La formulation d’un préprojet, essentielle pour définir les grandes orientations du projet

Suite à cette première phase d’état des lieux, il convient de formuler le projet dans ces grandes lignes afin de pouvoir le positionner plus précisément et d’en connaître d’avantage ses orientations. Grâce au diagnostic préalable qui aura été mené, le projet sera pensé de façon transversale et en relation avec son environnement et les synergies déjà en place. Les ressources, compétences et patrimoines du territoire seront ainsi mis en valeur.

Cette phase de définition d’un préprojet permettra au final de fixer les enjeux du projet, de choisir la stratégie à adopter, et d’esquisser les premières pistes d’actions et perspectives de cette initiative. La méthodologie pourra au final être définie afin de préparer les étapes suivantes de la création de ce réseau d’acteurs.

● Définition des enjeux et choix d’une stratégie globale

Tout d’abord, la détermination des enjeux correspond à “la formulation en termes

économiques, sociaux ou environnementaux des effets possibles des dynamiques à l’œuvre et des risques encourus” (Lardon, Piveteau, 2005). En d’autres termes, cette réflexion

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offrira la possibilité de dégager les avantages et bénéfices que pourrait engendrer la création d’un réseau coopératif254_.

Ce genre de structuration exige effectivement des investissements (en temps employé, en énergie consacrée pour instaurer et maintenir une dynamique, etc.), et va modifier les modes de fonctionnement des acteurs impliqués en introduisant une vision plus transversale et collégiale. Il est donc question ici de s’interroger sur la raison de la mise en place de ce réseau et des objectifs qui seraient poursuivis à travers celui-ci. Dans la suite, le choix et la définition d’une stratégie globale va permettre de hiérarchiser ces enjeux en fonction des objectifs ciblés et des dynamiques constatées entre les acteurs.

Cette phase en amont du projet est au final fondamentale puisqu’elle va par la suite permettre de guider la mise en place de l’initiative, d’orienter plus facilement les choix et de définir concrètement les options potentiellement les plus profitables.

● Perspectives et pistes d’actions

Il est important à ce stade du projet de pouvoir envisager des premières pistes d’actions, constituant des arguments de poids pour la suite, et qui seront notamment très utiles au moment de la mobilisation des acteurs. Ces premières mesures et actions proposées devront être en accord avec les besoins des acteurs préalablement identifiés, et devront bien sûr paraître réalisable et suffisamment concrètes pour constituer des arguments pertinents.

Les réflexions qui auront été menées en amont sur les enjeux et la stratégie du projet coopératif permettront de plus d’identifier le mode de structuration du réseau qui semblerait le plus adapté et pertinent, mais aussi d’estimer les principaux besoins qui se révèleront comme nécessaires pour mener à bien la démarche.

● Méthodologie à adopter et planification

Finalement, une fois ces éléments déterminés, il semble intéressant de procéder à une planification des différentes étapes à entreprendre par la suite en précisant la méthode qui sera utilisée. Il s’agit en effet ici de formaliser dans les grandes lignes les missions

254 _{Qu’est-ce que les acteurs auront à y gagner ? Quels seront les avantages et bénéfices pour le territoire ? Pour ses} patrimoines ? Pour ses ressources ? etc.

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nécessaires à l’engagement plus concret du projet. L’acteur tiers pourra ainsi avoir un aperçu du déroulé général de la démarche, de son périmètre d'intervention, des ressources et moyens primordiaux et enfin du temps nécessaire à consacrer.

En s’appuyant sur l’identification préalable des parties prenantes, il s’agira de plus de cibler les acteurs et partenaires clés à consulter et mobiliser en priorité, puis ceux arrivant dans un second temps. Ce ciblage permettra notamment de déterminer les partenaires publics clés et personnes ressources à consulter, qui pourront ainsi dès le début suivre et soutenir la démarche engagée.

Cette étape de formulation de préprojet pourra être formalisée à travers la réalisation d’une première note de synthèse, aussi appelée note de cadrage. Il sera possible de retrouver dans ce document un résumé de la démarche, une explication relativement au contexte initial, une présentation générale sur les enjeux et objectifs du projet de mise en réseau ainsi qu’une partie concernant les perspectives et pistes d’actions envisagées. On pourra également dans cette note ajouter une partie relative à la méthode et au déroulé qui seront adoptés pour mettre en place le projet. Un rapide cadrage concernant les rôles de chaque partie prenante pourra en outre être fait afin de clarifier les positions de chacun255_.

Au final, cette planification et formalisation détaillées seront utiles à l’acteur tiers pour l’étape suivante de mobilisation des parties prenantes, car elle lui permettra d’appuyer l’explication du projet engagé et de faciliter l’appropriation de la démarche par tous les acteurs. Il semble en effet plus rassurant de s’affilier à un projet qui est organisé et rigoureusement programmé, montrant ainsi le sérieux et l’expertise dont fait preuve l'initiateur de la démarche.

Pour conclure cette section, il semble pertinent d’affirmer qu’un acteur public occupe une position idéale pour mener à bien cette première phase préalable de diagnostic touristique territorial. Ce type d’acteur possède en effet les compétences et moyens nécessaires pour mener à bien ce genre d’analyse, et il dispose d’un accès à une variété de ressources et données qui ne sont pas forcément disponibles publiquement.

255 _{Il s’agira ici bien sûr de définir le niveau d’implication et de participation qui serait idéalement attendus, et de désigner} la ou les personnes qui seront en charge de gérer et conduire la création du réseau (animateur du réseau notamment).

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Les réseaux et autres acteurs publics avec lesquels il est amené à travailler, aux différentes échelles du territoire, lui permettent d’autant plus de faciliter ce recueil d’informations.

1 . 2 . L a p r e m i è r e m o b i l i s a t i o n , u n e é t a p e c r u c i a l e p o u r

i n f o r m e r , s e n s i b i l i s e r e t c o n v a i n c r e l e s p a r t i e s p r e n a n t e s

Afin de bien amorcer la dynamique d’acteurs, constituant une base solide au projet de coopération, et d’initier des relations de confiance et synergies pérennes, il est primordial de veiller à ce que les différentes parties prenantes mobilisées aient correctement appréhendé les enjeux et le contexte du projet. Cela permettra de garantir une vision et un projet coconstruit et partagé par tous les acteurs, mais aussi d’assurer leur motivation et implication par la suite. Cette étape passe donc par une première phase de sensibilisation et de communication individuelle (à travers la rencontre des différents acteurs ciblés), mais aussi par la mise en place de premières réunions permettant d’officialiser les prémices de la coopération à travers une première mise en relation des parties prenantes.

Comme nous l’explique la CIRIDD dans sa fiche eclaira n°7, il est en effet essentiel de construire un “contexte favorable en impliquant les parties prenantes” (2018, p.2). Le facteur humain apparaîtrait dans ce cadre comme central car il semble nécessaire de “ créer

du lien, de mobiliser, de générer de la motivation et de la confiance” (CIRIDD, 2018, p.2)

pour garantir la réussite du projet. Le projet se doit donc d’être pensé en relation avec les différentes parties prenantes, ce qui implique de “faire des liens entre les acteurs d’une

chaîne de valeur”, d’une même filière, mais aussi avec d’autres systèmes. “ Il s’agit de décloisonner, de générer des liens inhabituels et de rassembler des acteurs du territoire qui ne se connaissent pas ou n’ont pas l’habitude de travailler ensemble” (CIRIDD, 2018, p.2).

Comme pour la première étape, le schéma ci-dessous nous permet de représenter la suite de la logique à suivre pour l’initiation d’un projet de mise en réseau.

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Figure 17 : Étapes de la première mobilisation des parties prenantes

Source : Leudihac Sophia, Canva.

1.2.1. La sensibilisation et la communication, des notions