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B) La structure financière

Les analyses les plus récentes suggèrent que les difficultés d’accès aux financements constituent un frein de premier ordre pour le développement des PME indépendantes. Elles peuvent par exemple bénéficier de mesures fiscales telles que le Crédit Impôt Recherche (CIR) ou celles prévues par la loi TEPA au titre des souscriptions en numéraire au capital initial ou augmentation de capital de PME non cotées. Néanmoins, comme dans la plupart des pays, le crédit bancaire qui constitue une des premières sources de financement des PME après l’autofinancement (OCDE, 2007) n’est que faiblement disponible pour ces entreprises. L’existence de contraintes de crédit conditionne alors le développement des activités des firmes ainsi que leur capacité à innover.

La notion de PME recouvre des réalités diverses même si les PME répondent à la même définition réglementaire47. Il est possible de distinguer les PME en plusieurs catégories en fonction de leurs besoins de financement (Chertok et al. (2009) :

▪ Les PME technologiques : elles investissent des sommes importantes dans des actifs essentiellement immatériels et dépendent beaucoup, dans les premiers stades de leur développement, des aides à la recherche et de financements en fonds propres.

▪ Les PME à forte croissance : elles ne sont pas « technologiques » mais elles peuvent être catégorisées sous la définition de « gazelles » telles que définies par la loi de finances 200748. Elles nécessitent l’obtention de financements importants dans les stades critiques de leur développement notamment les investissements en majorité immatériels et dans les services qui sont un des moteurs de la croissance dans les pays industrialisés.

▪ Les PME à faible taux de croissance : elles pourraient devenir des entreprises à forte croissance si elles pouvaient accéder aux fonds leur permettant de réaliser les investissements nécessaires.

Il existe une nette différence entre les PME innovantes technologiques, celles à forte croissance et les PME traditionnelles en ce qui concerne l’accès au crédit bancaire. Les premières sont caractérisées par un risque de défaillance élevé et ne peuvent donc pas prétendre à l’obtention d’un crédit bancaire traditionnel. En effet, les banques déclarent ne pas rentabiliser

48 La loi de finances 2007 impose un taux de croissance de plus de 15% de la masse salariale sur 2 années consécutives

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suffisamment les opérations entreprises avec les PME ce qui rend leur financement peu attractif. Le financement des PME innovantes est souvent incertain et dû à la nature de l’activité innovante qui comporte des grandes incertitudes quant au succès de l’innovation une fois mise sur le marché. De plus, étant donné que les activités innovantes sont généralement immatérielles, ce qui rend leur évaluation monétaire avant la mise sur le marché difficile. Le financement des PME innovantes est donc très risqué et incertain, ce qui ne facilite guère l’élaboration de contrats de financement mutuellement satisfaisants.

Si la petite taille des PME les rend plus flexibles et réactives pour innover, elle constitue néanmoins souvent un frein à l’obtention de financements nécessaires à leur développement. Les PME françaises recourent également moins aux crédits de trésorerie que les PME étrangères en raison de contraintes de crédit et doivent accumuler des liquidités pour pouvoir gérer les contraintes du cycle d’exploitation et se prémunir de chocs négatifs futurs. De ce fait, elles sont obligées de constituer des stocks de liquidités supérieurs à ce que l’on observe comme pratique pour les PME d’autres pays 49au lieu de consacrer ces fonds à leurs investissements.

Une autre ressource de financement à laquelle peuvent prétendre les PME et plus particulièrement les start-up ou PME de haute technologie à fort potentiel de croissance (correspondant aux deux premières catégories de PME précédemment relevées), est celle fournie par le capital-risque. Les besoins financiers de ces start-ups varient selon les différents stades de développement dans lesquels elles se trouvent. On distingue plusieurs phases de développement50 qui correspondent à des degrés de risque différents et nécessitent des financements particuliers (Chertok et al., 2009).

Les PME françaises recourent également moins aux crédits de trésorerie que les PME étrangères en raison de contraintes de crédit et doivent accumuler des liquidités pour pouvoir gérer les contraintes du cycle d’exploitation et se prémunir de chocs négatifs futurs. De ce fait, elles sont obligées de constituer des stocks de liquidités supérieurs à ce que l’on observe comme

49 L’étude comparative des modes de financement des entreprises allemandes et françaises effectuée par la Banque de France et la Bundesbank en 1999, relevait que les PME françaises maintenaient un stock de liquidités plus important que leurs homologues allemandes (5 % du bilan pour les PME françaises contre 2% pour les PME allemandes).

50 La phase de R&D : cela concerne les PME issues de la recherche d’un laboratoire public ou d’un grand groupe, la société n’est pas encore constituée.

La phase d’amorçage, pendant ce stade il faut trouver des capitaux pour financer l’étude de faisabilité et l’élaboration du

business plan.

La phase de création, l’entreprise doit financer les investissements immatériels ainsi que le développement et l’industrialisation des premiers produits et le lancement de l’exploitation.

La phase d’expansion, elle débute lorsque la firme parvient au point mort et se termine quand elle atteint un niveau de rentabilité suffisant pour rester pérenne.

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pratique pour les PME d’autres pays 51 au lieu de consacrer ces fonds à leurs investissements.

Une autre ressource de financement à laquelle peuvent prétendre les PME et plus particulièrement les start-up ou PME de haute technologie à fort potentiel de croissance (correspondant aux deux premières catégories de PME précédemment relevées), est celle fournie par le capital-risque. Les besoins financiers de ces start-ups varient selon les différents stades de développement dans lesquelles elles se trouvent.

Pendant les premiers stades qui constituent la phase de R&D et d’amorçage, les financements reçus sont très spécifiques et peuvent venir d’organismes de soutien variés comme par exemple les fonds octroyés par des laboratoires publics et privés ainsi que les personnes physiques ou incubateurs. Parmi les personnes physiques on recense les investisseurs « providentiels » ou Business Angels et les proches du dirigeant (« love money »). Les Business Angels n’apportent pas seulement des moyens financiers mais également leurs réseaux de professionnels, ce qui s’avère crucial pour les PME indépendantes. Leur arrivée dans le capital des PME est une source de performance et de croissance même si leurs apports financiers ne sont pas aussi importants que ceux du capital-risque traditionnel (Fryges et al., 2007).

L’étude menée par le ZEW52 en Allemagne démontre que les PME ayant bénéficié d’un tel

financement ont un taux de croissance plus élevé que celles qui n’en ont pas bénéficié. Mais les entrepreneurs sont souvent réticents à l’idée de faire appel à ce type de financement pour des raisons d’indépendance décisionnelle même si on peut observer ces dernières années un changement dans la culture entrepreneuriale vers une demande plus conséquente de ce type de financement. Ce n’est qu’après qu’interviennent les capital-risqueurs relayés ensuite par le marché financier et/ou les grandes entreprises. Mais la fragilité financière de ces firmes constitue malheureusement un handicap pour pouvoir attirer des investisseurs en capital-risque.

Améliorer l’accès des PME aux financements notamment par l’instauration de mesures gouvernementales plus ciblées pourrait indéniablement aider au développement et à la croissance des PME et augmenter ainsi le nombre de PME de grande taille qui font défaut en France.

51 L’étude comparative des modes de financement des entreprises allemandes et françaises effectuée par la Banque de France et la Bundesbank en 1999, relevait que les PME françaises maintenaient un stock de liquidités plus important que leurs homologues allemandes (5 % du bilan pour les PME françaises contre 2% pour les PME allemandes).

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