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2.La construction de logements neufs en Bretagne de 1980 à

2.2. Depuis 1980, une géographie de la construction

La répartition départementale de la construction neuve des logements commencés en Bretagne entre 1980 et 2009 est illustrée par le Graphique 22.

Ce graphique permet de hiérarchiser les départements par les volumes de logements commencés. Ainsi, les Côtes-d’Armor, moins peuplées et urbanisées, occupent le bas du graphique et suivent globalement la courbe décrite pour l’ensemble de la Bretagne (Graphique 20). Le Finistère et le Morbihan présentent un profil voisin, un peu plus chaotique que la courbe régionale. A noter que le Finistère enregistre son maximum en 2007, un an après le Morbihan et les Côtes-d’Armor et deux ans après l’Ille-et-Vilaine. L’Ille-et-Vilaine occupe le haut du graphique avec le plus grand nombre de logements commencés sur l’ensemble de la période de mesure. Son profil est un peu atypique en ce qu’il affiche des hausses qui apparaissent déconnectées de l’activité enregistrée pour les autres départements (notamment au cours de la période 1992-1997). On remarquera également que son profil, contrairement au trois autres départements, ne se termine pas en chute libre lors de la dernière année de mesure.

GRAPHIQUE 22 – LE NOMBRE DE LOGEMENTS COMMENCES PAR DEPARTEMENTS EN BRETAGNE DE 1980 A 2009

Source : SITADEL de 1980 à 2009 - Réalisation : DUPONT J., 2012

Pour affiner notre approche géographique, le Graphique 23 permet de rapporter l’activité de construction à trois classes de communes délimitées par leur population : les communes de moins de 2 000 habitants, les communes de 2 000 à 10 000 habitants, et les communes de plus de 10 000 habitants. Les communes de cette dernière classe de

population présentent une activité de construction que l’on pourrait presque qualifier au premier regard de stable en comparaison des deux autres profils. Celle-ci ne dépasse en effet qu’à deux reprises la barre des 8 000 nouveaux logements annuels et ne descend jamais sous les 4 000, bien qu’entre ces deux valeurs le profil soit clairement en dents de scie avec une grande variabilité d’une année sur l’autre. A l’inverse, les deux autres profils sont d’autant moins saccadés d’une année sur l’autre que leur variabilité sur le long terme présente une amplitude importante, en particulier pour les communes entre 2 000 et 10 000 habitants. Ce groupe de communes enregistre en effet une évolution du simple au triple de son activité de construction entre 1989 et 2007 (de 6 240 à 18 591 logements commencés par an, soit + 198 %). La chute de l’activité de construction de la fin des années 2000 est donc particulièrement radicale pour cette classe de communes qui depuis les années 90 était devenu le principal support à l’augmentation de la construction de logements. A la fin des années 2000, les deux autres courbes enregistrent également un recul qui en volume peut apparaitre comme moins massif mais qui divise tout de même leur activité de construction de moitié. Ce recul met également fin à la hausse régulière de la construction de logements neufs enregistrée dans les communes de moins de 2 000 habitants depuis 1990 (de 2 132 nouveaux logements annuels en 1990 à 8 413 en 2006, soit + 294 %). Après 30 ans, les trois courbes tendent à retrouver approxima- tivement leur niveau du début de la période de mesure et se tiennent désormais à proximité relative les unes des autres.

Le

Graphique 24 permet de relativiser certains constats tirés de l’analyse en valeur absolue et gomme en particulier les effets des hausses et des baisses pour se concentrer sur la répartition géographique communale de la construction en fonction de trois classes de population. Sur l’ensemble de la période, ce qui marque avant tout est la « poussée » d’un peu plus de dix ans (de 1985 à 1987) des communes de plus de 10 000 habitants qui sont en effet passées d’environ 25 % des logements commencés à plus de 45 %. Cette progression se faisant au détriment des deux autres classes mais principalement des communes de moins de 2 000 habitants. Avant et après cette période, la répartition géographique des logements commencés est à peu près stable avec 25 % dans les communes de plus de 10 000 habitants, 25 % dans les communes de moins de 2 000 habitants et 50 % pour les communes entre ces deux classes.

GRAPHIQUE 23 – LE NOMBRE DE LOGEMENTS COMMENCES PAR CLASSES COMMUNALES DE POPULATION EN BRETAGNE DE 1980 A 2009

Source : SITADEL de 1980 à 2009 - Réalisation : DUPONT J., 2012

GRAPHIQUE 24 – LA REPARTITION EN AIRES EMPILEES DES LOGEMENTS COMMENCES PAR CLASSES COMMUNALES DE POPULATION EN BRETAGNE DE

1980 A 2009

Cette période où les communes de plus de 10 000 habitants se sont distinguées correspond à une période de ralentissement de la construction (tant pour les logements autorisés que commencés, cf. Graphique 20) pendant laquelle les communes les plus peuplées ont maintenu et même augmenté le rythme annuel des constructions neuves (contrairement aux deux autres groupes de communes, cf. Graphique 23).

D’un point de vue cartographique, il n’est pas aisé de représenter de manière efficace et intéressante l’activité de la construction de logements sur une trentaine d’années. Plutôt que de proposer des analyses en volumes ou des séries de cartes par années ou périodes (ce qui ne serait que peu lisible), nous avons ici fait le choix du calcul de deux « densités de construction ». Ces deux densités nous permettent ainsi de relativiser l’activité de la construction décrite ci-dessus avec d’une part la superficie et, d’autre part, la population communale à la fin de la période d’étude. La cartographie de la densité de construction des logements commencés par km² depuis 1980 (Carte 39) permet de mesurer l’intensité de l’activité de la construction sur le foncier régional et de distinguer les territoires les plus attractifs. Ce sont en effet logiquement les villes et leurs périphéries qui affichent les valeurs le plus élevées avec en particulier Rennes, Brest, et le littoral sud de Quimper à Vannes. Le littoral, qui concentre les principales villes de la région et qui, comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent est particulièrement attractif, affiche une densité de construction deux fois plus élevée que la moyenne régionale (52,5 contre 22,5). Cette carte de la densité de construction sur 30 ans permet une lecture exacte de la hiérarchie urbaine bretonne. Elle présente de plus un très bon résumé des dynamiques territoriales en œuvre : on y retrouve la prépondérance et l’important développement en tâche d’huile de l’agglomération rennaise, mais aussi l’attrait pour le littoral en particulier du sud ou bien encore le mouvement progressif de la périurbanisation par l’éloignement au centre des villes. Un phénomène particulièrement visible le long des principaux axes de transports.

La carte permet également de distinguer les espaces en « retrait » où l’activité de construction lors de ces 30 années de mesure à été moindre par rapport au reste du territoire régional, à l’image de la grande majorité des communes du Centre Bretagne qui affichent une couleur homogène ou des Côtes-d’Armor qui enregistrent une densité de construction deux fois plus faible que la moyenne régionale.

CARTE 39 – LA DENSITE DE CONSTRUCTION DES LOGEMENTS COMMENCES