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Cadre analytique

Dans le document Rapport annuel de Bank Al-Maghrib 2011 (Page 178-182)

ACTIVITÉS DE LA BANQUE

2.2 Métiers de la Banque

2.2.1 Politique monétaire

2.2.1.1 Cadre analytique

Le cadre analytique de la politique monétaire, qui se base sur une approche multicritères et prospective, à travers un ensemble d’indicateurs relevant aussi bien de la sphère monétaire que réelle, a été enrichi par plusieurs travaux de prévision, de modélisation et de recherche se rapportant aux principaux blocs d’analyse. En règle générale, les résultats obtenus, après leur validation au niveau des instances de gouvernance de la Banque, font l’objet pendant une certaine période d’une phase d’expérimentation avant qu’ils ne deviennent pleinement opérationnels.

Cadre analytique de la politique monétaire

Sphère monétaire

S’agissant du pilier monétaire, les travaux menés au cours de l’année 2011 ont visé le renforcement du dispositif des prévisions monétaires et l’approfondissement de la compréhension des mécanismes de transmission de la politique monétaire, ainsi que le développement du suivi et d’analyse des prix des actifs financiers et immobiliers.

Compte tenu de l’importance des conditions monétaires dans l’évaluation des risques inflationnistes à moyen terme, une étude empirique a été consacrée en 2011 à la prévision de M3 à travers ses principales contreparties, notamment les créances sur l’économie et les avoirs extérieurs nets, par le biais de modèles vectoriels à correction d’erreurs (VECM.) Les prévisions de cet outil permettraient, en les combinant aux sorties des projections du cadre macroéconomique d’obtenir un intervalle de prévision pour la masse monétaire.

En parallèle, dans un contexte de resserrement de la liquidité, et au-delà des travaux opérationnels, il a été procédé à la modélisation des facteurs autonomes de liquidité en se basant sur leurs principaux déterminants macroéconomiques et en utilisant des modèles à correction d’erreur.

L’objectif recherché par ce travail est d’effectuer des prévisions du besoin de liquidité des banques en fréquence trimestrielle à l’horizon d’une année.

Afin de mieux cerner l’orientation des conditions monétaires et financières, un indice élargi des conditions monétaires et financières (ICMF) a été élaboré. Cet indicateur a pour but d’apprécier l’orientation de la politique monétaire au regard de l’évolution des variables monétaires et financières, qui englobent les quatre canaux de transmission de la politique monétaire (canal du taux d’intérêt, canal du taux de change, canal du crédit et canal des prix des actifs immobiliers et boursiers.) Pour ce faire, une approche VAR a été adoptée, afin d’estimer l’impact de l’évolution de chacune des variables du modèle sur l’output gap non agricole, en se basant sur les fonctions d’impulsions généralisées.

Dans le sillage de la poursuite de l’approfondissement des soubassements analytiques de suivi et d’analyse des prix des actifs immobiliers pour des fins de politique monétaire, l’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI), limité lors de sa conception en 2010 aux biens résidentiels, a été élargi en 2011 aux biens immobiliers professionnels et fonciers.

Sphère réelle

Au niveau de la sphère réelle, plusieurs travaux ont été menés en vue de renforcer le cadre d’analyse et de prévision des prix et d’enrichir les outils d’analyse de la conjoncture nationale et internationale.

Pour mieux cerner l’impact de l’inflation au plan international sur les prix domestiques, la Banque dispose de l’indice des prix à l’import, outil qui permet de mesurer la transmission des évolutions des prix à l’international à l’inflation, tout en évaluant la compétitivité prix du Maroc vis-à-vis de ses principaux concurrents. Dans l’objectif d’affiner le cadre d’analyse, cet indice a été complété par l’élaboration d’un indice des prix des matières premières basé sur les prix au niveau international.

L’objectif de ce travail est d’analyser de manière plus détaillée les écarts entre les prix à l’import et les prix internationaux. Il a été, en outre, procédé à l’estimation du différentiel d’inflation entre le Maroc et ses principaux concurrents et la détermination des facteurs qui expliquent ce différentiel en utilisant un modèle VECM1.

1 Vector Error Correction Model.

Au regard du monitoring sectoriel de l’économie nationale, plusieurs actions d’amélioration ont été mises en œuvre, avec pour objectif de disposer de plus de précision quant aux perspectives sectorielles à court et moyen termes. Outre la consolidation de l’activité de veille permettant d’observer de manière très rapprochée les différents aspects de l’activité sectorielle, plusieurs études et simulations permettant de comprendre les évolutions sectorielles et leur interaction avec les marchés extérieurs dans un contexte d’interconnexion de l’économie marocaine avec l’environnement international, ont été conduites.

L’accent a été mis sur le secteur du phosphate et dérivés, en raison de son positionnement au niveau international et de sa contribution dans l’économie nationale.

Le suivi du secteur industriel a été, en outre, renforcé par l’analyse des composantes de la demande étrangère adressée à ce secteur, concerné par le démantèlement tarifaire dans le cadre de la zone de libre échange avec l’Union européenne. Parallèlement, le suivi du secteur agroalimentaire a été poursuivi par l’analyse des effets des fluctuations des prix sur les principaux marchés à l’export de la production nationale sur les prix intérieurs de certains produits alimentaires.

Le dispositif de prévision de la production agricole mis en place par la Banque depuis 20091, basé sur trois méthodes de prévision, a été affiné. De nouveaux indicateurs à contenu informationnel important ont été pris en compte pour la prévision de la campagne agricole, tant pour le modèle économétrique que pour la campagne similaire.

L’outil de simulation de la charge de compensation, conçu en 2010 pour quantifier l’impact de l’évolution du prix international de pétrole, du taux de change ainsi que des mesures de modification des structures de prix sur la charge de compensation, a été, quant à lui, renforcé à travers l’amélioration de la relation liant les prix internationaux des produits pétroliers et ceux utilisés par le système de compensation, ce qui a permis d’accroître la précision des simulations réalisées.

Le mécanisme de suivi et d’analyse macroéconomiques a été approfondi par la conception d’un modèle macro-économétrique réduit. Cet outil a été élaboré dans le but de réaliser des projections macroéconomiques et vise, en particulier, à simuler les effets directs et certains effets indirects des politiques budgétaires et des chocs exogènes sur la demande étrangère adressée au Maroc.

1 Pour plus de détails sur cet outil de prévision agricole, se référer à l’encadré sur la prévision de la production céréalière selon trois méthodes par Bank Al-Maghrib figurant dans le N°10 du Rapport sur la politique monétaire (mars 2009.)

Les perspectives macroéconomiques à moyen terme, établies sur la base de la programmation financière et complétées par plusieurs modèles statistiques, continuent d’être exploitées par la Banque dans le cadre de ses travaux de préparation de la politique monétaire.

S’agissant du dispositif de prévision de l’inflation de la Banque, les nouvelles actions visant à l’enrichir en 2011 sont :

• L’approfondissement de la compréhension du lien entre l’inflation importée et l’inflation au Maroc, par la construction d’un modèle de prévision ECM1, permettant de modéliser l’équilibre de long terme entre ces deux variables.

• L’enrichissement des indicateurs de mesure et de prévision de l’inflation sous-jacente par une nouvelle mesure basée sur la neutralité de l’effet de la monnaie sur l’activité à long terme.

• L’approfondissement de la compréhension des déterminants des prix à la production industrielle et des prix à l’importation et la transmission des chocs vers les prix à la consommation, sur la base d’une modélisation de type S-VAR2.

• L’analyse des liens de causalité entre les résultats de l’enquête mensuelle de conjoncture de la Banque dans le secteur industriel pour les prix à la production par l’approche statistique de l’analyse en composantes principales.

• L’élaboration de deux nouveaux modèles basés sur la décomposition du dispositif actuel de suivi des prix à travers la ventilation des biens et services dans l’IPC3 et les biens échangeables et non échangeables dans l’IPCX4.

Dans le document Rapport annuel de Bank Al-Maghrib 2011 (Page 178-182)