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La présentation de la cote de popularité ou de confiance de Nicolas Sarkozy sur France 2

1.10.5 Les sondages comme thermomètre du « sarkozysme »

1.10.5.6 La présentation des sondages relatifs à la popularité ou à la confiance de Nicolas Sarkozy à la télévision

1.10.5.6.2 La présentation de la cote de popularité ou de confiance de Nicolas Sarkozy sur France 2

Le 2 mai 2007 dans le journal de 20 heures (20 :15 :07) :

David Pujadas : « Les enquêtes d’opinion donnent toutes une avance de quelques points à Nicolas Sarkozy : 53,5% contre 46,5% [pour Ségolène Royal]. 87% des sondés déclarent que leur choix est définitif »

Le 11 août 2007 dans le journal de 20 heures (20 :03 :08) :

Laurent Delahousse : « Les Français, en tout cas dans une très large majorité approuvent les mesures et les initiatives du président français, c’est ce qu’indique un

231Données recueillies au cours de visionnages à l’Inathèque. Méthode : recherche par mots-clés (« Sarkozy » et

sondage publié demain par nos confrères du JDD [Journal du dimanche] et que nous détaille Hamed Tamir : "40% des Français préfèrent que les relations entre la France et les États-Unis restent comme elles le sont actuellement. 33% aimeraient que les relations se resserrent et 26% voudraient que la France prenne plus de distance." »

Ce sujet, du présentateur de France 2, fait suite à une déclaration de Nicolas Sarkozy relevée par Le Canard enchaîné du 8 août 2007232 : « Les choses ont changé. (…) Ils me font marrer quand ils disent que je suis proaméricain. L’antiaméricanisme en France n’est pas aussi fort qu’on le croit. Les Français au fond aiment bien les Américains. Moi, ce que je vois, c’est que mes enfants écoutent de la musique américaine, vont voir des films américains et suivent les tendances de la mode américaine. »

Le reportage continue avec la popularité des actions engagées par le président de la République : « 80% des Français plébiscitent la libération des infirmières Bulgares, 87% d’opinions positives pour les déductions d’intérêts des emprunts immobiliers, 84% pour les peines plancher pour les récidivistes, 58% pour l’autonomie des universités et 38% pour le non remplacement de plus de 22 000 fonctionnaires. » Au mois d’août, la cote de confiance de Nicolas Sarkozy est à 64%. Ces réformes sont, dans l’ensemble, bien vues des électeurs et son dynamisme séduit. L’état de grâce va durer encore un mois.

Le 20 janvier 2008 dans le journal de 20 heures (20 :08 :26) :

Cinq mois après, David Pujadas relève un changement radical dans la cote de confiance de Nicolas Sarkozy : « Les sondages se suivent et se ressemblent pour le président de la République. Nicolas Sarkozy est en baisse dans les enquêtes d’opinion [tout comme] dans celle de nos confrères du JDD. Explication. » Le reportage qui suit illustre le mécontentement des électeurs dû non pas à sa politique mais à son comportement : « Lors de ses vœux aux journalistes, François Fillon parodie la récente conférence de presse de Nicolas Sarkozy. Il fait les questions et les réponses.

232 Le 8 août 2007 selon le Canard enchainé cité dans Ali MAGOUDI, J’vais vous dire un truc… Les plus belles déclarations

L’hyper-président semble faire les frais de son style dans les sondages. » Frédéric Dabi, département opinion à l’Ifop : « Le style du président commence à lasser. […] Les Français voient un écart trop large entre ce qu’ils vivent eux-mêmes […] et le style de vie affiché par le président. »

Le 21 avril 2008 dans le journal de 20 heures (20 :06 :04) :

Après la médiatisation de la nouvelle relation entre Nicolas Sarkozy et Carla Bruni en décembre 2007 et janvier 2008, le « casse toi pauv’ con » du 23 février et l’échec de la majorité aux élections municipales des 9 et 16 mars de la même année, David Pujadas signale : « Une opinion qui le juge sévèrement ; selon les premiers sondages, sa première année de mandat est considérée comme un échec. » (59% des Français ont une opinion négative du bilan de la première année de Nicolas Sarkozy au pouvoir.) Reportage avec Dominique Reynié [professeur spécialiste des transformations du pouvoir politique, de l’opinion publique et de ses manifestations] : « Il tombe assez bas dans les sondages sans avoir mis en place une politique impopulaire contrairement à ses prédécesseurs. Il faudra du temps et de la patience pour que Nicolas Sarkozy retrouve un lien de proximité et de confiance avec les Français. » De fait, depuis cette date, il ne retrouvera plus ce lien avec « les Français » de tout son quinquennat.

Le 13 mars 2009 dans le journal de 20 heures : (20 :18 :13)

David Pujadas lance son sujet : « Les difficultés de Nicolas Sarkozy dans l’opinion. Est-ce l’effet de la crise ? De la politique suivie ? De la personnalité du président de la République ? […] Certes, officiellement personne ne prête attention aux sondages mais chacun sait qu’ils participent d’un climat et qu’ils peuvent aussi peser sur la capacité d’action. » Le journaliste relève ici les causes probables de l’impopularité du président de la République. En effet, la crise financière de 2007 venue des États-Unis, la crise économique qui s’en est suivie en 2008 et la récession

de la France en 2009233, n’expliquent pas à elles seules l’impopularité du chef de l’État (38%).

Un reportage s’en suit : « [Nicolas Sarkozy en février 2009 :] "Je n’ai pas peur d’être impopulaire." Il avait déjà connaissance des mauvais sondages à venir. Il réunit ici [à l’Élysée] régulièrement les spécialistes de l’opinion pour qu’ils expliquent la réalité. Les sondeurs [qui] expliquent au président les hauts et les bas de sa popularité lui ont d’ailleurs montré ces 2 sondages : le premier pour Ipsos-Le Point où il gagne justement un point et le deuxième pour LH2-Nouvelobs.com où là le président perd deux points. Alors qui croire ? » Dominique Reynié intervient : « les instruments peuvent varier un peu mais ça n’a pas grande signification. (…) Gouverner est un métier qui vous expose à l’impopularité. C’est assez banal. » Le reportage poursuit : « Il y a les chiffres mais aussi les lettres. Officiellement Nicolas Sarkozy ne lit jamais la presse sur lui. En fait, on sait très bien qu’il lit tous les articles. Les magazines tiennent la chronique régulière d’un pays bouleversé par la crise, et critique vis-à-vis de l’exécutif. Alors quand ça tangue, règle numéro 1 pour un responsable politique : en appeler aux fidèles. Nicolas Sarkozy fait une pose photo au bistrot face au siège de l’UMP avec Xavier Bertrand. Un petit café avec le président du parti pour maintenir l’électorat UMP bien réveillé, qu’il ne flanche pas. Face à l’impopularité, la stratégie de Nicolas Sarkozy passe par la rue de la Boétie. » [Images filmées le 27 février 2009].

Le 7 août 2009 dans le journal de 20 heures (20 :12 :08)

Ce jour là, Marie Drucker annonce : « Il semble que l’été réussisse au président de la République. La cote de popularité de Nicolas Sarkozy enregistre une hausse de deux points par rapport à juillet dans le baromètre Ifop-JDD publié aujourd’hui. Pour autant, seulement 45% des sondés se disent satisfaits de son action contre 54% de mécontents. » La cote du président de la République n’atteindra plus les 50% jusqu’à la fin du quinquennat.

233 Voir l’article Deuxième récession en France depuis 2007, quatrième depuis 1949. Publiée par lemonde.fr le 16 décembre

2011. Source : http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2011/12/16/deuxieme-recession-en-france-depuis- 2008-quatrieme-depuis-1949_1619720_1471069.html

Le 19 septembre 2009 dans le journal de 20 heures (20 :08 :27)

Laurent Delahousse : « Un sondage maintenant, avec la taxe carbone qui coûta apparemment cher au président Nicolas Sarkozy. C’est en tout cas l’analyse que fait le JDD aujourd’hui. Dans l’enquête qu’il publie, la cote de confiance du chef de l’État baisse de six points ce mois-ci. Le premier ministre, lui, perd deux points avec 50% d’opinions favorables. » La tendance à la baisse se poursuit.

Le 9 octobre 2009 dans le journal de 20 heures (20 :14 :14)

La polémique autour des vacances en Thaïlande de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication représente désormais un enjeu politique pour la majorité. Marie Drucker signale : « Un sondage avant cette affaire démontre que l’exécutif traverse une période difficile. Moins six points pour le président de la République. » Les affaires viennent s’ajouter aux difficultés économiques et sociales rencontrées par le gouvernement.

Le 16 octobre 2009 dans le journal de 20 heures (20 :14 :57)

Suite à la candidature de Jean Sarkozy à la direction de l’EPAD le 8 octobre234, puis le discours de Nicolas Sarkozy évoquant le mérite du travail pour réussir dans la vie, le 13 octobre de la même année, Marie Drucker annonce ce jour là : « Près de deux Français sur cinq sont hostiles à la candidature de Jean Sarkozy à la présidence de l’EPAD (64% pensent que c’est une mauvaise chose et 19% pensent que c’est plutôt une bonne chose). Résultat d’un sondage CSA publié aujourd’hui dans Le Parisien-Aujourd’hui en France. »

234 Voir l’article : Les médias étrangers indignés par l’affaire Jean Sarkozy publié par lefigaro.fr le 12 octobre 2009. Source :

http://www.lefigaro.fr/politique/2009/10/12/01002-20091012ARTFIG00445-l-affaire-jean-sarkozy-epinglee-a-l-etranger- .php

Le visionnage de la présentation des sondages sur France 2 montre d’une part une analyse un peu plus poussée, la citation plus fréquente des sources et aussi un rapport plus régulier dans les journaux télévisés. Les comparaisons entre le président de la République et le Premier ministre sont aussi moins fréquentes et la mise en concurrence inexistante.

1.10.5.6.3 La présentation de la cote de popularité ou de confiance de Nicolas