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AGRICULTURE INDUSTRIELLE SUR LE MONT CAMEROUN

2) Organisation actuelle et enjeux autour des sols

a- Ce qu’il advint des plantations allemandes

En 1916, après une importante campagne militaire, les troupes alliées défont les contingents allemands du Kamerun47. Par l’accord de partage du 4 mars, les puissances française et britannique se répartissent les possessions coloniales allemandes. Le contrôle est établi rapidement sur l’ensemble du territoire et les domaines et propriétés allemands confisqués (Ngando, 2002).

Le condominium est alors instauré et les zones d’influence alliées sont déterminées par les gouvernements français et anglais qui d’un commun accord octroient à la France la plus grande partie de l’ancien territoire du Kamerun. La partie ouest qui comprend la région du Mont Cameroun revient ainsi à l’administration britannique (Eyelom, 2003).

Dans ces circonstances, les propriétaires allemands sont dépossédés de leurs domaines et rapatriés en métropole. Les nouvelles autorités s’inquiètent alors du sort des plantations qui se dégradent faute de soins. Il faut remédier à la perte de profit en assurant une relève bénéfique. Une première tentative de vente des domaines a lieu en octobre 1922, spécifiant que les anciens propriétaires, en tant qu’ex ennemis, sont exclus des transactions. Une maigre part des domaines seulement est revendue, pour de multiples raisons telles que l’incertitude du devenir du nouveau mandat, la difficulté de réunir le capital nécessaire, la mauvaise lisibilité des titres fonciers ou même l’éruption volcanique de 1922 qui conforte les hésitations. En conséquence, les autorités britanniques, en 1924, proposent à nouveau une vente qui autorise cette fois-ci les anciens propriétaires allemands à se porter acquéreur. Ces derniers rachètent la quasi-totalité des lots (Molua, 1985 : 63).

Les terres bakweri, après la brève interruption de la première guerre mondiale, reviennent ainsi aux mains des planteurs germaniques qui en poursuivent l’exploitation dès 1925.

Ironie de l’histoire, le processus de confiscation se reproduit lors de la seconde guerre mondiale. En 1945, le Gouvernement du Nigeria sous administration britannique décide d’enlever aux acquéreurs privés la possibilité de racheter les propriétés de l’ennemi, et choisit

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d’en conserver la gestion au bénéfice des populations du Cameroun. Cette politique s’accorde avec les directives de l’Organisation des Nations Unies concernant les territoires alors sous sa responsabilité. Nous sommes à l’aube de la création de la Cameroon Development Corporation.

b- La CDC, monoculture de la domination

- La création

Le décret n°39 du 16 décembre 1946 instaure la Cameroon Development Corporation qui entre en activité au premier janvier 1947. Cette entreprise publique a pour objectifs de développer les ressources des concessions placées sous son contrôle, de construire et entretenir les infrastructures qui lui sont nécessaires ou encore de conduire le commerce d’import-export. A ces objectifs s’ajoutent certaines obligations. L’une des plus importantes, et qui concourt actuellement à maintenir certaines tensions sociales sur le Mont Cameroun, est certainement le devoir de redistribuer une partie des profits aux employés et habitants des régions concernées. Les profits devaient ainsi servir à la scolarisation et à l’instruction des populations, à la construction de dispensaires, au logement du personnel dans des conditions décentes.

Sur les 98 000 hectares attribués en concession à la CDC, 20 000 hectares environ sont plantés en 1947, atteignant 42 187 hectares en 2000 grâce à l’assistance massive de bailleurs de fonds tels que la World Bank, l’International Development Association (IDA), le Fond Européen de Développement et d’autres encore (CDC, Annual report and accounts, 2000).

La CDC est actuellement le second employeur du Cameroun après l’Etat. Des 25 000 salariés employés au début des années 1950, elle encadre désormais 15 950 personnes dont des saisonniers et des travailleurs sous contrat de courte durée.

- Evolution

L’économie de la CDC sur les quarante dernières années amorce une courbe inquiétante. Jusqu’en 1982, elle bénéficie des cours favorables du caoutchouc et de l’huile de palme sur le

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marché mondial. Mais les deux dernières décennies enregistrent des pertes allant de 0,5 à 2,7 milliards de Francs CFA (DFID, 1998). La production elle-même souffre actuellement des difficultés de gestion et le renouvellement des arbres en fin de vie (palmier, hévéa) n’est pas optimum. Comme le confie M. Dissoh, gérant du groupe Oil Palm à Limbe :

« Actuellement en général, la CDC est en deçà des normes moyennes [de rendement]. Quand je parle de normes moyennes, c’est en comparaison

avec les autres plantations du Cameroun, les sociétés agricoles. Nous sommes en deçà ! Donc je pense bien qu’avec la privatisation, il y aura un coup de pouce. Parce qu’on a des hectares de plantations qui sont vieilles, déjà amorties, et qu’il faudra remplacer. Et avec ça le rendement pourra augmenter. »48

Face aux difficultés inhérentes au mode de fonctionnement des plantations industrielles, le gouvernement, soutenu par la Banque Mondiale, décide en 1977 de mettre en place un plan de renforcement de la coopération entre CDC et petits planteurs contractuels. L’objectif de l’état post-colonial, du capital financier international et de l’agro-industrie, est de faire entrer la paysannerie locale dans le système capitaliste et de la soumettre aux impératifs de la productivité (Konings, 1993 : 229). La corporation élargit ainsi ses modes de production en faisant la part belle à la participation des petits paysans qui, liés par des contrats rigoureux, endossent les risques de la production et vendent à bas pris leur récolte à la CDC. Si l’entreprise publique, dans le cadre de ces contrats, n’intervient plus directement dans le processus agricole, elle contrôle de manière effective les prix et impose ses exigences aux petits producteurs. En échange, elle dispense la formation agricole et fournit les intrants nécessaires à l’augmentation des rendements. On observe peu à peu la naissance d’une classe paysanne prolétarisée à l’indépendance illusoire, au double statut de propriétaire de sa propre terre et d’ouvrier pour la corporation.

Les avantages pour la CDC sont certains. L’ensemble des coûts de production est supporté par le paysan, et les produits et services dispensés par la corporation sont remboursés avec intérêt par le planteur lors de la restitution de la récolte. Le dispositif dispense en outre la CDC de payer quantité de salaires, tout en lui permettant d’entretenir une image soignée de championne du développement, puisque soucieuse du sort de la paysannerie locale.

Malgré l’introduction du système paysan dans l’économie de la CDC, la crise des années 1980 génère un impact catastrophique sur les résultats de cette dernière. Entre 1986 et 1991, la

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corporation enregistre un déficit s’élevant à 19 milliards de Francs CFA49. Les raisons en sont les fluctuations défavorables du marché mondial mais aussi les pratiques managériales des dirigeants. Détournements, dépenses inconsidérées, gaspillage ou luttes de pouvoir sont autant de freins au combat contre la crise. Ainsi que le résument Lavigne Delville et Chauveau d’une manière générale en Afrique sub-saharienne (1998 : 8) :

« On ne peut imputer l’inadaptation chronique des législations,

les dysfonctionnements récurrents des institutions de développement ou des instances de gestions foncière à un simple manque de compétence ou à l’incurie de l’Etat. Ces constats récurrents témoignent, autant sinon plus, d’une situation de fait, utilisée à leur profit par les élites politico-administratives, en collusion plus ou moins explicite avec les notabilités locales […] »

L’Etat camerounais ne pouvant combler à lui seul les dettes de la corporation, il décide d’adopter au début des années 1990 une série de mesures visant à réduire les coûts de production tout en accroissant la productivité. L’accent est alors mis sur la lutte contre les « travailleurs

indisciplinés et improductifs », jugés officiellement et en partie responsables des difficultés

financières (Konings, 1994 : 528).

- Les conséquences du système

Les mesures d’austérité consistent en l’augmentation considérable des quotas de récolte imposés, une baisse de 30 à 40% des salaires et la mise de côté obligatoire de 15% de ces mêmes salaires pour le rétablissement financier de l’entreprise50.

La baisse drastique des revenus ne permet pas aux ouvriers agricoles des plantations de subvenir intégralement aux besoins de leur famille. La plupart est obligée de mettre à profit les temps de repos pour se consacrer à l’exploitation de jardins vivriers. Le sentiment d’insécurité salariale introduit alors certaines formes de résistance au travail, notamment la baisse volontaire des rythmes de récolte, les actes d’insubordination, le vol d’une partie de la production que l’on destine à la revente et parfois des actes de sabotage51.

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CDC, Annual Reports and Accounts, 1983-1991. 50

Accords entre le CDC General Manager et les présidents des syndicats agricoles (Divisional Agricultural Worker’s Union) des départements Fako, Meme, Moungo, Ndian, Menoua et Donga-Mantung, 6 janvier 1990. 51

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Le projet CAMDEV II, en 1977, par l’attrait qu’il représente pour les paysans désireux d’entrer dans l’économie de rente, accroît considérablement les tensions foncières. Le flux d’immigrants amorcé par les recrutements forcés de l’époque coloniale est à nouveau alimenté par l’immigration issue de la province du Nord-Ouest ou du Nigeria. Les strangers viennent ainsi s’installer sur les terres volcaniques sous contrat avec la CDC. Les conflits avec les autochtones sont fréquents car le défaut de terres vacantes est d’une criante actualité.

Ensuite, les engagements initiaux de la CDC concernant l’accès des populations sous son contrôle à l’instruction, aux soins et aux commodités, restent sans suite et l’on assiste depuis quelques années à la dégradation notoire des conditions de vie au sein des villages ouvriers présents sur les domaines. Le désistement de la CDC dans la prise en charge du bien-être des populations est de fait largement compensé par les écoles privées religieuses et les dispensaires ou les établissements publics.

L’un des principaux arguments du Bakweri Land Committee dans la revendication des terres coutumières est le constat de la tromperie dont les populations autochtones ont été victimes, bernées par les promesses d’amélioration du niveau de vie lors de la création de la corporation. A défaut d’en redevenir propriétaires, les autochtones devaient concéder la mise en valeur de leurs terres moyennant l’accès à l’instruction et le développement de la région. Or les protestations actuelles font toujours état du manquement à la promesse.

La privatisation progressive de la CDC, fixée par décret présidentiel n°94/125 du 14 juin 1994, vient encore fragiliser la situation des populations rurales du Mont Cameroun. En 1998, le Department for International Development (DFID) remet les résultats de ses enquêtes visant à évaluer les impacts environnementaux et humains d’une extension éventuelle des surfaces plantées sur les concessions de la CDC, dans le cadre du processus de privatisation. Les conclusions sont sans appel, notamment pour la zone forestière située au-dessus de la ceinture haute des villages wakpe sur le versant Wouri :

« There is no question of clearing these forests for industrial

plantations, whether of tea, eucalyptus or any other crop ; any suggestion that this was to be done would result in serious political disturbances. It is not ecologically, socially or hydrologically acceptable to convert the forests on CDC land above the Upper Villages to commercial plantations. »52

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« Il ne saurait être question de défricher ces forêts pour les plantations industrielles, que ce soit pour le thé, l’eucalyptus ou n’importe quelle autre culture. La moindre suggestion d’une initiative dans ce sens donnerait lieu à de sérieux troubles politiques. Il n’est pas écologiquement, socialement et hydrologiquement acceptable de convertir les forêts présentes sur les terres de la CDC au-dessus des Villages du Haut, en plantations commerciales. » DFID, 1998 : 137.

Une partie importante des forêts du Mont Cameroun se situe à l’intérieur des limites des concessions de la CDC. Ces forêts, nous le verrons dans la deuxième partie, recèlent des ressources indispensables à la survie des communautés rurales du volcan. Les domaines intouchés de la CDC, situés au-dessus de la ceinture villageoise mokpe, sont, sous ce statut, inconnus des populations qui considèrent ces terres comme appartenant traditionnellement aux villages. Plus bas, les immenses parcelles non exploitées permettent aux anciens ouvriers de la CDC, aux immigrés récents et aux villages bakweri anciennement prisonniers des réserves trop étriquées, de mener une agriculture paysanne souvent itinérante, épaulée par la récolte des produits forestiers. La partie sud du Mont Cameroun autour du Mont Etinde est aussi très étroitement surveillée par le Mount Cameroon Project basé à Limbe, pour son intérêt écologique majeur.

Des enjeux sociaux et environnementaux considérables reposent ainsi entre les mains des décideurs de la CDC et des responsables politiques. La privatisation des différents secteurs de production pourrait engendrer, si les projets d’extension des parcelles plantées se concrétisent malgré les mises en garde des observateurs, une crise majeure dans la région.

L’enthousiasme affiché par certains dirigeants face au processus de privatisation est à temporiser. M. Dissoh par exemple perçoit les avantages de la privatisation en termes d’augmentation de l’efficacité de l’entreprise et des rendements53. On voit pourtant mal comment la productivité peut être améliorée lorsque la privatisation s’accompagne d’une compression des effectifs et d’une baisse des salaires, cas de figure presque systématiquement observable au Cameroun ces dernières années54.

Cette obsession du rendement, largement répandue dans les milieux agricoles directement sous influence du modèle agronomique occidental et observable dans ses applications sur les plantations de la CDC, a des répercussions directes sur les systèmes paysans qui jusqu’à une date récente pouvaient échapper aux stratégies politiques inspirées par les organismes internationaux. C’est par l’évocation d’une situation paradoxale générée par l’incitation systématique à la productivité imposée à des systèmes paysans déjà efficients, que nous aimerions achever ce chapitre. Comment l’Etat verse-t-il dans les modèles stratégiques agricoles d’importation sans maîtriser les enjeux réels de survie des paysans sur le Mont Cameroun ? Il s’agit d’un combat des savoirs, entre idéologies technocratiques et mémoires paysannes.

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Entretien du 26-01-2006 avec Zachée Hell Dissoh, gérant du groupe Palm Oil de la CDC, à Limbe. 54

Informations émanant de Jean-Jules Fomchigbou, professeur de Droit à l’Université de Douala, qui cite pour exemple la Tolé Tea, ancienne filiale de la CDC et premier secteur cultural à connaître la privatisation.

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c- Le paradoxe de la productivité sur le Mont Cameroun

Le Cameroun dans les années 1990 met en place sous l’impulsion de la Banque Mondiale et du Fond International de Développement Agricole (FIDA) un projet à grande échelle (PNVA, Programme National de Vulgarisation Agricole) dont l’objectif clairement affiché par les bailleurs de fonds est d’« élever la productivité de l’agriculture et des ressources naturelles, et

améliorer l’accès à la technologie » au sein des communautés paysannes55. Le projet vise ainsi de manière assez confondante une « augmentation moyenne des rendements de l’ordre de 10%

par an grâce à l’introduction de nouvelles technologies »56.

Considérant entre autres les problèmes alimentaires dans certaines régions de l’Extrême Nord Cameroun et les avantages financiers de la mise en application du PNVA, les autorités camerounaises développent un système extrêmement structuré faisant appel aux compétences du personnel du Ministère de l’Agriculture afin de mettre en application les directives du programme, notamment le principe de « vulgarisation », c’est-à-dire la formation des paysans… aux savoir-faire agricoles.

L’augmentation de la productivité et l’accès des communautés paysannes à une technologie d’importation auraient permis, selon les organismes donateurs et le gouvernement camerounais, d’éviter le risque de famine et d’ébaucher une solution à la pauvreté du Cameroun.

Or nous l’avons déjà évoqué, le contexte environnemental exceptionnel du Mont Cameroun permet, à qui sait en tirer partie, des résultats agricoles admirables. Lorsque la question leur est posée de savoir quels sont les problèmes rencontrés dans leur activité quotidienne, les paysans s’attardent rarement, sauf conditions exceptionnelles dont nous parlerons plus avant, sur le constat d’une baisse des rendements. Que demandent alors les paysans du Mont Cameroun de manière récurrente ? La possibilité de stocker les surplus de manière sûre ainsi que des routes bitumées et un transport fiable pour l’accès aux marchés de la province ou du pays.

La difficulté d’acheminement et de stockage de la production excédentaire conduit à un gaspillage tragique, observable le long des routes du département. Les familles voient ainsi se décomposer une part inquiétante du travail de l’année.

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Objectifs stratégiques du programme régional Fidafrique, 2007. 56

Termes de référence, Mission d’appui technique à la consolidation des résultats et à l’appréciation de l’impact du Projet d’Appui au PNVRA, Ministère de l’Agriculture, Direction de la production agricole, non daté.

Il est ainsi possible de relever, à travers les témoignages recueillis sur place, une inadéquation profonde, dans cette région, entre les objectifs de la politique gouvernementale, poussée par les motivations de la Banque Mondiale et du FIDA, et les réalités paysannes. A quoi peut bien servir le déploiement coûteux d’un appareillage contribuant à l’intensification d’une production déjà exceptionnelle, si le stockage et l’acheminement de la production déjà existante ne sont pas pris en compte ?

On se trouve ainsi directement confronté sur le Mont Cameroun (mais cette question pourrait être élargie, on l’aura compris, à bien d’autres régions du Cameroun ou à d’autres pays africains sous projet PNVA) à un paradoxe saisissant. La gestion du risque de malnutrition consisterait à intensifier des productions agricoles exceptionnelles sans envisager les moyens de leur redistribution à l’échelle nationale.

On peut dès lors s’interroger sur les intentions muettes des organismes internationaux. Certains aspects du projet laissent à penser que les moyens mis au service de la politique d’augmentation des rendements agricoles servent d’autres causes que la prévention du risque.

En effet, la constitution des GIC, les Groupes d’Initiative Commune, une forme de groupement coopératif paysan, permet aux membres d’acquérir du matériel agricole (pulvérisateurs, pompes, etc.) ainsi que des produits phytosanitaires et des intrants chimiques. L’une des six composantes du programme réside officiellement d’ailleurs dans « l’appui aux

Organisations Paysannes et liens avec les autres partenaires par la création de liens commerciaux entre groupements d’agriculteurs et acheteurs de produits agricoles et fournisseurs d’intrants, ONG et autres partenaires afin d’améliorer la fourniture des intrants et la commercialisation des produits »57.

Il est évident que cette démarche facilite la diffusion d’un modèle agricole bien connu dont on entrevoit clairement les objectifs. L’entrée en clientèle de la communauté paysanne auprès des industriels de l’agronomie apparaît comme une politique délibérée du FIDA qui ne répond pas pour autant aux attentes réelles des paysans.

De graves problèmes apparaissent peu à peu au sein des systèmes paysans du Mont Cameroun que l’on peut diagnostiquer comme conséquences directes de la mise en place du PNVA.

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Termes de référence, Mission d’appui technique à la consolidation des résultats et à l’appréciation de l’impact du Projet d’Appui au PNVRA, Ministère de l’Agriculture, Direction de la production agricole, 2005.

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Les communautés paysannes du volcan déploient des trésors d’ingéniosité pour maintenir la fertilité des sols, prévenir les problèmes d’érosion, d’irrigation, pour développer la diversité des essences (cf. Deuxième partie de ce travail). Toutes ces pratiques ne peuvent exister sans un fond de connaissances précises du milieu. Nous voulons avancer par-là le fait que l’agriculture paysanne du Mont Cameroun possède les ressources suffisantes pour une gestion efficace de la partie culturale. De nombreuses techniques anciennes existent pour endiguer les attaques parasitaires, les maladies, pour amender les sols.

Cependant elles ne sont le fait que d’une partie seulement des familles qui pour des raisons diverses maintiennent ces savoir-faire.

Qu’en est-il des autres familles paysannes ? Pour la plupart d’entre elles, l’accès à la propriété terrienne est impossible dans le contexte foncier actuel et la gestion agraire des sols