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Les quatre phases du traitement des rivières, avec la coopération

Chapitre 3. L’évolution de la situation environnementale de l’eau et sa crise dans la province du

3.1. L’environnement de l’eau à Guangzhou, capitale de Guangdong : son évolution, sa crise et

3.1.2. La pollution de l’eau à Guangzhou, à partir de la fin des années 1980

3.1.3.2. Les quatre phases du traitement des rivières, avec la coopération

Dans tous les secteurs, le bureau des ressources en eau (水务局 Shuǐwù jú) est chargé de la plus grande partie des travaux du traitement des rivières. Ce bureau n’existait pas avant 2008, car le bureau qui gère toutes les affaires concernant l’eau était le bureau hydraulique. À partir du 15 janvier 2008, le bureau hydraulique fut transformé en bureau des ressources en eau en combinant les secteurs municipaux forestiers et des espaces verts (jardinage notamment celui qui s’occupait de la gestion des rivières et des entreprises concernant l’eau). Cette réforme pouvait ainsi améliorer l’efficacité des travaux généraux et diminuer les désaccords entre les secteurs, selon un responsable du bureau des ressources en eau :

« Pour s’adapter aux besoins des travaux, notre bureau a fait quelques réformes et réajustements. Il y a quatre avantages : premièrement, cela a permis de diminuer les désaccords administratifs entre les secteurs et améliorer l’efficacité administrative […] On a pu aussi concentrer la gestion et les plans sur le sujet de l’eau […] après la réforme du bureau, on a séparé l’administration et l’entreprise. Tout l’entretien est maintenant dirigé par le groupe d’investissement de l’eau… Après les réajustements, on a spécialisé nos secteurs. On pouvait réfléchir sur le sujet de l’eau avec une vision encore plus synthétique […] Nous avons espéré accélérer les travaux sur la protection

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et le traitement de l’eau, et changer aussi la figure de l’environnement de l’eau à Guangzhou. Avant, il y avait de la distance entre notre espoir et la vitesse du processus des travaux, ce fut pris en compte pour la réforme. » (N° 6 Homme 48 ans,

responsable du bureau des ressources en eau, Guangzhou, 2012)

Ainsi, avant 2008, l’objectif le plus important concernant le traitement de l’eau était de traiter la pollution de la rivière des Perles. Mais le résultat n’était pas si évident, car la source de pollution n’était pas traitée, ce qui faisait qu’une quantité importante d’eaux usées industrielles et issues des ménages se jetaient soit directement dans la rivière des Perles, soit dans les rivières se trouvant dans la ville, qui s’écoulent après dans la rivière des Perles. Après la réforme, le bureau des ressources en eau a décidé d’entreprendre quatre phases complètes, afin de traiter ces rivières polluées. Ces quatre phases étaient les suivantes :

« Le blocage des déchets, le nettoyage de la vase, le déplacement de l’eau propre et la construction de belles vues. » (N° 6 Homme 48 ans, responsable du bureau des

ressources en eau, Guangzhou, 2012)

a) La première phase, « le blocage des déchets » : est une étape collective. Il existe une division du travail entre le bureau des ressources en eau et le bureau de la protection d’environnement (环保局 Huánbǎo jú).

Le bureau des ressources en eau s’occupe ainsi de la récupération des eaux usées provenant des habitations. Entre 2008 et 2010, près de 1235 kilomètres de canalisations des eaux usées sont installées.135 Ces canalisations dirigent les eaux usées vers les usines de traitement. Guangzhou avait seulement dix-huit usines de traitement des eaux usées ; en 2010, celles-ci étaient cinquante-six « et pouvaient traiter 46,9 millions m³ d’eaux usées par jour », selon l’ancien directeur du bureau des ressources en eau (entretien effectué en 2011), ce qui a permis de traiter à peu près 90 % des eaux usées provenant des habitations à la fin de l’année 2010136.

Le bureau de protection de l’environnement, quant à lui, s’occupe de la surveillance des eaux usées industrielles qui proviennent des usines. Car les eaux usées industrielles n’ont pas les mêmes composants que celles provenant des habitants :

135 ZHANG Yiwu, 2012 - « Le réseau de canalisations des eaux usées de 1813 kilomètres en 2008, a augmenté à

3048 kilomètres en 2010. », Emu par l’eau, Guangzhou Flood Control Documentary(2008-2010), Yangcheng

evening New press, page 348

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« Les eaux usées industrielles ne peuvent pas entrer dans l’usine de traitement des eaux usées, car elles n’ont pas les mêmes composants. Par exemple, certaines eaux usées industrielles ont des acides forts ou des alcalis forts, certaines peuvent provoquer des gaz. Il faut que ces usines traitent ce genre de choses d’abord pour pouvoir rejeter les eaux dans les rivières ou dans les canalisations municipales. Sinon, elles vont tuer tous les champignons qui traitent les eaux sales dans les usines de traitement des eaux usées. C’est le bureau de protection de l’environnement, possédant des groupes de surveillance, qui font le tour dans la ville. En même temps, le bureau de protection de l’environnement encourage la participation des habitants, qui peuvent dénoncer la pollution. » (N°6 Homme 48 ans, responsable du bureau des

ressources en eau, Guangzhou, 2012)

Pour les entreprises polluantes, le bureau de protection d’environnement est apte à leur donner des amendes, et à leur demander de corriger et de changer leur processus de rejet de leurs eaux usées. Celles qui n’arrivent pas à changer, devront ainsi arrêter leurs productions, et ceci sera contrôlé par le bureau de protection d’environnement.

b) Le nettoyage de la vase et le déplacement de l’eau propre : consistent en une série de travaux, dont s’occupe le bureau des ressources en eau. Les rivières polluées ont ainsi une grande partie de leur limon et de leurs vasières pollués. Afin de les dépolluer, il est entrepris un nettoyage du lit de la rivière, mais ce qui ne résout pas le problème dans son ensemble. En effet, il est nécessaire de prévoir, pendant les travaux de dépollution du lit de la rivière, un système pour faire circuler l’eau, c’est-à-dire récupérer de l’eau propre provenant d’autres sources, afin rincer ces rivières polluées. A titre d’exemple, pour rincer la rivière de Shijing d’une façon régulière, « le bureau des ressources en eau a créé un lac artificiel, le lac

de Baiyun ( 白 云 湖 Báiyún hú) ». (N°12 Homme 42 ans, fonctionnaire participant au

traitement des rivières, Guangzhou, 2013)

c) La construction de « belles vues » est une phase importante de ces travaux publics, pour permettre une amélioration du paysage du quartier traité. Cette construction peut ainsi augmenter la valeur du quartier, en apportant « des avantages économiques et sociaux. Ces

endroits traités peuvent faire venir des affaires touristiques, attirer des commerçants, les habitants peuvent profiter de ces endroits écologiques ». (N°6 Homme 48 ans, responsable du

bureau des ressources en eau, Guangzhou, 2012). La plupart de ces constructions transforment la vielle ville en une nouvelle, ce qui engendre le départ et le déménagement des habitants

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autour du lieu traité. Or, ceci serait particulièrement difficile, selon les fonctionnaires qui participent à ces travaux. L’objectif du déménagement est d’enlever progressivement les vieilles maisons qui ont perdu leur fonction d’habitat, ainsi que leur valeur financière à cause de leur vétusté. Les habitants (souvent les plus pauvres) sont relogés dans des appartements neufs, construits spécialement à cette fin. Sur le terrain, où se trouvaient auparavant leurs vieilles maisons, un endroit avec de « belles vues » et au beau panorama, va être reconstruit.

« C’est très difficile de faire le déménagement des habitants, parce qu’ils sont vraiment trop nombreux, il y a beaucoup de travaux à faire, et on doit le finir à un moment donné […] pendant deux ans, on a démoli environ 10 millions m², c’est comme si on avait démoli une ville ! » (N°7 Homme 42 ans, Fonctionnaire du bureau

des ressources en eau, Guangzhou, 2012)

« Il faut les (les habitants) satisfaire. Nous leurs proposons des compensations et essayons de les mobiliser. Ce n’est pas facile de leur proposer de quitter leurs anciennes maisons et de les satisfaire en même temps. » (N°12 Homme, 42 ans,

fonctionnaire participant au traitement des rivières, Guangzhou, 2013)

En effet, ces quatre phases nécessitèrent un investissement financier important. Ainsi, de 2008 à 2010, ces travaux ont coûté plus de 30 milliards RMB (soit plus de 3 milliards 872 millions euros, selon un taux de change de 1 euro pour 7,75 Yuans). Afin d’obtenir une somme aussi importante, à la fin d’année 2008, le groupe d’investissement de l’eau de Guangzhou fut créé, pour demander un crédit aux banques. Ce groupe est une entreprise publique, qui gère l’entreprise de l’eau courante de Guangzhou et l’entreprise du traitement des eaux usées de Guangzhou. Ce groupe gère également l’ensemble du budget et des dépenses attenantes aux travaux concernant la gestion de l’eau de la ville. Cet établissement a deux objectifs, le premier est de gérer le financement est utilisé pour les travaux publics concernant la gestion de l’eau. Le deuxième est de fonctionner comme une entreprise ayant un profit, pour avoir un flux de trésorerie suffisant et permettre à l’entreprise de l’eau courante et du traitement de l’eau usée de fonctionner. Une partie de l’exploitation des entreprises permet ainsi au groupe d’investissement de l’eau de Guangzhou de rembourser les intérêts provenant de leurs crédits, et d’augmenter la valeur des terrains dépollués, afin de rembourser progressivement l’ensemble des dettes contractées.

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