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: Méthodologie d’élaboration du taux de change effectif par la Banque

Dans le document Rapport annuel de Bank Al-Maghrib 2011 (Page 128-132)

Le financement intérieur

Encadré 1.9.3 : Méthodologie d’élaboration du taux de change effectif par la Banque

Bank Al-Maghrib a procédé en 2009 à l’affinement du calcul des indicateurs de taux de change effectif nominal (TCEN) et réel (TCER), en se basant sur la méthode de la double pondération. Cette nouvelle approche tient compte aussi bien du poids des principaux partenaires commerciaux du Maroc que de l’effet de la concurrence étrangère sur ses principaux marchés, ce dernier n’étant pas pris en considération par la méthode de la simple pondération adoptée par la Banque en 2007. En conséquence, l’évolution du TCER calculé par la méthodologie de la double pondération constitue une mesure plus appropriée de la compétitivité extérieure des exportations marocaines.

L’implémentation de l’approche de la double pondération s’articule autour de quatre étapes :

1. En premier lieu, les principaux partenaires du Maroc sont identifiés de telle sorte que leur importance dans les échanges commerciaux du Maroc portant sur les produits manufacturés, sur une période de référence donnée, soit au moins égale à 1%. Les pays retenus comme principaux partenaires représentent ainsi près de 89% du total des échanges extérieurs du Maroc (exportations + importations) portant sur les produits manufacturés.

2. La seconde étape consiste à arrêter la liste des pays concurrents du Maroc sur son principal marché, la zone euro, et ce pour le segment des produits manufacturés, en se basant sur une analyse de la structure par produit, des exportations marocaines vers les pays de cette zone. Les résultats obtenus montrent que la composition des exportations marocaines est dominée par les produits classés dans le bloc « Articles manufacturés divers », avec une part moyenne de 52,3%, suivis du bloc « Machines et matériel de transport », qui représente 30% du total. Une proportion de 86% de la rubrique « Articles manufacturés divers » est constituée de « Vêtements et accessoires de vêtements ». Cet exercice a ainsi permis de retenir un certain nombre de pays concurrents ayant une structure d’exportation quasi similaire à celle de notre pays (voir tableau).

3. La troisième phase de calcul porte sur la détermination des poids à assigner à chaque pays, sous forme de moyenne pondérée d’un poids à l’importation « » et d’un poids à l’exportation « », 4. L’étape finale se résume au calcul du TCEN et du TCER selon les formules suivantes :

et

Où « Pd/ P* » représente le rapport entre respectivement l’indice des prix à la consommation domestique et celui pondéré des pays partenaires et concurrents et Ei le taux de change nominal bilatéral entre le dirham et la monnaie du pays i.

Tableau E1.9.3.1 : Composition du panier du taux de change effectif nominal et réel selon les méthodes de la simple et de la double pondération

Simple pondération : Double pondération :

Zone euro Arabie Saoudite Russie Canada Zone euro Arabie Saoudite Roumanie Malaisie Royaume-Uni Japon Chine Suède Royaume-Uni Japon Turquie Corée du Sud

Etats-Unis Inde Brésil Etats-Unis Inde Tunisie Philippines

Suisse Féd. Russe Rép. Tchèque Bulgarie

Chine Brésil Hongrie Pologne

Hong Kong

Sur la base de ce travail, il ressort que le TCER basé sur la double pondération adoptée par la Banque est quasiment proche de celui construit en 2007 sur la base de la simple pondération et publié au niveau du rapport sur la politique monétaire sur une base régulière. De même, cet indicateur s’avère être corrélé avec celui élaboré par le FMI, puisque tous les deux reflètent un profil d’évolution globalement similaire en termes de variations et de points d’inflexion. Cette concordance est attribuable principalement à la prépondérance de la zone euro dans les différentes approches utilisées, ce qui rend les profils d’évolution du TCEN et du TCER moins sensibles aux changements de méthodologie.

1.10 Monnaie, crédit et placements liquides

1

En 2011, la hausse de la masse monétaire M32 s’est établie à 6,4%, au lieu de 4,9% en 2010 et 12,2% observée en moyenne durant les cinq dernières années. Cette évolution reflète essentiellement le maintien d’une contribution positive du crédit bancaire et des créances nettes sur l’administration centrale, les avoirs extérieurs nets ayant, pour leur part, exercé un impact négatif.

Dans le même temps, les agrégats de placements liquides ont vu leur rythme d’accroissement revenir de 25,1% en 2010 à 6,6% en 2011, en raison principalement de l’évolution enregistrée au niveau des titres des OPCVM actions et diversifiés.

1.10.1 Agrégat M3

L’accroissement de la masse monétaire M3 s’est situé à 6,4% en 2011, après 4,9% enregistré une année auparavant, reflétant une accélération à 22% du taux de progression des créances nettes sur l’administration centrale et une augmentation de l’ordre de 10,5% du crédit bancaire, contre 7,7% en 2010. En revanche, les avoirs extérieurs nets ont accusé une baisse de 12,5%, après une quasi-stabilité en 2010. Pour leur part, les ressources à caractère non monétaire3 se sont renforcées de 10,2%, au lieu de 6,5% à fin 2010, traduisant essentiellement, le recours du secteur bancaire à des sources de financement de marché.

Graphique 1.10.1 : Croissance annuelle de M3

et sa tendance Graphique 1.10.2 : Croissance annuelle des principales contreparties de M3

1 Voir annexes statistiques : Tableaux A9. 1 à A9. 11

2 L’agrégat M3 qui correspond à la masse monétaire au sens large, regroupe la circulation fiduciaire, la monnaie scripturale, les placements à vue et les autres actifs monétaires, dont notamment, les placements à terme, les OPCVM monétaires ainsi que les dépôts en devises.

3 Les ressources non monétaires comprennent le capital et les réserves des institutions de dépôts et les engagements non monétaires des autres institutions de dépôts, notamment les dépôts réglementés et de garantie, les emprunts subordonnés, les certificats de dépôts émis ayant une durée résiduelle supérieure à 2 ans, ainsi que les obligations.

L’examen de l’évolution infra-annuelle de la masse monétaire a fait ressortir deux phases distinctes.

Au cours du premier semestre, la hausse en glissement annuel de l’agrégat M3 s’est limitée en moyenne à 4,3%, traduisant principalement, le ralentissement du rythme de progression des avoirs extérieurs nets et, dans une moindre mesure, de celui du crédit bancaire. Durant le deuxième semestre, la contribution des réserves de change est devenue négative, alors que celle du crédit bancaire et des créances nettes sur l’administration centrale a graduellement augmenté, portant ainsi le taux moyen de croissance de la masse monétaire sur cette période à 5,4%.

Sur l’ensemble de l’année 2011, l’agrégat M3, appréhendé sur la base de la moyenne des encours de fins de mois, a enregistré une évolution de 4,8%, au lieu de 6,4% et de 9,6% respectivement, en 2010 et en 2009. Compte tenu d’une performance de 5% du PIB nominal, la vitesse de circulation de la monnaie1 s’est située à 0,9, soit le même niveau que celui observé une année auparavant.

Graphique 1.10.3 : Vitesse de circulation de la monnaie

1.10.2 Composantes de M3

La contribution de la monnaie fiduciaire et scripturale à l’augmentation de la masse monétaire s’est sensiblement renforcée comparativement à l’année précédente, passant pour chacune de ces deux composantes de 0,9 à 1,5 point de pourcentage et de 1,8 à 2,6 points respectivement.

La contribution des placements à vue s’est, pour sa part, établie à 1 point de pourcentage, après 0,8 point, alors que celle des autres composantes est demeurée globalement inchangée, à près de 1,3 point de pourcentage.

1 La vitesse de circulation de la monnaie exprime le nombre de fois qu’une même unité monétaire est utilisée dans les transactions effectuées pendant une période donnée. Elle est mesurée par le rapport entre le PIB nominal et l’agrégat M3.

Tableau 1.10.1 : Evolution des composantes de l’agrégat M3

Monnaie fiduciaire Monnaie scripturale Placements à vue Autres actifs monétaires* M3 Encours à fin décembre (en milliards de dirhams)

2006 109,2 278,4 65,4 151,5 604,6

Contributions à la croissance annuelle de M3 à fin décembre

2006 3,8 7,3 1,2 6,0 18,2

* Les autres actifs monétaires sont composés des actifs qui présentent des caractéristiques de liquidité moindres et/ou un risque de perte en capital relativement plus élevé que ceux de la monnaie fiduciaire, scripturale et des placements à vue. Ils englobent principalement, les comptes à terme et bons à échéance fixe, les dépôts en devises, les valeurs données en pension, les certificats de dépôts d’une durée résiduelle inférieure ou égale à 2 ans, les titres d’OPCVM monétaires, ainsi que les dépôts à terme ouverts auprès de la TGR.

Dans le document Rapport annuel de Bank Al-Maghrib 2011 (Page 128-132)