre marché, puis à l’État dans notre développement économique occidental.

284 Ibid., p. 372

285 Dans ce débat, alors que John Rawls opte pour une position social-libérale, alors qu’il affirme que « Nous

aboutissons […] nécessairement au principe de différence si nous souhaitons organiser le système social de telle façon que personne ne soit avantagé ou désavantagé par la position arbitraire qu’il occupe dans la distribution des atouts naturels ou par sa position initiale dans la société sans donner ou recevoir respectivement une compensation correspondante. » (Rawls, J. (1987). Théorie de la justice, Paris : PUF, p. 102) Robert Nozick, un libertarien, suggère pour sa part que « les individus ont des droits, et il y a certaines choses que personne, individu ou collectivité, ne peut leur faire (sans violer leurs droits). La force et la portée de ces droits sont si grandes qu’elles soulèvent la question de savoir quelles peuvent bien être les prérogatives de l’État et de ses fonctionnaires, à supposer qu’ils en aient. » (Nozick R. (1988). Anarchie, État et utopie, Paris : PUF, p. IX)

286 Adoptée par les Nations Unis le 10 décembre 1948, celle-ci comprend 30 articles couvrant les droits civils,

culturels, économiques, politiques et sociaux de bases dont chaque humain devrait jouir. Il s’agit d’un idéal que chacune des nations engagées doivent s’efforcer d’atteindre.

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Alors que notre cheminement nous mène à considérer que malgré tous les développements techniques, technologiques, juridiques et procéduraux de nos sociétés occidentales, l’homme demeure tout de même foncièrement individualiste, les entreprises, pour leur part, n’accordent que toujours trop peu d’espace pour les considérations sociales. Nous sommes donc en droit de nous demander si l’État ne sera pas au final le seul garant de la liberté propre à cette sphère de l’économie de marché. Cette possibilité d’envisager que l’homme ne puisse jamais parvenir à s’autolimiter pour garantir la liberté de son prochain, ne doit pas être négligée.

Cependant, un tel constat viendrait totalement renverser la position ou la visée originale d’Axel Honneth. Celui-ci souhaite dégager non pas les règles juridico-normatives imposées de façon externe au peuple, mais aspire plutôt à mettre en évidence cette éthicité démocratique implicite, qui serait propre à nos sociétés occidentales contemporaines. Abdiquer face à l’État, signifierait simplement que l’homme dans l’économie de marché, ne parvient simplement pas à s’autoréguler et à reconnaître la valeur de ses paris.

Honneth, pour sa part, ne voit pas que des choses négatives dans cette lutte entre les entreprises et les travailleurs. La nouvelle attitude carriériste de plusieurs individus s’ajoute aux améliorations technologiques déjà mentionnées, puis à une ouverture des marchés vers le reste du monde, pour laisser entrevoir à Honneth un avenir prometteur. Cette ouverture sur la mondialisation a pour effet d’augmenter la pression sur les entreprises et d’ainsi amplifier leur compétitivité. Tout comme le fait Honneth, il nous est aussi possible d’être critiques envers ce supposé rempart qu’offre l’État, alors que celui-ci ne peut rien réguler au niveau des échanges commerciaux internationaux. L’État, comme nous le savons déjà, se retrouve restreint à agir dans les limites de son propre territoire. Finalement, en ce qui a trait à la régulation des conflits interpersonnels, l’État se retrouve encore une fois face à l’impossibilité d’agir, alors qu’il lui est excessivement difficile d’intervenir lorsque des hommes formellement libres choisissent de se nuire entre eux :

Ces processus de transformation cumulés aboutissent à une nouvelle désorganisation de l’économie capitaliste dans les pays d’Europe occidentale, qui