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Historique et organisation de la formation des banques tunisiennes et allemandes et allemandes

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 117-122)

Chapitre1 : La force de travail dans les banques Tunisiennes et Allemandes

Chapitre 2 : Le système de formation bancaire en Tunisie et en Allemagne Tunisie et en Allemagne

2.2 Historique et organisation de la formation des banques tunisiennes et allemandes et allemandes

Il à signaler que c’est à travers l’élévation du niveau de qualification et d’études avec l’élargissement d’une exigence de développement et de modernisation du secteur bancaire, que la formation bancaire a pu à son tour s’organiser et se doter de nouveau modes d’apprentissage et d’une nouvelle infrastructure comme les centre intégrés de formation interne et le centre sectoriel de l’APBT.

2.2.1 Historique de la formation des banques tunisiennes et allemandes

Comme il vient d’être mentionné plus haut, la formation professionnelle du personnel des banques tunisiennes est principalement assurée par le centre professionnel de formation bancaire de l’Association Professionnelle des Banques de Tunisien (APBT) et aujourd’hui également dans une moindre mesure par des structures de formation externes comme l’IFID, certaines universités ou des cabinets de formation privés.

Pour ce qui est du centre, il a été créé en 1961 à l’initiative de la BCT et a reçu pour mission de dispenser un enseignement théorique et pratique destiné à parfaire la formation technique des agents des établissements bancaires.

131Pillinger, J. (2008). Changement démographique dans l’industrie de l’électricité en Europe. Boîte à outils pour la promotion de la mixité intergénérationnelle et des stratégies de gestion de la question de l’âge, www.eurelectric.org/Demographic/PDF/

132Delay, B. (2006). « La transmission des savoirs dans l’entreprise : construire des espaces de coopération entre les générations au travail », Caisse Nationale des Allocations Familiales / Informations sociales, n° 134, p. 66-77.

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Le centre fut géré jusqu’à la fin de l’année 1973-1974 par la BCT puis cédé à l’APBT au début de l’année 1974-75.

Quant à la formation au sein des banques allemandes Swen Hildebrandt et Sigrid Quack1 indiquent que « la généralisation et l’institutionnalisation de la formation professionnelle dans de nombreuses branches du secteur tertiaire ne sont intervenues que dans les années vingt et trente, alors que ces processus remontent à la Révolution industrielle dans le secteur secondaire (Lane, 1995) ».

Selon eux, le système dual de formation était déjà établi dans de nombreuses branches industrielles en Allemagne à l’époque de l’expansion du secteur bancaire dans les années vingt et trente et s’y répandit également.

Ceci montre que des développements propres à une branche peuvent dans des conditions purement historiques, se généraliser à d’autres secteurs d’activité à travers l’instauration d’instituts de formation propres à la branche et donc à une division par rapport au « modèle » national.

Selon Olivier Giraud133, la formation professionnelle en Allemagne connait depuis « le milieu du XIX siècle les premières étapes de la fondation du modèle qui sert d’héritage commun aux deux Allemagne concurrente de l’après 1948 ».

Il indique que la formation professionnelle « relevait à l’origine exclusivement d’arrangements privés entre les employeurs, en grande majorité des artisans, et les jeunes apprentis ». D’après l’auteur c’est en fait l’industrialisation, mais aussi le développement de l’urbanisme couplé avec le développement de la démocratie dans la société allemande qui a permis de revoir le système qui était en place134.

Il précise que « le premier des conflits qui traversent alors la formation initiale porte sur le contrôle de la jeune main d’œuvre. En cette matière comme en d’autres, la rapidité de l’industrialisation allemande provoque des turbulences entre artisanat et industrie ».

Mais, il souligne également que « le second enjeu directement lié au précédent, porte sur la standardisation des qualifications qui pose la question d’un contrôle collectif et organisé sur la formation professionnelle en entreprise ».

Toutefois, selon lui c’est dans le cadre d’un accroissement du chômage à la fin du XIXème et la réforme de l’encadrement social et politique des jeunes que l’idée d’écoles professionnelles publiques voit le jour.

133 Giraud Olivier, ibid.

134Selon l’auteur ce système est hérité du moyen âge.

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Il affirme aussi qu’« après la fusion des deux Allemagne, c’est la loi fédérale sur la formation professionnelle de 1969 qui a institué des commissions nationales réunissant représentants des parties patronales, syndicale, de la Fédération des Länder »135.

Pour lui, la nouvelle loi instaure la standardisation, donc la transférabilité des qualifications, dans un contexte centralisé, au plan fédéral, et les syndicats sont directement impliqués dans la gouvernance de la formation professionnelle.

Ainsi, l’auteur souligne deux éléments importants, le premier étant que jusqu’à la fin des années 80 le système dual de la formation professionnelle a donné des effets positifs et permis des performances au niveau d’un grand nombre de secteurs industriels et de services aux entreprises. Ceci a été fait à travers des transitions entre l’école et le marché (particulièrement efficaces, le taux de chômage en Allemagne est bas) et une homogénéisation des pratiques de formation au sein des entreprises.

Le second est beaucoup plus nuancé car il consiste à mettre en exergue le phénomène d’inégalité des conditions de la formation initiale entre les divers secteurs et ce malgré l’intervention des acteurs sectoriels. Ceci ne peut que laisser transparaître des dysfonctionnements structurels qu’il attribue à une économie capitaliste nonobstant les pouvoirs importants dont jouissent les syndicats allemands.

Selon Swen Hildebrandt et Sigrid Quack2, les banques allemandes, « ont combiné

« apprentissage bancaire » et études universitaires », cela s’est concrétisé du fait que « depuis le milieu des années soixante dix et notamment à partir de la première moitié des années quatre-vingt, les banques et caisses d’épargne allemandes sont confrontées de manière croissante à un changement structurel qui se traduit par le passage d’une politique de gestion plutôt administrative à une politique de gestion agressive exigeant des connaissances croissantes (Baethge et Oberbeck, 1986 ; Petit et Vernières, 1990) ».

Pour le cas Allemand, les deux auteurs indiquent également que « la formation professionnelle aux métiers de la banque s’effectue jusqu’au milieu des années quatre vingt dans les banques et caisses d’épargne allemandes au sein du système dual ».

Il s’agit selon eux « d’une formation initiale dispensée par les entreprises et réglementées par l’Etat (Lutz, 1976) dont les contenus de formation font l’objet d’un processus de négociation auquel participent les patrons, les syndicats et l’Etat.

135 Ces commissions siègent dans le cadre d’un institut fédéral de la formation professionnelle (BIBB) qui est chargé de produire une expertise scientifique en matière de formation.

Ces commissions sont organisées sur le mode sectoriel et sont censées statuer sur les profils de formation professionnelle.

Elles constituent la principale innovation de la loi de 1969 et une avancée des positions de gauche sur deux plans.

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Les 2/3 environs de la formation sont consacrés à un apprentissage sur poste de travail (on the job training) et à un enseignement technique dispensé au sein de l’entreprise et 1/3 à un enseignement théorique dispensé dans une école professionnelle publique ».

2.2.2 Organisation interne et régime des études du centre

La direction du centre est assurée par le secrétaire général de l’APB assisté d’un comité pédagogique.

Le comité pédagogique, présidé par le secrétaire général de l’APBT est composé : -d’un représentant de la BCT désigné par son gouverneur

-de deux représentants des banques désignés par le conseil de l’APBT

-de deux représentants des employés des banques désignés par le syndicat intéressé -de deux représentants du corps enseignant désignés par le secrétaire général de l’APBT.

Tous les membres sont désignés pour un mandat de deux ans renouvelable.

Le comité pédagogique donne son avis sur l’organisation générale de la scolarité ainsi que sur les questions relatives aux programmes et au régime des études.

Le budget du centre est constitué par des contributions fixes et des contributions proportionnelles au nombre d’étudiants de chaque banque.

Quant au personnel enseignant du centre, il comprend des cadres des banques, des cadres de l’administration et des professeurs de l’enseignement secondaire et supérieur.

L’enseignement dispensé par le centre comporte trois cycles :

-Un cycle élémentaire, ouvert aux employés des banques ayant le niveau minimum de la 4éme année d’enseignement secondaire pour l’inscription en année préparatoire et aux employés ayant le niveau minimum de la 5éme année d’enseignement secondaire pour l’inscription en 1ére année. Ce cycle comprend deux années d’études sanctionnées par le certificat de formation bancaire.

-Un cycle moyen, ouvert aux employés titulaires du Baccalauréat ou d’un diplôme équivalent, il comprend trois années d’études sanctionnées par le diplôme de formation bancaire.

-Un cycle supérieur, organisé en collaboration avec l’institut technique de banque de France, il est ouvert aux employés titulaires d’un diplôme de formation bancaire, d’une licence ou d’un diplôme équivalent.

Le cycle supérieur comprend depuis 1976-77 trois années d’études sanctionnées par le diplôme supérieur de l’ITB, mais le nouveau régime des études a procédé à un changement puisque le nombre d’années a été récemment réduit à deux ans.

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Pour les trois cycles, tous les candidats doivent justifier en plus, d’une année de service effectif dans une banque ou un organisme assimilé.

L’enseignement aux deux cycles, élémentaire et moyen, est dispensé sous forme de cours oraux pour les employés exerçant à Tunis et à Sfax (depuis le début de l’année 1976-77) et de cours par correspondance pour les employés exerçant à l’intérieur du pays.

Les cours sont sanctionnés par deux examens, l’un au mois de février, l’autre au mois de juin.

L’enseignement de l’ITB est assuré sous forme de cours par correspondance, complétés par des journées d’études organisées pour chaque matière inscrite au programme.

A la fin de la deuxième année est organisé l’examen final à Paris, car il s’agit avant tout d’un diplôme français. Mais il est aussi envisagé aujourd’hui par les responsables de délocaliser cette épreuve finale à Tunis.

Pour donner un aperçu du succès de cette formation à ses débuts nous allons nous appuyer sur l’évolution des effectifs du centre et du type de diplômes décernés. Ces chiffres clés, qui interviennent lors des premières années de mise en place des formations ont fait l’objet d’une première quantification au niveau du rapport annuel de 1976, à savoir :

- l’accroissement progressif des salariés inscrits aux cours du centre. Leur nombre passe d’un effectif de 182 en 1961-62 à un effectif de 660 étudiants en 1976-77.

- 193 diplômés du certificat de formation bancaire et 173 du diplôme de formation bancaire depuis, la création du centre jusqu’en juin 1977.

- l’accroissement du nombre d’enseignants qui comprenait 33 professeurs au début de l’année 1975-76 et qui passe en 1976-77, avec la création de la section des cours oraux à Sfax, avec 40 enseignants.

Concernant le diplôme de l’ITB, nous passons d’un effectif de 39 inscrits pour la première année qui a été organisée en 1971-72 à un effectif de 117 en 1976-77 toutes banques confondues.

D’après les responsables de l’APTBEF, le conseil de cette même institution a décidé dans sa réunion du 28/05/1976 d’accorder aux diplômés du centre les avantages de carrière suivants : -Les employés ayant obtenu le certificat de formation bancaire bénéficient, du passage automatique à une classe supérieure dans leur grade. Ils sont en outre autorisés à participer au concours interne organisé pour le passage au grade de secrétaire principal.

C’est là une ouverture pour encourager les salariés à améliorer leur situation professionnelle, même si cela dépend entièrement d’une volonté personnelle. En effet, sur le terrain c’est la nécessité de service qui prime et les supérieurs hiérarchiques ne sont pas sensibilisés par rapport à la réussite ou non de leurs salariés à ce genre de formation.

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-Les employés ayant obtenu le diplôme de formation bancaire sont reclassés au grade de rédacteurs après examen de leurs dossiers par la direction de leur banque.

Comme nous pouvons le constater, ce n’est qu’après la fin complète d’un cycle de formation et l’obtention du diplôme que les salariés peuvent obtenir un reclassement au grade immédiatement supérieur, mais quand il s’agit d’un simple passage de classe ou de niveau seul un avancement d’une classe leur est alloué.

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