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TOURISME D’ITINÉRANCE PÉDESTRE

DU FONCTIONNEMENT ET DE LA PÉRENNISATION DU RÉSEAU

3.2.3. Une fonction de communication externe pour promouvoir les actions de la coopération

Pour terminer cette section, ce rôle de gestionnaire de la vie du réseau semble impliquer une dernière dimension plus relative à la communication réalisée en externe de la coopération. Il semble en effet essentiel, pour garantir une certaine pérennité, de faire en sorte de faire connaître le réseau et reconnaître sa valeur ajoutée auprès d’acteurs externes, notamment les décideurs politiques.

L’acteur tiers va dans ce cadre agir comme le promoteur de la démarche en communiquant et valorisant les missions et actions entreprises par le réseau coopératif, mais aussi les acteurs qui le composent. Il s’agit bien ici de permettre d’augmenter la visibilité de la coopération, ce à travers une communication sur les activités et résultats du réseau qui s’est construit, soutenant ainsi son identité, son utilité mais aussi sa crédibilité et sa reconnaissance. D’après une publication de l’organisme Arifor, “la visibilité permet donc

d’installer la raison d’être d’un réseau dans le temps en démontrant la plus-value de ses travaux collectifs” 322.

Ainsi, le Guide méthodologique pour la création, l’animation et l’évaluation des

groupements d’entreprises nous permet de distinguer qu’une communication externe bien

réalisée permet de :

- Informer sur la progression de la coopération,

- Motiver et rassembler davantage les membres du réseau,

- “Créer un sentiment de fierté et d’appartenance” (Conseil Général de l’Hérault, 2011, p.54),

- Valoriser les réalisations pour renforcer la confiance des partenaires ou acteurs qui soutiennent le réseau,

- Rendre compte du travail réalisé,

- “Inciter d’autres entreprises ou partenaires à participer au groupement en

démontrant tout l’avantage de créer des synergies et de partager des projets communs” (Conseil Général de l’Hérault, 2011, p.54).

322 Arifor. Principales caractéristiques des réseaux emploi/formation [en ligne]. Disponible sur : http://www.arifor.fr/IMG/pdf/reseaux-acteurs.pdf (Consulté le 06-06-2019).

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Cette communication externe devra bien sûr être réalisée par l’acteur tiers en y associant les parties prenantes323, mais c’est au final lui qui veillera à la gestion et au suivi de cette

mission.

Au démarrage de la coopération, il s’agira ainsi de faire connaître les objectifs et finalités du réseau, ses parties prenantes, les actions qui sont envisagées et les potentiels partenaires. Cela permettra ainsi d’en informer les acteurs ne prenant pas part à l’initiative mais qui pourraient à l’avenir souhaiter la rejoindre, ou encore les habitants du territoire sur lequel se déroule le projet. Puis, au fil de la construction et du développement du réseau, il s’agira alors de communiquer sur les effets de celui-ci, valorisant et renforçant ainsi sa légitimité sur le territoire d’intervention.

Ainsi, on retrouve de nombreuses occasions pouvant être saisies par le coordinateur pour communiquer sur le réseau : des prises de paroles publiques, par le biais de la presse (communiqués de presse, articles, reportages, spots radios, etc.), du site internet du groupement, des réseaux sociaux, etc. Les actions de valorisation qui seront réalisées pourront alors porter sur différentes choses comme nous le précise le guide du Conseil Général de l’Hérault : “les actions du groupement, ses réalisations, ses réussites, sa

dynamique, les impacts des actions observées, les soutiens obtenus des financeurs, les entreprises membres, etc.” (2011, p.54).

Afin de mener à bien efficacement cette communication, il semble finalement que plusieurs conditions sont à instaurer par l’acteur tiers qui va pouvoir impliquer les parties prenantes dans cette mission fondamentale :

- Faire en sorte de développer un savoir-faire en la matière ;

- Offrir la possibilité aux parties prenantes de relayer à leur tour la communication, ce qui implique nécessairement de leur fournir des outils et supports adaptés (et donc de les former à leurs utilisations) ;

- Bien veiller à ce que les acteurs soient impliqués dans toutes les actions de communication externes engageant l’image du réseau324 ;

323 “Les actions de communication sont conçues en tenant compte des attentes des membres et des ambitions du

groupement, tant dans leur nature que pour les outils de communication choisis.” (Conseil Général de l’Hérault, 2011,

p.54).

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- Pourquoi pas envisager des témoignages des membres du réseau sur des “success stories”, permettant davantage de valoriser les résultats et apports concrets de la coopération.

Pour terminer, les paroles d’expert proposées en Annexe E vous permettront d’avoir un apport supplémentaire, en plus des différents éléments évoqués précédemment, sur les objectifs de la communication externe mais également sur les types d’informations devant être transmises en fonction des cibles visées.

Tout comme les autres dimensions évoquées dans cette deuxième partie, la réussite de cette communication externe va finalement permettre de renforcer la confiance des parties prenantes et partenaires. L’acteur tiers va dans ce cadre se positionner comme le porte-parole du réseau de coopération, ce qui viendra au final renforcer la visibilité de ce dernier tout en affirmant son appropriation par les parties prenantes.

Afin de conclure ce point sur le rôle de gestionnaire du tiers, il est possible d’affirmer que ce dernier va devoir faire preuve de polyvalence. En plus d’être capable de gérer sur les plans administratifs et financiers le réseau, ce coordinateur va constamment devoir utiliser la communication, tant en interne qu’en externe, pour garantir le fonctionnement de la coopération et la dynamique d’acteurs instaurée. C’est lui qui va effectivement permettre la diffusion d’informations au sein du groupe et auprès des partenaires, et qui va soutenir et accompagner les réflexions mais aussi la mise en œuvre plus opérationnelle des actions. En définitive, son action sur ces différents niveaux va constituer une véritable garantie pour la pérennité du réseau, mais il reste encore la question de la continuité à aborder, qui nous permettra au final de clore cette deuxième partie.

3 . 3 . U n e c o n t i n u i t é q u i p e u t ê t r e a s s u r é e g r â c e à l ’ a c t i o n d e l ’ a c t e u r t i e r s

Les différents ouvrages qui ont pu être étudiés dans le cadre de notre travail traitant des questions de mise en réseau des acteurs nous ont tous permis de souligner le fait qu’un réseau constitue un système complexe à l’équilibre fragile. Ainsi, une fois que la tâche de mise en place d’une coopération est menée, tout n’est pas joué et beaucoup reste encore à faire pour en garantir sa réussite mais aussi sa pérennité. Les liens et la relation de

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confiance qui sont instaurés entre les parties prenantes ne sont en effet jamais garantis et restent soumis à différentes pressions et risques.

Comme l’affirme Guy Le Boterf, la coopération se doit effectivement de toujours être entretenue, relancée et consolidée pour optimiser les chances de réussite. La présence d’un acteur tiers apparaît donc une fois encore comme primordiale, car il pourra veiller à entretenir les relations entre les membres et leur satisfaction vis-à-vis de la coopération, permettant ainsi de maintenir la synergie et dynamique collective.

Pour illustrer ce point, le concept de Gardening management semble intéressant à utiliser. Cette notion permet en effet de rapprocher les réseaux d’acteurs à des systèmes vivants.

« Le message est simple : de même que le jardinier ne tire pas sur les plantes

pour les faire pousser, de même le manager ne peut forcer les membres d’un réseau à coopérer. La “stratégie” du jardinier consiste à créer et à entretenir un environnement favorable aux plantes : traitement du sol, ventilation, ensoleillement, tuteurs… Plus cette écologie comportera un ensemble cohérent de conditions favorables, plus la probabilité de réussite sera grande. » (Le

Boterf, 2008, p. 73)

Cette approche nous permettrait au final de souligner le fait que réunir les conditions favorables d’un réseau d’acteurs permettrait de maximiser les chances de sa réussite.

Ainsi, après avoir abordé dans une première section les différents facteurs pouvant augmenter les risques de dérives, d'essoufflement ou d’échecs, nous analyserons dans une seconde partie les systèmes de suivi et d’évaluation qui semblent permettre de pallier à ces risques. Mises en œuvre par l’acteur tiers, ces outils et méthodes pourraient en effet permettre de s’assurer que toutes les conditions favorables au succès de la coopération sont garanties.

3.3.1. Le suivi et l’évaluation de la coopération, permettant de

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