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PARTIE II (LES PATHOLOGIES DE LA LIBERTÉ SOCIALE)

Chapitre 8 De la « démagocratie »

8.2 Un espace pour la démocratie ?

Sans faire la recension des théories politiques entourant la notion de souveraineté, il est possible d’affirmer que la vision qu’Axel Honneth propose de la démocratie en est une qui a pris racine dans les diverses relations conflictuelles entre le peuple et l’État, qui ont pu parsemer l’histoire et le contexte du monde occidental. Par contre, pour demeurer conséquent avec la relecture que propose Axel Honneth de ce concept de démocratie, effectuer un saut jusqu’au XIXe siècle s’avère impératif :

297 Ibid., p. 393 298 Ibid., p. 395

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L’espace public politique, compris comme une sphère discursive de formation démocratique de la volonté au sein d’un peuple qui se veut souverain, ne naît donc qu’au XIXe siècle, avec l’apparition des États-nations : leurs espaces de communication décloisonnés sur le plan intérieur et clairement délimités sur le plan extérieur permettent désormais d’identifier des thèmes d’intérêt général et d’en débattre publiquement. Le mouvement ouvrier dans les différents pays ne tardera pas à s’insérer à son tour dans ce cadre politique, non sans déchirements internes et violents débats, il est vrai, et en donnant donc à la loyauté nationale de ses membres la priorité sur les convictions internationalistes299.

Ainsi, pour Honneth, une forte corrélation pouvait à cette époque faire le lien entre l’expression démocratique et une culture d’échange géolocalisée. Inévitablement, la possibilité d’ouverture interétatique étant encore complexe aujourd’hui, Honneth suggère qu’il aurait été impensable d’imaginer à l’époque, des individus ayant l’opportunité de s’impliquer dans les décisions propres à une nation, autre que la leur. Toutefois, cette lecture que fait Honneth semble totalement négliger les diverses formes de colonialisme implicite observées dans l’histoire. Le XIXe siècle est justement le siècle de l’impérialisme et de la colonisation. L’Empire britannique et ses citoyens, si l’on prend l’exemple de John Stuart Mill, se sont directement mêlés du destin de l’Inde. En ce qui concerne le Québec, il semble impératif de nous rappeler les nombreux représentants qui ont pu s’installer au Japon ou dans certains pays du Sud.

Encore une fois, Honneth semble avoir négligé un aspect important du développement historique des relations internationales. Ce nouveau mouvement démocratique, selon Honneth, découle simplement de l’avancement des technologies et du développement des processus de communication qui purent réduire considérablement les distances et les espaces entre participants. C’est effectivement suite à cet éclatement des moyens de communication que le processus démocratique put se renforcer, mais nous suggérons de notre côté que les échanges entre les diverses nations ont, dans une mesure différente, toujours existé. Toutefois, comme jamais auparavant, l’information circule désormais de façon libre, puis atteint toutes les couches de nos sociétés. Limiter l’expansion des échanges entre les divers peuples à cette simple cause d’un accroissement de la technologie nous semble beaucoup trop réducteur :

Cette tâche fut d’abord exclusivement remplie par les imprimés, c’est-à-dire la presse et l’édition, qui, après des difficultés initiales avec la censure, se hissèrent bientôt au premier rang des instruments de formation de l’opinion dans les espaces de communication de l’espace public politique à l’échelon national. La presse avait entre-temps ciblé de nouveaux cercles de lecteurs, autrement dit elle

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ne visait plus exclusivement la bourgeoisie cultivée, et tenait de plus en plus compte des besoins d’information et de divertissement des classes inférieures300.

Non seulement, la démocratisation s’opère au niveau des espaces publics, mais elle s’opère tout aussi bien dans des lieux plus formels, comme dans le domaine des communications à grand déploiement et des médias de masse. Les populations peuvent désormais être mieux informées des divers scandales ou ondes de chocs qui touchent de près ou de loin leur univers. De cette façon, le peuple peut tenter de se faire une idée ou de se prononcer sur une multitude de thèmes nationaux.

Paradoxalement, certains clivages, propres à la liberté d’association, purent s’imposer alors que certains groupuscules peuvent maintenant se permettre de refuser l’accès à certains individus, sous le simple prétexte de la partisannerie. Il en va de même entre cultures, tandis que les gens, en accédant à une multitude d’informations nouvelles, se compromettent parfois à la création d’une image mentale et portent bon nombre de jugements sur certaines cultures « autres ».

Assurément, au XXe siècle, cet espace de démocratie culturellement orientée ou plutôt nationale a permis d’observer bon nombre d’atrocités. Celles de la Seconde Guerre mondiale ou de la Guerre Froide nous viennent intuitivement à l’esprit. Par contre, l’accès à l’information a aussi permis aux gens de développer une certaine connaissance et une plus grande conscience relativement à ces conflits. Certes, bon nombre de ces informations ne furent accessible qu’après la fin de ces guerres. Toutefois, il s’agissait tout de même d’un premier pas vers une plus grande transparence et une plus grande honnêteté. Le beau, le bien et le mal peuvent désormais entrer dans l’espace démocratique public et venir informer ou charger celui-ci :

Dans la partie médiane de ses leçons sur la « physique des mœurs et du droit », qu’il commence à donner à Bordeaux en 1896, Durkheim s’intéresse à ce qu’il appelle la « morale civique », terme dans lequel il englobe toutes les normes morales écrites et non écrites, dont l’observation permet aux membres d’un État démocratique de participer, tout en respectant réciproquement leurs différences individuelles, à la délibération et à la négociation des principes généraux de l’action étatique301.

Ce concept de « morale civique » proposé par Émile Durkheim, est en fait très près de ce qu’Axel Honneth tente de mettre en évidence par son concept d’éthicité démocratique. Durkheim, plutôt que de chercher à reconstruire normativement les règles implicitement

300 Ibid., p. 406 301 Ibid., p. 409-410

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acceptées par la population, croyait véritablement pouvoir instaurer un modèle porté vers un accroissement de solidarité politique. Il pensait même utiliser l’orgueil et la fierté nationale, pour introduire une certaine compétition morale entre les États. La compétition que nous avons pu voir et continuons à observer depuis, entre les États, est cependant tout sauf morale. Après les tentatives d’un accroissement du territoire et d’une appropriation du monopole culturel, observés pendant la Seconde Guerre mondiale, nous avons ensuite été témoins de l’avènement d’une course aux armements et à la technologie. Dans cette même foulée, nous assistons désormais à une course sans précédent à l’appropriation des ressources naturelles. L’exploitation du pétrole, malgré des conséquences qui sont désormais publiquement bien documentées, atteint des sommets sans précédent. D’autre part, l’avènement des nouvelles guerres utilisant le fanatisme religieux comme justification peuvent aussi nous laisser plus que sceptiques, face à cet utopique désir d’une course à la moralité, entre les divers États.

Durkheim croyait même qu’une plus grande diffusion des situations de détresse des autres États allait permettre un interventionnisme plus soutenu et ainsi rétablir une paix quasi universelle. Mise à part dans certains contextes de catastrophes humanitaires, nous constatons aujourd’hui qu’au-delà du désir d’intervention qui peut effectivement s’animer par l’entremise des médias de masse, qu’il est beaucoup trop complexe d’intervenir auprès des autres nations, afin de régler de façon spontanée des problèmes auxquels ces nations sont parfois même confrontées depuis quelques siècles.

Les règles entourant le jeu interétatique et les appréhensions que peuvent entretenir certaines communautés face à cet impérialisme occidental viennent complexifier, voire rendre impossible certaines interventions. Malgré leur position privilégiée, les divers dirigeants de nos États phares, ne peuvent désormais plus faire simple abstraction des intentions ou de la volonté du peuple:

Tout le monde se pose les questions que se posent les gouvernants, tout le monde y réfléchit ou peut y réfléchir. Puis, par un retour naturel, toutes les réflexions éparses qui se produisent ainsi réagissent sur cette pensée gouvernementale d’où elles émanent. Du moment où le peuple se pose les mêmes questions que l’État, l’État pour les résoudre ne peut plus faire abstraction de ce que pense le peuple. […] De là la nécessité de consultations plus ou moins régulières, plus ou moins périodiques302.

Cette vision entretenue par Durkheim est certes inspirante pour des individus qui ont la fibre altruiste. Cependant, dans son analyse, il a totalement fait abstraction des notions de politique et des notions juridiques, qui font elles aussi parties des processus démocratiques

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décisionnels propres à nos sociétés néolibérales contemporaines. Le peuple pourra bien s’opposer à l’État, mais cela n’empêchera pas le gouvernement de continuer son chemin, sous prétexte qu’il doit par exemple offrir un certain rendement économique. De tels impératifs s’inscrivent dans une forme de réalisme et viennent freiner les élans idéologiques qui tentent de faire fi de nos processus institutionnels.

Suite à ce constat, Honneth se rabat sur la lecture qu’a pu faire John Dewey des nouveaux médias que représentaient à l’époque la presse et la radio. Ceux-ci, coincés dans un modèle de commercialisation de l’information et d’évaluation du rendement, devaient impérativement produire du sensationnalisme et créer la nouvelle :

Le plus grave, à ses yeux, est que les organes médiatiques par lesquels doit s’opérer l’échange des opinions – la presse au premier chef, à laquelle il attribue un rôle encore plus important qu’à la radio récemment apparue – sont en train de s’engager dans une évolution strictement opposée à leur véritable mission. […] Contraints d’augmenter les tirages en stimulant la demande, les organes de presse étaient devenus des entreprises capitalistes qui cherchaient désormais à écouler leurs produits selon les règles de l’économie de marché. […] : l’autonomie des rédacteurs et des journalistes a été limitée, puisqu’ils ne sont plus que des employés tenus au respect des consignes dans une entreprise à but lucratif organisée sur le mode hiérarchique, le choix et la présentation des matériaux ne s’effectuent presque plus qu’en fonction de leur impact immédiat sur les pratiques de consommation du public303.

C’est d’ailleurs sur cet aspect que des penseurs, comme Horkheimer et Adorno qui ont eux aussi influencé Honneth, travaillèrent pendant la période de la première Théorie critique304. Étrangement, malgré le fait que près d’un siècle se soit écoulé depuis ces critiques,

un auteur comme Noam Chomsky305 s’évertue encore aujourd’hui à combattre cette

transformation de l’information ou usurpation du pouvoir par les médias. Malgré toutes les critiques mises de l’avant par d’éminents chercheurs, la société populaire, elle, ne semble toujours pas être parvenue à réaliser cette introspection nécessaire pour lui permettre de constater son état pathologique :

Si les effets d’une pratique qui s’écarte de l’idéal d’une information objective, sociologiquement éclairante, sont pour Dewey, si dommageables et fatals, c’est parce qu’ils font fondamentalement obstacle à la construction même d’un espace public : car une telle construction exige selon lui qu’un groupe de personnes formé à partir de l’entrecroisement de leurs actions particulières prenne collectivement conscience des « suites » que leurs « activités associées » peuvent

303 Honneth, A. (2015). Le droit de la liberté : Esquisse d’une éthicité démocratique, p. 418-419 304 Adorno, T. W.et M. Horkheimer (1974). La Dialectique de la Raison.

305 Chomsky, N. et R. W. McChesney (2005). Propagande, médias et démocratie. Montréal (Qc.): Les éditions

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avoir pour eux, et lesquelles de ces suites ils s’accordent à trouver effectivement souhaitables. C’est seulement au moment où se produit un tel accord communicationnel sur l’évaluation des conséquences de la manière d’agir déjà réalisée dans le groupe, qu’il est réellement possible de parler du « nous » d’un public306.

Sans cette capacité à se reconnaître comme communauté de communication et d’échange, les populations se déresponsabilisent face aux informations qu’elles peuvent recevoir et ensuite transmettre. Ce déficit démocratique est l’une des critiques les plus fortes adressées à Jürgen Habermas et Karl Otto-Apel, alors qu’ils proposaient la mise en place d’une communauté de communication idéale. Face à un flot d’information parfois désorganisé, voire orienté vers les intérêts particuliers et manipulé, il devient difficile et souvent même impossible, pour nos communautés sans cesse grandissantes, de s’assurer que tous ont bel et bien reçu une information adéquate et éclairée. Seuls une pleine transparence et une culture générale suffisamment riche pourraient leur permettre d’atteindre le niveau d’objectivité recherché, pour évaluer l’ensemble des situations qui les concernent :

Ce que Dewey appelle globalement l’ « espace public démocratique », ce sont tous les processus communicationnels qui permettent aux membres des « sociétés de grandes dimensions », avec l’aide des médias d’information, de se placer dans la perspective d’un tel « nous » (capable d’apprécier les conséquences de ses actes) ; cet espace public représente à ses yeux une forme de liberté sociale pour autant qu’elle permet à l’individu, dans l’échange avec tous les autres membres de la société, de réaliser sa volonté d’améliorer ses propres conditions de vie307.

Certes, les médias permettent une diffusion à grand déploiement, mais comme cela a été reproché aux défenseurs de l’éthique de la discussion, le filtre opéré par les médias fait en sorte d’offrir une information dont les prémisses et les arguments véhiculés sont incertains et souvent non validés. Paradoxalement, Honneth s’empresse de nous rappeler la version Whitmanienne308 idéalisée, de la sphère de communication démocratique :

Quand les médiums de communication joueront leur rôle, mettant à la disposition et à la portée de chacun les connaissances nécessaires au traitement des problèmes sociaux, alors les membres de la société, pourvu qu’ils jouissent de droits égaux de liberté et de participation, seront en mesure de se consulter mutuellement dans la recherche de solutions appropriées et donc de coopérer au perfectionnement expérimental de leur communauté309.

306 Honneth, A. (2015). Le droit de la liberté : Esquisse d’une éthicité démocratique, p. 420 307 Ibid., p. 420

308 Walt Whitman (1819-1892) est un poète, essayiste et journaliste. Autodidacte, il rédigea bon nombre

d’articles, en plus d’enseigner. Il publia notamment : Deux ruisseaux (1876) et Feuilles d’herbe (1855-1891).

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Évidemment, une telle vision de la communauté démocratique est aussi utopique qu’une affirmation suggérant que le marché puisse permettre la réalisation de processus de collaboration sincère entre pairs, qui auraient pour but d’accroître le bien-être, la liberté et la reconnaissance de chacun. Honneth lui-même rappelle qu’à l’époque de ces critiques relatives aux communications, l’idée d’une telle communauté démocratique fut considérée comme étant absolument absurde et inapplicable. En fait, elle ne semble pas plus réalisable aujourd’hui et nous laisse difficilement entrevoir un avenir prometteur en ce qui a trait aux conditions pouvant permettre sa réalisation.

Sans vouloir sombrer dans le cynisme, la centralisation des médias n’a jamais été aussi forte. De plus, l’avènement des nouveaux médias virtuels vient ouvrir une boîte de pandore, en rendant possible l’introduction d’informations « tout-genre », dans cette nouvelle toile de faits qui brosse le portrait de notre quotidien. « Tant que la présence médiatique ne garantit pas dans l’opinion un pluralisme suffisant pour qu’un rapport équilibré s’établisse entre les forces centrifuges et les forces centripètes au sein de la sphère de la formation publique de la volonté collective, celle-ci sera constamment exposée au danger d’une fragmentation sociale. 310»

Cette « industrie culturelle », telle que qualifiée par Horkheimer et Adorno appelle beaucoup plus au conformisme qu’à l’émancipation sociale. L’objectif de ces médias n’est plus de proposer un regard critique sur le monde, mais plutôt d’offrir une façon aux individus de décrocher d’un quotidien qui leur rappelle trop souvent les limites de ce « « nous » dans les relations personnelles » et de ce « « nous » dans l’économie de marché ». La morosité de la vie, puis la fatalité des conditions de liberté inexistantes, pour une bonne part de la population, sont désormais diluées par une explosion des dispositifs de divertissement que sont la radio, la télé et internet.

Paradoxalement, alors que cette sphère de la démocratie touche l’ensemble de la population (certains entretiennent peu ou pas de relations et d’autres se retrouvent exclus du libre marché du travail), elle semble pour la plupart être la moins attrayante. La complexification du quotidien, suite à une réduction constante des libertés, comme conséquence du marché ou des relations personnelles nouveau-genre, mène les individus à fuir dans cet univers enivrant offert par la télévision et les nouvelles technologies. « Ce nouveau médium visait surtout à divertir une couche moyenne éprise de culture, en lui présentant un monde factice où la réalité sociale prenait l’allure d’un conte de fées. 311»

310 Ibid., p. 424 311 Ibid., p. 425

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Honneth reconnaît dans sa lecture du travail des auteurs qui l’ont précédé, que la sphère démocratique fait peur et repousse les gens vers l’isolement. Ils se sentent certes unis par cette communication universelle offerte par ces nouveaux médias, mais ils ne sont en fait que « seuls tous ensembles » :

Beaucoup de membres de la société semblent avoir été généralement peu motivés pour intervenir dans le débat public et dans le processus de formation de la volonté collective. Cette sphère où nous nous complétons mutuellement en tant que citoyens échangeant des arguments politiques n’est pas un complexe institutionnel, pas une structure relationnelle à laquelle nous serions spontanément amenés à participer en raison de besoins établis ou d’intérêts vitaux ; alors qu’en règle générale nous souhaitons toujours déjà être inclus dans les deux autres sphères de liberté sociale, parce que des désirs ou des contraintes « naturels » de la survie matérielle nous y invitent, nous devons décider de nous impliquer dans la sphère de la formation démocratique de la volonté publique. C’est pourquoi cette dernière étape de notre reconstruction normative fait surgir un problème auquel nous ne pouvions être confrontés plus tôt : celui du pur et simple désintérêt des sujets pour les libertés promises par l’institution312.

Face à une telle impasse, Honneth prend conscience du fait que son entreprise de reconstruction normative ne sera peut-être simplement pas réalisable ou, du moins, si elle l’est, elle ne donnera pas naissance à l’observation du type de normes que l’auteur se sentait en droit d’espérer, de la part d’une société d’échange et de réciprocité. Des événements comme la guerre de 39-45 sont de plus venus limiter la possibilité d’association313, puis

amplifier l’attitude consumériste que nous avions précédemment mise en évidence. Tout cela, s’ajoute au fait que l’accroissement des cadres juridiques et l’accélération du développement des technologies sont des éléments qui individualisent davantage les membres de nos communautés occidentales contemporaines.

L’avenir, pour la réalisation d’une conception éthique et démocratique de la communauté d’échange et de discussion semble assez sombre. L’influence politique oriente et filtre les médias. De plus, il se trouve toujours quelqu’un pour réaffirmer le potentiel émancipatoire de ces mêmes médias, en soutenant que le peuple y détient une place et que les médias et/ou l’État se retrouvent à l’écoute de leurs préoccupations.

Ce « nous » visé par Honneth demeure très complexe. En fait, il s’est mis à englober progressivement une diversité culturelle sans précédent, pour complètement transformer cette notion de nationalisme qui offrait auparavant une certaine cohésion politique.

312 Ibid., p. 426

313 Encore aujourd’hui, avec les événements produits par des mouvements comme Al-Qaeda et Daesh, un

certain scepticisme persiste face aux divers types d’association. Il faut, encore plus aujourd’hui, nous méfier des gens que nous rencontrons et auxquels nous risquons d’être associés.