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Principes du traitement (en ambulatoire)

L’albendazole (Zentel® ), en prise unique de 400 mg est efficace comme le flu-bendazole  (Fluvermal®,  100 mg  matin  et  soir  pendant  3 jours).  Le  pyrantel  (Combantrin®, hors AMM) est moins utilisé. Tous ces traitements sont en général  bien tolérés, à l’exception du pyrantel contre-indiqué pendant la grossesse.

Prévention

Les répercussions de cette parasitose peuvent être importantes dans les popula-tions  pédiatriques  des  pays  intertropicaux,  notamment  en  raison  du  risque  d’anémie  et  de  retard  staturopondéral.  C’est  pourquoi  des  programmes  de  déparasitage systématique en milieu scolaire sont menés par diverses organisa-tions coordonnées par l’OMS.

Sur le plan individuel, le port de chaussures dans les régions chaudes et humides  suffit généralement à se protéger.

Pour en savoir plus

www.dpd.cdc.gov/dpdx/HTML/ascariasis.htm www.who.int/wormcontrol/en/ 

Arboviroses

(Arbovirosis) Olivier Bouchaud et Sophie Odermatt-Biays Il  existe  plus  de  150 virus  (arbovirus : arthropod-borne virus)  qui  peuvent  être  transmis aux vertébrés (l’homme n’étant souvent qu’un hôte accidentel) par un  insecte (tableau 1). Les tableaux cliniques sont très variables, allant de l’infection  asymptomatique ou du syndrome arthromyalgique bénin aux tableaux hémor-ragiques sévères (cf. fiche maladies virales rares et/ou émergentes pour les diagnos-tics différentiels avec les fièvres hémorragiques virales non transmises par vecteur,  p. 171)  en  passant  par  des  méningo-encéphalites  d’intensité  variable.  Il  n’y  a  aucun  traitement  spécifique  (sauf  ribavirine  pour  la  fièvre  de  Crimée-Congo). 

Excepté  pour  la  dengue,  le  voyageur  est  peu  concerné.  Dans  certains  cas,  un  vaccin est possible, dans tous les cas l’utilisation de répulsifs et l’imprégnation  des vêtements d’insecticides réduisent le risque de transmission (cf. conseils aux voyageurs, p. 5).

Tableau 1

Principales arboviroses, virus responsable et insecte vecteur

Flaviviridae Flavivirus

Fièvre Jaune Moustiques (Aedes)

Dengue (virus types 1, 2, 3, 4) Moustiques (Aedes)

Fièvre West Nile Moustiques

Encéphalite japonaise Moustiques

Encéphalite à tiques Tiques

Togaviridae Alphavirus Fièvre Chikungunya, O’Nyong 

Nyong, Sindbis Moustiques

Bunyaviridae

Bunyavirus Fièvre Bunyamwera & Bwamba Moustiques Nairovirus Fièvre hémorragique Crimée-Congo Tiques

Phlébovirus Fièvre de la Vallée du Rift Moustiques et tiques

Dengue

(Dengue fever)

Ce qu’il faut savoir pour comprendre

La dengue initialement quasi cantonnée en Asie, son foyer principal, a envahi le  monde tropical et subtropical à partir des années soixante et avec une forte accél- ération à la fin du siècle dernier : elle concerne maintenant 2,5 milliards de per-sonnes avec un nombre de cas estimé de 50 à 100 millions/an. Cette progression  est liée à des conditions favorisant la pullulation vectorielle : déforestation et explo-sion démographique dans un urbanisme anarchique (Aedes aegypti est un vecteur  urbain très anthropophile qui pique dans la journée et se reproduit dans les collec-tions  d’eau – vieux pneus, objets abandonnés… – à proximité des maisons). – vieux pneus, objets abandonnés… – à proximité des maisons).– vieux  pneus,  objets  abandonnés…  –  à  proximité  des  maisons). 

L’Afrique subsaharienne a une situation particulière avec un cycle naturel présent  mais peu de formes cliniques, pas de forme grave et pas d’épidémie rapportée, ce  qui suggère une moindre susceptibilité à la maladie des populations africaines.

L’un des quatre virus en cause (DEN 1, 2, 3, 4) peut déclencher une épidémie  sur un fond endémique le plus souvent lors de la saison des pluies. Il n’y a pas  d’immunité  croisée.  La  progression  préoccupante  des  formes  graves  (dengue  hémorragique et/ou avec choc ;  500 000/an, 10 à 15 % de mortalité), parti- culièrement fréquente chez les enfants, serait liée au fait qu’une infection préa-lable  par  un  sérotype  donné  en  laissant  des  anticorps  « facilitants »  favorise  la  réplication virale lors de l’infection par un nouveau sérotype (théorie de la facili-tation  immunologique),  source  d’une  hyperproduction  de  cytokines  responsa-bles de troubles de la perméabilité vasculaire.

Principales manifestations cliniques et principes du diagnostic Forme classique

Après une incubation courte (2 à 8 jours), apparition brutale d’une fièvre élevée,  avec céphalées, douleurs rétro-orbitaires, arthromyalgies marquées, suivie d’une  rémission  puis  reprise  fébrile  avec  exanthème  (50 %  des  cas ;  parfois  discrè-tement  hémorragique).  Régression  spontanée  en  quelques  jours  mais  un  syn-drome  asthénique  « post-dengue »  peut  persister  plusieurs  semaines  ou  mois. 

Des formes asymptomatiques ou non spécifiques sont courantes. Le diagnostic  essentiellement clinique est conforté par une thrombopénie puis par la positivité  de la sérologie (diagnostic virologique possible en laboratoire spécialisé).

Points essentiels

l  Virose  liée  à  quatre  sérotypes  transmise  par Aedes  (activité  diurne),  en  pleine  expansion  mondiale,  actuellement  endémique  avec  flambées  épidémiques  en  Asie tropicale, îles du Pacifique, océan Indien, Caraïbes, Amérique centrale et du  Sud et, à un bien moindre degré, Afrique. Risque important pour le voyageur.

l  Tableau classique avec syndrome grippal « arthromyalgique », éruption cutanée  et thrombopénie survenant sur place ou quelques jours après le retour (incuba-tion courte), très évocateur.

l  Formes graves (hémorragiques ou à choc) fréquentes chez les enfants en zone  d’endémie mais pour le moment rares chez le voyageur.

Formes graves

Vers le 3e  jour d’une forme classique, apparition de signes hémorragiques exter-nes (cahier couleur : figure 5) puis internes et/ou d’un choc. Le signe du lacet  (ou tourniquet) est constant (apparition de pétéchies après avoir gonflé un ten-siomètre) mais a un intérêt pronostique médiocre.

Principes du traitement et prévention (hospitalisation si forme sévère)

Il n’existe aucun traitement spécifique ; seule une prise en charge symptomati- que est possible allant des antipyrétiques (excluant l’aspirine du fait de la throm-bopénie/pathie) et antalgiques à la réanimation.

La prévention collective repose sur la lutte antivectorielle à large échelle (larvici-des  surtout  et  élimination  La prévention collective repose sur la lutte antivectorielle à large échelle (larvici-des  collections  d’eau  en  milieu  urbain).  Un  vaccin  tétravalent est en cours d’évaluation. La prévention du voyageur repose sur l’uti-lisation  de  répulsifs  (dans  la  journée,  notamment  fin  d’après-midi)  et  de  vête-ments imprégnés.

Depuis juillet 2006, la dengue est à déclaration obligatoire en France.

Encéphalite à tiques d’Europe centrale