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La chute du mur de Berlin : modification de la donne économique et le retour de l’entreprenariat

Selon les prédictions de certains économistes, la mondialisation devait avoir des effets inverses de ceux qui se sont vraiment produits sur les PME. « La globalisation accrue de l’activité économique semblait condamner à l’extinction de l’entreprenariat considéré sous la forme de nouvelles et petites entreprises, ou du moins semblait diminuer son rôle, pour le rendre plus marginal encore que le rôle que lui reconnaissait l’économie de Solow. L’opinion communément admise prédisait que la globalisation accrue signifierait un environnement encore plus hostile pour les petites entreprises » (Audretsch, 2006 ; p.57). David Birch (1981, p.8 cité par Audretsch, 2006) va annoncer des résultats étonnants sur l’étude de la création d’emploi à long terme aux Etats-Unis « peu importe ce qu’elles font d’autre, les grandes firmes ne sont plus les fournisseuses majeures de nouveaux emplois pour les Américains » et annoncer que la création de la plupart des nouveaux emplois émanait plutôt des petites entreprises.

A partir des années 1990, on assiste à un retournement d’opinion, l’entreprenariat et les petites entreprises vont être désignées comme acteur essentiel pour la croissance économique. La

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globalisation n’a pas conduit à la disparition des petites entreprises. Au contraire, le développement de ces dernières dans des nouveaux secteurs d’activité grâce aux nouvelles technologies et le déclin des grandes entreprises dans les secteurs manufacturiers traditionnels qui ont perdu leur compétitivité dans la production des pays industriels (en raison des salaires élevés) leur ouvriront de nouvelles perspectives de développement (Boutiller, 2011).

La chute du mur de Berlin en 1989 et la chute du communisme en Europe de l’Est comme dans l’ancienne Union soviétique va entraîner une refonte de la donne géostratégique (Frigant, 2004). L’équilibre géopolitique d’après-guerre se trouve bousculé avec l’ouverture de certaines régions et leur participation à l’économie mondiale24. Thurow (2002, p.38-39 cité par

Audretsch) conclut : « aussi longtemps que l’on pensait que le communisme était un système viable, il y avait une limite au capitalisme global, quels que soient les impératifs technologiques. Le capitalisme ne pouvait devenir complètement global parce qu’une large part du globe était hors de sa portée. Quarante pourcents de l’humanité vivait sous le communisme ». La montée de la connaissance comme facteur provoquant des avantages comparatifs dans des marchés globalement liés produit des effets sur la géographie des innovations ainsi que sur l’organisation de l’activité économique sur un territoire (ibid., 2002). De plus D. Audretsch (2006, p.57) note que « […], la montée de la connaissance comme facteur important de la compétitivité et de croissance économique a entraîné avec elle le développement d’un nouveau rôle économique pour une ancienne forme organisationnelle – l’entrepreneuriat25 ».

Les prédictions d’autrefois qui annonçaient que la globalisation exposerait les petites et moyennes entreprises à un environnement plus hostile (Vernon, 1970) ou que les coûts additionnels de la globalisation évinceraient ces dernières des investissements étrangers et que cette activité serait réservée de ce fait au GE (Caves, 1982) s’avèrent contredites. La globalisation n’a pas provoqué la disparition des PME, elle a plutôt transformé son rôle en déplaçant l’avantage comparatif vers l’activité économique basé sur la connaissance (Audretsch, 2006).

L’auteur avance deux raisons à ce fait, la première étant que les GE présentes dans les industries manufacturières traditionnelles provenant de pays à coûts élevés ont perdu leur compétitivité dans la production à grande échelle. La deuxième raison réside dans le fait que les PME ont pris de l’importance et de la valeur dans une économie basée sur la connaissance. Audretsch

24 En quelques années il est devenu possible d’échanger et d’investir dans des pays tels que la Chine, la Pologne, la République Tchèque, la Slovénie, la Hongrie ou le Vietnam.

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(1995) a montré que les entreprises américaines les plus innovantes sont les grandes entreprises mais dans certains secteurs comme par exemple l’industrie informatique et celle des instruments de contrôle de processus ce sont les petites firmes qui ont contribué au plus gros des innovations26. A mesure que la connaissance comme facteur de production est devenue plus importante, l’entrepreneuriat va servir de mécanisme clé dans la commercialisation de cette connaissance dans le contexte organisationnel d’une nouvelle firme (Audretsch, 2003).

L’auteur indique que si la valorisation de nouvelles idées n’est pas compatible avec les compétences centrales de la firme, sa trajectoire technologique met ceux qui sont à l’origine de cette nouvelle idée face à un choix crucial : ignorer la nouvelle idée ou la valoriser en créant une nouvelle firme pour la commercialiser. Il explique ainsi l’importance de l’entreprenariat et de ce fait des petites firmes dans la création et valorisation des connaissances et leur contribution à la croissance économique, à l’emploi et à la vitalité de l’économie dans son ensemble. En même temps, elles vont également réussir à élargir leurs espaces de marché et de fonctionnement à l’échelle mondiale contrairement aux prédictions qui affirment que la probabilité d’une firme d’élargir son marché à l’international est fonction de la taille (Wagner, 1995). Le constat sur l’importance des PME dans les économies nationales à travers les différentes périodes économiques étant établi, l’analyse de leur fonctionnement reste à élaborer dans le souci de pouvoir établir leurs potentiels et leurs faiblesses pour la mise en place de politiques de soutien adaptées.

1.2 L’Entrepreneuriat, l’entrepreneur ou le dirigeant de PME

Les études internationales sur la réémergence des petites entreprises de Loveman et Sengenberger (1991) et Acs et Audretsch (1993) montrent que dans la plupart des pays européens et en Amérique du Nord, le rôle des PME commence à avoir une importance croissante à partir des années 1970. C’est dans le domaine de la création d’emplois que l’émergence de l’entrepreneurship a été identifiée en premier et en particulier à partir des travaux de David Birch (1981) qui démontrent pour les États-Unis que la création de nouveaux emplois émane principalement des petites entreprises. Acs et Audretsch (1993) dans leur étude

26 De même, Audretsch va trouver, en utilisant une pondération pour tenir compte de la présence relative des petites

et grandes entreprises dans quelques industries données, un taux d’innovation moyen pour les petites entreprises de 0,309 qui est supérieur à celui des grandes entreprises qui n’ont qu’un taux d’innovation moyen de 0,202 .

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sur les pays européens vont révéler la montée en puissance des PME dans la création d’emploi en Europe. « Selon les pays concernés pour la période de 1978 à 1987, on constate des augmentations significatives des PME dans la création d’emploi ».

Les petites et nouvelles entreprises sont par conséquent de plus en plus importantes qualitativement, comme un mode d’organisation et d’opération, et quantitativement comme un moteur de création d’emploi des deux côtés de l’Atlantique » (Audretsch et Sanders, 2009 ; p.20). Selon Yvon Pesqueux (2011, p. 4), « on assiste au développement de l’idéologie d’une société entrepreneuriale par nature, à l’extensivité de la notion compte tenu des attributs qui lui sont accolés ». Les actions en faveur de l’entrepreneurship montrent les préoccupations des Etats, et notamment de l’Europe pour favoriser son avènement. Selon la définition de la Commission européenne, l’entrepreneurship serait « la capacité d’un individu de mettre en œuvre des idées. Cela inclut la créativité, l’innovation, la prise de risque, la capacité de planifier et gérer des projets dans le but d’atteindre des objectifs ».27

Cette définition étant très large englobant l’individu qui crée, qui innove et qui prend des risques pour mettre en œuvre un projet, a le mérite d’exister comme cadre pour mettre en œuvre des politiques de soutien. Toutefois, elle est également suffisamment imprécise pour savoir concrètement ce qu’on entend par le terme de l’entrepreneurship sur le terrain pour pouvoir le soutenir efficacement.

1.2.1. L’entrepreneurship

Le terme de l’entrepreneurship n’a pas le même sens selon les domaines de recherche qui l’étudient. L’entrepreneurship s’est rapidement développé en se divisant en de nombreux sous- domaines dans des disciplines de recherche diverses comme « l’économie, le management/ administration des affaires, la sociologie, la psychologie et l’anthropologie économique et culturelle, l’histoire de l’administration des affaires, la stratégie, le marketing la finance et la géographie [domaines de recherche] qui représentent une variété de traditions de recherche, de perspectives et de méthodes » (Carlsson et al., 2012 p. 2). Le terme entrepreneurship implique des phénomènes différents comme l’innovation, la créativité, le développement de nouvelles entreprises, la croissance économique, etc. Audretsch et al. (2015) notent à cet effet que le terme entrepreneurship a une signification différente selon les personnes, incluant les

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chercheurs et des chefs de file de pensée évoluant aussi bien dans les affaires que dans le domaine de la politique. Hector Rocha et Julian Birkinshaw (2007) remarquent que l’étude de l’entrepreneurship concerne des domaines d’analyse variés traitant de la personne (Cantillon, 1755), de l’approche par les traits (Mcelland, 1961), le comportement (Stevenson et Jarillo, 1990), les fonctions d’innovation (Schumpeter, 1911, 1934), les actions (Venkataraman, 1997), les nouvelles entreprises (Gartner, 1989) et la propriété (Hoang et Gimeno, 2010). Ces perspectives d’analyse différentes ont favorisé la multitude de définitions concernant l’entrepreneurship.

Les avancées et les développements de la recherche sur l’entrepreneurship ont néanmoins abouti au consensus que ce dernier est un des principaux facteurs de dynamisme industriel, de développement économique et de croissance. David B. Audretsch (2003), tout en attirant l’attention sur le fait que l’entrepreneuriat est une force vitale dans les économies développées, déplore le manque de consensus sur ce que constitue l’activité entrepreneuriale. Shane et Venkataraman (2000, p. 218) affirment que « le plus grand obstacle à la création d’un cadre conceptuel du domaine de l’entrepreneuriat a été sa définition ». Ils poursuivent en expliquant qu’actuellement, la plupart des chercheurs ont défini ce domaine de recherche uniquement en termes de qui est l’entrepreneur et ce que lui ou elle fait. Le problème avec ce genre d’approche serait que l’entrepreneurship intègre le lien entre deux phénomènes qui sont à la fois la présence d’opportunités lucratives et d’individus entreprenants (Venkataraman, 1997).

Ainsi, vouloir apporter une définition à ce domaine de recherche en se focalisant sur la personne de l’entrepreneur s’avère incomplet car l’entrepreneuriat est un phénomène multidimensionnel qui couvre différents objets d’analyse : allant de l’individu à la firme, la région et même la nation. Des études économétriques et statistiques ont démontré une corrélation positive entre la croissance économique et l’entrepreneuriat, cette relation se vérifie pour les contextes européens et américains (Audretsch,2003). Les déterminants de l’activité entrepreneuriale sous- entendent des facteurs spécifiques comme la capacité des individus et des entreprises à s’engager dans des activités entrepreneuriales ainsi que la demande pour l’entrepreneuriat (les opportunités créées par la demande de biens et services sur le marché). De plus, les politiques publiques ont un rôle clé à jouer dans le soutien de l’activité entrepreneuriale qui sera utilisé comme un mécanisme servant à promouvoir la croissance économique (Audretsch, 2003). Ainsi le taux actuel de l’entreprenariat sera déterminé par des facteurs macro et microéconomiques. Même s’il existe un large consensus sur la relation entre entrepreneuriat et croissance économique dans les économies développées, cela est moins évident quand il s’agit de définir

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ce qu’on entend par activité entrepreneuriale. Depuis les premiers écrits de Cantillon concernant l’entrepreneur et ses fonctions, de nombreuses publications qui suivirent ont enrichi les pensées initiales qui ont conduit à une grande variété de discussions sur la fonction entrepreneuriale. Le plus gros impact reconnu sur la littérature contemporaine est de loin celui de Schumpeter. La caractéristique distinctive de ces travaux est que l’entrepreneuriat est vu comme un phénomène de déséquilibre au lieu d’une force d’équilibre.

Dans son ouvrage la Theorie der wirtschaftlichen Entwicklung, de 1911, il propose la théorie de la destruction-créative, où de nouvelles firmes possédant un esprit entrepreneurial vont évincer celles qui sont moins innovantes, conduisant à un degré plus important de croissance économique. L’activité entrepreneuriale est entendue dans le sens de Schumpeter à la détection et création de nouvelles opportunités réalisées par des individus dans des organisations nouvelles ou existantes. L’accent mis par Schumpeter sur la création d’entreprise comme définition de l’activité entrepreneuriale n’a pas conduit à une définition unanimement acceptée et ceci confortant l’idée d’un concept multidimensionnel.

Louis Jacques Filion (1997, p. 143) explique que le manque de consensus sur une définition globale serait dû à une confusion des définitions de l’entrepreneur entre disciplines Les définitions actuelles utilisées pour étudier ou classer les activités entrepreneuriales se trouvent entre des perspectives économiques et managériales. Selon Filion, les économistes s’entendent pour associer l’entrepreneur à l’innovation, comme initiateur d’une dynamique du développement. Les spécialistes des sciences du comportement attribueraient à l’entrepreneur des caractéristiques de créativité, de ténacité, d’internalité28 et de leadership ; les ingénieurs et

les spécialistes de la gestion des opérations voient l’entrepreneur comme un répartiteur et coordinateur de ressources. Pour les spécialistes de la finance l’entrepreneur sait évaluer le risque. Pour les spécialistes de la gestion, l’entrepreneur sait se donner des fils conducteurs, des visions autour desquelles il organise l’ensemble de ses activités : « il excelle dans l’organisation et l’utilisation de ressources ». Les chercheurs en marketing lui attribuent des dons dans l’identification des occasions d’affaires.

La diversité et le nombre impressionnant de définitions du terme d’entrepreneurship dans des publications récentes, dont aucune n’a pas pu s’imposer est dû à deux raisons. Premièrement, un manque de compréhension commune et d’une définition des frontières du domaine de

28 L’internalité est une compétence graduellement apprise et acquise par quelqu’un qui doit faire en sorte que ses desseins se réalisent. Cette caractéristique n’est pas propre aux entrepreneurs mais on sait que les entrepreneurs qui ont du succès ont un niveau important d’internalité (Filion, 1997).

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l’entrepreneurship (Venkataraman, 1997), et deuxièmement par ce que la plupart des études ont comme base des stéréotypes propres (Casson, 1982). Traditionnellement, les chercheurs ont essayé de définir le champ de recherche en termes d’entrepreneur où par les activités des entrepreneurs, mais comme il existe des divergences fondamentales dans l’interprétation de ces deux concepts, une définition globale n’est peut-être pas possible (Venkataraman, 1997). Selon Venkataraman (1997, p. 218), l’entrepreneurship en tant que domaine scientifique cherche à analyser « qui, comment et avec quels effets, des opportunités de créer des biens et services futures sont découvertes, évaluées et exploitées ». Pour cela, le cœur de l’analyse scientifique sur l’entrepreneurship doit se concentrer autour de trois thèmes (1) pourquoi, quand, et comment des opportunités surgissent dans l’économie, (2) pourquoi, quand et comment certains sont capables de découvrir et d’exploiter ces opportunités pendant que d’autres en sont incapables ou ne le font pas, (3) quelles sont les conséquences économiques, psychologiques et sociales de cette recherche d’un marché futur pour l’acteur lui-même, pour les parties prenantes et la société entière.

L’analyse apportera ainsi une distinction portant d’un côté sur les individus et leur façon d’entreprendre, c’est-à-dire pourquoi certains dirigeants ou managers sont capable ou pas de saisir les opportunités du marché et pourquoi certains ne saisissent aucune opportunité. La deuxième partie de cette analyse s’attache de savoir comment et quand surgissent ces opportunités et quels effets elles produisent sur des marchés futurs en termes économiques, sociologiques et psychologiques. Ce champ d’analyse dépasse l’activité entrepreneuriale et s’intéresse également aux répercussions des choix de l’entrepreneur sur l’économie, la société, les partie prenantes et lui-même. Les auteurs reprennent l’idée de la détection d’opportunités mais ajoutent que l’entrepreneur peut également créer des opportunités lui-même. Ces activités produisent de la croissance économique et supposent l’innovation et de ce fait la prise de risque et la proactivité.

Un autre courant concernant l’entrepreneurship traite de la performance de l’organisation de la firme. Il classe la firme ou l’organisation comme entrepreneuriale selon des critères de performance particuliers (Clarysse et al., 2011). Certains de ces travaux traitent de firmes à forte croissance comme les « gazelles » qui essaient d’expliquer quels facteurs emmènent certaines firmes à devenir des gazelles et pourquoi d’autres n’arrivent pas à ces taux de croissance (World Economic Forum, 2011). L’innovation ou l’activité innovante constitue un autre critère de performance. Ces travaux cherchent à identifier quels facteurs et caractéristiques

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emmènent certaines firmes à produire des performances innovatrices plus fortes (Ireland et al. 2009).

Selon les auteurs, l’activité entrepreneuriale peut avoir lieu dans des organisations existantes sans création de nouvelles entités, contrairement à la pensée défendue par de nombreux chercheurs qui associent l’entrepreneurship à la création et au démarrage de l’entreprise. A cet effet, Il existe aujourd’hui un large consensus au sein de la communauté scientifique sur l’intégration dans le champ de l’entrepreneuriat des pratiques comme la reprise d’entreprise ou les intrapreneurs29 (J.-L. Guyot et J. Vandewattyne, 2008). Leur intégration est essentiellement basée sur l’hypothèse que ces deux pratiques ont en commun « l’esprit entrepreneurial ». Comme le remarque Yvon Pesquieux (2011) « l’entrepreneuriat ne nécessite pas forcément la création d’une nouvelle structure ».

Selon Thierry Verstraete (2001, p. 5), si le consensus paraît inaccessible en matière de théorie de l’entrepreneuriat, il est néanmoins possible d’avancer l’acception suivante à ce sujet qui indique que « l’entrepreneuriat est un phénomène combinant deux niveaux fondamentaux d’analyse, à savoir l’entrepreneur et l’organisation impulsée par celui-ci ». A cet effet Filion (1997 ; p. 146) signale :

« Là où existe une PME se trouve un entrepreneur qui l’a créée. En ce sens, le domaine de la PME, tout comme celui du travail autonome, constitue l’un des paramètres du champ plus vaste de l’entrepreneuriat ».

Ainsi, le domaine de l’entrepreneurship analyse l’activité entrepreneuriale en fonction du comportement des individus, selon leur capacité et volonté de saisir des opportunités pour les transformer dans des biens ou services commercialisables. De plus, l’activité entrepreneuriale suppose la création de la nouveauté, de nouvelles idées dans des organisations nouvelles ou existantes. Une entreprise dirigée par un entrepreneur ayant « l’esprit entrepreneurial » doit transformer les opportunités qui se présentent à elle en bien et services innovants qui lui demandent une certaine prise de risque et de proactivité. Les organisations ne présentant aucun

29 Le concept d’intrapreneuriat a été vulgarisé par Elisabet et Gifford Pinchot (1985). Le terme intrapreneur provient de la compression du syntagme « intraorganizational entrepreneur ». Les auteurs en s’appuyant sur l’article de Macrae (1982), qui défend l’idée que les grandes entreprises vont devoir laisser plus d’autonomie à leurs salariés, définissent l’intrapreneur comme une personne employée dans une grande entreprise qui prend la responsabilité de convertir une idée dans un produit fini et profitable au moyen d’une prise de risque et de l’innovation. »

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de ces traits ne peuvent être considérés de ce fait comme entrepreneuriales et sont à considérer comme classiques ou traditionnelles.

Le management des petites et moyennes entreprises serait-il alors concerné par le domaine de l’entrepreneurship ? Plusieurs raisons pourraient nous emmener à aller dans ce sens. Notamment, le fait que pour les PME, l’entrepreneur comme personne joue un rôle beaucoup plus vital que dans les grandes firmes. Dans la mesure où ce dernier qui définit la stratégie de l’entreprise et le type de management qui sera pratiqué dans l’entreprise. Etant donné que ce sont des petites structures, la personnalité de l’entrepreneur et sa vision du monde ainsi sa culture joue un grand rôle dans le développement actuel et futur de l’entreprise. Cela ne veut pas dire que l’équipe de salariés qui l’entoure ne contribue pas à la performance de la firme, tout au contraire. Mais c’est l’entrepreneur , qui par son statut de propriétaire qui lui confère le pouvoir de décisionnaire sur toutes les questions importantes qui concernent le devenir de l’entreprise, qui décidera de la stratégie de l’entreprise. La propriété de l’entreprise lui impose également la prise de risque, et si sa stratégie de la conduite des affaires s’avère infructueuse il