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La professionnalisation de l'enseignement supérieur et la technocratisation de la politique universitaire

La politique universitaire soviétique : évolution du cadre des relations État – universités durant l'époque soviétique

2. L’État en cours de construction : chantier politique et chantier universitaire

2.4. La professionnalisation de l'enseignement supérieur et la technocratisation de la politique universitaire

178 L’établissement public à caractère scientifique était un organe suprême et le coordinateur

méthodologique pour l'exploitation forestière, agricole et celle de l'eau. Il existait de 1929 à 1992, dirigé par le président de l’Académie et réunissant 150 établissements publiques.

179 KHANIN Grigori, « Vyschee obrazovanie i rossiïskoe obchtchestvo » / « L'enseignement supérieur

Avec le début de l'industrialisation, la politique universitaire devenait de plus en plus pragmatique. L’État percevait les EES comme un moyen de répondre aux demandes de l'économie et de la défense nationale ; le terme « académisme » (akademizm) dans la presse soviétique servait d’accusation politique pendant la période stalinienne. Le nombre d'universités et de facultés technologiques a été augmenté. Puis un nombre d’universités technologiques d'excellence ont été créées dont les diplômés prenaient par la suite des postes aux responsabilités importantes dans la gouvernance de l’État. Les six universités technologiques d'excellence à Moscou créées en 1928 passaient de la juridiction des commissariats de l’Éducation à la tutelle du Conseil suprême de l'économie nationale (Vyschi soviet narodnogo khoziaïstva180).

Avec les objectifs fixés pour le premier quinquennat (Pervaia piatiletka) et les résolutions des plénums du Parti en juillet 1928 et en novembre 1929, le pays s’est engagé dans une réforme de l’enseignement supérieur d’une grande envergure. Le plenum du Comité central du Parti du 4 au 12 juillet 1928 a adopté la résolution « Sur l’amélioration de formation des nouveaux spécialistes181 » pour donner le départ à une nouvelle étape de la réforme de l’enseignement supérieur – sa professionnalisation.

Par la décision du Plenum du Comité central du 10-17 novembre 1929 « Sur les cadres de l’économie182 », les organes collégiaux de la gouvernance des EES ont été

supprimés, et l’ordre centralisé pour la nomination des dirigeants des EES par Narkompros a été introduit. Par l’arrêté du Comité central exécutif et de Sovnarkom du 13 janvier 1930 « Sur la formation des cadres techniques pour l’économie de l’URSS183 » le pouvoir public a augmenté la durée des stages professionnels

180 Le Conseil suprême de l'économie nationale ou Vesenkha (Vysschi soviet narodnogo khoziaïstva,

VSNKh) était l'organe suprême de la politique économique de l'URSS. Deux institutions ont porté ce nom, une première fois en 1917-1932, et une deuxième fois en 1963–1965.

181 Rechenie Plenouma TsK VKP(b) ob ouloutchchenii podgotovki novykh spetsialistov / La résolution

du Plenum TsK VKP(b) du 4-12 juillet 1928 sur l’amélioration de formation des nouveaux spécialistes.

Source : Rechenia partii i pravitelstva po khoziaystvennym voprosam (1917-1967) / Les résolutions du parti et du gouvernement relatives aux questions de l'économie (1917-1967), Moscou, 1967, volume 2, p. 156-163.

182 Rechenie Plenouma TsK VKP(b) o kadrakh narodnogo khoziaystva / La décision du Plenum TsK

VKP (b) du 10-14 novembre 1929 sur les cadres de l'économie.

183 Postanovlenie Sovnarkoma o podgotovke tekhnitcheskikh kadrov dlia narodnogo khoziaystva

Soyouza SSR / L'arrêté du TsIK et de Sovnarkom du 13 janvier 1930 sur sur la formation des cadres

obligatoires jusqu’à 40-50% du cursus. Il a été prévu d’élargir le réseau des EES, notamment des EES agraires avec des spécialisations pointues et de diminuer la durée des études à trois ans. Plusieurs EES agraires ont été transférés sous la tutelle du Commissariat du peuple pour l’agriculture (Narodny komissariat zemledelia SSSR, Narkomzem), et le Narkomzem était désormais responsable pour la nomination des recteurs de ces EES.

L’arrêté du Comité central exécutif et de Sovnarkom de l’URSS du 23 juillet 1930 « Sur la réorganisation des EES, des écoles professionnelles (tekhnikoum) et des rabfacs184 » a ordonné le rapprochement de l’enseignement supérieur avec les besoins

de l’économie, la spécialisation des établissements et la mise en œuvre du système de l’enseignement supérieur en concordance avec le zonage économique du pays, ainsi qu’avec l’organisation du système industriel, agricole, commercial. En vue de cet arrêté, tous les EES ont été mis sous la tutelle du Conseil suprême de l’économie nationale et des ministères correspondants à leur spécialisation ; les EES agraires sont restés sous la tutelle de Narkomzem. Le Narkompros préservait la coordination méthodologique et pédagogique de tous les établissements. Ce système de gouvernance a encore changé en 1932 et puis en 1936.

Le Jubilé de l’Université d’État de Moscou en 1930 a coïncidé avec la pression politique sur l’Université classique. L’Université a été présentée dans les documents administratifs comme un vestige de l’époque feudale, comme un conglomérat chaotique de différentes facultés et départements qui devaient se réinventer pour poursuivre avec l’État le cap vers l’industrialisation et l’accomplissement des tâches actuelles de l’économie. Pour cela, il a fallu, selon les réformateurs, diviser l’Université en instituts spécialisés orientés vers la réalisation de missions pratiques et de préférence techniques. L’on a donné aux fonctionnaires-activistes des agences publiques un nouvel instrument politique pour effectuer la réorganisation de l’Université – le décret du Comité central exécutif et du Conseil des commissaires du peuple de l’URSS (Sovnarkom) sur la réorganisation des établissements de l’enseignement supérieur, des écoles professionnelles et des facultés des ouvriers

184 Postanovlenie Sovnarkoma o reorganizatsiï vouzov, tekhnikoumov i rabfakov / L'arrêté du TsIK et

de Sovnarkom du 23 juillet 1930 sur la réorganisation des EES, des écoles professionnelles et des rabfacs disponible sur le site officiel de la bibliothèque électronique des actes législatifs de l'URSS : www.libussr.ru/doc_ussr/ussr_3657.htm. Consulté le 08.06. 2017.

(rabfacs) du 23 juillet 1930 mentionné supra. Le départ définitif des facultés des sciences humaines et sociales des universités a été accompli le 13 juillet 1931 avec l’arrêté185 du gouvernement.

Les facultés des universités ont été réorganisées, elles sont devenues des instituts indépendants, chacun sous la tutelle d'un Commissariat économique correspondant à sa branche d'économie. Le départ des facultés des sciences « dures » des universités multidisciplinaires vers des universités spécialisées technologiques a abouti à la décomposition de nombreuses universités et à la séparation des sciences. Les nombreuses facultés de sciences humaines étaient également réorganisées dans des instituts indépendants. Les universités d’État sont devenues des établissements à profil technique186. En effet, ces mesures ont abouti à l’accélération de l’industrialisation, note Sophia Howlett, or la science fondamentale n’a pas été soutenue d’une manière homogène187.

En raison de cette séparation et la spécialisation pointue des universités, le philosophe Georgi Fedotov a remis en doute leur existence en tant que t'elles188. Le

développement des disciplines technologiques favorisé par l’État, a mené vers la création de multiples formations pointues et des sous-disciplines, ce qui a augmenté encore plus le fossé entre la formation et la recherche. Avec l’atrophie d’autres disciplines, notamment les sciences humaines et sociales, ce processus compliquait encore plus les relations entre les universités et la recherche.

185 O réorganisatsiï gosoudarstvennykh ouniversitetov/ L'arrêté du Sovnarkom de la RSFSR n° 752 du

13 juillet 1931 sur la réorganisation des universités d’État.

186A ce propos voir :

DMITRIEV Alexandre, « Pereizobretenie sovetskogo ouniversiteta » / « La réinvention de l'université soviétique », Logos, 2013, n° 1, p. 41-64.

BATYGIN Gennadi, KOZLOVA Larissa, « Naoutchnaia attestatsia i formirovanie sovetskogo

filosofskogo obchtchestva v 1930-1940 gody » / « L'attestation scientifique et la formation de la

société philosophique soviétique » in OVTCHARENKO Viktor (éd.), Bolchevistskaia filosofia / La

philosophie des Bolcheviks, 2008, volume 2. Disponible sur le site officiel du directeur de l'ouvrage :

https://sites.google.com/site/bolshevistphilosophy/Home/tom-2/soderzanie/batygin-kozlova, consulté le 12.06.17.

187 HOWLETT Sophia, « Stalin and Contemporary Higher Education Change: A Short Provocation »,

International Higher Education (revue électronique), Boston, 2011, n° 63 disponible sur le site

officiel du revue https://ejournals.bc.edu/ojs/index.php/ihe/issue/view/839, consulté le 12.06.2017. Voir également à ce propos :

TCHANBARISOV Chaikhoulla, Formitovanie sovetskoï ouniversitetskoï sistemy (1917-1938) / La formation du système universitaire soviétique, Oufa : 2d. BKI, 1973, p. 285.

188 FEDOTOV Georgi, Soudba i grekhi Rossiï / Le destin et les péches de la Russie, Saint-Péterbourg,

Le problème de la qualité de l'enseignement a été discuté au XVIIe Congrès du

Parti (XVII Partiïnaia konferentsia) et ont été adoptés l’arrêté du Comité central exécutif de l'URSS du 19 septembre 1932189 et l'arrêté du SNK SSSR et TsK VKP(b)

du 23 juin 1936 « Sur le travail des établissements de l'enseignement supérieur et de la gouvernance des universités190 ». Ces documents réglementaient toute la vie

universitaire : les procédures administratives, les plans académiques, les méthodes d'enseignement et d'évaluation, ainsi que les critères et les règles pour le recrutement des enseignants. Là encore, ces documents ont contribué à la consolidation de la responsabilité de l’État dans la gouvernance « pédagogique » universitaire. La durée des études a été diminuée de 5 ans à 3-4 ans. L’acquisition des savoirs-faire techniques a été privilégiée par rapport à l'enseignement des disciplines généralistes.

A cause de l’expérimentation avec la durée d’études dans les EES, il n’y avait aucun établissement dans le pays qui avait un cursus stable à la fin des années 1920, début des années 1930. L’analyse des documents mentionnés ci-dessus témoigne de l’incohérence et de la brièveté des premières réformes du jeune État soviétique. Dans les années 1930 le pouvoir public a réévalué sa politique universitaire, et il a rétabli certaines formes et méthodes traditionnelles d’enseignement. Il faut noter que, malgré tout, les dirigeants politiques étaient capables de reconnaître et d’analyser ses erreurs et corriger sa ligne politique.

Après l'arrêté du Comité central exécutif du 19 septembre 1932 cité supra la vague de réorganisation commença à s’éteindre, et vers mi-1930, les universités ont été de nouveau considérées par les décideurs publics comme des centres fondamentaux de formation des cadres. Désormais « l’approche des classes » (klassovy podkhod) s’est tournée vers l’idée que le régime soviétique a permis de réaliser les anciens objectifs fondamentaux de l’université classique. Le passé

189 Postanovlenie TsIK ob outchebnykh programmakh v vyscheï chkole i tekhnikoumakh/ L’arrêté du

Comité central exécutif de l'URSS du 19 septembre 1932 sur le cursus et l'organisation de la vie scolaire dans les établissements de l'enseignement supérieur et dans les écoles techniques

professionnelles. Disponible sur le site officiel de la base de données de la documentation législative : http://www.consultant.ru/cons/cgi/online.cgi?req=doc&base=ESU&n=21432#0, consulté le

16.08.2017.

190 Postanovlenie Sovnarkoma i TsK o rabote vyschikh outchebnykh zavedeni i roukovodstve vyscheï

chkoly / L'arrêté du SNK SSSR et TsK VKP(b) du 23 juin 1936 sur le travail des établissements de

l'enseignement supérieur et de la gouvernance de l'enseignement supérieur. Disponible sur le site officiel de la Bibliothèque des réglementations de l'URSS :

prérévolutionnaire n’était pas présenté plus comme quelque chose d’archaïque, de bourgeoise et voué à la démolition, mais devint désormais une préhistoire nécessaire à la réussite soviétique. Les publications des fonctionnaires et les discours des nouveaux recteurs des EES, note Alexandre Dmitriev, faisaient partie intégrante du discours de l’État sur le passé de la Russie, sur la légitimité du régime. Cela a garanti à ces établissements le soutien politique, administratif et financier de la part de l’État, insiste ce chercheur191.

Les diplômes post-universitaires (kandidat naouk, doktor naouk) et les postes universitaires (professeur, docent, assistent) ont été rétablis en 1934. Cela confirma la reconnaissance par l’action publique de l’importance de la recherche scientifique pour les formations supérieures, et l’existence du doctorat (aspirantoura) au sein des EES comme étant nécessaire. Les principes, les formes et les méthodes de l’enseignement supérieur, stabilisés à la fin des années 1930, ont fixé le système de l’enseignement supérieur jusqu’aux années 2010. Certains dispositifs ont été revus à plusieurs reprises durant les années suivantes, mais l’essentiel restait intact et formait le modèle russe de l’enseignement supérieur.

Un nouvel organe de gouvernance pour les EES fut créé en 1936 – le Comité pan-soviétique pour les affaires de l’enseignement supérieur (Vsesoyuzny komitet po delam vyscheï chkoly). La particularité de celui-ci était sa responsabilité de fournir les plans stratégiques pour le développement de l’enseignement supérieur. Le planning directif et l’affiliation centralisée des diplômés sont devenus les moyens les plus importants de la politique de l’enseignement supérieur. La planification et la coordination étaient les caractéristiques fondamentales de l’organisation de l’enseignement supérieur et de la recherche soviétique.

L'arrêté du 23 juin 1936 par Sovnarkom, cité supra, a encore clarifié la hiérarchie des agences publiques et les normes réglementaires de la politique universitaire. Ces dispositifs principaux restaient en vigueur jusqu’aux années 1990. Le document a détaillé tous les aspects du processus de formation, de l’organisation de la vie universitaire ; il a affirmé la règle de nomination des recteurs des EES par

191 DMITRIEV Alexandre, « Pereizobretenie sovetskogo ouniversiteta » / « La réinvention de

les ministères de tutelles correspondants. L’arrêté du 20 mars 1937 a réglementé en détail les titres et les grades universitaires, ainsi que les règles de leur attribution192.

Ce dernier document a été légèrement modifié le 26 avril 1938 également par un arrêté de Sovnarkom193. Le « Règlement des stages des étudiants des EES de

l’URSS », adopté le 26 mars 1938194, a complété le cadre légal de la politique de

l’enseignement supérieur, et la Charte unifiée pour les établissements de l’enseignement supérieur, adoptée en septembre 1938195, a finalisé la construction et

la stabilisation du modèle soviétique196.

Le début des années 1930 a été marqué par l’ouverture de masse de nouveaux EES. Ce processus était sans précèdent, une telle croissance du nombre des EES sera répétée que dans les années 1990. Cette croissance était d’abord obtenue par la création d’instituts spécialisés – cibles pour un tel ou un tel secteur industriel, ou par leur détachement des universités multidisciplinaires pour devenir des établissements indépendants. Par exemple, l’Académie des mines de Moscou, créée en 1918, a été réorganisée en six instituts : mines, pétrole, géologie appliquée, métaux non ferreux et d’or (transféré plus tard à Krasnoïarsk et devenu une composante de l’Université fédérale de Sibérie en 2006), tourbe (transféré en 1958 à Kalinine (Tver) et devenu l’Institut polytechnique de Kalinine en 1965) et acier. La recherche d’un modèle optimal d’intégration des EES dans la complexité économique du pays conduisait parfois aux solutions exotiques et à une évolution intéressante des établissements197.

192 Postanovlenie Sovnarkoma ob outchebnykh stepeniax i zvaniakh / L'arrêté de Sovnarkom du 20

mars 1937 sur les grades académiques Le recueil des lois de l'URSS. Source : Sobranie zakonov SSSR, Moscou, 1937, n° 21, p. 83.

193 Postanovlenie Sovnarkoma ob outchebnykh stepeniax i zvaniakh / L'arrêté de Sovnarkom du 26

avril1938 sur les grades académiques.

Source : Sobranie postanovleni i rasporiajeni pravitelstva SSSR/ Le recueil des lois de l'URSS, La collection des arrêtés et des décisions du Gouvernement de l'URSS, Moscou, 15 mai 1938, n° 21.

194 Polojenie o proizvodstvennoy praktike stoudentov vyschykh outchebnykh zavedeni SSSR / Le

règlement des stages des étudiants des établissements de l'enseignement supérieur de l'URSS du 26 mars 1938.

Source : Sobranie postanovleni provitelstva SSSR / La collection des arrêtés du Gouvernement de l'URSS, Moscou, 1938, n° 14, p. 89.

195 Tipovoy oustav vyschego ouchebnogo zavedenia / La charte-type pour les établissements de

l'enseignement supérieur adopté par Sovnarkom le 5 septembre 1938.

Source : Sobranie postanovleni provitelstva SSSR / La collection des arrêtés du Gouvernement de l'URSS, Moscou, 1938, n° 41, p. 237.

196 En outre, la formation supérieure par correspondance a été encadrée le 29 août 1938 avec l’arrêté

de Sovnarkom sur l’enseignement supérieur par correspondance / Postanovlenie o vyschem

zaotchnom oboutcheniï.

Dans les grandes villes de l’URRS, l’État créa les instituts de mines, de métallurgie, d’aviation, de mécanique, de transport, de chimie, de technologie ; les instituts polytechniques se multiplièrent partout également. Partant des universités, l’État a créé au début des années 1930 plus de quarante instituts pédagogiques, de médecine, d’économie et autres. Les cours du soir et la formation par correspondance se sont multipliés : non seulement des facultés spécifiques ont été créées au sein des universités, mais des instituts entiers de formations par correspondance ont été fondés à Moscou et dans d’autres villes.

Un des modèles de référence de l’établissement de l’enseignement supérieur soviétique, fournissant des cadres pour l’industrie, devint l’établissement technique d’enseignement supérieur (zavod-vtouz) lié non seulement à un secteur économique précis, mais à une entreprise concrète. C’était en effet une version d’université corporative, note Froumin et alii198. Le premier vtouz a été créé sur la base de l’Usine de métallurgie de Leningrad (Leningradski metallitcheski zavod) en 1930, et dans les années suivantes plusieurs vtouz ont été fondus dans lesquels l’on louait « la composition sociale du corps étudiant » grâce à l’intégration maximale de l’apprentissage professionnelle dans le cursus et à la réalisation du modèle des études pour un poste précis.

Le réseau des EES soviétiques s’est consolidé définitivement vers les années 1940. Il y avait trois types principaux d’établissements d’enseignement supérieur. Le premier groupe était des EES créés sur la base du principe territorial pour fournir des cadres aux secteurs du système régional économique. A ces fins, dans chaque région ou chaque groupe des régions, les instituts pédagogiques, polytechniques et de médecine ont été établis. Ils se trouvaient sous la tutelle des ministères, et ils visaient les marchés locaux du travail. Le deuxième groupe était les EES spécialisés pour fournir des cadres à un secteur spécifique de l’industrie à l’échelle nationale. Par exemple, c’était le cas de l’Institut de pétrole de Moscou au nom de Goubkine (Moskovski neftianoï institout imeni Goubkina) ou de l’Institut d’acier et des métaux de Moscou (Moskovski institout stali i splavov). Le troisième groupe était les universités classiques. Le système avait des liens verticaux bien prononcés avec

d’autres éléments du mécanisme de l’économie planifiée, et certaines réformes dans les années suivantes ne changeraient pas l’essentiel de cette structure199.

3. L’enseignement supérieur soviétique à l’heure des épreuves

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