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3.Les dynamiques récentes depuis 2010 et une anticipation des tendances à venir

CARTE 46 LA DENSITE DE CONSTRUCTION DES LOGEMENTS COMMENCES EN BRETAGNE DE 2010 A

Source : SITADEL 2010, 2011, 2012 Réalisation : DUPONT J., 2012

En 2012, le nombre total de logements autorisés en Bretagne est de 26 340 contre 20 370 pour les logements commencés (respectivement - 10 % et - 19 % par rapport à 2011). Le taux de transformation qui mesure l’écart entre les logements commencés et ceux autorisés est de 84 % en moyenne triennale pour la région. La DREAL Bretagne explique en partie cette situation par le volume non négligeable des annulations de permis (de l’ordre de 8 % des logements autorisés en 2012) qui sont eux-mêmes la « traduction des difficultés à mettre en place les financements des projets par les ménages » (DREAL Bretagne, 2013a, p. 3). Du point de vue des territoires, le calcul de la densité de logements commencés par km² pour les trois années de mesure cumulées montre des évolutions très disparates entre les communes urbaines très actives et celles rurales apparemment plus en retrait (Carte 46).

On relève d’autre part que la quasi-totalité des communes littorales du sud de la région sont nettement plus actives que le reste du territoire régional, en particulier que les communes de l’Argoat et du nord, même pour celles en situation littorale (notamment du nord-ouest) qui affichent des densités inférieures à 2 logements/km², signe d’une activité de construction moins importante et plus diffuse. Un constat vérifié par les calculs de la DREAL Bretagne à l’échelle des Pays avec par exemple le Pays de Rennes qui poursuit sa croissance ou bien encore le Pays de Lorient qui enregistre des évolutions positives importantes rattrapant ainsi les Pays de Auray et de Vannes en volume, alors que à l’inverse, les Pays de Saint-Brieuc ou de Morlaix stagnent voir baissent leur niveau d’activité lors de la dernière année de mesure (DREAL Bretagne, 2013a).

Cette lecture des dynamiques territoriales en œuvre en Bretagne souligne l’attrait toujours plus fort du sud et de l’est de la région au détriment du nord et de l’ouest. A noter par contre le glissement vers l’ouest de l’activité de construction de logements dans le littoral sud de la région, depuis Vannes et Auray vers Lorient, les deux premiers étant en partie saturés mais surtout très chers comme nous le verrons dans la partie suivante.

3.1.2. Vers un recul durable de la part du logement individuel ?

Une lecture trimestrielle des volumes de la construction neuve montre combien les logements individuels semblent stagner voire diminuer depuis 2009 tant en volumes qu’en proportions, en particulier pour les logements autorisés (Graphique 36).

GRAPHIQUE 36 – L’EVOLUTION TRIMESTRIELLE DU NOMBRE DE LOGEMENTS AUTORISES PAR TYPE EN BRETAGNE DE 2008 A 2012

Source : Le logement en 2012 en Région Bretagne, Chiffres-clés, DREAL Bretagne, 2013, p. 2.

La base de données Sit@del2 disponible en ligne ne permet pas de distinguer la part de collectif et d’individuel dans le nouveau type de logements en résidence. Cette absence de distinction nous contraint à l’exclure de nos calculs en répartition proportionnelle par types de logements (Tableau 11) alors qu’il représente 6 % de la construction neuve en Bretagne (que ce soit pour les logements autorisés ou commencés).

TABLEAU 11 – REPARTITION PROPORTIONNELLE DES LOGEMENTS AUTORISES ET COMMENCES PAR TYPE EN BRETAGNE DEPUIS 2010

Bretagne Côtes-d’Armor Finistère Ille-et-Vilaine Morbihan

Logements autorisés Nombre 77 592 12 644 17 522 27 282 20 144 % individuel 64,4 81 74,2 49,2 66,1 % collectif 35,6 19 25,8 50,8 33,9 Logements commencés Nombre 65 200 10 541 14 437 23 909 16 313 % individuel 66,1 83,2 77,1 50,1 68,8 % collectif 33,9 16,8 22,9 49,9 31,2

Note : Effectifs cumulés sur trois ans (2010, 2011, 2012) hors logements de type résidence. Logement individuel = individuel pur + groupé

A l’échelle de la région Bretagne, la part des logements individuels a diminué par rapport à la moyenne sur les trois décennies précédentes (cf. Tableau 10). Dans le cas des logements commencés la baisse de la part de ceux individuels est notable puisqu’ils représentaient 82 % de la construction neuve entre 1980 et 1982 (et 69 % de 1980 à 2009) et que 30 ans plus tard, ils ne comptent désormais plus que pour 66 % de la construction neuve entre 2010 et 2012.

Une tendance de fond donc qui semble se confirmer si l’on considère que l’on peut voir les logements autorisés comme un aperçu de la construction future : on remarque alors que la part des logements individuels diminue encore avec 64,4 %. Mais sur ce plan, les départements bretons se distinguent les uns des autres et en particulier l’Ille-et-Vilaine qui, avec le poids déterminant de l’agglomération rennaise, voit pour la première fois une plus importante production de logements collectifs que de logements individuels. A l’opposé, mais dans des volumes deux fois moins importants, les Côtes-d’Armor font toujours la part belle aux logements individuels avec 81 % des logements autorisés (une proportion d’ailleurs en progression par rapport aux décennies précédentes). Le recul de la part des logements individuels semble donc vérifié à l’échelle de la Bretagne mais concerne de manière différenciée les départements : Morbihan et Ille-et-Vilaine augmentent leur part de logements collectifs quand le Finistère est stable et les Côtes- d’Armor en léger recul. Le poids des grandes villes (en particulier de Rennes) semble prépondérant pour expliquer ce changement de caractéristique dans la construction des logements neufs en Bretagne.

3.1.3. Une très grande majorité de constructions « nouvelles »

La base Sit@del2 propose désormais une distinction par nature de la construction (cf. p. 126). Ainsi, la construction nouvelle définit un projet de construction d’un logement sur un terrain où ne se trouve pas de surface construite existante ou sur lequel les constructions existantes ont été entièrement démolies. A l’inverse, la construction sur bâtiment existant représente un projet d’extension, de création de niveaux ou de changement de destination d’un bâtiment existant (par exemple : la transformation d’une superficie de bureaux en logements). Toutefois, on peut regretter que dans cette nouvelle distinction par nature, on ne puisse pas faire la distinction entre la création véritablement nouvelle (sur terrain vierge) et la création nouvelle ayant au préalable nécessité de

détruire l’existant, autrement dit, de faire la distinction entre ce qui relève de l’extension urbaine sur les terres agricoles et/ou naturelles de ce qui relève du renouvellement urbain. En Bretagne depuis 2010, cette nouvelle distinction par nature permet de constater que plus de 90 % des logements autorisés ou commencés sont des constructions nouvelles (soit 4 à 5 points de plus qu’en France métropolitaine), une proportion qui est encore plus importante lorsque l’on considère les logements individuels purs (Tableau 12).

TABLEAU 12 – POURCENTAGE DE LOGEMENTS EN CONSTRUCTION NOUVELLE PAR TYPE EN BRETAGNE ET EN FRANCE DEPUIS 2010

Bretagne en % France métropolitaine en % Différence en points de % Logements autorisés Individuel pur 94 89 +5 Individuel groupé 85 87 -2 Collectif 91 86 +5 Résidence 84 82 +3 Total 92 87 +5 Logements commencés Individuel pur 95 91 +4 Individuel groupé 87 89 -2 Collectif 94 88 +6 Résidence 85 83 +2 Total 93 89 +4

Note : Nous avons calculé pour les pourcentages de la Bretagne et de la France à partir des effectifs cumulés sur trois ans (2010, 2011, 2012).

Source : Sit@del 2 en 2010, 2011 et 2012 - Réalisation : DUPONT J., 2013 La répartition géographique de la construction en fonction de la nature des projets dessine une partition nord / sud de la Bretagne avec au nord un taux de construction nouvelle plus élevée, confirmant ainsi un certain rattrapage de ces communes décrit dans le chapitre précédent (Carte 47).

Mais globalement, les valeurs affichées par la Bretagne se distinguent par un niveau plus élevé de construction nouvelle qu’en France métropolitaine, ce qui est probablement plus le signe d’un important dynamisme de la construction résidentielle sur de nouveaux espaces que d’un faible taux de renouvellement urbain.

CARTE 47 – LA PART DE CONSTRUCTION NOUVELLE DANS LES LOGEMENTS