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Un procédé de construction absent dans l’espace urbain breton et métropolitain métropolitain

Chapitre I : L’appropriation historique de la terre crue dans un espace rural et urbain français crue dans un espace rural et urbain français

1. De l’émergence à la dissolution sociale de la bauge

1.1 Construire sous contrainte structurale dans l’espace rural breton breton

1.1.2 Un procédé de construction absent dans l’espace urbain breton et métropolitain métropolitain

1.1.2 Un procédé de construction absent dans l’espace urbain breton et

métropolitain

En France, à la différence du pisé de terre qui est représenté à la fois dans les espaces urbain et rural, la bauge est représentée quasiment exclusivement dans l’espace rural. Cela pouvait s’expliquer pour plusieurs raisons qui relevaient, en dernière analyse, de l’inconvenance entre une forte densité du bâti et les propriétés de la bauge. En effet, la densité urbaine pouvait poser différents problèmes pour la construction d’ouvrages en bauge139.

Tout d’abord, le découpage parcellaire de l’espace urbain tend à délimiter des terrains étroits et ferme ainsi l’espace des possibles en termes de disposition du bâti où le mur gouttereau est peu approprié pour les ouvrages auxquels est privilégié le mur pignon. Ce dernier n’incline pas à édifier des murs porteurs en bauge (et c’est également valable pour le pisé de terre) du fait de son inadaptation aux encorbellements et aux éventuelles complications induites par des ouvertures.

Ensuite, une forte densité implique généralement de devoir étendre un bâti verticalement (par exemple en ajoutant un étage à l’ouvrage existant) à la différence de l’extension dans l’espace rural qui peut se faire horizontalement (par exemple en ajoutant une extension au bâti existant sur une partie du terrain). A cette contrainte d’extension verticale, il faut aussi ajouter les complications occasionnées par l’interdépendance de chacun des éléments d’un bâtiment en bauge. L’étendre en hauteur suppose de modifier la charpente, les poutres, les menuiseries et autres éléments structurels qui sont engagés dans les murs, pouvant ainsi engendrer une instabilité de l’ouvrage.

Photographie d’une charpente engagée dans un mur porteur en bauge au premier étage et à l’intérieur d’une dépendance d’une maison datant du XIXème en Bretagne. Photographie réalisée par Victor Villain en 2019.

139 Ibid., p. 26.

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Troisièmement, la construction en bauge peut susciter des problèmes dans un espace urbain dense en raison de la durée d’une construction qui peut être interrompue durant l’hiver, mais aussi par le séchage de chaque levée qui peut occasionner des désagréments pour le bâti aux murs mitoyens. Enfin, la densité joue également sur la surface disponible et celle-ci est déterminante pour l’usage de la bauge. Comme le relève Louis-Michel Gohel, « tant que la surface reste rare, la maison

de terre est peu utilisée »140. La variation de la surface conditionne ainsi l’usage de la bauge pour au moins deux raisons. D’une part, les murs en bauge impliquent une épaisseur de mur proportionnellement plus importante que les murs en pan de bois, conduisant de fait à une moindre surface habitable. D’autre part, la surface disponible offre la probabilité de se procurer la terre suffisante sur le site du chantier, c’est-à-dire à pied d’œuvre, et ainsi éviter le transport du matériau. Lorsque la surface est limitée, le transport du matériau devient davantage nécessaire et plus contraignant pour la construction. Il importe d’approfondir les rapports entre la densité du bâti et la bauge à partir de la définition de la valeur économique d’une construction et de la fiscalité.

Au cours du XIXème siècle, quatre indicateurs permettaient d’évaluer globalement le prix d’une construction. La superficie du bâti, la surface habitable et en partie la qualité des matériaux sont des indicateurs pouvant être globalement cernés à partir de la contribution foncière sur les propriétés bâties141. En plus de ces indicateurs, la valeur de la construction d’une maison tenait compte également du confort matériel, globalement mesuré à partir du nombre d’ouvertures par unité imposable, puisqu’il pouvait en partie exprimer le volume et la structure d’un ouvrage142. Plus le nombre de franchissements était élevé, c’est-à-dire plus les possibilités d’aération et d’éclairage du bâti étaient élevées, plus la valeur de la construction l’était également. Ces indicateurs déterminaient la valeur locative sur laquelle s’appuyait la fiscalité. La variation de ces indicateurs pouvait ainsi faire varier le niveau de fiscalité auquel un agent pouvait être assigné. Les différences de niveau fiscal pouvaient ainsi permettre de mesurer les inégalités entre les agents d’un même espace social villageois ou encore les agents de territoires différents à partir des attributs de leur habitat. Des historiens soulignent « le

montant de la contribution des portes et fenêtres : les régions riches du centre bassin Parisien ont une cote moyenne trois fois supérieure à celle du bloc breton en 1815. »143 Cela tend à établir une homologie entre le volume et la structure (le nombre, la taille et la finition) des franchissements et le niveau de vie des habitants.

Pour réduire la fiscalité, les contribuables pouvaient être conduits à réduire le nombre et la structure des franchissements. Toutefois, le rapport des contribuables à la fiscalité est globalement fonction des potentiels compromis et concessions qu’ils réalisent pour accomplir autant que faire se peut leur habitus, lui-même lié à une position sociale. Autrement dit, la distribution des espèces de capital, notamment économique, tend à déterminer la disposition à payer une contribution pour satisfaire les aspirations qu’une position sociale autorise et requiert pour se faire voir et valoir. En ce

140 Ibid.

141 BARDET J.-P. et al., Le bâtiment. Enquête d’histoire économique XIVe-XIXe siècles. Maisons rurales et urbaines

dans la France traditionnelle, Paris, Editions de l’EHESS, 2002, p. 37.

142 Comme le soulignent des historiens, « [l]e nombre et la grandeur des ouvertures sont des indices de

l’importance des bâtiments – il est évident, par exemple, qu’au nombre élevé d’ouvertures correspond, en général,

une construction en hauteur – et il est normal de les retenir comme élément de mesure. » in BARDET J.-P. et al.,

Le bâtiment. Enquête d’histoire économique XIVe-XIXe siècles. Maisons rurales et urbaines dans la France

traditionnelle, op. cit., p. 38. 143 Ibid.

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sens, la disposition à payer une contribution pour le confort matériel de l’habitat tend à être homologue à la position sociale d’un agent. Tout porte à croire que plus cette dernière est élevée dans la structure sociale, plus la disposition actuelle ou potentielle à assumer une contribution fiscale élevée pour les conditions matérielles d’existence propres à l’habitat est effective.

Répartition des maisons selon le nombre d’ouvertures au XIXe siècle (en %)

1 ouverture 2 ouvert. 3 ouvert. 4 ouvert. 5 ouvert. Plus de 5 ouvert.

1831-32 5,1 26,7 19,4 13,0 8,6 27,2

1860 3,7 23,3 19,0 13,3 9,4 31,1

1871 3,3 22,3 18,9 13,2 9,4 32,9

1893 2,1 18,7 17,6 13,1 9,7 38,8

Source : BARDET J.-P. et al., Le bâtiment. Enquête d’histoire économique XIVe-XIXe siècles. Maisons rurales et urbaines dans la France traditionnelle, Paris, Editions de l’EHESS, 2002, p. 59.

A la lecture du tableau portant sur la répartition des maisons françaises selon le nombre d’ouvertures au XIXème siècle, une tendance sur le long terme se dégage où la part des maisons ayant peu d’ouvertures (1 à 3 ouvertures) tend à décroître, tandis que la part des maisons ayant davantage d’ouvertures (5 ouvertures et plus) tendent à croître. En 1831-1832, la part des maisons ayant deux ouvertures représentait 26,7 % de l’ensemble des maisons, tandis que celle des maisons ayant plus de cinq ouvertures représentait 27,2 %. En 1893, leur part respective représentait 18,7 % et 38,8 % de l’ensemble des maisons. Seule la part des maisons ayant quatre ouvertures est relativement constante entre 1831 et 1893.

Répartition des maisons selon leur niveau d’élévation au XIXème siècle et au début du XXème siècle (en %)

Sans étage 1 ou 2 étages 4 étages ou plus

1856 59,9 37,0 0,4

1866 58 39,3 0,9

1881 52,5 43,5 1,1

1896 50,2 45,7 1,3

1911 48,2 48,8 1,2

Source : BARDET J.-P. et al., Le bâtiment. Enquête d’histoire économique XIVe-XIXe siècles. Maisons rurales et

urbaines dans la France traditionnelle, Paris, Editions de l’EHESS, 2002, p. 60.

Un constat similaire s’observe à la lecture du tableau portant sur la répartition des maisons selon leur niveau d’élévation au XIXème siècle et au début du XXème siècle. Sur le long terme, la tendance est au décroissement de la part des maisons sans étage, tandis que la part des maisons ayant au moins 1 étage s’accroît. En 1856, la part des maisons sans étage représentait 59,9 % et celle des maisons ayant un ou deux étages était de 37 %. En 1911, leur part respective représentait 48,2 % et 48,8 %. Ce constat est à mettre en relation avec la dynamique du patrimoine immobilier sur la même période pour confirmer la tendance. Comme le soulignent des historiens, « [a]lors qu’en cinquante-cinq ans le patrimoine immobilier s’est accru de 10 % environ, le nombre des niveaux a augmenté, lui de plus d’un cinquième : 21,5% exactement. »144

144 Ibid., p. 60.

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Au XIXème siècle, l’existence d’une faible compatibilité entre la tendance à la multiplication des ouvertures et la hauteur du bâti avec la construction en terre et l’existence d’une faible compatibilité entre l’accroissement de la surface habitable et l’épaisseur d’un mur en terre, proportionnellement plus importante que le pan de bois par exemple, expliquent en partie l’absence de ce matériau au profit de ceux qui s’y prêtaient davantage, mais il explique aussi en partie le fait que la construction en terre relevait davantage d’agents occupant une position sociale peu élevée dans la structure sociale145.

Le bâti de l’espace urbain tend à être disposé de telle manière qu’il implique le mur pignon au mur gouttereau, à être étendu verticalement, à multiplier et améliorer les ouvertures sur lesquelles la fiscalité est en partie déterminée, à limiter la disponibilité du matériau à pied d’œuvre dans un espace où se développent le transport et le commerce (notamment des matériaux), à construire dans un espace social davantage intéressé par la calculabilité et la prévisibilité économique, à la différence des espaces sociaux villageois plus disposés à fonctionner selon une économie symbolique.

Ainsi, tout porte à croire que la densification du bâti résultant de l’urbanisation a pu participer à privilégier d’autres matériaux plus appropriés, notamment lorsque cette urbanisation s’accompagne d’un développement du commerce de matériaux plus adaptés aux structures sociales et dont l’emploi est géographiquement plus étendu. L’absence de bâti en bauge dans l’espace urbain breton, comme métropolitain, peut aussi s’expliquer par l’inégale rationalisation des procédés de construction. En effet, l’amélioration tardive de la bauge, confinée dans un espace social vécu rural et géographiquement restreint, n’a pas permis d’être un procédé de construction compétitif au fur et à mesure de l’affirmation d’une logique de rationalisation économique. Autrement dit, il existait un décalage entre la rationalisation de la construction en bauge et la construction rationalisée.

Encadré : Des matériaux comme instruments de domination symbolique

Dans un Etat dynastique où le principe de vision du champ du pouvoir est largement le fait des princes sur leur gouvernement, où les principes de vision du champ des pouvoirs locaux, des fiefs, sont aussi en partie déterminés par les seigneurs, la noblesse féodale détient une certaine efficience sur la politique conduite sur l’espace, à l’échelle nationale ou du fief. Les murailles constituant l’enceinte de certains espaces urbains contraignent à densifier et concentrer les habitats et les activités économiques.

Le découpage parcellaire confiné de l’espace urbain, occasionnant parfois des rues étroites et tortueuses, et les encorbellements sont deux modalités qui permettent de maximiser l’occupation de l’espace, sans nécessairement l’optimiser, et de multiplier les activités marchandes ayant pignon sur rue. Dans ce cadre, le cens et autres sources de revenu (taxes, péages, etc.) perçus par le seigneur peuvent ainsi augmenter, ce qui lui permet en toute probabilité d’apprécier l’efficience de sa position sur le fief et par rapport aux autres fiefs. Pour maximiser la surface au rez-de-chaussée et l’accroître à certains étages par des encorbellements, la construction en pan de bois

145Des exemples témoignant d’ouvrages en terre crue pour les agents des classes sociales supérieures existent, mais il importe de préciser qu’en termes de représentations statistique et sociale, leur part reste faible. La pierre semble être le matériau privilégié des nobles et des bourgeois. Pour autant, une analyse mesurant la part du bâti en terre dans l’ensemble du bâti des classes dominantes en France permettrait d’objectiver leurs représentations statistique et sociale et d’attester probablement le fait que la terre crue n’est pas un matériau socialement universel.

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est privilégiée146. Ce procédé de construction, à la différence de la bauge ou du pisé, est nettement plus disposé aux franchissements sur le mur pignon puisque la terre n’est utilisée qu’en remplissage et non pour la réalisation de la structure du bâti.

Photographie d’un habitat en pan de bois avec encorbellements dans la rue Saint-Malo à Rennes. Photographie réalisée par Victor Villain en 2019.

Ainsi, au cours du Moyen-Age, à Paris comme dans d’autres espaces urbains, l’affirmation de la noblesse féodale s’effectue en partie par l’espace en privilégiant un espace bâti en pan de bois. Tout ne se résume pas à un « choix économique » ou à un « choix technique »147. Le matériau de construction, avec procédé de construction qui l’accompagne, est ici utilisé, entre autres choses, comme un instrument pour participer à la construction d’une domination symbolique d’un groupe social. Après la Révolution, c’est principalement la bourgeoisie qui tire une partie de sa domination par le maintien de cette tendance à utiliser le pan de bois dans l’espace urbain.

L’industrialisation des matériaux relève principalement et jusqu’au milieu du XIXème siècle de l’investissement étatique pour sa politique régalienne (les fortifications et les bâtiments)148. Des investissements urbains sont réalisés à partir des années 1820, lorsque les budgets disponibles ne sont pas consacrés aux guerres, et visent l’affirmation du pouvoir en partie par le bâti, à l’instar de la ville de Paris qui investit sur les édifices « les plus prestigieux (hôpitaux, bourse, casernes) et dans

les lieux fréquentés par ceux qui le soutiennent (Etoile, canal Saint-Martin, grands boulevards). »149

146 VERITE Jacques, Le matériau terre : réalités et utopies, Thèse de doctorat en Architecture, aménagement de l'espace, Université de Paris 8, 1984, pp. 135-139.

147 CARBONNIER Youri, « Le bois contre la pierre dans la construction parisienne au XVIIIe siècle : choix économique ou choix technique? », in Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 119, n°2. 2007. L’Economie de la construction dans l’Italie moderne. pp. 261-267.

148 GUILLERME André, Bâtir la ville. Révolutions industrielles dans les matériaux de construction.

France-Grande-Bretagne (1760-1840), op. cit p. 205. 149 Ibid., 267.

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Sous la Restauration, cette pratique est reproduite par les chefs-lieux départementaux pour certains édifices tels que les tribunaux, les mairies et les églises.

En effet, le maintien ou l’appréciation d’un groupe social dans un espace social passe par ce qui est en mesure de socialement le caractériser. Le bâti peut y contribuer lorsque les schèmes cognitifs des agents conduisent à percevoir et apprécier l’audace d’un bâti et de l’inaltérabilité de sa stabilité du fait entre autres de la résistance mécanique et de l’homogénéité des matériaux150 qui concourent à définir l’expression matérielle, objective, d’un pouvoir symbolique. De fait, les matériaux constituent un instrument participant à la lutte entre les groupes sociaux. L’historien André Guillerme évoque ainsi que « [l]a pierre est symbole de pouvoir, mais elle doit braver le temps

et les révolutions. D’où l’inquiétude des maîtres d’œuvre à trouver des pierres qui résistent au gel et aux efforts. »151

Durant le XIXème siècle, le champ du pouvoir de l’Empire, en particulier le Second Empire, accommode l’espace à son principe de vision. Le développement du mode de production du régime d’accumulation primitif et des flux croissants qu’il génère, la recherche du maintien de l’ordre qui passe par le confinement des mouvements populaires, comme ceux de la Révolution de juillet 1830 ou encore la Révolution de février 1848, et l’hygiénisme qui vise à améliorer les conditions matérielles d’existence en raison des épidémies, conduisent le préfet de la Seine, Georges Eugène Haussmann152, a réorganisé l’espace parisien153 et ses environs (par exemple à Pontoise, Montmartre, Belleville) où le pan de bois est désinvesti154 pour bâtir en plâtre et en pierre.

150La cohésion et la masse du béton en font deux propriétés appréciées pour la construction des prisons puisqu’il évite les tentatives d’évasion par descellement des briques, et pour les hospices, puisqu’il limite l’infiltration de salpêtre et assure ainsi une certaine salubrité de l’espace intérieur. Voir : GUILLERME André, Bâtir la ville.

Révolutions industrielles dans les matériaux de construction. France-Grande-Bretagne (1760-1840), op. cit., p.

188.

151 GUILLERME André, Bâtir la ville. Révolutions industrielles dans les matériaux de construction.

France-Grande-Bretagne (1760-1840), op. cit. p. 224.

152 AGULHON Maurice (dir.), La ville de l’âge industriel. Le cycle haussmannien, Paris, Le Seuil, 1998, 730 p. 153Une analyse établissant l’existence (ou non) d’un rapport entre la production de l’espace urbain selon le principe de vision haussmannien et le recours croissant à l’emprunt par l’Etat pour consolider la position d’une fraction de la bourgeoisie permettrait d’objectiver l’articulation des instruments étatiques dans la lutte entre des groupes sociaux. En effet, les travaux menés dans l’espace urbain selon le modèle haussmannien ont pu bénéficier d’un contexte où le budget étatique semblait, selon Karl Marx, extraordinaire : « Le déficit budgétaire

étant l'intérêt direct de la fraction de la bourgeoisie au pouvoir, on s'explique le fait que le budget extraordinaire, dans les dernières années du gouvernement de Louis-Philippe, ait dépassé de beaucoup le double de son montant sous Napoléon, atteignant même près de 400 millions de francs par an, alors que la moyenne de l'exportation globale annuelle de la France s'est rarement élevée à 750 millions de francs. » in MARX Karl, Les luttes des classes

1848-1850, Paris, Editions Sociales, 1974, p. 40. Au-delà du recours à l’emprunt, les travaux haussmanniens

permettent à la fois de détruire les ruelles tortueuses qui facilitent les barricades et d’édifier des casernes près d’avenues rectilignes « propres aux tirs d’artillerie ou aux charges de cavalerie » et aussi de créer un « cadre

urbain pour la classe dominante, avec ses immeubles opulents, ses grands magasins, ses grandes banques et ses gares. » in BUTLER Rémy et NOISETTE Patrice, Le logement social en France (1815-1981). De la cité ouvrière au grand ensemble, Paris, La Découverte, 1983, p. 19.

154 Selon Jacques Vérité, le bâtiment datant du XVIIIème siècle au 3, rue Volta à Paris constitue probablement la dernière marque du patrimoine bâti parisien en pan de bois. Voir : VERITE Jacques, Le matériau terre : réalités et

utopies, op. cit., p. 137. En réalité, d’autres bâtiments parisiens en pan de bois existent. Les bâtiments situés aux

11 et 13 rue François Miron en témoignent. Par ailleurs, les enduits appliqués sur les façades en pan de bois permettent d’occulter cette partie du patrimoine parisien.

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Bien qu’absente de l’espace urbain, la bauge était appropriée à l’espace rural. Pourtant, le procédé de construction a été confiné à cet espace jusqu’à ce que sa pratique ne soit plus réalisée et laissée à l’état de lettre morte. Il importe de s’y intéresser pour rendre intelligible sa dissolution sociale, malgré son existence matérielle.

1.2 Unification et différenciation du champ social : une révolution

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