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Crédit bancaire

Dans le document Rapport annuel de Bank Al-Maghrib 2011 (Page 136-141)

Durant les onze premiers mois de l’année, tout en demeurant globalement en ligne avec l’évolution du PIB non agricole, le crédit bancaire a progressé en glissement annuel à un rythme inférieur à celui enregistré en 2010. En fin d’année, sa croissance a atteint 10,5% après 7,7% en décembre 2010, impactée en cela, principalement, par d’importants crédits de trésorerie. Au total, le ratio de l’encours annuel moyen du crédit bancaire par rapport au PIB nominal est passé de 79,6% en 2010 à 81,2% en 2011.

Encadré 1.10.1 : Impact de l’intégration d’Al-Barid Bank au niveau des statistiques monétaires L’année 2011 a été marquée par l’intégration d’Al Barid Bank (ABB), en tant qu’institution de dépôts, au niveau des statistiques monétaires. Ce réaménagement intervient suite à la transformation, en juin 2010, des services financiers de la Poste en banque commerciale.

Cet élargissement de la couverture des statistiques monétaires a eu pour effet, en référence au mois de décembre1 2011 :

• L’augmentation de l’encours des créances sur l’économie de 1,9%. Par secteur institutionnel, l’impact s’est reflété principalement au niveau des autres sociétés financières et des sociétés non financières publiques ;

• La progression de l’encours des dépôts à vue auprès des banques qui passe de 379,8 milliards à 388,7 milliards de dirhams, suite à l’intégration des Comptes Chèques Postaux (CCP);

• L’accroissement de l’encours des comptes d’épargne auprès des banques passant de 85,1 milliards à 102,8 milliards de dirhams, sous l’effet de l’intégration des comptes sur livrets auprès de la Caisse d’Épargne Nationale (CEN).

Ainsi, l’écart entre M3 et ses contreparties s’établissant, à fin mai 2010, à 74,3 milliards de dirhams a été réduit pour se situer à fin décembre 2011 à 44,8 milliards (correspondant aux dépôts ouverts auprès du Trésor), consécutivement à l’identification des contreparties des dépôts ouverts auprès du CCP et de la CEN et leur couverture désormais par les statistiques monétaires. Cet écart est appelé à disparaître, avec la détermination en cours, en collaboration avec le Ministère des Finances, de l’emploi des dépôts ouverts auprès du Trésor, ce qui permettra d’assurer l’égalité entre M3 et ses contreparties.

1 Les écarts en pourcentage correspondent à la différence entre d’une part, les encours à fin décembre 2011, prenant en considération Al Barid Bank et, d’autre part, ceux correspondant au même mois mais sans introduction d’Al Barid Bank.

Graphique 1.10.14 : Croissance annuelle

du crédit et sa tendance Graphique 1.10.15 : Evolutions annuelles du crédit bancaire et du PIB non agricole (moyenne mobile sur 4

trimestres)

Répartition du crédit bancaire par objet

L’année 2011 a été caractérisée par une augmentation du rythme de progression de la plupart des catégories de crédit. Les facilités de trésorerie et des crédits à la consommation se sont accrus respectivement de 20,5% et de 11,2%, contre 5,9% et 8,1% une année auparavant. De même, les crédits immobiliers ont enregistré une hausse de 10,2% au lieu de 8,7% en 2010, recouvrant

une accélération, de 1,1% à 6,8%, du rythme d’évolution des prêts accordés aux promoteurs immobiliers et une décélération, de 12,9% à 10,7%, de celui des crédits à l’habitat. Enfin, la variation des crédits à l’équipement a marqué un ralentissement notable, revenant de 16,9% à 4,1%.

Parallèlement à ces évolutions, les créances en souffrance1, bien que s’inscrivant dans un mouvement ascendant au cours de l’année 2011, soit 9,4% d’une fin d’année à l’autre contre une baisse de 3,8% à fin 2010, ont vu leur ratio par rapport à l’encours total du crédit au niveau du système bancaire, rester quasiment inchangé à 4,7%.

Graphique 1.10.16 : Croissance annuelle des principales catégories du crédit bancaire (%)

Graphique 1.10.17 : Contribution des principales catégories à la croissance du crédit bancaire (points %)

Graphique 1.10.18 : Evolution des créances en souffrance et leur part dans le total du crédit bancaire

Répartition du crédit bancaire par terme

L’analyse du crédit par terme2 montre un renforcement de 23,5% de celui à court terme qui s’est établi à 283,4 milliards de dirhams, portant sa part à 41,3% dans l’ensemble des crédits

1 Les créances en souffrance sont des créances qui présentent un risque de non recouvrement total ou partiel, eu égard à la détérioration de la capacité de remboursement immédiate et/ou future de la contrepartie. Compte tenu de leur degré de risque de perte, elles sont réparties en trois catégories : les créances pré-douteuses, les créances douteuses et les créances compromises.

2 Les données relatives au crédit par terme ne sont disponibles qu’en fréquence trimestrielle

bancaires. Les prêts à moyen terme, avec une part de 27,5% à fin 2011, se sont accrus de 3,6%, se chiffrant à 189,1 milliards, et ce après une augmentation de 6,7% une année auparavant. Pour leur part, les crédits à long terme, qui constituent 26,5% de l’encours global, ont vu leur taux d’accroissement annuel revenir de 26,1% en 2010 à 1,1% en 2011.

Graphique 1.10.19 : Répartition des crédits par terme Graphique 1.10.20 : Croissance annuelle des crédits par terme

Répartition du crédit bancaire par secteur d’activité

Le rythme d’accroissement des crédits accordés au secteur primaire a connu une nette décélération, revenant de 29,2% en 2010 à 12,3% en 2011, pour atteindre un encours de 28,4 milliards de dirhams en fin d’année, soit 3,5% du PIB à prix courants.

Graphique 1.10.21 : Répartition des crédits par secteur

d’activité Graphique 1.10.22 : Croissance annuelle des crédits par secteur

Le taux de progression des prêts au secteur secondaire est, en revanche, passé de 5,9% à 13,3%, portant ainsi l’encours de cette catégorie à près de 222,9 milliards de dirhams, soit un ratio de 27,8% dans le PIB. Cette évolution est imputable essentiellement à l’accélération du rythme d’évolution des crédits aux industries chimiques et para-chimiques, de 8% en 2010 à 25% en 2011, ainsi qu’à ceux consentis à la branche Bâtiments et Travaux Publics, de 20,7%. Elle résulte également de l’atténuation de la contraction des crédits aux industries extractives et de ceux aux industries de textile et habillement, respectivement, de -16,6% à -5,1% et de -16,2% à -3%.

Les crédits accordés au secteur tertiaire, dont l’encours à fin 2011 a atteint 435,4 milliards de dirhams, soit un ratio de 54,2% par rapport au PIB, ont augmenté de 9%, après 7,4% en 2010 et ont été tirés, principalement, par les branches commerce, transports et communication, activités financières1 et celles hôtelières dont les rythmes se sont établis respectivement à 18,1%, à 14,6%, à 4,3% et à 8,5% en 2011. Par ailleurs, les prêts octroyés aux particuliers, aux MRE, ainsi qu’aux administrations locales, se sont inscrits en ralentissement d’une année à l’autre.

Répartition du crédit bancaire par agent économique

En dépit de la légère décélération de leur rythme de progression de 11,2% en 2010 à 10% en 2011, les prêts destinés aux sociétés privées ont continué de participer de plus de la moitié à l’évolution annuelle du crédit bancaire. Le taux de variation des prêts alloués aux ménages est revenu de 7,2% à 5,6%. Dans le même temps, les concours au secteur public ont enregistré une hausse notable de près de 32,5% et ceux aux autres sociétés financières2 ont augmenté de 7%.

Les contributions respectives de ces trois dernières composantes à l’évolution du crédit bancaire se sont ainsi chiffrées à 1,9, à 1,3 et à 1 point de pourcentage.

Graphique 1.10.23 : Contribution des agents économiques à la croissance du crédit bancaire

1 Les crédits aux activités financières sont des prêts destinés aux intermédiations financières, aux assurances et aux auxiliaires financiers.

2 Les autres sociétés financières mobilisent généralement des fonds, mais pas sous forme de dépôts. Elles les utilisent pour octroyer des prêts et/ou acquérir d’autres types d’actifs financiers. Elles comprennent toutes les unités institutionnelles du secteur des sociétés financières autres que la banque centrale, les banques commerciales et les OPCVM monétaires.

Encadré 1.10.2 : Activité des sociétés de financement et des associations de microcrédit en 2011*

Après avoir connu un ralentissement au cours de l’année précédente, le taux de progression des crédits distribués par les sociétés de financement1 a atteint 7,3% en 2011 après 6,7% en 2010. L’encours de cette catégorie ressort à 91,5 milliards de dirhams et demeure dominé par les prêts des sociétés de crédit à la consommation et des sociétés de crédit bail, dont les parts s’établissent respectivement à 49,5% et à 45,9%.

Graphique E1.10.2.1 : Croissance des crédits distribués par les sociétés de crédit à la consommation et les sociétés de crédit-bail

Graphique E1.10.2.2 : Encours des crédits des autres sociétés de financement

Les prêts distribués par les sociétés de crédit à la consommation, ont augmenté de 6,4% en 2011 et ceux octroyés par les sociétés de crédit bail de 7,8%. Le taux d’accroissement des crédits des sociétés d’affacturage s’est établi à 13,8% après 18,3% en 2010, avec une part qui ne dépasse pas 3,2% du total des prêts distribués par les sociétés de financement. S’agissant des sociétés de crédit immobilier, dont la part demeure également très faible, de l’ordre de 0,3%, elles ont vu leur encours enregistrer une hausse notable de 48,7%. Enfin, les financements accordés par les sociétés de cautionnement n’ont pas connu des variations par rapport à l’année écoulée.

Pour sa part, l’activité du microcrédit a été caractérisée en 2011 par une légère baisse des concours distribués, l’encours global ayant, en effet, fléchi pour revenir en fin d’année à 4,6 milliards de dirhams, après 4,7 milliards à fin 2010.

* Le champ de couverture des statistiques monétaires n’intègre pas actuellement les données sur les sociétés de financement et des associations de microcrédit, reprises dans l’encadré.

1 Les sociétés de financement englobent les sociétés de crédit à la consommation, les sociétés de crédit-bail, les sociétés de crédit immobilier, les sociétés d'affacturage, les sociétés de cautionnement, les sociétés de gestion des moyens de paiement, ainsi que les autres sociétés de financement.

Dans le document Rapport annuel de Bank Al-Maghrib 2011 (Page 136-141)