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TOURISME D’ITINÉRANCE PÉDESTRE

PLACE D ’ UNE DYNAMIQUE COLLECTIVE FAVORABLE À LA CO CONSTRUCTION DE LA COOPÉRATION

2.2.2. Un coordinateur qui veille à l’équité et à l’instauration d’un équilibre dans la co-construction du projet

2.2.2.3. Une assistance dans le développement d’une culture commune et construction de représentations partagées

Une fois que le réseau coopératif est initié, les échanges et rencontres organisées ainsi que les actions menées collectivement pourront progressivement permettre la fondation d’une culture commune et l’établissement de représentations partagées.

Les finalités et actions collectives qui seront déterminées dans le réseau induiront effectivement l’instauration de méthodes de travail collectif, de manières de gérer les relations et de travailler ensemble, qui vont in fine contribuer à construire et développer une culture partagée entre toutes les parties prenantes.

Cette construction progressive d’une culture collective semble en tous les cas fondamentale pour garantir l’efficacité du travail coopératif. Cette architecture va au final composer l’une des pierres fondatrices de la coopération, faisant figure de fil conducteur entre les acteurs mobilisés et permettant de caractériser le réseau à l’égard de l’extérieur. Finalement, cette culture commune va faciliter la convivialité, la confiance et les échanges réciproques entre les membres.

Pour conclure sur cette section, il semblerait que les ingrédients pour l’instauration d’une dynamique collective productive reposent sur la coordination qui sera faite par l’acteur tiers. Ce dernier devra effectivement veiller à ce que les objectifs et actions définis collectivement, et qu’il aura formalisés, soient clairs et validés par toutes les parties prenantes, tout en s’assurant qu’un équilibre des forces soit garanti entre ces dernières.

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Pour arriver à ces objectifs communs, le réseau doit en outre pouvoir se doter des moyens et ressources nécessaires, impliquant donc un acteur chargé de la coordination, mais aussi la définition d’un cadre de valeurs et de règles partagées, propice au bon déroulé du travail coopératif. Le schéma ci-dessous nous permet d’avoir un aperçu des différents éléments relevant du tiers facilitateur dans l’instauration de cette dynamique propice à la co- construction.

Figure 18 : Les différentes étapes de la mise en place d’une dynamique collective favorable à la co-construction de la coopération

Source : Leudihac Sophia, Canva.

Au final, on comprend bien que le réseau doit faire sens et que sa construction doit se faire de manière progressive pour en garantir sa réussite. L’environnement favorable qui sera instauré par le tiers facilitateur va permettre au final de garantir le bon fonctionnement du réseau et l’instauration d’une dynamique pérenne permettant d’arriver aux résultats espérés. Pour ce faire, il convient en tous les cas que cet acteur tiers se révèle être un bon animateur, rompu aux techniques d’animation et de synthèse et disposant des qualités requises pour occuper ce rôle.

2 . 3 . L ’ a n i m a t e u r , u n v r a i m é t i e r q u i r e q u i e r t d e s c o m p é t e n c e s e t q u a l i t é s p a r t i c u l i è r e s

Au regard des éléments évoqués précédemment, il semble intéressant de consacrer une section de cette analyse aux compétences et qualités requises pour occuper un rôle d’animateur. Ce métier figure effectivement comme très spécifique, puisque la personne

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qui occupe ce rôle doit être en mesure d’assoir une certaine légitimité technique pour garantir la réussite du projet de coopération. Cet acteur tiers doit effectivement avoir une connaissance complète des différents enjeux285 en présence et impliqués dans la

démarche. Sa disponibilité, sa présence au sein du groupement mais aussi son efficacité le font ainsi figurer comme un facteur clé de l’organisation.

Le tableau proposé par le Conseil général de l’Hérault dans son Guide méthodologique pour

la création, l’animation et l’évaluation des groupements d’entreprises nous permet d’avoir

un aperçu complet des principales compétences requises pour occuper ce rôle de coordinateur au sein d’une coopération.

Figure 19 : Les principales compétences de l’animateur / coordinateur

Source : Conseil général de l’Hérault. Guide méthodologique pour la création, l’animation et l’évaluation des groupements d’entreprises, 2011.

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On comprend ici que les compétences et qualités de l’animateur requièrent un savoir-faire et un savoir-être particulier de par la polyvalence des missions et rôles qu’il occupe. Cet acteur doit effectivement être en mesure de réunir les conditions favorables à un développement collectif cohérent garant de la réussite du projet. Il doit parvenir à se positionner comme un point de repère pour les parties prenantes sans pour autant s’imposer comme un chef de projet.

Ainsi, ce dernier doit d’abord, pour mener à bien les rencontres, faire preuve d’une capacité d'adaptation importante. Il doit effectivement être en mesure de “s’adapter à son public et

revêtir des habits différents selon les circonstances”286 et conflits pouvant intervenir. Pour

ce faire, la maîtrise des règles de fonctionnement d’un groupe est cruciale, ainsi que la capacité à détecter les différentes personnalités et positions des acteurs pour pouvoir plus facilement anticiper et adapter sa méthode287.

L’animateur doit en outre faire preuve d’un sens de l’organisation à toute épreuve pour être un bon technicien. Pour ce faire, une connaissance des outils du travail288 en équipe

est primordiale afin de pouvoir les formaliser efficacement et clairement aux groupes de travail.

Pour l’instauration et le maintien d’un “esprit coopératif”, l’animateur doit finalement posséder de grandes qualités humaines et relationnelles. Celui doit effectivement être capable de :

- Disposer d’un très bon sens de l’écoute et d’empathie, puisqu’il doit être capable de discuter avec les membres, d’écouter leur opinion et se mettre dans leur position afin d’essayer de véritablement les comprendre ;

- Être un bon pédagogue, voire même un peu psychologue, afin de parvenir à expliquer les choses clairement et de façon à ne pas vexer ou braquer les acteurs ; - Faire preuve d’enthousiasme et de dynamisme, puisque c’est lui qui va insuffler la

réflexion, relancer et faire réagir les parties prenantes. Un comportement

286 Forcadet-Marcos Sylvia. Les différents habits de l’animateur de réseaux [en ligne]. Disponible sur : http://sforcadet- lienzo.over-blog.com/article-les-differents-habits-de-l-animateur-de-reseaux-49431577.html (Consulté le 23-07-2019). 287 Manière de conduire le groupe, discours et outils adoptés, etc.

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énergique et convivial va en effet permettre d’instaurer une dynamique collective289 et une relation de confiance dans la coopération ;

- Manifester une curiosité et une ouverture d’esprit certaines, lui permettant de se remettre en question si besoin et de prendre sans cesse du recul sur les différentes situations. L’animateur doit en effet montrer son envie d’apprendre des personnes mobilisées et sa volonté continuelle d’enrichir ses connaissance et savoir-faire ; - Être discret, pour garantir sa neutralité et son calme dans ses missions290. Même si

l’animateur constitue un point de repère, il doit toujours veiller à ne pas s’imposer, mais plutôt réussir à gagner la confiance et le respect des membres (se faire accepter). Il doit ainsi réussir à être force de proposition sans pour autant être directif.

Au regard des différents éléments évoqués ici, on comprend finalement que les compétences de l’animateur doivent être véritablement polyvalentes291 afin que ce dernier

puisse détenir une vision globale du projet et réussir à orienter efficacement les rencontres et échanges.

289 Animer, c’est mettre en mouvement !

290 Le DEPTOURS Magazine nous parle de “devoir de réserve et de neutralité associé à la défense de l’intérêt commun et

de prises en compte des disparités du terrain”.

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Pour conclure ce deuxième chapitre, il semble effectivement que l’acteur tiers va occuper un rôle de facilitateur et d’animateur dans la construction du réseau coopératif. A travers notre analyse, l’animation s’est révélée être une fonction essentielle pour garantir la mise en place d’une dynamique collective permettant la co-construction du projet coopératif.

Cette action va en effet d’abord se porter sur l’instauration d’un climat de confiance, à travers des rencontres et échanges mais aussi en prenant en compte les attentes et avis de chaque acteur. Le développement progressif de liens entre acteurs offrira au final l’instauration de compétences collaboratives solides et partagées292.

Aussi, dans une optique de travail participatif, l’animateur va être le garant de l’implication des différentes parties prenantes, ce en les associant lors de rencontres conjointes permettant d’engager une réflexion collective sur les objectifs du projet et actions à mettre en œuvre. Dans la suite, une définition des règles de fonctionnement et valeurs du réseau permettra de renforcer l’implication des membres à travers l’établissement de ce cadre de travail collectif favorable validé par tous.

Au final, comme l’affirme l’Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d’Industrie, la construction d’un réseau d’acteurs se doit d’être inscrite dans la durée, “suivant un parcours qui requiert un temps certain, car la confiance qui s’instaure entre les

[acteurs] ne se décrète pas et les effets concrets sur les [parties prenantes] et in fine sur les territoires ne deviennent visibles que sur le long terme” (2010, p.18). Ainsi, pour que le

réseau puisse fonctionner et se développer, il semble essentiel de “veiller à ce que la

dynamique du réseau ne soit pas rompue et qu’elle soit en adéquation avec les besoins évolutifs des [acteurs mobilisés]”. C’est ainsi que le dernier rôle de l’acteur tiers intervient,

puisque c’est par son action que la continuité du réseau va pouvoir être assurée. Celui-ci va en effet veiller à entretenir les relations entre les parties prenantes mais aussi se charger du fonctionnement général du réseau, garantissant ainsi la pérennité de la coopération.

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3. C

HAPITRE

3

:

L’

ACTEUR TIERS

,

UN GARANT DES RELATIONS

,

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