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LES CARACTERISTIQUES DU MANAGEMENT FRANÇAIS

2. La régularité dans les bonnes performances

2.2.3. LES PME face à l’exportation et des activités d’innovation

2.3.3.2. Les PME françaises et l’innovation

Dans le contexte de la compétitivité internationale, la capacité de développement des PME françaises dépend de leur aptitude à innover puisque leurs possibilités sont limitées de concurrencer les GE sur le plan compétitivité-prix. Dans le contexte d’une concurrence accrue due à la mondialisation et de l’économie de la connaissance, les PME des pays développés, et notamment les PME françaises doivent démontrer de la créativité et innover, afin de différencier durablement leur offre de celle de leurs concurrents, sur des aspects hors prix (Lallement, 2009).

Dans l’économie fondée sur le savoir, le cœur de métier se définit de moins en moins sur la base des biens et services que les entreprises produisent mais de plus en plus par rapport aux connaissances qu’elles maitrisent et qu’elles mobilisent au cours du processus de production de plus en plus divisé. « Ce nouveau contexte est marqué non seulement par l’importance croissante du savoir comme facteur de production - au détriment des facteurs traditionnels (capital et travail) - mais aussi par une tendance à la désintégration verticale des entreprises (externalisation, downsizing) et corrélativement, par une importance croissante des PME (Audretsch, Baldwin, 2006). […] Pour autant la prééminence des dites PME n’est nullement garantie, loin s’en faut. En général, celles-ci ne peuvent désormais prospérer qu’en étant suffisamment intégrées au sein de réseaux impliquant divers partenaires de différentes tailles (clients, fournisseurs, organismes de recherche, centres de formation etc.) (Lallement, 2009 ; p.164-165).

Ainsi, on est passé de l’ère de l’idée géniale à l’innovation permanente pour rester compétitif et rester « dans la course ». Dans le même temps, le concept d’innovation n’est plus seulement cantonné au domaine de la technologie mais s’est élargie à d’autres domaines comme l’organisation ou les processus. Pour pouvoir créer de la valeur pour les principales parties prenantes et créer un avantage concurrentiel et de maintenir une compétitivité de l’entreprise, l’innovation est un moyen privilégié pour y parvenir. Pour ce faire deux stratégies d’innovation à savoir l’innovation radicale ou l’innovation incrémentale peuvent être mises en place. Afin de pouvoir développer des produits ou procédés nouveaux, il existe un lien, c’est-à-dire une coexistence et voir une coévolution entre les innovations technologiques et organisationnelles au sein des entreprises.

Les données de l’Insee permettent de confirmer que les PME pratiquent parallèlement plusieurs innovations (cf. tableau 31). D’après l’enquête CIS de 2010, on note que les sociétés de 250 salariés et plus sont les moins innovantes en organisation alors que les sociétés de 10 à 19

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salariés ont le plus fort taux en innovation d’organisation. Ce qui conforte l’idée de la flexibilité organisationnelle des sociétés de petite taille par rapport aux grandes entreprises. Toutes les sociétés privilégient nettement les innovations de méthodes d’organisation du travail et de prise de décision par rapport aux innovations de méthodes d’organisation des relations externes avec d’autres sociétés ou organismes, sauf pour les sociétés de 250 salariés qui ont un taux supérieur d’au moins 5,5% par rapport aux autres sociétés. Le taux d’innovation des méthodes de fonctionnement dans l’organisation des procédures est plus important dans les sociétés employant moins de 50 salariés (84,22%) dans les sociétés employant 20 à 49 salariés (82,26%) et que dans les autres catégories d’entreprises qui présentent quand même un taux supérieur à 80%.

Par contre le plus fort taux d’innovation dans les modes de fonctionnement dans l'organisation des procédures se trouve chez les entreprises de plus de 250 salariés, taux qui augmente avec la taille des entreprises. Ce qui n’est pas étonnant, car avec la taille la formalisation des procédures augmente. Le taux de sociétés innovantes le plus fort est sans surprise celui des entreprises de 250 salariés et plus qui sont actives en tous types d’innovation comme pour des innovations en produits nouveaux mis sur le marché. Le nombre de PME de 50 à 249 est 1,4 fois plus important que celui des PME de 10 à 49 salariés qui pratiquent des innovations de tout type. Alors que cette proportion est de 2, 3 pour les innovations en produit nouveaux.

Tableau 31: Proportion des sociétés innovantes par catégorie d'innovation en 2010

Source : INSEE, CIS 2010, calculs de l’auteur

Le taux de sociétés innovantes le plus fort est sans surprise celui des entreprises de 250 salariés et plus qui sont actives en tous types d’innovation comme pour des innovations en produits nouveaux mis sur le marché. Le nombre des PME de 50 à 249 est 1,4 fois plus important que celui des PME de 10 à 49 salariés à se lancer dans des innovations de tout type. Alors que cette

Tous types d'innovation

Innovation en produits nouveaux pour le marché en % de nombre de sociétés De 10 à 49 salariés 45 9 De 50 à 249 salariés 63 21 250 salariés ou plus 80 39 Construction 40 4

Activités de services administratifs et de soutien 40 4 Transports et entreposage 41 4 Activités immobilières 47 5

Commerce de gros 48 10

Activités financières et d'assurance 50 11 Activités spécialisées, scientifiques et techniques 53 13 Industrie manufacturière, industries extractives et autres 56 18 Information et communication 71 34

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proportion est de 2, 3 pour les innovations en produit nouveaux. Le secteur qui est le plus actif en innovations de tout type (71% des sociétés) comme pour les innovations en produits nouveaux pour le marché (34% des sociétés) est celui de l’information et de la communication. Suivi par celui de l’industrie manufacturière, industries extractives et autres (56% de société innovantes) et celui des activités spécifiques, scientifiques et techniques (voir tableau 32).

Tableau 32: Les sociétés innovantes entre 2008 et 2010

En ce qui concerne les coopérations dans les activités d’innovation, les entreprises toutes catégories confondues établissent des partenariats dans l’innovation, mais plus elles sont grandes plus la propension à établir ces partenariats est forte. Les partenariats privilégiés des PME de moins de 250 salariés sont ceux établis avec les fournisseurs, viennent en deuxième position les clients ou consommateurs. Alors que les sociétés de plus de 250 salariés privilégient d’abord des partenariats avec les autres sociétés ou le réseau d’enseigne, viennent ensuite les fournisseurs et après les clients

Tableau 33: Coopération dans les activités d’innovation, identité des partenaires par secteur d’activité

Indicateurs

Ensemble des

sociétés

technologiquemen t innovantes

Sociétés ayant établi des partenariats dans l'innovation En % Autres sociétés du groupe ou du réseau d'enseigne Fournisseurs Clients ou consommateurs Ensemble 32 454 11 016 33,39 5 157 7 281 5 970 10 à 19 salariés 12 483 3 521 28 1 063 2 424 1 974 20 à 49 salariés 10 330 3 082 29,8 1 195 1 943 1 587 50 à 249 salariés 7 082 2 910 41,09 1 757 1 802 1 505 250 salariés et plus 2 559 1 503 58,73 1 142 1 111 905 Type d’innovation organisationnelle Ensemble des sociétés innovantes en organisation Modes de fonctionnement dans l'organisation des procédures Méthodes d'organisation du travail et de prise de décision Méthodes d'organisation des relations externes avec d'autres sociétés ou organismes TAILLE % % % % Ensemble 100,00% 67.00% 82.87% 42.20% 10 à 19 salariés 43,48% 61.17% 84.22% 41.45% 20 à 49 salariés 32,58% 67.69% 82.56% 42.54% 50 à 249 salariés 18,23% 75.26% 80.50% 41.52% 250 salariés et plus 5,70% 81.01% 81.87% 48.22%

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On peut remarquer que les sociétés exportatrices ont des taux d’innovation plus important dans toutes les innovations qu’il s’agisse d’innovations technologiques, d’innovations de produits ou d’innovations de produits nouveaux pour le marché (voir aussi Annexe 4). Le tableau 34 montre que les sociétés exportatrices ont un taux d’innovation plus important que les sociétés non exportatrices ; que ce soient des innovations au sens large, des innovations technologiques ou des innovations de produit ou des innovations de produit nouveau sur le marché. La différence du taux d’innovation des sociétés exportatrices par rapport aux autres sociétés se situé autour de plus 20% pour chaque innovation relevée.

Tableau 34: Innovation parmi les sociétés exportatrices et les autres sociétés

Type d’innovation Ensemble

% Sociétés exportatrices % Sociétés non exportatrices %

Innovation au sens large 49 65 42

Innovation technologique 28 47 19

Innovation de produits 19 35 11

Innovation de produits nouveaux pour le marché 12 24 6

Source : Insee, enquête Innovation CIS 2010.

Les secteurs qui présentent un fort taux de sociétés innovatrices en innovations technologiques sont les secteurs de l’information et de la communication et le secteur de l’industrie manufacturière, industries extractives et autres. Le secteur des informations et communications présente aussi le plus fort taux de sociétés actives dans les innovations d’organisation et de marketing.

Sans surprise, ce sont les sociétés de plus de 250 salariés qui présentent des effectifs employés dans des innovations technologiques, organisationnels ou de marketing les plus importants.

Indicateurs Concurrents ou autres sociétés du secteur Consultants, laboratoires commerciaux ou privés, organismes privés de R&D

Universités ou établissements d'enseignement supérieur Organismes publics de R&D ou instituts privés à but non lucratif Ensemble 3 885 4 339 3 933 3 147 10 à 19 salariés 1 302 1 373 1 151 1 018 20 à 49 salariés 1 147 1 162 881 694 50 à 249 salariés 846 1 011 1 097 829 250 salariés et plus 590 793 804 606

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Tableau 35: Proportion de sociétés innovantes par catégorie d’innovation

Source : Insee, enquête Innovation CIS 2010