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Principales mesures de politique économique

Dans le document Rapport annuel de Bank Al-Maghrib 2011 (Page 32-35)

Encadré 1.1.1 : L’amplification de la crise de la dette souveraine en 2011

1.1.3 Principales mesures de politique économique

Dans un contexte de ralentissement économique, la politique monétaire dans la majorité des pays avancés a été caractérisée par l’adoption de nouvelles mesures non conventionnelles et par le maintien inchangé des taux directeurs historiquement bas. En revanche, dans les grands pays émergents et en développement, la politique monétaire a été globalement restrictive et la plupart des banques centrales ont poursuivi leur cycle de resserrement monétaire initié en 2010, pour faire face à la montée des tensions inflationnistes.

Au niveau de la politique monétaire dans la zone euro, la BCE a augmenté son taux à deux reprises pour le porter en juillet 2011 à 1,5%. Cependant, avec la décélération plus marquée de la croissance à partir du troisième trimestre, et l’amplification de la crise des dettes souveraines, la BCE a ramené son taux à 1%, soit son niveau de la fin de l’année précédente.

1 Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement.

En outre, la BCE a reconduit les mesures quantitatives visant à améliorer les conditions de liquidité au niveau des marchés monétaires, ce qui s’est traduit par des allocations de liquidités illimitées aux banques. Afin de faire face aux difficultés de financement sur le marché obligataire, la BCE a réactivé son programme d’achats d’obligations d’Etat, qui est passé de 72 à 187 milliards d’euros, d’une fin d’année à l’autre. Il a essentiellement porté sur les titres publics grecs, irlandais et portugais, élargi en août par l’achat d’obligations publiques italiennes et espagnoles. De manière globale, la base monétaire1 s’est établie à 13,6 milliards d’euros en 2011 contre 13,9 milliards à fin 2010.

Aux Etats-Unis, en dépit d’une inflation en hausse liée à l’augmentation des cours des matières premières, la Réserve Fédérale a laissé son taux directeur inchangé dans une fourchette comprise entre 0 et 0,25%. De plus, en vue de soutenir l’activité économique, la Fed a élargi ses mesures d’assouplissement quantitatif2 au-delà de celles déjà prévues en novembre 2010 qui consistaient à racheter des bons du Trésor pour un montant de 600 milliards de dollars. Ainsi, le montant des titres obligataires de long terme du gouvernement fédéral détenus par la Fed a atteint 2.600 milliards de dollars à fin 2011, au lieu de 2.000 milliards en 2010. En outre, elle a allongé la structure de son bilan en augmentant la maturité moyenne de son portefeuille de titres fédéraux, d’un montant de 400 milliards de dollars jusqu’en juin 2012, en vue de maintenir les taux longs à un faible niveau et soutenir davantage l’activité économique. Au total, la base monétaire a atteint 2.674,7 milliards de dollars en 2011 au lieu de 1.970 milliards à fin 2010 et près de 1.942 milliards de dollars en 2009.

Graphique 1.1.5 : Evolution des taux d’intérêt réels de la Fed et de la BCE

Evolution du taux d'intérêt réel de la Fed Evolution du taux d'intérêt réel de la BCE

* Le taux d’intérêt réel (R) correspond au taux d’intérêt nominal (T) corrigé du taux d’inflation (I).

La formule utilisée est celle de Fisher et s’écrit comme suit : R = [(1+T)/(1+I)-1] . Source : BCE, FED et calculs BAM

Au Royaume-Uni, le taux directeur a été maintenu inchangé en 2011 à 0,5%. En outre, la politique d’assouplissement quantitatif a été poursuivie et étendue au-delà du programme d’achats de titres du Trésor de 75 milliards de livres sterling, portant ainsi le montant total à 275 milliards de

1 La base monétaire ou la monnaie centrale, comprend les billets et pièces ainsi que les dépôts des banques auprès des banques centrales.

2 L’assouplissement quantitatif désigne les mesures non conventionnelles de politique monétaire, utilisées par les banques centrales pour augmenter la masse monétaire et élargir la liquidité du système bancaire.

livres sterling à fin décembre. Ces mesures se sont traduites par une hausse de la base monétaire qui a atteint près de 222 milliards de livres sterling en 2011 au lieu de 193,2 milliards en 2010.

La Banque du Japon a aussi maintenu son taux directeur inchangé en 2011, dans une fourchette de 0% à 0,1% avec l’objectif affiché de lutter contre la déflation1, faciliter les financements de l’économie, ainsi que faire face à l’appréciation de sa monnaie tout en soutenant l’activité économique. Au plan des mesures d’assouplissement quantitatif, la Banque du Japon a décidé en mars, d’élargir son programme d’achats d’actifs d’un montant de 5.000 milliards de yens, à travers l’achat des bons du Trésor, des obligations d'Etat ou d'entreprises et des titres de créances diverses, portant ainsi le montant total à 40.000 milliards de yens en 2011. En somme, la base monétaire est passée d’une fin d’année à l’autre de 21% à 25% du PIB.

Au niveau des pays émergents, la politique monétaire a été plus restrictive, la plupart des banques centrales ayant procédé à un relèvement de leurs taux directeurs, dont principalement la Chine, l’Inde et le Brésil. Ainsi, la People’s Bank of China a augmenté son taux directeur en janvier et avril d’un total de 75 points de base, le portant à 6,56%, tout en relevant le taux des réserves obligatoires de 45 points de base à 21%. En Inde, la Banque Centrale a également relevé son taux directeur d’un total de 225 points de base en 2011, à 8,5% au lieu de 6,25% à fin décembre 2010. Enfin au Brésil, la Banque Centrale a augmenté son taux de 25 points de base sur l’ensemble de l’année, le faisant passer à 11%.

Graphique 1.1.6 : Evolution des taux directeurs dans les BRIC

Source : Datastream

1 La déflation est un phénomène de baisse généralisée des prix, et survient généralement lors de phases de surendettement et de forte diminution de la demande de biens et services.

Dans le document Rapport annuel de Bank Al-Maghrib 2011 (Page 32-35)