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Les politiques de développement touristique, essentielles à la construction d’une offre de randonnée pédestre itinérante

PÉDESTRE , UNE DIVERSITÉ D ’ ACTEURS AU SERVICE DES RANDONNEURS ITINÉRANTS

2.4.3. Les politiques de développement touristique, essentielles à la construction d’une offre de randonnée pédestre itinérante

sur les territoires

Tout d’abord, il convient d’aborder rapidement la notion de gouvernance qui semble aujourd’hui s’imposer dans le domaine public comme le cadre de mise en œuvre des politiques publiques. Le dictionnaire Larousse définit de façon générale ce terme comme “l’action de gouverner”, c’est à dire le fait “d'exercer sur un pays, un peuple, le pouvoir

politique, en particulier exécutif, de diriger les affaires publiques, la vie publique d'un État”.

Comme l’évoque Sandra Lavergne dans son ouvrage, ce concept semble pourtant être polysémique et se voit depuis une trentaine d’années être utilisé dans les domaines des sciences économiques ou politiques. Cette notion nous permet au final de parler d’un mode d’organisation permettant de réunir différents acteurs dans la mise en œuvre d’actions publiques, ce qui induit de ce fait les notions de collaboration et d'interactions. La notion de gouvernance locale (ou territoriale) semble au final de plus en plus présente, et induit la mise en place de coordination entre les différents acteurs publics permettant le déploiement d’actions opérationnelles de développement sur les territoires.

192 DGE, Direction Générale des Entreprises. Les chambres consulaires [en ligne]. Disponible sur : https://www.entreprises.gouv.fr/secteurs-professionnels/chambres-consulaires (Consulté le 19-08-2019).

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Ainsi, c’est à travers ces systèmes de gouvernance locale installés sur les territoires que les politiques publiques de développement territorial sont mises en œuvre. Tentons maintenant de définir ce terme de politique publique pour pouvoir mieux en cerner les enjeux qui en découlent.

Sandra Lavergne nous expose ainsi la définition suivante, proposée par les auteurs Knoepfel, Larrue et Varone dans leur ouvrage publié en 2001 :

« Une politique publique constitue un enchaînement de décisions ou d’activités,

intentionnellement cohérentes, prises par différents acteurs, publics et parfois privés, dont les ressources, les attaches institutionnelles et les intérêts varient, en vue de résoudre de manière ciblée un problème défini politiquement comme collectif. » (p.21)

On comprend ainsi que les politiques publiques sont issues d’une réflexion collective, entre acteurs (principalement publics mais dans certains cas privés) qui expriment des avis et volontés divergentes, qui tend au final à outrepasser ces différences pour instaurer une coordination entre ces parties prenantes afin de répondre à un intérêt estimé comme collectif. Les domaines d’application de ces politiques se révèlent être variés193 mais sont

en tous les cas menées par les administrations publiques (Etat, collectivités territoriales et établissements publics).

Concernant les politiques touristiques, on comprend aisément qu’elles permettent de poser les grandes orientations à suivre en matière de développement touristique. Établies sur les différentes échelles territoriales, celles-ci doivent cependant veiller à être cohérentes entre elles. A l’échelon le plus central, on retrouve le ministère de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme qui procède à l’établissement d’une politique touristique nationale194. Les autres échelons territoriaux doivent au final veiller à mettre en œuvre une

politique permettant de structurer l’activité touristique et son développement sur leur territoire, tout en veillant à respecter la politique définie aux échelles supérieures pour garantir une cohérence générale.

Dans tous les cas, ces politiques induisent l’élaboration d’axes stratégiques de développement, chacun accompagné d’actions précises et ciblées. Une définition détaillée

193 Economie, aménagement et urbanisme, sécurité, santé, tourisme, culture, etc.

194 Etablissement d’un plan stratégique pour le développement du tourisme national, avec une précision sur les priorités et axes de développement.

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de ces éléments apparaît in fine comme essentielle pour s’assurer que l’activité touristique s’inscrit dans une démarche de développement local. La mise en œuvre opérationnelle de ces actions constitue enfin la finalité de ces politiques touristiques. Il est alors possible de parler d’ingénierie de projet touristique pour qualifier cette opérationnalisation.

La définition proposée par Pierre Torrente dans le cadre de son cours universitaire nous permet de mieux appréhender cette notion de projet touristique et d’en comprendre sa complexité :

« Il s’agit d’un système polymorphe qui s’inscrit dans une dimension temporelle

et spatiale, dont le principe est de mettre en interrelation les éléments endogènes et exogènes qui le composent » (Torrente, 2018).

On comprend ici qu’il est essentiel en ingénierie touristique de percevoir un projet comme un véritable système, reliant un ensemble d’éléments interconnectés. Les porteurs de projet doivent de ce fait veiller à prendre en considération de nombreux aspects (temps, espace, moyens, etc.) et à s’adapter à la situation dans laquelle s’inscrit le projet en considérant les spécificités et contraintes existantes.

Ainsi, dans le cadre d’un projet touristique cherchant à développer la randonnée pédestre sur un territoire, les coordinateurs de celui-ci doivent s’assurer de prendre en compte les différentes dimensions de cette pratique et de considérer les acteurs concernés dans son développement pour en garantir la réussite.

Pour conclure sur cette section sur les acteurs publics, il semblerait que les différents échelons territoriaux rendent complexe le développement touristique sur les territoires, qui implique en fait des interventions multi-scalaires. Comme l’affirme Jean-Michel Couve dans le Rapport au Premier ministre sur l’organisation territoriale, l’observation statistique

et les accords bilatéraux de la France dans le domaine du tourisme publié en 2008, “il est [en effet], à nouveau, constaté un enchevêtrement des compétences et des interventions, des financements croisés divers, ainsi que, trop souvent, une absence ou insuffisance de coopération dans la mise en œuvre des actions”. Ce constat souligne effectivement le fait

que la répartition des compétences et missions des différents acteurs institutionnels vient complexifier la mise en œuvre de politiques touristiques efficaces et pérennes. Ce système complexe implique ainsi obligatoirement un travail partenarial entre les différentes

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échelles territoriales pour pouvoir véritablement agir en matière de tourisme. En matière de randonnée pédestre, on constate que chacun de ces acteurs occupe un rôle central pour permettre à cette pratique de se développer et d’engendrer des retombées positives.

Finalement, en conclusion de ce deuxième chapitre, il semble possible d’affirmer que le tourisme d’itinérance pédestre peut être facteur de développement sur un territoire, mais ce si l’activité parvient à réunir un certain nombre d’éléments. Dans la suite, nous avons pu distinguer et préciser les trois sphères d’acteurs concernés par cette pratique touristique, ce qui nous permet assurément d’affirmer la multiplicité d’acteurs en présence apparaissant comme essentiels dans la construction d’une offre itinérante permettant véritablement de satisfaire les attentes et besoins des voyageurs itinérants. Ce constat nous amène au final à appuyer la pertinence et au final nécessité que ces différentes parties prenantes soient en mesure de travailler ensemble pour construire une offre suffisamment cohérente et complète à cette clientèle spécifique.

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3. C

HAPITRE

3

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L

A COOPÉRATION DES ACTEURS TOURISTIQUES

ET ÉCONOMIQUES

,

FACTEUR DE COHÉRENCE SUR LES

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