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L’eau de source naturelle, une récupération complexe pour un usage relativement simple

Chapitre 4 : La production et la distribution de l’eau courante

5.5. L’eau de source naturelle, une récupération complexe pour un usage relativement simple

Rechercher de l’eau de source sur la montagne et la rapporter à son domicile pour faire la cuisine et préparer du thé, semble être plutôt une expérience de ruraux plus que d’urbains. Bien que les citadins cantonais aient de l’eau courante à leur domicile, certaines personnes du centre-ville préfèrent aller chercher de l’eau provenant d’une source naturelle, en dehors de leur domicile, à des fins alimentaires. Cette eau est naturelle, et provient soit de l’eau dite « superficielle » qui provient de la montagne, soit de l’eau souterraine.

L’endroit où il est possible de trouver cette source naturelle est le plus souvent en montagne. Avant 2006, les habitants cantonais pouvaient rechercher cette eau naturelle dans la montagne de Baiyun(白云山 Báiyún shān), qui se situe dans le centre-ville de Guangzhou. Mais à partir d’avril 2006, « la règle interdisant de récupérer de l’eau superficielle ou souterraine à la

montagne de Baiyun est publiée. Certains habitants vont à la montagne de Maofeng (帽峰山

Mào fēngshān elle se situe à 25 kilomètres du centre-ville de Guangzhou) ou à la montagne

de Huolu212 (火炉山 Huǒlú shān se situe au nord-est de Guangzhou), Ainsi, il faut que ces personnes sortent de leur domicile, se rendent assez loin jusqu’aux montagnes de Maofeng et de Huolu, gravissent la montagne, tout en étant chargées de plusieurs bouteilles, servant de récipient à l’eau de source.

Nous avons décidé de catégoriser l’eau de source naturelle comme un type d’eau différent de l’eau provenant des puits ou des rivières, car cette eau n’est pas recherchée par contrainte forte de survie. En effet, ce n’est pas comme autrefois, quand les villageois devaient utiliser de l’eau issue des puits ou des rivières comme base de leurs usages quotidiens. Les personnes que nous avons rencontrées qui ont déjà recherché et consommées cette eau, sont ainsi tous urbains, habitant et vivant en ville, et possédant l’eau courante à leur domicile, depuis de nombreuses années. Par conséquent, rechercher et consommer cette eau de source naturelle doit être davantage analysée comme un choix, et moins comme une contrainte.

Ce choix demeure néanmoins assez particulier. Pour récupérer cette eau, la série d’actions à entreprendre peuvent être perçues comme un retour en arrière, comme lorsqu’elle récupérait de l’eau des puits ou des rivières à l’extérieur du domicile. Toutefois, aller récupérer de l’eau

212 TANG Nan, 09/01/2013 – « Boire souvent de l’eau de source dans un lieu touristique, faire attention d’avoir

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dans les montagnes et un procédé encore plus complexe, puisqu’il ne se fait pas à proximité de son lieu d’habitation. En effet, on choisissait le puits ou la rivière les plus proches du domicile, en allant la chercher à pied, en utilisant par conséquent de l’énergie humaine (nous faisons ici référence des cas de notre enquête à Guangzhou, sans considérer certains endroits où il y avait de la pénurie d’eau, ce qui nécessitait de parcours de longues distances pour chercher de l’eau). Néanmoins, pour les habitants d’une grande ville, comme Guangzhou, rechercher de l’eau de source naturelle à la montagne, nécessite, de fait, de s’éloigner particulièrement de leur domicile. Le plus souvent, ils doivent aller chercher cette eau, par leurs propres moyens et leur propre énergie, notamment quand ils descendent l’eau récupérée dans des bouteilles, et enfin, ils doivent trouver un moyen de transporter ces bouteilles jusqu’à leur domicile. Ces moyens sont variés : il s’agit des transports en commun, comme le bus ou le métro, selon les exemples que nous pouvons trouver dans les journaux cantonais, soit en mobylette, ou encore en voiture :

« Nous avons commencé à chercher de l’eau de source naturelle après les années 2000. Nous sommes allés à plusieurs endroits… Par exemple, à la montagne de Huolu et à la montagne de Maofeng, et aussi à Longdong (龙洞 Lóngdòng)213. Je ne suis jamais allée à la montagne de Baiyun, car à la montagne de Baiyun, il faut marcher pas mal, la voiture ne peut pas arriver au plus près (de la zone de la récupération de l’eau de source), du coup tu dois porter l’eau pendant longtemps… C’est vrai que la montagne de Huolu est plus proche de chez nous, mais la voiture ne peut pas arriver à l’endroit où on va chercher l’eau, donc on n’y va pas souvent… On va chercher de l’eau de source naturelle quand on est disponible, bien sûr en voiture. Il faut se taper 30 kilomètres pour aller à la montagne de Maofeng. » (N°25 Femme 58 ans, retraitée,

Guangzhou, 2013)

« A l’époque, quand on allait chaque jour à la montagne de Baiyun pour récupérer de l’eau de source naturelle, on y allait en mobylette. » (N°27 Femme 74 ans, retraitée,

Guangzhou, 2013)

Par le passé, les individus allaient chercher de l’eau provenant des puits ou des rivières par contrainte, car il s’agissait d’un travail pénible, très individuel et peu coopératif. Cette tâche était réalisée, le plus souvent, par la personne qui avait le plus d’énergie dans le foyer, donc il s’agissait notamment de personnes jeunes ou des adultes masculins, comme en

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témoigne l’un de nos interviewés (Homme 65 ans, retraité, Guangzhou, 2014). Or, à l’heure actuelle, aller chercher de l’eau de source naturelle semble être une tâche coopérative, qui fait participer toute la famille. En effet, dans les cas que nous avons rencontrés, avec nos interviewés, cette activité est réalisée avec les autres membres de la famille. Ainsi, une femme de 58 ans que nous avons interrogée, le fait avec son mari :

« J’ai entendu qu’il y avait des gens qui cherchaient de l’eau de source naturelle, je l’ai dit à mon mari. Il m’a répondu, ‘chercher quelle eau ? Va boire de l’eau courante.’ Mais après, quand il a fait de la pêche, il a entendu que les autres disaient qu’à tel ou tel endroit, il y avait de la bonne eau. Il n’aime pas m’écouter, mais quand il entend les autres, il fait plus attention. Du coup, on y va ensemble. » (N°25 Femme

58 ans, retraitée, Guangzhou, 2013)

Pour une autre interviewée âgée de 74 ans, c’est également en couple que la récupération de l’eau de source naturelle est faite :

« Nous (tous les deux) étions en retraite. On s’est levé à 4 heures du matin (pour aller à la montagne de Baiyun). C’est comme une façon de faire du sport…on prenait les bouteilles, celles qui pouvaient charger de l’eau. Chacun a porté deux ou trois bouteilles…chacun porte plus de 5 kilos (litres d’eau). » (N°27 Femme 74 ans,

retraitée, Guangzhou, 2013)

Pour certaines familles, aller chercher de l’eau à la montagne, autour de la ville, semble être une promenade dans la campagne ; il s’agit ainsi plutôt d’un loisir qu’une obligation :

« J’ai un pote qui va régulièrement à la montagne de Maofeng pour chercher de l’eau. Pour lui, c’est une façon de se relaxer. Il y va avec sa femme et son chien, pour y aller en voiture. » (N°22 Homme 34 ans, employé, Guangzhou, 2013)

Quels sont les usages de cette eau « difficile » à obtenir ? Dans notre enquête, nous avons pu mettre en exergue que sa fonction est relativement simple, puisque les individus concernés ne l’utilisent que pour boire :

« Mon pote, il prend des bidons. Oui, ceux qui sont exactement comme les bidons pour la fontaine d’eau. Il ramène de l’eau avec les bidons, et les met directement sur sa fontaine d’eau à la maison. Et il boit comme ça. » (N°22 Homme 34 ans, employé,

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« On ne récupère pas beaucoup (d’eau) […] On charge environ une dizaine de bouteilles entre 2 ou 4 litres, comme ça. C’est juste pour boire. Faire de la cuisine et du nettoyage ou du lavage, on utilise toujours de l’eau courante. » (N°25 Femme 58

ans, retraitée, Guangzhou, 2013)

« Cette eau ? C’est pour boire. On peut la boire directement sans la faire bouillir, ou bien faire du thé avec. » (N°27 Femme 74 ans, retraitée, Guangzhou, 2013)

Si certaines personnes n’utilisent ce type d’eau uniquement dans l’objectif de la boire, peut-être est-ce dû de sa « rareté ». Bien que cette eau coûte très peu, monétairement parlant, en coûts directs : si on récupère l’eau à la montagne de Huolu, il faut néanmoins payer une sorte de taxe pour charger les bouteilles, mais le prix demeure inférieur au prix de l’eau vendue par les distributeurs d’eau. Parfois, son chargement est gratuit, comme c’était le cas à la montagne de Baiyun (mais aujourd’hui, il est interdit de récupérer de l’eau de source naturelle à la montagne de Baiyun). Dans ce cas précis, l’argent n’est pas la donnée principale, puisque les consommateurs de l’eau de source naturelle ne peuvent pas avoir cette eau quand ils le souhaitent: il faut parcourir de longues distances pour la chercher ; la quantité d’eau est limitée par la capacité physique, matériel (les récipients) et le transport (transports en commun, mobylette ou voiture). Il faut ainsi avoir un état de santé correct pour récupérer cette eau:

« Il faut monter l’escalier avec ces bouteilles d’eau, à l’époque il n’y avait pas de problèmes, on n’avait pas encore des problèmes et mal aux jambes. » (N°27 Femme 74 ans,

retraitée, Guangzhou, 2013).

Cela dépend également de la disponibilité des individus :

« A ce moment-là, mes petits-enfants n’étaient pas encore à la maison » (Cette dame de 74 ans s’occupe de ses petits-enfants, chez elle, et quand ils sont présents, elle ne peut pas sortir quand elle le souhaite, ou se lever à 4 heures pour aller à la montagne et rentrer à midi) (N°27 Femme 74 ans, retraitée, Guangzhou 2013).

« On cherche de l’eau quand on est disponible. » (N°25 Femme 58 ans, retraitée, Guangzhou 2013) et encore si on compte « l’essence de la voiture pour l’aller-retour de 50

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Pour ces individus qui consomment de l’eau de source naturelle, il existe un sens particulier derrière ce type d’eau. Si certaines dimensions semblent plus évidentes, d’autres sont plus dissimulées. En effet, selon eux, cette eau serait de bonne qualité (notamment au niveau sanitaire) et possèderait un meilleur goût, en comparaison avec l’eau courante :

« Les gens disent toujours que l’eau de source naturelle est bonne […] ma collègue me dit d’utiliser cette eau pour faire du thé, le goût sera différent. » (N°25 Femme 58

ans, retraitée, Guangzhou, 2013)

« Quand je suis rentrée de voyage de Hongkong, ma fille m’a demandé de chercher de l’eau de source naturelle. Je lui ai demandé pourquoi elle ne buvait pas de l’eau courante ? Elle m’a répondu que l’eau courante n’était pas bonne, elle voulait absolument de l’eau de Baiyun […] Cette eau est claire, et douce. C’est une sensation que l’eau courante ne peut pas te donner. » (N°27 Femme 74 ans, retraitée,

Guangzhou, 2013)

Cette eau est considérée comme une source « naturelle », puisqu’elle vient de la nature. De plus, il est possible de la voir directement quand cette eau est récupérée. Dans l’imagination de certains individus, elle revêtirait ce sens de « naturel », a contrario de l’eau courante « artificielle », et ce, d’autant plus que la sensation directe qu’elle donne en bouche est meilleure que celle de l’eau courante :

« L’eau de la montagne n’a pas de pollution. C’est nous qui devons la chercher en haut (de la montagne). Elle est sortie de la source, elle ne doit pas avoir de métaux lourds […] elle est beaucoup mieux que l’eau courante. Elle est claire et moelleuse, elle n’a pas de goût chimique, comme l’eau courante qui est traitée par l’usine. »

(N°28 Homme, 80 ans, retraité, Guangzhou, 2013)

« Je n’ai jamais cherché de l’eau de source à Guangzhou, mais dans ma ville d’origine, je le fais souvent. Je cherche cette eau à la montagne en moto, avec un bidon en plastique, et je ramène cette eau à la maison pour faire du thé…cette eau est plus douce. Elle traverse les roches, elle est traitée par les roches et les sables, donc elle n’a pas de goût bizarre… L’eau courante, chez moi et à Guangzhou, possèdent toutes les deux le goût du chlore. Elle est tellement traitée, qu’elle a perdu son goût d’origine. » (N°30 Homme 65 ans, retraité, Guangzhou, 2014)

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« L’eau minérale (en bouteille) ? Non, ce n’est pas bon ! Son goût n’a rien à voir avec celui de l’eau de source naturelle, aujourd’hui c’est encore pire ! L’eau de source est plus naturelle. » (Femme 74 ans, retraitée, Guangzhou, 2013)

Certains pensent qu’il existe un lien entre une eau naturelle, qui possède un « bon goût » et une meilleure santé, notamment par rapport l’eau courante « artificielle » :

« L’eau courante m’a fait pousser des boutons sur le visage. […] si je bois de l’eau qui vient de la montagne de Baiyun, je n’ai pas ce problème. » (N°14 Femme 35 ans,

musicienne, Guangzhou, 2013)

Dans ce cas particulier, nous pouvons comprendre que l’eau courante traitée par l’usine et distribuée par les réseaux de canalisation, ainsi que l’eau minérale en bouteille traitée par son producteur et transportée par des récipients artificiels (le plus souvent en plastique), sont considérées toutes deux, par une partie de nos interviewés, comme des eaux artificielles. Pour ces personnes qui cherchent de l’eau dans l’espace naturel, elles imaginent et projettent que l’eau qui provient de cet endroit correspond à son environnement. Dans la montagne, loin des immeubles, des voitures et des usines, cette eau proviendrait des entrailles de la terre, se ferait un chemin entre les roches, se purifierait d’elle-même et se chargerait de « bons minéraux », et arriverait à la surface. Elle est ainsi symboliquement différente de l’eau courante, puisqu’on imagine plus aisément que la source de cette-dernière provient du fleuve, et, dans le fleuve, qu’il est possible d’avoir davantage de métaux lourds, à cause de la pollution industrielle :

« L’eau courante m’a fait pousser des boutons sur le visage […] je suppose que c’est

à cause de la pollution industrielle, sa source d’eau doit avoir des métaux lourds, ou certaines choses comme ça. Si je bois de l’eau qui vient de la montagne de Baiyun, je n’ai pas ce problème. » (N°14 Femme 35 ans, musicienne, Guangzhou, 2013)

Cette eau est traitée par « l’usine d’épuration de l’eau » (N°30 Homme 65 ans, retraité, Guangzhou 2014), avec un rajout de produits chimiques, plus ou moins connus par nos interviewés, mais dont le goût du chlore est parfaitement reconnaissable et particulièrement présent dans l’eau courante. L’eau de source est différente de l’eau minérale en bouteille, la dernière est empaquetée par le producteur, et est vendue sur le marché. Il est plus difficile de savoir où cette eau est récupérée ; quand une bouteille d’eau minérale est trouvée dans un supermarché, elle est complètement déconnectée de sa « vraie nature ».

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Cette eau de source naturelle, qui est récupérée dans les montagnes, peut également revêtir un sens plus familial. En effet, l’eau des montagnes est recherchée sans contraintes majeures fortes, et nos interviewés déclarent faire cette démarche consistant à aller récupérer de l’eau des montagnes, toujours avec d’autres membres de leur famille. Cette scène familiale, presque devenue typique, ressemble beaucoup aux descriptions qui en sont faites dans les journaux. Les habitants cantonais cherchent, le plus souvent, de l’eau à la montagne, en couple, et cela permet parfois de faire des connaissances sur le trajet214. Dès lors, aller chercher de l’eau à la montagne peut être vue comme un outil ou une occasion, pour unir les membres de la famille, à travers la réalisation d’activités communes :

« Une fois quand est descendu de la montagne de Baiyun, on mange tous ensemble dans l’un des restaurants (qui se trouvent) au pied de la montagne. » (N°27 Femme,

74 ans, retraitée, Guangzhou, 2013)

« De toute façon, si tu allais là-bas, il faudrait payer l’essence. Pour y aller, c’est comme prendre l’air dehors, ensemble. Au début, quand on cherchait de l’eau de source à la montagne de MaoFeng, il y avait beaucoup de petits restaurants sur la route, on les a essayés un par un […] Maintenant, quand on va chercher de l’eau, on ne va plus au restaurant car tous ces goûts se ressemblent. On essaie d’aller un peu plus loin, de marcher un peu plus […] On y va presque tout le temps, tous les deux. Si c’est pour manger avec les autres personnes, l’objectif devient de manger ensemble, avec les autres, et on ramène de l’eau au passage. » (N°25 Femme 58 ans, retraitée,

Guangzhou, 2013)

« Quand je n’étais pas à la maison (elle est partie pendant quelques mois en Australie

pour s’occuper de sa petite-fille chez son fils, ce dernier travaille en Australie), mon

mari était tout seul à la maison, il n’allait plus chercher de l’eau de source. » (N°25

Femme 58 ans, retraitée, Guangzhou, 2013)

Pour entretenir les réseaux sociaux et la conversation, il faut ainsi avoir des sujets communs, or, chercher l’eau de source naturelle peut être un sujet de choix entre les personnes ayant la même expérience :

214 YAN Kunlun, XIAO Xiong, 04/02/2013 - « Le journaliste suit ce vieillard sur la montagne, pendant le trajet,

il y a de nombreuses personnes qui le saluent. Le vieillard explique, « ce sont mes « potes de montagne », on se connait de la route sur la montagne et de l’endroit où l’on récupère l’eau. », in « Le groupe porte l’eau sur le

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« Personnellement, je ne sens pas trop la différence entre l’eau courante et l’eau de source quand on fait du thé […] mais les gens aux alentours parlent de ce sujet. Par exemple, j’ai des collègues, des voisins qui font la même chose. Quand on bavarde ensemble, on demande souvent ‘tu vas où pour chercher de l’eau ? et moi je vais à tel endroit’, les gens font des comparaisons aussi. Certains d’entre nous disent que l’eau de la montagne Huolu est bonne, mais moi je dis l’eau de MaoFeng est meilleure…tout le monde parle de ce sujet, moi je dois parler aussi du même (sujet). »

(N°25 Femme 58 ans, retraitée, Guangzhou, 2013)

5.6. Conclusion de chapitre

Ainsi, dans cette partie, nous avons pu mettre en exergue qu’une partie des individus interrogés ne faisaient pas confiance à « l’eau artificielle », et ce, qu’il s’agisse de l’eau courante ou de l’eau en bouteille. Ces personnes se fient dès lors davantage à leur propre expertise : ils observent l’eau issue de la source naturelle, notamment pour voir si elle provient d’une zone naturelle claire et semblant propre. Dans cette zone, il est nécessaire qu’il y ait de la végétation, des roches, et une source d’eau. Ce sont des signes de la « bonne » nature. Cette source est alors décrite, selon les observations qu’ils ont pu en faire, comme éloignée de la pollution; elle est également éloignée de toute industrie. De plus, pour certains, quand on évoque l’industrie, ils y associent aisément la modernité, la pollution, les métaux lourds et le traitement (chimique) pour lutter contre cette pollution.

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