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La population active employée au sein des banques maghrébines et étrangères et étrangères

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 38-45)

Chapitre1 : La force de travail dans les banques Tunisiennes et Allemandes

1.1 La population active employée au sein des banques maghrébines et étrangères et étrangères

Les banques tunisiennes emploient environ un effectif de 17.048 personnes soit 0,5 % de la population active qui compte d’après le dernier recensement national de 200438 un effectif de 3.329.000 sur une population totale de 10.043.000 personnes.

Alors que pour le secteur bancaire allemand, et selon l’Association of German Banks, l’effectif est d’environ 700.000 personnes représentant 1,8% de la population active, occupé dans 2.400 banques, dont 400 de petites tailles. Le secteur accapare donc un effectif plus important que celui des banques tunisiennes, avec une représentation bancaire plus dense.

Aussi, il devient important de dresser un état des lieux de la population active au sein des banques, aussi bien maghrébines qu’étrangères, pour pouvoir apprécier le poids de cette population active, tout d’abord par rapport à la population active globale, mais également plus généralement, au sein du secteur des services dans lequel s’inscrit cette activité.

Nous pourrons ainsi situer la Tunisie et plus spécialement la population active bancaire tunisienne dans le paysage régional maghrébin et européen (allemand et français) aussi bien au niveau du secteur particulier des services, que de celui plus particulier des banques.

Il deviendra alors intéressant d’introduire dans un deuxième chapitre les différents types de formation et de transmission des connaissances, ainsi que les moyens et modalités mises en place pour former le personnel bancaire tunisien.

Pour élucider et mettre en évidence ces éléments nous nous concentrerons lors de nos développements sur le cas particulier de la « BMTP »39 où nous avons mené les entretiens avec les salariés jeunes et seniors et pratiqué une observation directe et participante sur le terrain.

38 Le recensement national intervient chaque décade, le prochain aura lieu en 2014.

39 La BMTP est le surnom que nous avons donné pour des raisons de confidentialité à la banque publique Tunisienne au sein de laquelle nous avons mené notre enquête, elle est classée parmi les premières banques de la place.

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1.1.1 Historique des banques tunisiennes

Dès l’indépendance, plusieurs actions ont démontré la ferme volonté de la Tunisie de recouvrer sa souveraineté, mais cela ne pouvait se faire sans agir sur sa monnaie, les premières années post coloniales ont comporté plusieurs décisions.

En effet, le dinar tunisien a été émis le 18 octobre avec l’équivalent or de 2,11 grammes et le 19 septembre 1958 la Banque Centrale de Tunisie a été créée.

Par ailleurs, le détachement du dinar de la zone franc a pour sa part été réalisé en décembre 1958, alors que la Tunisie avait déjà effectué son adhésion au Fonds Monétaire International (FMI) en avril 1958.

Aussi, un premier noyau de banques nationales a été formé à travers la création de la Société Tunisienne de Banques (STB) le 18 avril 1957 qui a été chargée de financer tous les secteurs dont notamment l’habitat et les petites et moyennes entreprises, de la Banque Nationale Agricole (BNA) le 1er juin 1959 pour financer le secteur agricole et la société nationale d’Investissement (SNI) le 18 avril 1959 spécialisée dans le financement des investissements. En effet, à cette époque l'agriculture était financée par l'ancien système de crédit agricole constitué par la Caisse Mutuelle de Crédit Agricole, la Caisse Foncière et les Sociétés Tunisiennes de Prévoyance et adapté aux structures du Protectorat.

La STB et la BNA ont été solennellement inaugurées par l'ex-Président de la République Tunisienne Habib Bourguiba, respectivement en 1958 et en 1959.

C’est dans ce cadre que le secteur bancaire national a été renforcé par la loi bancaire de 1967 qui a constitué le cadre réglementaire de l’activité bancaire et qui a donné naissance à l’Union Bancaire pour le Commerce et l’Industrie en 1961, l’Union Internationale des Banques (UIB) en 1963, à la Banque du Sud en 1968, et à la Société Financière Touristique en 1969.

Cette loi a contribué d’une part à augmenter les contrôles a priori, et d’autre part à développer une politique d’encadrement du crédit des banques.

En effet, durant les années 1970, la Tunisie a également adopté une politique de change rigoureuse qui a permis de protéger l’économie tunisienne, en se basant sur un contrôle a priori en rapport avec la constitution de ressources en devises40 pour favoriser le développement de l’économie nationale.

La réforme bancaire a connu un développement relativement rapide matérialisé par la création de plusieurs banques nationales (Crédit Foncier et Commercial de Tunisie en 1971, la Caisse

40 L’avis de change numéro 90 publié en août 1961 a adopté les principes de l’obligation de rapatriement des recettes à la Banque Centrale de Tunisie, l’obligation de la cession des recettes à la banque Centrale de Tunisie et toutes les dépenses en devises ont été soumises à l’autorisation de l’Institut d’Emission.

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Nationale de l’Epargne Logement, la transformation de la SNI en la Banque de Développement de l’Economie Tunisienne et la BIAT en 1975) et de certaines banques ou succursales de banques étrangères non-résidentes (Citi Bank en 1975 et Union Tunisienne des Banques en 1979).

Par ailleurs, la Banque Centrale de Tunisie a effectué plusieurs réaménagements comme celui d’une spécialisation bancaire qui a donné lieu à un cloisonnement et une intermédiation réservés exclusivement aux banques.

De plus, il existe depuis le début des années 1980 et dans le contexte de la crise économique de la Tunisie41, une réforme du secteur bancaire qui est allée de pair avec celle de l’économie nationale. Deux grandes périodes sont à souligner, à savoir: la première celle de la réhabilitation des équilibres macroéconomiques qui s’est étendue de 1987 à 1994.

Quant à la seconde, celle de l’intégration dans l’économie mondiale, elle a évolué de 1987 à 2004 dans le cadre plus global du plan d’ajustement structurel de l’économie tunisienne initié la même année (1987) et a intégré plusieurs restructurations.

Ainsi, au niveau des banques tunisiennes une libéralisation financière et externe a évolué progressivement et en parallèle avec le renforcement de la convertibilité courante notamment en permettant à plusieurs entreprises tunisiennes une élévation des plafonds de plusieurs opérations.

C’est dans ce cadre qu’il a été effectué une désintermédiation financière et un contrôle a posteriori avec une clarification du cadre réglementaire qui a été mise en place par la création de plusieurs lois.

La loi 2001 qui a consacré le principe de la banque universelle et a donné plus de liberté à l’activité bancaire en est un exemple patent.

Mais, d’autres aménagements ont vu également le jour, comme des fusions (au niveau des banques publiques, cela a concerné la BDET, avec la BNDT et la STB ainsi que la BNA et la BNDA), ou encore des privatisations (notamment celle de l’UIB en 2002 et de la BS en 2005), voire également un élargissement du champ d’activité de certaines banques (comme la possibilité offerte aux banques de développement d’opérer des activités de banques de dépôt, ou de banques commerciales grâce au nouveau statut de banques universelles de ces dernières et inversement).

Ces réformes et restructurations permettent ainsi une répartition bancaire plus équilibrée et plus ouverte sur le secteur privé qui est de nature à donner plus d’efficacité aux banques étant donné

41 Crise qui s’est matérialisé par une diminution des avoirs en devises (22 jours d’importation en 1986).

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que le capital du secteur bancaire est désormais détenu pour un 1/3 par le secteur public, le second 1/3 étant détenu par le secteur privé national et le dernier 1/3 par le secteur privé étranger.

Actuellement, les banques tunisiennes abordent ainsi depuis la décennie 2000 une phase de modernisation de leurs outils et méthodes de gestion en mettant en place des stratégies commerciales centrées sur l'approche client/produit avec une amélioration de la qualité du service, couplée avec le développement d’une recherche en nouveaux produits financiers.

Cette modernisation s’effectue dans un contexte de concurrence plus accrue entre les différents établissements bancaires qui par effet de contagion exigent de plus en plus de leurs salariés.

1.1.2 Description globale de l’emploi, et de la population bancaire en Tunisie

D’après Thérèse Locoh, J-A.Grinblat et T.Kilani42 « la Tunisie a gagné par ses efforts à gérer au mieux sa période de forte croissance démographique, celle des trente dernières années, en favorisant une plus grande maîtrise de la fécondité en même temps que l’amélioration de la santé et la baisse de la mortalité. Elles dessinent enfin l’un des grands défis de l’avenir, celui d’un rapport nouveau entre les générations, avec une croissance rapide des populations les plus âgées ».

Ainsi, le problème des relations interindividuelles et les coopérations entre jeunes et seniors, peut être perçu comme énigmatique pour les entreprises tunisiennes qui commencent à rentrer de pleins pieds dans une nouvelle phase de leur croissance.

Cela a été confirmé lors des dernières études effectuées par des chercheurs tunisiens43 qui ont souligné l’aspect archaïque des rapports professionnels entre salariés et employeurs.

Par ailleurs, on assiste d’après la figure suivante à une évolution de la population active du secteur des services, très caractéristique pour les pays émergents tels que la Tunisie.

42 Locoh Thérèse, Grinblat J-A et Kilani T, « La population tunisienne au XXIe siècle », in « Population et développement en Tunisie, la métamorphose », sous la direction de Jacques Vallin et Thérèse Locoh, Cérès Editions, avril 2001.

43 Zghal Riadh, Ben Kahla Karim, ibid.

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Figure 1 : Evolution de la population occupée par grand secteur d'activité de 1966 à 199444

Comme nous avons pu le constater la tendance issue de ce premier graphique est nettement prolongée dans le tableau suivant, issu d’une étude de Zaibi Fakher45, étant donné que le secteur des services détient le meilleur taux de croissance annuel moyen entre 2000 et 2007 avec 3,7%

mais accapare également la plus grande part de la population active occupée avec presque 50%

des effectifs globaux (1496,1 / 3085,1) pour l’année 2007.

Tableau1:Evolution de la population active occupée (15 ans et plus) selon le secteur d’activité (en milliers) Secteur

Services 1162,8 1226,6 1286,7 1332,3 1394,7 1418,2 1496,1 3,7%

Ind manufacturières développement en Tunisie, la métamorphose », Cérès Edition 2001.

Toutefois, plusieurs parmi les tableaux suivants, sont issus de mon mémoire de DEA « Evolution et structure de l’emploi dans le cadre de la mondialisation : cas du secteur bancaire tunisien », dirigé par K. Taamallah, 2003-2004, et des rapports annuels de l’APBT équivalent de l’AFB en France, ils ont été actualisé selon les dernières données disponibles.

45 Zaibi Fakher, Ministère de l’Emploi et de l'Insertion Professionnelle des Jeunes, Direction Générale de l’Observatoire National de l'Emploi et des qualifications, « Evolution du marché de l’emploi en Tunisie », 2008.

Evolution de la population active occupée par grand secteur d'activité de 1966 à 1994 (en % )

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Par ailleurs et selon les chiffres communiqués par l’institut national de la statistique (INS), et l’étude de Zaibi Fakher46 l’évolution de la structure de la population active par sexe montre que la part des femmes a augmenté d’environ 2 points en passant de 25% en 2000 à 27,3% en 2007.

Toutefois, la part des hommes a chuté d’environ 2 points en passant de 75% en 2000 à 72,7% en 2007.

Concernant l’évolution de la population active par niveau d’instruction, il existe une évolution contrastée de la population active (15 ans et plus) étant donné que le nombre d'actifs illettrés a baissé de 2,2% en moyenne par an en passant de 491,4 mille en 2000 à 421,5 mille en 2007.

A contrario, les actifs ayant un niveau primaire ont enregistré une légère augmentation de 0,7%

en moyenne par an, en passant de 1252,5 mille en 2000 à 1314,9 mille en 2007. Quant aux actifs ayant un niveau secondaire, ils ont augmenté de 4,1% en moyenne par an en passant de 994,9 mille en 2000 à 1317,8 mille en 2007. La hausse la plus prononcée a été enregistrée chez les actifs ayant un niveau supérieur qui ont atteint 539 mille en 2007 contre 289 mille en 2000, soit un taux de croissance annuel moyen de 9,3%.

La population active est de plus en plus instruite et la part des actifs ayant un niveau inférieur ou égale au primaire a baissé de 9 points en passant de 57,6% en 2000 à 48,3% en 2007.

En revanche, la part des actifs ayant un niveau supérieur a augmenté d'environ 6 points en passant de 9,5% en 2000 à 15% en 2007.

A son tour, la part des actifs ayant un niveau secondaire a augmenté de près de 4 points en passant de 32,9% à 36,7%.

Tous ces éléments montrent que le niveau d’instruction de la population active a beaucoup évolué mais que cela profite in fine et d’après l’évolution de la structure de la population active par sexe beaucoup plus aux femmes qu’aux hommes.

1.1.3 Présentation des banques allemandes

Le système bancaire allemand est relativement peu compétitif en interne. Il compte un nombre élevé d’établissements, or ce nombre élevé contribue à faire ressortir deux éléments négatifs.

Le premier consiste en une réduction de la concurrence à l’intérieur du système, car les très nombreuses caisses d’épargne et banques mutualistes ne se concurrencent pas entre elles, leur action étant limitée à une commune ou une ville par respect du principe de répartition et d’autonomie administrative régionale (commune/canton) (Regionalprinzip).

46 Zaibi Fakher, ibid.

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Le second concerne le problème de la rentabilité des banques allemandes, notamment des banques privées qui jugent que leur manque de rentabilité est inhérent à la segmentation en trois piliers et à la domination du secteur exercée par les banques publiques.

Toutefois, le système bancaire allemand se base sur une étroite complémentarité entre structures bancaires et économiques, de sorte que les banques allemandes sont considérées par plusieurs auteurs comme étant marquées par une culture de responsabilité collective.

Ainsi, la modernisation graduelle des banques allemandes énoncée par Markus Gabel, qui est passée par une amélioration de leurs structures afin d’améliorer leur rentabilité et ce, à travers des restructurations et une spécialisation de l’offre de produits, vise également à préserver le haut degré de complémentarité et de cohésion du système économique et financier allemand dont la notoriété n’est plus à démontrer.

D’après Swen Hildebrandt et Sigrid Quack47, « les études comparatives internationales s’intéressent bien moins au secteur tertiaire. Pourtant ce secteur prend de plus en plus d’importance non seulement d’un point de vue quantitatif, mais encore qualitatif, dans la perspective des politiques de rationalisation, comme l’affirme Weltz (1991) dans le cas de l’Allemagne ».

De plus, il n’est pas recommandé de transposer une étude comparative relative au secteur industriel au secteur tertiaire, étant donné les différences et les particularités que rencontre chacun des secteurs d’activité, aussi bien en termes de rapports socioprofessionnels inhérents aux populations des deux secteurs respectifs, qu’en termes de contexte de travail.

A cet effet, Swen Hildebrandt et Sigrid Quack48 précisent que « les solutions trouvées dans le secteur industriel ne conviennent pas forcément à l’institutionnalisation de la formation professionnelle dans le secteur tertiaire puisque celle-ci s’est produite dans un autre contexte et concerne d’autres groupes professionnels (Marry, 1993) ».

Christine Bruniaux49 a établi une synthèse sur les qualifications qui a permis d’une part, de dresser des éléments de comparaison importants dans le cadre de nos travaux concernant les éléments existants relatifs au secteur bancaire allemand et d’autre part, de permettre de dresser un parallèle avec le secteur bancaire tunisien.

47 Hildebrandt Swen et Quack Sigrid, « France-Allemagne, La gestion des ressources humaines dans le secteur bancaire », in Formation Emploi, N° 54, Avril-Juin 1996, p 55.

48 Hildebrandt Swen et Quack Sigrid, ibid.

49Bruniaux Christine, « Evolution de l’emploi et des qualifications dans le secteur bancaire », Synthèse élaborée dans le cadre de la troisième phase des travaux d’EDEX - WP3, à partir des rapports nationaux de cinq pays, (Espagne, l’Italie, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France) à l’attention du Zentrum für Sozialforschung Halle, mai 2001.

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1.2 Evolution de l’effectif de la population bancaire tunisienne

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