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La crise de la source de l’eau courante créée par le développement, la pollution, la dérivation

Chapitre 4 : La production et la distribution de l’eau courante

4.5. La crise de la source de l’eau courante créée par le développement, la pollution, la dérivation

Guangzhou commença à chercher de nouvelles sources en eau courante, en dehors de la ville, à partir de la fin des années 1980170. A chaque nouvelle recherche, la zone de prélèvement de la source d’eau s’éloigne de plus en plus de cette grande ville, à cause de la pollution de l’eau présente dans l’ancienne zone. Cette recherche de nouvelles sources en eau est semblable au cas de son voisin Zhuhai, qui se trouve en aval, et qui a dû changer également trois fois de zones de prélèvement de sa source en eau courante, notamment à cause de l’intrusion en l’eau salée. Les zones de prélèvement se situent de plus en plus en amont ; à l’heure actuelle, la disposition des trois zones de prélèvement (de la source en eau courante) se situe sur les fleuves de l’Ouest, du Nord et de l’Est, toutes en dehors de la ville. Cette disposition semble stable et pérenne. En effet, questionnés par les journalistes à ce sujet, les experts, dont notamment le professeur Chen Xiaohong171, ont répondu que: « cette

disposition a une fonction complémentaire. Si une zone ne peut pas fournir de l’eau, il y en a une autre… à mon avis, cette disposition est très rassurante, sauf si une catastrophe naturelle, la pollution ou la sécheresse apparaissaient toutes à la fois, mais ceci est peu probable. »172

En revanche, nous devons souligner que la crise de l’eau ne disparait pas réellement, puisque la nouvelle disposition, concernant la distribution des sources en eau, a créé une controverse quant à l’utilisation de l’eau douce entre les villes situées en amont et en aval. La crise de l’eau peut ainsi être créée, voire déclenchée, par l’intérieur même de Guangzhou ; la quantité d’eau douce disponible par an et par personne à Guangzhou, comme nous l’avons vu, ne cesse de diminuer à cause du développement continu de la ville173. Ce développement

170 XIE Qingyu LIU Xi 12/05/2011 « La situation de maque d’eau en raison de la qualité de la zone du delta de la

rivière des Perle est apparue » le quotidien du Sud

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Le directeur du département des ressources en eau et de l’environnement, à l’université de Zhongshan (中山 大学)

172

L’interview du professeur CHEN Xiaohong, 08/06/2010 – « Le problème de l’utilisation de l’eau à Guangzhou est résolu et donne la possibilité de donner l’eau en surplus à Foshan », Southern Metropolis Daily

173 JIANG Juan, 19/09/2012 - « La moyenne d’eau par personne par an de Guangzhou est inférieur au seuil

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augmente, de fait, la demande en eau douce et devient également un facteur potentiel de l’augmentation de la pollution.

Ainsi, à l’heure actuelle, les sources en eau courante de Guangzhou proviennent de l’extérieur de la ville, ce qui entraine une gestion de l’eau de plus en plus complexe. En effet, cette gestion n’est pas uniquement sous la responsabilité des secteurs gouvernementaux de Guangzhou, puisqu’elle devient un véritable travail coopératif entre les villes, situées en amont et en aval. Dans cette situation, la gestion de l’eau peut devenir susciter des controverses. Comme nous l’avions déjà énoncé dans le chapitre 3, la mauvaise qualité de l’eau fut la cause de la crise de l’eau dans la région cantonaise. Les grandes villes comme Guangzhou et Zhuhai n’ont cessé, dès lors, de rechercher de l’eau à d’autres endroits, à cause de la mauvaise qualité de l’eau proposée sur place (les causes ne sont toutefois pas totalement identiques : à Guangzhou, la mauvaise qualité de l’eau est due à la pollution, tandis qu’à Zhuhai, il s’agit de l’eau salée).

Désormais, la relation entre les villes sur les questions de la gestion et de utilisation de l’eau douce peut être à la fois qualifiée comme étant coopérative, mais également, comme étant controversée. Dès lors, nous devons nous interroger sur les raisons actuelles qui peuvent susciter une crise de l’eau à l’extérieur de la ville, comme, à titre d’exemple, la pollution des sources d’eau courante situées à l’extérieur de Guangzhou. En effet, la plus grande menace provient des villes moins développées en amont. Les ordures et autres déchets, ainsi que les eaux polluées sont rejetés dans le fleuve à cause des activités humaines et du développement des villes qui sont situées en amont : « les sacs poubelles, les chaussures calcinées et les

pneus usés viennent avec les eaux, se mélangeant à l’huile (rejetée dans l’eau) […] ces ordures arrivent dans les eaux du fleuve, et ne cessent de s’écouler en aval. L’ingénieur Li, de la station de prélèvement de la source d’eau du fleuve de l’Ouest de Guangzhou, demande toujours à ses ouvriers de repêcher rapidement (ces ordures), afin qu’elles ne polluent pas la qualité de l’eau. »174

Les villes en amont ont, en outre, besoin de développer leur industrialisation, de même que les villes situées en aval. La source d’eau la plus importante et de meilleure qualité, à l’heure actuelle, pour les Cantonais, est celle provenant du fleuve de l’Ouest. Cependant, la situation de cette source en amont n’est guère très enjouée : « La rive de l’Est, c’est la zone de

174 XIE Qingyu LIU Xi 12/05/2011 « La situation de maque d’eau en raison de la qualité de la zone du delta de la

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prélèvement de la source de l’eau courante. La rive de l’Ouest a en face d’elle la ville de Zhaoqing (肇庆), où nous pouvons voir les usines qui sont en train de se développer, nous pouvons voir clairement les fumées qui sortent des usines en face de la rive […] Selon l’ingénieur Huang de l’entreprise de l’eau courante de Guangzhou, les zones industrielles en face de la rive sont une menace pour la zone du prélèvement de la source de l’eau courante. »175

Garantir la qualité de la source d’eau courante du fleuve de l’Ouest est une proposition qui fit polémique, dans la mesure où il paraissait difficile d’offrir de l’eau propre aux villes situées en aval, tout en sacrifiant le développement des villes en amont : « Selon les règles,

dans la zone de prélèvement de la source d’eau courante, il est interdit de construire de nouveaux programmes qui y évacuent les métaux polluants, comme le mercure, le cadmium, le plomb, l’arsenic ou le chrome, et il est interdit en même temps d’y mettre les décharges des eaux usées. (Ces règles) vont limiter le développement de cette zone industrielle à Zhaoqing. »176 Face à cette situation, les gouvernements locaux ont trouvé un compromis. La zone de protection de la zone de prélèvement (de la source d’eau courante) ne s’étend pas jusqu’à la rive de l’ouest. La frontière de la zone reste donc au milieu du fleuve, soit une zone de 600 mètres de largeur, en sachant que la largeur du fleuve est de 1Km (1000 mètres)177.

Toutefois, si la quantité de l’eau du fleuve de l’Ouest diminuait ou si la pollution de l’eau en amont augmentait, la qualité de cette source serait-elle toujours garantie ? S’il est difficile d’apporter une réponse précise à cette question, il est possible d’imaginer, selon la description de l’expert : « L’ingénieur Huang a déclaré: aujourd’hui, le fleuve de l’Ouest est

abondant, les taux d’évacuation des eaux usées industrielles ne dépasse pas encore la régénération du fleuve. Si l’une des deux conditions changeait dans le futur, nous devrions utiliser le processus de purification de l’eau du fleuve. »178

C’est-à-dire qu’il serait nécessaire de traiter cette source d’eau (à cause de sa pollution) avant sa récupération, et, dans ce cas, cette source serait semblable aux autres sources abandonnées.

Ainsi, la nouvelle disposition de la distribution de la source d’eau courante à Guangzhou est une menace potentielle pour l’utilisation de l’eau des villes situées en aval.

175

WANG Weiguo, XU Yan, QIU Ping, 08/06/2010, « Guangzhou a dépensé 9 milliards RMB pour démarrer

les travaux de l’adduction ; on fait des lacs artificiels pour lutter contre la pollution de l’eau », Southern Metropolis Daily

176

WANG Weiguo, XU Yan, QIU Ping, 08/06/2010– Ibidem

177

WANG Weiguo, XU Yan, QIU Ping, 08/06/2010– Ibidem

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Surtout pour les villes de Zhuhai et de Macao179, où il y a une réelle menace quant à une intrusion en eau salée : « Selon le rapport de l’environnement qui est rédigé par l’institut de

la protection des ressources en eau de la rivière des Perles, la dérivation du fleuve de l’Ouest pourrait faire remonter de quelques centaines de mètres les frontières de l’eau salée… c’est- à-dire, les villes en aval pourraient récupérer de l’eau salée à cause de la diminution de la quantité de l’eau, due à la récupération de l’eau en amont. »180

Or, les zones de prélèvement de la source d’eau courante à Zhuhai ne cessent de remonter, à cause des frontières d’eau salée qui remontent, elles aussi, petit à petit. La sécheresse survient de plus en plus fréquemment, et cela est dû, en grande partie, à la quantité importante de l’eau du fleuve de l’Ouest, récupérée par les villes en amont, ce qui aggrave cette situation. Pour résoudre ce problème, l’une des solutions proposées fut de construire des réserves d’eau, pour fournir de l’eau douce pendant la sécheresse181

. Cependant, la réalisation de ces travaux coûta cher : la réserve d’eau de Zhuyin (竹银水库), construite à cette fin, a coûté 956 millions de RMB. Les fonds nécessaires furent financés par le gouvernement central (200 millions de RMB), le gouvernement de la Province (290 millions de RMB), le prélèvement des frais attenant à l’eau courante de Macao (450 millions de RMB) et enfin, par le gouvernement de Zhuhai. Cela augmente forcément le coût de production de l’eau courante dans ces régions. De plus, les réserves résoudront-elles finalement le problème de la crise de l’eau pour les villes en aval du delta ? Il semble difficile de répondre précisément à cette question, toutefois, nous avons appris que la crise potentielle de l’eau continuait d’exister, de même que la pollution et la sécheresse, mais que la gestion de l’eau, à l’heure actuelle, n’est plus une tâche régionale, mais une tâche coopérative. Et il semble que les villes situées en aval ajustent les mesures qu’elles ont pu mettre en place, à cause de l’évolution de la situation de la distribution de l’eau, au niveau provincial.

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