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Marchés financiers internationaux

Dans le document Rapport annuel de Bank Al-Maghrib 2011 (Page 35-40)

Encadré 1.1.1 : L’amplification de la crise de la dette souveraine en 2011

1.1.4 Marchés financiers internationaux

A l’exception de l’Allemagne, les marchés obligataires de la zone euro ont connu de fortes tensions.

La majorité des taux de rendements souverains ont augmenté, à la différence de ceux des Etats-Unis. Au niveau de la zone euro, les difficultés sur les marchés de la dette se sont étendues à l’Espagne, l’Italie et ont touché la France. Cette contagion s’explique notamment par le retard pris par les gouvernements européens dans la mise en place de programmes coordonnés pour renforcer la soutenabilité budgétaire à moyen terme, notamment pour la Grèce.

Ainsi, les taux de rendements obligataires à 10 ans se sont élevés pour la Grèce à 19% en 2011 contre 9,1% une année auparavant. Pour l’Espagne, l’Irlande et l’Italie les hausses ont été comprises dans une fourchette de 44 à 68 points de base. Les taux de rendement des obligations souveraines françaises ont également connu une hausse en 2011, s’établissant à 3,3%, soit un accroissement de 19 points de base par rapport à l’année précédente. En fin d’année, la notation de la dette française a été mise sous surveillance par deux agences de notation, qui se sont inquiétées du niveau élevé de la dette publique et de la détérioration de la situation budgétaire. Par conséquent, les primes CDS1 souverains ont plus que triplé pour la Grèce, presque doublé pour le Portugal et marqué des hausses de 75% et 56%, respectivement pour l’Italie et l’Espagne.

Graphique 1.1.7 : Evolution des taux de rendement sur les obligations à 10 ans ( à gauche) et des primes CDS sur dette souveraine à 5 ans des pays avancés

Source : Datastream

En revanche, les rendements obligataires des autres pays avancés se sont inscrits à la baisse en 2011. Ainsi, le taux de rendement du Bund allemand s’est établi à 2,6% en recul de 14 points de base. De même, celui des bons du Trésor américain à 10 ans, s’est affaibli de 44 points de base par rapport à l’année précédente et ce, malgré la dégradation de la notation américaine de triple A à «AA+» avec perspective négative, par Standard and Poor’s, en août 2011, suite à l’absence

1 CDS: « Credit Default Swaps » sur dette souveraine correspondent à des primes d’assurance contre le risque de défaut d’une dette souveraine donnée.

de consensus politique au niveau du Congrès concernant la stratégie à suivre pour assurer la soutenabilité budgétaire.

Sur les principaux marchés interbancaires des pays avancés, les taux et spreads notamment de la zone euro se sont inscrits dans une orientation haussière. Pour préserver le fonctionnement des marchés interbancaires qui ont connu de substantielles difficultés, la BCE a mis en place des mesures exceptionnelles visant à refinancer les banques. Ainsi, des opérations de refinancement à long terme qui ont été souscrites à hauteur de 489 milliards d’euros ont été activées, l'une en octobre, pour une durée de douze mois, et l'autre en décembre, d'une durée de 13 mois environ.

En outre, pour le besoin de refinancement des banques commerciales en dollars, il a été convenu d’une baisse des taux de 50 points de base sur les accords de swap entre les grandes banques centrales, à savoir la BCE, la Réserve Fédérale Américaine, la Banque d'Angleterre, la Banque Nationale Suisse et la Banque du Japon.

Dans ce contexte, l’Euribor1 à 3 mois s’est élevé en moyenne à 1,3% en 2011 contre 0,7%

une année auparavant, tandis que le Libor2 à 3 mois a stagné à 0,3%. Pour sa part, le spread OIS-Libor3 a nettement augmenté aussi bien dans la zone euro qu’aux Etats-Unis où il a atteint respectivement 43,4 points de base et 23 points en 2011, au lieu de 24,5 et 15,5 points de base l’année précédente. Ces spreads demeurent nettement au-dessus de leur niveau de 2007, où ils se situaient à 7 points de base aux Etats-Unis et à 3 points de base dans la zone euro.

Graphique 1.1.8 : Evolution de l’écart OIS-Libor et des taux Euribor et Libor à 3 mois

Source : Datastream

1 L’Euribor « Euro Interbank Offered Rate » est la référence du prix de l'argent emprunté pour des durées d’une semaine et de 1 à 12 mois sur le marché interbancaire de la zone euro.

2 Le Libor « le London Interbank Offered Rate » est le taux d’intérêt de référence à court terme du marché anglais. Il est calculé en reprenant les taux pratiqués par un échantillon de banques parmi les plus solvables du monde

3 Spread OIS-Libor: traduit un risque de taux et correspond à l’écart entre le taux interbancaire à trois mois (LIBOR Eurodollar) et le taux indiciel des swaps au jour le jour (OIS) de même échéance.

Pour sa part, le crédit bancaire dans les principales économies avancées a enregistré des évolutions divergentes selon les pays. Aux Etats-Unis, la croissance du crédit s’est affaiblie sur les quatre premiers mois de 2011, pour atteindre son plus bas niveau de l’année à -1% en avril 2011. Sur le reste de l’année, la tendance s’est inversée pour s’établir en décembre à 2,3%, en rythme mensuel. En revanche, dans la zone euro, le crédit a poursuivi son redressement graduel entamé en octobre 2009, marquant son plus haut rythme d’augmentation en octobre 2011, soit 2,7%, tout en terminant l’année sur des variations de 1,7% et 1% respectivement pour les mois de novembre et décembre. Globalement, d’une année à l’autre, le rythme moyen de progression du crédit ressort en hausse, passant de -0,6% à 2,4% aux Etats-Unis et de 0,7% à 1,1% dans la zone euro.

Graphique 1.1.9 : Evolutions annuelles du crédit aux Etats-Unis et dans la zone euro

Source : Datastream

Au niveau des marchés boursiers, l’année 2011 a été marquée par des évolutions différenciées entre les Etats-Unis et la zone euro. La performance américaine s’explique notamment par l’évolution positive d’un certain nombre d’indicateurs conjoncturels, par les résultats des entreprises américaines qui sont ressortis dans la majorité en hausse et des conditions financières plus favorables. Ainsi, l’indice Dow Jones Industrial s’est accru en moyenne de 12,1% en 2011.

En revanche, les bourses européennes se sont vivement repliées dans une conjoncture difficile, à l’exception de celles de l’Allemagne et du Royaume-Uni. En effet, hormis le FTSE 1001 et le DAX302 qui ont marqué des hausses respectives de 3,9% et 6,3%, les autres bourses ont accusé des baisses allant de 4,3% pour le CAC40 à 31,9% pour l’Athex (Grèce).

1 Financial Times Stock Exchange est le principal indice du marché boursier anglais, et repose sur un échantillon composé de 100 valeurs britanniques sélectionnées parmi les plus fortes capitalisations boursières et les plus importants volumes de transactions.

2 DAX30 est un indice de référence de la principale place financière allemande. Il est composé des 30 premières capitalisations allemandes.

En termes de volatilité, les marchés boursiers aussi bien américains qu’européens ont connu une légère atténuation, comme en atteste l’évolution des indices de volatilité VIX1 et VSTOXX2 qui se sont établis à respectivement 17 points de base et 20 points en 2011, au lieu de 22 points et 26 points de base une année auparavant. Ces évolutions couvrent, toutefois, deux profils distincts, avec un premier semestre où le niveau de volatilité ne dépassait pas en moyenne 18 points de base pour le VIX et 22,4 points pour le VSTOXX, alors qu’au deuxième semestre ces mêmes indices ont atteint 30 et 37,4 points de base.

Graphique 1.1.10 : Evolution des indices boursiers mondiaux (en points de base)

* MSCI EAFE est un indice de capitalisation boursière conçu pour mesurer le rendement des marchés boursiers des pays développés, à l'exclusion des Etats-Unis et du Canada. L'indice MSCI EAFE regroupe les indices d’une vingtaine de pays développés: Australie, Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Hong Kong, Irlande, Italie, Japon, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Portugal, Singapour, Espagne, Suède, Suisse et Royaume-Uni.

Source : Datastream

1 VIX est l’indicateur mesurant la volatilité du Chicago Board Options Exchange, et permet d’appréhender la volatilité future de l’indice S&P 500. Il est considéré comme étant une référence sur le sentiment des investisseurs et la volatilité du marché

2 VSTOXX est l’indicateur mesurant la volatilité de l’Eurostoxx 50.

Pour leur part, les indices boursiers des économies émergentes ont enregistré un fort repli de leur rythme de croissance, le MSCI EM1 s’étant établi en moyenne à 5,1% au lieu de 32,6% en 2010, dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale et de transmission de ses effets à ces pays. Ceci a fait revenir l’indice MSCI EM à son niveau de 2007, traduisant une certaine normalisation sur ces marchés.

Sur les marchés de change, l’euro a évolué selon deux tendances contradictoires et s’est en moyenne apprécié de 3,8% par rapport au dollar, de 2% vis-à-vis du yen japonais et de 1,3%

contre la livre sterling. En effet, sur les sept premiers mois de 2011, la monnaie unique a enregistré une appréciation de 6,6% vis-à-vis du dollar, atteignant 1,43 dollar en août. Par la suite, elle s’est dépréciée de 7,7%, s’établissant ainsi à 1,31 dollar, en décembre. Cette dépréciation est liée à la combinaison de plusieurs facteurs, dont la dégradation de la conjoncture économique et ses perspectives ainsi que la propagation de la crise de la dette à des pays tels que l’Italie et la France.

Graphique 1.1.11 : Evolution des taux de change des principales devises internationales (moyenne annuelle)

Graphique 1.1.12 : Evolution du taux de change du yuan chinois vis-à-vis de l’euro et du dollar (moyenne mensuelle)

Source : Datastream

1 L’indice boursier MSCI EM est un indice boursier composite mesurant la performance des marchés d’actions des pays d’Europe Centrale, du Moyen Orient et d’Afrique (République Tchèque, Hongrie, Pologne, Russie, Turquie, Jordanie, Egypte, Maroc et Afrique du Sud).

S’agissant des monnaies asiatiques, le yen s’est apprécié de 4,8% vis-à-vis de l’euro et de 10% par rapport au dollar, profitant de son statut de valeur refuge et ce, malgré l’intervention concertée des banques centrales du G7 et de celle de la Banque centrale du Japon pour limiter l’appréciation du yen après la catastrophe naturelle du 11 mars. Pour sa part, le yuan chinois est resté quasiment inchangé par rapport à l’euro soit 9 yuans pour un euro, tandis qu’il s’est apprécié de 4,7% vis-à-vis du dollar.

Dans le document Rapport annuel de Bank Al-Maghrib 2011 (Page 35-40)