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Evolution de l’économie mondiale en 2011

Dans le document Rapport annuel de Bank Al-Maghrib 2011 (Page 23-28)

1.1 L’environnement international

1.1.1 Evolution de l’économie mondiale en 2011

Après la forte reprise entamée en 2010, la croissance mondiale s’est ralentie en 2011 pour revenir de 5,3% à 3,9%. Cette évolution découle essentiellement de l’affaiblissement observé au niveau des pays avancés, dont la croissance est passée de 3,2% à 1,6%. Les économies émergentes et en développement, dont le rythme d’évolution est resté assez soutenu, ont également connu un ralentissement du PIB de 7,5% à 6,2%.

La décélération dans les pays avancés a particulièrement concerné les Etats-Unis, le Japon et le Royaume-Uni. Dans la zone euro, la croissance s’est établie à 1,4% en 2011, après avoir atteint 1,9% en 2010. Au niveau des pays émergents et en développement, le recul a été plus marqué en Amérique latine, en particulier au Brésil.

Tableau 1.1.1: Evolution de la croissance mondiale en %

Economies émergentes et en développement 2,8 7,5 6,2

Russie -7,8 4,3 4,3

Pays en développement d’Asie 7,1 9,7 7,8

Chine 9,2 10,4 9,2

Inde 6,6 10,6 7,2

Pays d’Amérique latine et des Caraïbes -1,6 6,2 4,5

Brésil -0,3 7,5 2,7

Mexique -6,3 5,5 4,0

Moyen Orient et Afrique du Nord 2,7 4,9 3,5

Source : FMI

Graphique 1.1.1 : Profil trimestriel de la croissance

Sources : FMI, Eurostat

Au niveau des pays avancés, les Etats-Unis ont enregistré un ralentissement notable de la croissance qui est revenue de 3% en 2010 à 1,7% en 2011 et ce, dans un contexte de désendettement progressif des ménages, de difficultés sur le marché immobilier et de persistance de niveaux élevés du chômage. La contreperformance de la croissance est liée à la moindre vigueur de la demande intérieure, principalement sa composante publique, et ce, en dépit de la légère amélioration de

la consommation des ménages. Les investissements étant demeurés soutenus avec une hausse de 3,7% de la formation brute du capital fixe et la demande extérieure, bien qu’à une ampleur limitée, a positivement contribué à la croissance, après un impact négatif en 2010. Tout en restant élevé, le taux de chômage a marqué un recul, revenant de 9,6% en 2010 à 9% en 2011. Au niveau des finances publiques, le déficit budgétaire s’est pour sa part atténué, s’établissant à 9,6% du PIB contre 10,5% un an auparavant, tandis que la dette publique s’est inscrite en hausse, passant de 98,5% du PIB en 2010 à 102,9% en 2011.

Dans la zone euro, la croissance a ralenti à 1,4% en 2011 au lieu de 1,9% en 2010, notamment du fait de l’impact négatif de la détérioration de la soutenabilité budgétaire et des niveaux élevés de chômage. La demande a été marquée principalement par l’affaiblissement de la consommation publique et privée. Pour sa part, l’investissement a enregistré une amélioration sensible, avec une hausse de la formation brute du capital fixe de 1,4% après une baisse de 0,5% l’année précédente, alors que le rythme de reconstitution des stocks est resté faible à 0,1%. Sur le marché du travail, le taux de chômage est demeuré inchangé à 10,1%. Dans un contexte de poursuite de l’assainissement des finances publiques des pays touchés par la crise de la dette souveraine, le déficit budgétaire de la zone s’est réduit, passant de 6,2% à 4,1% du PIB, alors que la dette publique s’est élevée à 88,1% du PIB contre 85,7% en 2010.

Par pays, la croissance est revenue en Allemagne de 3,6% à 3,1% en 2011, traduisant une légère décélération de la demande intérieure et le moindre dynamisme des exportations. Ces dernières ont été vraisemblablement affectées par l’orientation à la baisse de la demande mondiale et l’appréciation de l’euro. Quant au taux de chômage, il a accusé de nouveau un net recul, revenant de 7,1% à 5,8% d’une année à l’autre. Au niveau des finances publiques, le déficit budgétaire a légèrement baissé passant de 1% à 0,8% du PIB, alors que la dette publique est passée d’une année à l’autre de 81,5% à 78,9% du PIB.

En Italie, la croissance a ralenti de 1,8% à 0,4%, en liaison avec les tensions sur le marché de la dette souveraine. Cette évolution reflète essentiellement le recul de la consommation des ménages et de l’investissement. Le taux de chômage est resté quant à lui stable à 8,4%. Les mesures d’assainissement des finances publiques engagées par les autorités ont contribué à l’atténuation du déficit budgétaire, qui est revenu à 3,9% du PIB contre 4,5% un an auparavant, alors que la dette publique a augmenté, pour atteindre 120,1% du PIB, au lieu de 118,7% en 2010.

La France a enregistré, quant à elle, une hausse de 1,7% de son PIB, après 1,4% en 2010, reflétant principalement la progression de l’investissement. De même, le taux de chômage a marqué une légère baisse à 9,6% au lieu de 9,8% une année auparavant. Au niveau des finances publiques,

le déficit budgétaire s’est atténué à 5,3% du PIB au lieu de 7,1% en 2010, alors que la dette publique a de nouveau augmenté pour atteindre 86,3% du PIB contre 82,4% l’année précédente.

Dans une situation caractérisée par des tensions sur le marché obligataire, l’Espagne n’a enregistré qu’une légère progression de la croissance, soit 0,7%, après une contraction de 0,1% l’année précédente, traduisant l’affaiblissement de l’investissement et de la consommation publique. Sur le marché de l’emploi, le taux de chômage continue de marquer des niveaux record, soit 21,6%

au lieu de 20,1% en 2010. Les efforts d’assainissement des finances publiques ont contribué à l’atténuation du déficit budgétaire, qui est passé de 9,2% du PIB en 2010 à 6,1% en 2011, tandis que la dette publique a poursuivi son ascension pour se situer à 69,6% à fin 2011 contre 63,4%

à fin 2010.

Au Royaume-Uni, la croissance est revenue de 2,1% en 2010 à 0,7% en 2011, parallèlement au fléchissement de la demande intérieure qui a résulté en grande partie des mesures fiscales visant à renforcer la soutenabilité budgétaire à moyen terme. La demande extérieure a, par contre, été favorisée par la dépréciation du taux de change effectif de la livre sterling, estimée à 25% depuis le début de la crise financière en 2007. Le taux de chômage s’est inscrit en légère hausse, de 7,9%

à 8%. Au niveau des finances publiques, le déficit budgétaire s’est atténué à 8,7% du PIB après 9,9% en 2010, tandis que la dette publique est passée de 75,1% à 82,5% du PIB.

Graphique 1.1.2 : Evolution du solde budgétaire en % du PIB

Sources : FMI

Graphique 1.1.3 : Evolution du taux de chômage aux Etats-Unis, dans la zone euro et les pays partenaires

Source : FMI

Après un rebond de 4,4% en 2010, le PIB au Japon a accusé une contraction de 0,7%, imputable en partie à la forte perturbation des chaînes de production, tout particulièrement dans les industries automobile et électronique, engendrée par la catastrophe naturelle ayant touché le pays le 11 mars. Parallèlement, la demande globale a enregistré un recul en dépit du net accroissement de l’investissement soutenu par les premiers efforts de reconstruction. Sur le marché de l’emploi, le taux de chômage a baissé d’une année à l’autre de 5,1% à 4,5%. Au niveau des finances publiques, le déficit budgétaire s’est aggravé passant de 9,4% du PIB à 10,1%, et la dette publique a fortement progressé atteignant un nouveau record à 229,8% du PIB contre 215,3% une année auparavant.

Concernant les pays émergents et en développement, la croissance en Chine a ralenti de 10,4% à 9,2% en 2011, consécutivement au fléchissement des exportations. La demande intérieure a également marqué une décélération suite au relèvement répété du taux d’intérêt et au resserrement des conditions d’octroi de crédits et ce, en dépit de la progression de l’emploi et des salaires réels. Quant au taux de chômage, il est demeuré inchangé à 4% d’une année à l’autre.

Pour sa part, la croissance en Inde est revenue de 10,6% à 7,2%, en liaison avec l’affaiblissement de la consommation des ménages et des exportations.

Dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, la croissance s’est établie à 4,5% en 2011 au lieu de 6,2% un an auparavant, en relation avec le recul de la demande extérieure. Cette évolution traduit le ralentissement marqué du PIB au Brésil, qui n’a progressé que de 2,7% en 2011 contre 7,5% en 2010. Enfin, la croissance au Chili a ralenti de 6,1% à 5,9%, et de 9,2% à 8,9% en Argentine.

Tableau 1.1.2 : Evolution du taux de chômage (en %)

S’agissant des pays émergents d’Europe centrale et Orientale, leur PIB s’est accru de 5,3% en 2011 contre 4,5% en 2010, en relation avec l’amélioration de l’investissement et la vigueur de la consommation intérieure. En Russie, la croissance est restée inchangée à 4,3%, et a été soutenue par le dynamisme des exportations suite à la hausse des prix des matières premières énergétiques.

Dans un contexte marqué par de fortes tensions politiques, la croissance dans les pays du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord, est revenue d’une année à l’autre, de 4,9% à 3,5%. En Tunisie, le PIB s’est contracté de 0,8% en 2011, et a ralenti en Algérie à 2,5% après 3,3%. Enfin, au Maroc, la croissance est passée de 3,6% en 2010 à 5% en 2011.

Dans le document Rapport annuel de Bank Al-Maghrib 2011 (Page 23-28)