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région avant tout agricole connaissant une artificialisation importante et diffuse

CARTE 9 LA PART DES SOLS ARTIFICIALISES EN 2006 EN BRETAGNE D’APRES CORINE LAND COVER

Source : EEA - CORINE Land Cover, 2006 - Réalisation : DUPONT J., 2012

Si l’on ajoute l’emprise des chemins agricoles et des bâtiments d’exploitation, les espaces à usage agricole occupent alors jusqu’à 65 % du sol breton (AGRESTE-DRAAF Bretagne, 2011).

Malgré des divergences importantes, ces deux sources proposent une vision complémentaire de la réalité. Teruti-LUCAS analyse l’occupation du sol de façon très fine, en observant des objets même petits dont l’importance environnementale peut être grande (haies, routes, etc.). Bien que soumise à certaines incertitudes à grande échelle (CETE Ouest, 2011), elle fournit des évolutions annuelles fiables. CORINE Land Cover est moins précise sur le plan statistique, puisqu’elle ignore les objets petits ou linéaires, mais décrit le fonctionnement d’ensemble d’un territoire avec, de plus, les fonctionnalités d’une base géographique. C’est en particulier pour ces raisons de méthode (mais aussi de nomenclature) que les résultats varient nettement d’une source à l’autre. Quoi qu’il en soit, et quelle que soit la base prise en compte, à date comparable, la Bretagne se distingue toujours de la France par une prédominance des terres agricoles22, un taux

22 La Bretagne est souvent présentée comme la première région agricole de France. Dans les

important d’espaces artificialisés et relativement peu de zones naturelles (Tableau 2). Une distinction que confirme également l’enquête Teruti-LUCAS en 2010 (Tableau 3).

TABLEAU 2 – L’OCCUPATION DU SOL EN BRETAGNE ET EN FRANCE A DATE COMPARABLE

Superficie naturelle Superficie agricole Superficie artificialisée

Bretagne France Bretagne France Bretagne France

Teruti LUCAS

2007 25,9 % 39,6 % 61,9 % 51,2 % 12,2 % 9,2 %

CORINE Land Cover

2006 13,5 % 35 % 80,2 % 60 % 6,3 % 5 %

COSTEL

200523 17 % x 76 % x 7 % x

Sources : EEA - CORINE Land Cover 2006, AGRESTE-DRAAF Bretagne Teruti LUCAS 2007 et Réseau des agences d’urbanisme et de développement de Bretagne 2010

TABLEAU 3 – L’OCCUPATION DES SOLS DES QUATRE DEPARTEMENTS BRETONS, DE LA REGION BRETAGNE ET DE LA FRANCE METROPOLITAINE

D’APRES TERUTI-LUCAS EN 2010

Notes : Dans ce tableau, l’occupation des sols est exprimée en pourcentage de la superficie totale. La superficie totale est elle indiquée en hectares. STH = surface toujours en herbe. Source : DRAAF Bretagne-AGRESTE, Teruti-LUCAS, 2010 Les espaces artificialisés en Bretagne représentent 12 % du territoire régional selon les données de Teruti en 2010, ce qui place la Bretagne au quatrième rang des régions les

ses actifs dans le secteur primaire, mais jusqu’à 30 % des actifs seraient directement concernés par cette activité - Ollivro, 2008), de production animale (première région productrice de lait et de viande) mais également pour le secteur des industries agro-alimentaires (première région française que ce soit en chiffre d’affaire, en valeur ajoutée, en nombre d’entreprises ou de salariés) (DRAAF Bretagne - AGRESTE, 2010).

23 « Les agences d’urbanisme de Bretagne et le CAUE56 ont confié au laboratoire de recherche

COSTEL (Université de Rennes 2, UMR CNRS 6554) une étude portant sur la mise en évidence des évolutions de l’occupation des sols, à l’échelle régionale de la Bretagne, sur une période de 20 ans (1985-2005). Le laboratoire a travaillé sur la comparaison d’images satellitaires Landsat à l’échelle régionale. L’unité d’analyse est un polygone d’une surface de 1 ha environ. » (Réseau des agences d’urbanisme et de développement de Bretagne 2010).

Côtes d'Amor Finistère Ille-et-Vilaine Morbihan Bretagne France métropolitaine

Sols cultivés 55 48 60 46 52 34

STH 8 9 10 10 9 17

Total sols agricoles 63 57 70 56 61 51

Sols boisés 19 21 14 25 20 31

Landes 4 7 2 4 4 5

Total sols naturels 23 28 16 29 24 36

Autres 2 3 1 2 3 3

Sols artificialisés 12 12 13 13 12 9

plus artificialisées de France à égalité avec la Haute-Normandie. Placée derrière l’Ile-de- France (21 %), ou le Nord-Pas-de-Calais (17 %), elle devance néanmoins des régions fortement peuplées, mais relativement plus étendues, comme Rhône-Alpes (10 %) ou Provence-Alpes-Côte-d’Azur (8 %) (Tableau 4).

TABLEAU 4 – CLASSEMENT DES 22 REGIONS DE FRANCE METROPOLITAINE EN FONCTION DU DEGRE D’ARTIFICIALISATION DES SOLS D’APRES TERUTI-LUCAS

EN 2010 Sols

artificialisés

Sols

cultivés Population Densité

(hab/km²) En % de la superficie régionale En milliers Rang

Ile-de-France 21 50 11 866 1 982,2 Nord-Pas-de-Calais 17 70 4 038 4 324,3 Alsace 13 43 1 860 13 224,2 Bretagne 12 62 3 221 7 117,4 Haute-Normandie 12 66 1 843 14 148,9 Pays de la Loire 11 69 3 594 5 111,1 Poitou-Charentes 10 68 1 780 15 68,7 Rhône-Alpes 10 35 6 272 2 142,2 Basse-Normandie 9 74 1 476 17 83,8 Aquitaine 9 38 3 258 6 78,1 Picardie 9 69 1 919 12 98,6 Centre 8 61 2 551 10 65 Provence-Alpes-Côte d’Azur 8 22 4 944 3 157,7 Lorraine 8 51 2 354 11 99,8 Franche-Comté 7 43 1 177 20 72,4 Languedoc-Roussillon 7 30 2 661 9 96,2 Midi-Pyrénées 7 52 2 916 8 63,8 Limousin 7 50 746 21 44 Bourgogne 7 58 1 647 16 52 Auvergne 7 58 1 347 18 51,7 Champagne-Ardenne 6 62 1 334 19 52,1 Corse 4 13 312 22 35,8 France métropolitaine 9 51 63 127 - 115,4

Sources : AGRESTE-DRAAF Bretagne, Enquête Teruti-LUCAS 2010 et estimations de population 2011 de l’INSEE (résultats provisoires arrêtés fin 2011).

Alors que la région Bretagne ne se place qu’au 7ème rang des régions françaises les plus peuplées et qu’elle ne compte pas de grandes agglomérations (Rennes est classée 20e

unité urbaine de France et Brest 33e)24, ce constat d’une importante proportion de territoires artificialisés permet avant tout de souligner une particularité régionale : la prégnance d’un mitage urbain caractérisé par de petites unités d’habitation25

. Ainsi, en Bretagne, c’est moins le niveau que la nature discontinue de l’urbanisation qui explique l’importance de l’artificialisation (CGDD, 2011b) et c’est une particularité qui se vérifie sur l’ensemble du territoire régional. A l’inverse des terres agricoles et des espaces naturels qui permettent de distinguer les départements bretons les uns des autres26, la proportion des sols artificialisés est relativement homogène (AGRESTE-DRAAF Bretagne, 2011). Ce constat justifie et facilite à la fois une échelle régionale d’analyse dans laquelle les principales zones artificialisées se localisent le long du littoral, des grands axes routiers et dans les grands pôles urbains.

La cartographie des espaces artificialisés en volume permet également de confirmer leur concentration le long du littoral, espace notablement plus artificialisé que le reste du territoire (CGDD, 2009a) (Carte 10).

La région Bretagne présente ainsi un profil de répartition des espaces artificialisés comparable à celui des Pays-de-la-Loire avec une concentration nette autour de grands pôles urbains, le long du littoral et des grands axes de circulation, laissant une impression de vide entre ces espaces. A l’inverse, la région de Basse-Normandie se distingue par une répartition plus homogène : peu de concentration le long du littoral et surtout une grande diffusion territoriale en de petites surfaces de tailles relativement homogènes, en dehors de l’agglomération de Caen ou de Cherbourg.

24 La notion d'unité urbaine de l’INSEE repose sur la continuité du bâti et le nombre d'habitants. On

appelle unité urbaine une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants.

25 En 2005, sur les 1 920 km² de surfaces artificialisées, plus de 20 % correspondent à du bâti diffus

de moins d’1 ha, soit 385 km² (Réseau des agences d’urbanisme et de développement de Bretagne, 2010 a).

26 Ainsi, selon Teruti-LUCAS en 2010, l’Ille-et-Vilaine et les Côtes-d’Armor sont caractérisés par un

profil très agricole (respectivement 70 % et 63 % de leur superficie est consacrée à cette activité) alors que le Finistère et le Morbihan se distinguent par des surfaces naturelles plus importantes (un peu moins de 30 % dans ces deux départements). Une distinction que l’on retrouve également selon CORINE Land Cover en 2006.

CARTE 10 – LES ESPACES ARTIFICIALISES EN HECTARES PAR COMMUNES SELON CORINE LAND COVER EN BRETAGNE, PAYS-DE-LA-LOIRE ET BASSE-

NORMANDIE, EN 2006

Source : EEA - CORINE Land Cover 2006 - Réalisation : DUPONT J., 2012

Entre 2006 et 2010, de nombreux changements d’utilisation ont été enregistrés par l’enquête Teruti. Ainsi, la surface consacrée aux terres agricoles a diminué (- 0,4 % par an) et près de 60 % de ces pertes sont à destination de l’espace artificialisé qui augmente en conséquence sur la même période (+ 1,7 % par an). Quels que soient les outils de mesure mobilisés, tous s'accordent sur un constat majeur : « le caractère soutenu et persistant, depuis plus de vingt ans, de la progression des espaces artificialisés au détriment des surfaces agricoles, naturelles et forestières » (CETE Ouest, 2011). Prendre la mesure de ce phénomène afin d’éclairer au mieux les enjeux fonciers de la Bretagne est l’objectif de l’étape suivante.

3.L’évolution des espaces artificialisés en