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1.4.3. Les grands itinéraires touristiques, symboles forts de l’itinérance pédestre et clés d’un marketing territorial

1.4.3.1. Des itinéraires pédestres variés à travers le monde

On retrouve dans le monde et à différentes échelles de nombreux itinéraires touristiques qui occupent une place centrale dans l’attractivité des territoires parcourus. Chacun disposant de ses spécificités, on en retrouve une grande diversité : voies “religieuses,

culturelles, symboliques, mythiques, sportives ou encore thématiques” (Leudihac, 2018,

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p.40). Les modes de transports utilisés sont eux aussi variés : de la marche jusqu’à la voiture en passant par des modes de transport plus atypiques. Nous allons ici nous concentrer sur les itinéraires se parcourant à pied.

On distingue tout d’abord les chemins emblématiques ou symboliques qui constituent pour les territoires traversés une source de richesses incontestable, notamment sur le plan historique et culturel. L’exemple le plus signifiant et caractéristique serait celui des pèlerinages113. Ces derniers caractérisent les voyages qui sont entrepris par des personnes

croyantes qui cherchent à rejoindre un lieu de culte ou de dévotion. Ces lieux sacrés qu’on retrouve à travers le globe procurent aux pèlerins une communion avec leur divinité114.

De nos jours, outre le fait qu’il s’agisse d’un mouvement religieux, ce phénomène se révèle être un phénomène très transversal, tant sur le plan social, touristique, économique que politique. Cela se confirme notamment du fait d’une forte augmentation ces dernières années du nombre de visiteurs sur les principaux lieux religieux du monde115. Bien que le

quotidien de ces voyageurs puisse se révéler compliqué116, la simplicité, tranquillité et

recueillement sont les principales motivations évoquées par cette diversité de pèlerins. L’exemple le plus signifiant et remarquable parmi les mouvements de pèlerinage subsistant aujourd’hui serait celui des chemins de Saint Jacques de Compostelle, qui sillonnent l’Europe et attirent des pèlerins venant des quatre coins du monde.

On retrouve ensuite de nombreux itinéraires renommés fondés sur les origines de certaines civilisations ou bien sur l’histoire de personnalités emblématiques, comme notamment les chemins Incas qui traversent l’Amérique du Sud, l’illustre Route de la Soie qui parcourent d’innombrables pays d’Asie ou encore le dernier parcours emprunté en Bolivie par le Che Guevara.

Tous ont au final pour objectif de préserver et réhabiliter ces voies et chemins qui détiennent une richesse historique et culturelle précieuse. Certains de ces itinéraires ont d’ailleurs été distingués par l’UNESCO comme patrimoine mondial, ce qui permet d’autant

113 Le dessous des cartes, Arte. Les pèlerinages, phénomènes mondiaux [en ligne]. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=KhYd4di1c2Y. (Consulté le 21-06-2019).

114 Au travers de relique, objet sacré, source ou encore histoire légendaire.

115 “En 2000, on estimait à 240 millions le nombre de pèlerins, alors qu’en 2013 ils étaient entre 300 et 330 millions.” (Leudihac, 2018, p.41).

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plus de les valoriser et de les préserver à travers le rayonnement international que cette distinction leur procure.

A l’échelle de l’Europe, l’initiative des itinéraires culturels qui a été entreprise à partir des années 1980 par le Conseil de l’Europe permet de faire revivre d’illustres voies et chemins autour de thématiques variées. Ces appellations permettraient au final de favoriser les échanges, la coopération mais aussi la préservation des richesses patrimoniales. A noter que nombre de ces itinéraires culturels se pratiquent à pied, ou plus généralement par le biais de mobilités douces.

D’autre part, concernant la randonnée pédestre itinérante spécifiquement, on retrouve différentes sortes d’itinéraires dédiées à cette pratique, permettant de réaliser des circuits sur plusieurs jours voire même plusieurs semaines. On distingue d’abord les sentiers de Grande Randonnée (GR®), réputés en France et qui sont empruntés chaque année par de

nombreux randonneurs et sportifs habitués à la pratique. Il est par exemple possible de citer le célèbre GR®20, qui traverse la Corse sur près de 200 kilomètres, et qui a la

réputation d’être l’un des treks les plus beaux mais aussi les plus durs d’Europe. La Grande Traversée des Alpes, ou encore celles des Pyrénées ou du Jura, sont en outre des exemples significatifs à l’échelle de massifs montagneux.

A plus petite échelle, on retrouve ensuite les sentiers de Grande Randonnée de Pays (GR®

de Pays), moins longs, ils permettent généralement de découvrir une région sur un itinéraire en boucle. En incluant les chemins de Petites Randonnées (PR®), plus destinés à

la balade sur une journée, on comptabilise près de 90 000 kilomètres d’itinéraires de ce genre balisés dans toute la France117.

Enfin, on retrouve à l’échelle européenne et même internationale des réseaux de sentiers de randonnées, qui engendrent la création d’itinéraires importants, comme notamment la Via Alpina, parcourant pas moins de huit pays du massif des Alpes.

Au final, citons quelques exemples d’itinéraires autres que pédestres. On retrouve des routes touristiques motorisées, comme la Mother road aux Etats-Unis ou encore la Route

117 A noter que ces appellations GR®, GR®P et PR® sont délivrés par la Fédération Française de Randonnée pédestre, qui est également chargée de l’entretien et du balisage de ces sentiers.

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du Champagne en France. En ce qui concerne les vélo routes et voies vertes118, il est

possible de citer par exemple la Vélodyssée, la ViaRhôna, le Canal du midi ou encore l’Eurovélo à l’échelle de l’Europe. Les vététistes ont eux aussi le droit à leurs itinéraires, comme la Grande Traversée du Jura, du Morvan ou encore du Massif-Central. Plus spécifiquement encore, des circuits sont réservés aux itinérants équestres, comme la Route européenne d’Artagnan ou encore le Grand 8 à cheval.

1.4.3.2. Des itinéraires clé d’un marketing territorial et

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