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Dans le champ de la construction en terre crue : une « guerre des dieux » Parmi les agents investis dans la promotion de l’Institut International de la Construction en Parmi les agents investis dans la promotion de l’Institut International de la Construction en

Chapitre II : Genèse du champ de la construction en terre crue en terre crue

3. Un possible non-advenu : l’Institut International de la Construction en Terre Construction en Terre

3.2 La révision d’un principe de vision : un désintéressement pour la terre terre

3.2.1 Dans le champ de la construction en terre crue : une « guerre des dieux » Parmi les agents investis dans la promotion de l’Institut International de la Construction en Parmi les agents investis dans la promotion de l’Institut International de la Construction en

terre, au moins deux versions existent pour expliquer l’échec de son institutionnalisation autour de l’année 1985. L’une des deux versions relève des agents composants le bureau de l’association de promotion de l’Institut. Jean Dethier et les membres du CRATerre relatent une réunion avec Jean-Paul Alduy lorsqu’il était encore secrétaire permanent au Plan Construction.

Extrait de l’entretien avec Jean Dethier :

« […] Mon exposition, je l’ai faite au Centre Pompidou, qui est une institution qui est donc à

100% de l’Etat, au ministère de la culture. Le « Domaine de la Terre » […] s’est matérialisé grâce à des aides financières indispensables pour payer les surcoûts […] Jusque-là, on en était au

niveau, je caricature, du blabla culturel. Je me mets dans la peau des grands groupes cimentiers. Donc ça les faisait bien marrer qu’on s’agite comme ça pour revaloriser la terre. Où ils ont commencé à ne plus rire, c’est quand ils ont vu arriver 4 ministres et le Président de l’Assemblée Nationale pour inaugurer [65] logements HLM en terre, situés à 1 kilomètre et demi de chez eux, de leur centre de recherche. Ça, ça leur a pas plu du tout. Parce qu’ils pensaient que ça n’aboutirait jamais évidemment. Qu’il y aurait suffisamment d’obstacles naturels sans qu’ils aient besoin d’intervenir. Or, après l’inauguration, de ce Domaine, le CRATerre et moi on a développé un projet commun […].Comme j’étais hyper motivé par ce

projet, je me suis fait détacher pendant 1 an du Centre Pompidou, à Villefontaine, pour prendre ce projet en main : le définir, trouver le terrain, faire le programme, fixer le budget, chercher l’argent, enfin tout ce qui va de pair avec le montage d’un projet ambitieux. Voilà et donc après

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4-5 mois, on a abouti à un programme imprimé, une brochure, qui expliquait quelles étaient nos intentions. Et moi et mes deux collègues du CRATerre et le maire de la commune, nous avons été convoqués à Paris, au cabinet du Ministère de l’Equipement et des Travaux Publics. L’entrevue a été très courte. Ça a dû durer 45 secondes. Le chef du cabinet s’est adressé, non pas à l’élu, donc il l’a d’abord mis sur le côté, mais aux deux membres du CRATerre et à moi, qui étions tous des salariés de l’Etat en disant : « Vous arrêtez immédiatement ce projet sur la terre sinon il n’y aura pas de renouvellement de vos contrats. J’en ai assez dit. La séance est levée. Terminé. » Donc, extraordinaire manifestation d’un retournement de situation qui est évidemment dû à quoi ? Bah au fait que le lobby en a ras le bol de voir quelques petits énervés qui s’agitent avec succès à construire ça et qui donc décident d’intervenir et de transmettre ses volontés aux rouages du pouvoir central. Donc le projet a été abandonné.

- Et comment avez-vous eu connaissance que le lobby du ciment était derrière ? - On n’a pas de preuve écrite. Mais on se demande qui aurait pu…

- Qui ça dérangeait ?

- Et pourquoi l’Etat est passé du blanc au noir, qui nous a financés pendant 5 ans et du jour au

lendemain, c’est terminé. »

Pour les promoteurs de l’Institut, l’action de l’industrie cimentière est à l’origine du blocage du projet. L’ampleur d’un tel projet pouvait compromettre les marchés de certaines industries produisant des matériaux de construction. L’accès privilégié de certaines de ces entreprises aux instances étatiques aurait ainsi permis de court-circuiter le projet. Ainsi, l’industrie du ciment est perçue par certains promoteurs de la construction en terre crue comme un des agents bloquant le développement du marché de la construction en terre crue.431

L’autre version émane des agents du Plan Construction. Ces derniers expliquent l’échec de cet Institut par le manque de fédération des différents agents et institutions pouvant être impliqués dans son élaboration432 conduisant à l’insatisfaction du modèle économique qui émergeait dans une configuration institutionnelle différente de celle du début des années 1980.

431Cette perception du blocage s’illustre également dans les médias se classant comme « alternatifs ». C’est le cas du magazine BASTA, dont l’article de Sophie CHAPELLE intitulé « La construction en terre, une technique performante et écologique entravée par les lobbies du ciment » et publié le 28 octobre 2016 peut constituer un exemple [Lien : https://www.bastamag.net/L-habitat-en-terre-une-voie-alternative-de-construction-bloquee-par-les-lobbys] La journaliste cite quelques propos de Jean Dethier et d’Alain Leclerc – deux agents investis dans l’opération du Domaine de la Terre –, recueillis par elle-même ou issus du mémoire d’archéologie réalisé par Jessica Adjoua, (ADJOUA Jessica, « Le renouveau de l’architecture de terre dans les années quatre-vingt. », mémoire d’initiation à la recherche en « Archéologie du projet » à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille (ENSAP de Lille), 2013, 68 p.) Elle relaie ainsi cette version, celle d’un Etat, sous pression des lobbies de l’industrie cimentière, qui « oblige à arrêter toutes les démarches » des promoteurs de la construction en terre crue en France.

432 La fédération des agents était déjà souligner par le secrétaire permanent du Plan Construction, Jean Paul-Alduy, lors de la conclusion du colloque dédié à la modernité de la construction en terre en 1984 : « Le point de

vue du Plan Construction et Habitat, qui est assez largement partagé par les partenaires concernés au sein des administrations centrales, c'est que le potentiel de recherche scientifique et technique existe déjà pour l'essentiel en région Rhône-Alpes. Il importe donc de l'organiser en réseau, de fédérer les initiatives avec le souci d'éviter les doubles emplois, notamment des matériels. En matière de formation par contre, il semble clair qu'un besoin important est dès à présent exprimé. Ce devra être la tâche centrale du nouvel organisme. A charge pour ses responsables d'en mesurer l'ampleur, non pas en termes d'espérance, mais en comptabilisant les bourses d'études financées pour les futurs étudiants étrangers, et des engagements de principe du même ordre pour les français. Pour le MULT, c'est une partie essentielle de l'étude de faisabilité que lancent les partenaires du futur Institut et

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« Selon vous, qu’est-ce qui expliquerait que l’ouverture de cet Institut n’ait jamais eu lieu ?

- Bah tout simplement, vous savez… C’est plutôt rare, mais ça ne date pas d’aujourd’hui hein,

qu’il faille trouver des financements pour mettre en place un institut. Et d’ailleurs, je pense que… comment dire… Il aurait fallu que ce soit le CSTB, vous voyez.

- Que ce soit le CSTB qui s’en…

- Oui, parce qu’il faut des gros pour créer de toute pièce un institut. Là on le faisait parce que ça

mettait un peu d’emplois de bon niveau dans la ville nouvelle, qui avait besoin d’une sorte de politique locale, vous voyez. Et là aussi, ce n’était pas très pertinent. Bon le modèle économique de cet institut ne fonctionnait pas hein, alors qu’à l’intérieur du CSTB, ça pouvait fonctionner parce qu’on aura pu, à ce moment-là, comment dire, je dirais qu’il y avait d’autres types de recherche. Là aussi le problème, c’est que quand on a lancé ça en 81, on était dans une période où l’Etat avait une vraie politique technique du bâtiment, […] Il y avait une vraie volonté de la faire de la Recherche-Développement dans le bâtiment. Tout ceci a disparu. […] Maintenant il

y a des labos de recherche. Et puis il y a de la recherche privée maintenant, il y a des boîtes qui en font. Il y a des artisans qui inventent de nouveaux produits. Mais la logique du marché domine, alors qu’à l’époque, on acceptait, par exemple sur la filière terre, de faire des expérimentations même lorsqu’elles n’étaient pas rentables, vous voyez ce que je veux dire. On acceptait de faire de la Recherche-Développement, j’allais dire, qui était pas loin de la recherche fondamentale presque, à savoir on verra… On accepte des choses à perte, alors qu’aujourd’hui c’est des recherches appliquées, ce n’est plus des recherches-développement. Il faut à tout prix que ça soit rentable à la fin du processus. On est vraiment dans de la recherche à court-terme, on n’est plus dans de la recherche sur le moyen-terme, voire le long-terme. Là, à l’époque, il y avait une politique d’Etat sur la recherche à moyen-terme et à long-terme.

- D’accord. Et donc le fait qu’il n’y ait pas eu l’ouverture de cet Institut, c’était principalement lié

au modèle économique qui n’était pas viable ?

- Il n’y avait pas de soutien financier. Il n’y avait plus personne pour financer ce truc-là donc

c’était pas… Vous voyez, quand vous faites l’Institut du bois, c’est les industries du bois qui financent. Là, il n’y a pas d’industrie de la terre pour financer cet institut. Donc il n’y avait pas de modèle économique. Le CSTB, il fait des avis techniques, il a des crédits de recherche fondamentale, il est adossé à l’Etat, bon, ils font des services vous voyez, il y a le bureau d’études, etc. Bon, là, il n’y avait pas de modèle de cet Institut. Il n’y avait pas de ressource, il n’y avait que des ressources publiques, donc que la région, l’Etat, etc. acceptent de payer, je ne sais pas moi, une dizaine d’ingénieurs pour ne pas citer des noms. »

Cet extrait de l’entretien avec Jean-Paul Alduy permet de comprendre comment l’inscription du projet de l’Institut pouvait être en décalage avec la restructuration à l’œuvre au sein des espaces sociaux, notamment du champ politique et du champ économique. Tout d’abord, la conversion de la politique technique étatique sur la recherche à court-terme, privilégiant la recherche appliquée à la recherche fondamentale pour accompagner le champ économique dans sa restructuration et l’adapter ainsi aux rapports entre les différents champs transnationaux. Ensuite, la constitution de firmes transnationales conduit à ce qu’une partie de la recherche appliquée puisse être effectuée par leurs propres services. A cela s’ajoute aussi la perspective des partenariats public-privé433. Enfin, à la

le PCH pourrait la soutenir. C'est une démonstration a priori, qui paraît inévitable pour justifier la viabilité économique du futur organisme. » ALDUY Jean-Paul, « Conclusion générale », in Actes du colloque « Modernité

de la construction en terre », op. cit., p. 496.

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différence des « New Town » du Royaume-Uni, les villes nouvelles n’ont pas pu bénéficier du contexte économique de la période fordiste, peinant ainsi à se développer et à devenir suffisamment attractives pour accroître la dynamique des territoires qui les concernent. La viabilité de grands investissements dans les villes nouvelles devenait plus qu’incertaine, notamment dans un contexte où les réformes financières de Pierre Bérégovoy parachèvent la dépendance de l’Etat aux marchés financiers pour son financement434. Des travaux de sciences politiques ont introduit la notion de « gouvernance » pour désigner la restructuration de l’action publique, de ses modalités et des modes d’intervention435. La pluralisation des agents en relation dans le pilotage de l’action publique implique une coordination entre une variété (de nature, de statut, de niveau) d’agents et à différents niveaux : coordinations verticale, horizontale et intersectorielle (public-privé). Elle implique aussi d’autres modes d’action : les projets, les contrats, les partenariats, ce qui permet de recourir davantage à l’incitation qu’à l’imposition hiérarchique.

Enfin, l’échec du projet peut s’expliquer, d’une part, par la structure de la distribution des capitaux entre les agents efficients dans la promotion de l’Institut qui implique un rapport de force inégal et, d’autre part, par les propriétés sociales de ces agents. En effet, être en poste au Plan Construction et à disposition à mi-temps pour l’ENTPE a permis à Philippe Michel, d’une part, d’obtenir des contrats de recherche pour des agents ITPE et des équipements au profit de l’ENTPE436. « Ça a

facilité les choses, raconte-t-il, parce que c’est moi qui défendais ces dossiers. Donc bon… j’essaye d’être honnête sur le plan intellectuel, mais c’est vrai que j’ai quand même une cote affective pour ma propre boutique on va dire comme ça. » D’autre part, son multipositionnement a permis de mettre en visibilité l’ENTPE par la tenue de trois colloques pilotés par le Plan Construction et qui regroupaient des agents administratifs, des chercheurs, des professionnels du bâtiment, des journalistes, français ou étrangers : le premier colloque, « Actualités de la construction en terre en France », a eu lieu les 14 et 15 octobre 1982 et visait à faire un état des lieux des solutions techniques (notamment celles lancées par le Plan Construction), des coûts de la construction en terre pour certains procédés ; les perspectives envisagées pour la construction en terre crue en France ; le deuxième, « Modernité de la construction en terre » a eu lieu les 10, 11 et 12 octobre 1984 et constituait un état des lieux des avancées réalisées dans le cadre de l’opération expérimentale du Domaine de la terre en matière de savoir, de

434 LEMOINE Benjamin, L’ordre de la dette. Enquête sur les infortunes de l’Etat et la prospérité du marché, Paris,

La Découverte, 2016, p. 108.

435 Parmi ces travaux : BAGNASCO A., LE GALES P., « Les villes européennes comme société et comme acteur », in BAGNASCO Arnaldo et LE GALES Patrick, Villes en Europe, Paris, La Découverte, 1997. ; CAILLOSSE, J. & ALII, « Les sociétés d'économie mixte locales », in Le gouvernement des villes. Territoire et pouvoir, Paris, Ed. Descartes & Cie, 1997. ; GAUDIN J-P., « La gouvernance moderne, hier et aujourd'hui : quelques éclairages à partir des politiques publiques françaises », in Revue internationale des sciences sociales, n° 155, 1998. ; HELD D.,

Democracy and the Global Order: From the Modern State to Cosmopolitan Governance, Cambridge, Polity Press,

1995. ; HIRST P., "Democracy and Governance", in J. Pierre (ed.), Debating Governance: Authority, Steering and Democracy, Oxford, Oxford University Press, 2000. ; LE GALES P., « Du gouvernement des villes à la gouvernance urbaine », Revue française de sciences politiques, 45 (1), 1998, pp. 57-95. ; LE LOUP F., MOYART L., PECQUEUR B., « La gouvernance territoriale comme nouveau mode de coordination territoriale ? », in Géographie,

économie, société, 7 (4), 2005, pp. 321-332. ; MERRIEN François-Xavier, « De la gouvernance et des

Etats-providence contemporains », in Revue internationale des sciences sociales, n° 155, 1998, pp. 61-72. ; PINSON G., « Projets de ville et gouvernance urbaine », in Revue française de science politique, 56 (4), 2006, pp. 619-651.

436 Entretiens avec Myriam Olivier, Philippe Michel et Ali Mesbah. Pour objectiver ce point, un exemple de publication peut être cité : OLIVIER Myriam, MESBAH Ali, Caractérisation des briques de terre crue compressées

par l’essai PROCTOR STATIQUE, Programme interministériel REXCOOP, Rapport de Recherche ENTPE, décembre

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faire, de procédés, de matériels, etc. et de certaines perspectives (état du réseau des spécialistes de la construction en terre, les projets pour la France métropolitaine et pour le Tiers-monde, une esquisse du projet de l’Institut International de la Construction en Terre). Ces deux premiers colloques ont été édités par le Plan Construction (Ministère de l’Urbanisme et du Logement). Un troisième colloque a eu lieu en 1986. Il « portait sur le patrimoine construit en terre en France, raconte Philippe Michel, avec

la nécessité de le restaurer et les techniques pour ce faire, ainsi que les opérations exemplaires réalisées en ce sens. […] L’ANAH [Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat] devait éditer les actes. […] [mais] s’est retiré après ses engagements écrits et oraux pour changement de priorités. » Ces trois

colloques ont pu participer directement à la mise en visibilité de l’ENTPE par leur simple tenue, mais aussi indirectement par différents biais médiatiques (articles de presse, interviews dans des journaux télévisés437, etc.).

En ce qui concerne les membres du CRATerre, ils conçoivent un laboratoire de recherche habilité par le Ministère de l’Equipement et du Logement en 1986. Ce laboratoire est rattaché à l’Ecole d’Architecture de Grenoble (EAG) et porte le même nom que l’association. Différents partenariats sont mis en place pour permettre au laboratoire de recherche de renforcer ses actions. Ainsi, des relations sont mises en place avec l’Université de Grenoble, le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) qui dispose d’une antenne grenobloise et l’Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat (ENTPE) de Lyon. Le laboratoire construit ses actions autour de trois thèmes de recherche. Un thème est dédié au patrimoine mondial et à la culture architecturale pour conserver et préserver les cultures constructives et le savoirs relatifs à la construction en terre crue ; un autre est consacré à l’habitat économique et au développement durable pour améliorer les conditions d’habitat des plus démunis sur l’ensemble de la planète ; enfin, un thème aborde plus spécifiquement la production des matériaux de construction et leur mise en œuvre et donc l’enjeu de la normalisation des techniques438.

La reconnaissance à la fois nationale et internationale du CRATerre s’illustre à l’époque par diverses participations à des réalisations expérimentales (le « Domaine de la Terre » qui a permis d’être connu et reconnu auprès des ministères ; la participation à la réalisation de 10 000 logement sur l’île de Mayotte) ; la création à l’étranger de Centres d’Application pour transmettre le savoir scientifique et technique de la construction en terre crue ; des coopérations avec l’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel), le CDI (Centre pour le Développement Industriel de l’Union Européenne), l’ICCROM (Centre International d’études pour le Conservation et la Restauration des Biens Culturels de Rome) ; la participation également à des colloques internationaux (en 1984 à Bruxelles, en 1985 à Pékin, en 1987 à Rome, en 1990 aux USA, en 1993 au Portugal) ; l’objectivation d’un savoir par la première publication scientifique d’un ouvrage, le Traité de Construction en Terre,

437Philippe Michel évoque lors de l’entretien la réaction du directeur de l’ENTPE de l’époque, Michel Gerodolle, et la médiatisation à l’œuvre lors du colloque de 1984 : « C’était la première fois qu’il voyait son amphi rempli de

gens venus de partout et même de l’étranger pour assister à une manifestation que l’Ecole organisait. Toute la presse a relayé, FR3 est venue et c’est passé au journal de Régions, même Antenne 2 avait fait de moi l’un de ses invité du matin. ».

438Cet axe de recherche est notamment envisagé suite à l’opération expérimentale du « Domaine de la Terre », puisque celle-ci a conduit à étudier scientifiquement des lois de comportement du matériau pour optimiser les techniques actuelles et rendre possible une réglementation de la construction en terre. Cette étude a été confiée à l’ENTPE et au CRATerre.]. Outre cette dynamique scientifique, un CEA de troisième cycle intitulé « Architecture de Terre » est également créé pour dispenser une formation de deux ans. Formation de « troisième cycle » est à entendre au sens qu’il détenait avant la réforme Licence-Master-Doctorat, également désignée réforme LMD, de 2003, c’’est-à-dire comprenant le DEA, le DESS et le doctorat.

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en 1989 aux éditions Parenthèses439; l’attribution de distinctions comme le Prix « Technologies sans Frontières » en 1989 par le Ministère de l’Environnement qui consacre des travaux dédiés à la protection environnementale de la construction, le « Prix Habitat 1990 » par le Centre des Nations Unies pour les Etablissements Humains (CNUEH-Habitat) qui récompense des travaux portant sur l’amélioration des conditions de l’habitat humain440.

Encadré : Grenoble en Isère, Capitale de la Terre - « Les 24 heures de la terre »

Edifice en terre crue construit à Grenoble en moins de 24 heures

Les perspectives de rationalisation de la construction à l’œuvre dans les années 1980, dont le programme Habitat 88 du Plan Construction constitue une illustration, a pu trouver une expression de son incorporation par certains agents de la construction en terre crue. Dans le cadre d’une opération intitulée « Grenoble en Isère, Capitale de la Terre », un projet, « Les 24 heures de la terre », est réalisé en jumelage avec Kigali, la capitale du Rwanda, et couvert par un film de la

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