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2. Le contenu

2.2. Le paratexte

2.2.6. Nos commentaires

Nous mettons sous cette rubrique tout ce qui est introduit dans le cédérom et écrit par son concepteur. Il s’agit de l’ensemble des notes ponctuelles et des annexes que comprend cette édition critique. Ces commentaires peuvent être classés sous diffé-rentes catégories. Il nous emble nécessaire de rappeler à ce niveau de l’exposé les élé-ments suivants.

La constitution du glossaire de notre corpus s’est faite de différentes manières. La nature expérimentale et illustrative de notre projet nous a poussée à délivrer ces glossaires de manière à rendre compte des différentes méthodes exploratrices de leurs constructions. En effet, la première démarche (suivie dans le glossaire de la Patrie en

Danger) consistait à se fier en premier à l’outil informatique : ainsi la liste des noms

soulignés par le correcteur orthographique a été extraite et remise aux dictionnaires nu-mériques disponibles. Ceci nous a permis de séparer deux listes : d’un côté les noms propres (séparés en personnages fictifs et personnages et lieux historiques) et les noms communs considérés comme néologismes, anachronismes, marques d’oralités, etc.

La seconde démarche est celle utilisée dans Germinie Lacerteux : nous avons doublé l’approche « mécanique » par une « auscultation humaine » : sous le titre « notes » nous avons mis par ordre d’apparition les différentes notes qu’une édition sa-vante nécessite, s’y mêlent les commentaires lexicaux, les particularités éditoriales et variantes (rares certes), les liens vers d’autres textes et les notices biographiques.

La troisième démarche est celle utilisée dans Manette Salomon. Le principe de conjuguer l’outil informatique avec l’intuition du lecteur est conservé mais le mode de présentation n’est pas le même.

Il est à rappeler, enfin que ces index et glossaires prennent souvent l’aspect de titres. L’éditeur propose une liste de noms, de mots ou de lieu et laisse aux usagers le soin d la compléter. S’il est vrai que cette manière de procéder donne au cédérom un aspect d’inachevé, il demeure important de rappeler que l’objectif de cette édition n’est

nullement de présenter un produit fini ou fermé mais une édition qui, une fois mise en ligne, serait ouverte aux contributions de la communauté scientifique.

2.2.6.1. .Les notes linguistiques

Nous appelons notes linguistiques celles relevant du vocabulaire et de la com-préhension de l’œuvre. Selon une règle implicite établie par le directeur de la Collection « La Pléiade », les mots figurant dans Le Petit Larousse, sauf cas particuliers, ne néces-sitent pas d’explication.

Or, cette règle, très pratique pour la collection La « Pléiade », ne peut être re-prise telle qu’elle pour notre cédérom.

En effet, notre public virtuel est foncièrement différent du lecteur potentiel de cette collection savante1. Il nous semble donc nécessaire, tout en retenant cette référence au dictionnaire grand public Le Petit Larousse, de l’adapter aux besoins et aux acquis de notre public.

Puisque nous nous adressons principalement à un étudiant de l’enseignement su-périeur, nous supposons que ce lecteur ait acquis un savoir linguistique minimum équi-valent au baccalauréat. Nous sommes bien loin, heureusement de la liste de 1300 mots arrêtée par une commission désignée en 1951 par le Ministère de l’éducation nationale, et dirigée par Georges Gougenheim pour établir un Français élémentaire servant de sa-voir minimum pour les nouveaux francophones.2

Dans le cas d’un étudiant tunisien par exemple, celui-ci aurait fait onze années de français, l’équivalent, en quantité, en tout cas, au nombre d’années qu’aurait suivi un élève de seconde dans le système scolaire français.

1

Voir à ce propos notre chapitre sur le public dans la première partie de ce travail.

2 G. GOUGENHEIM publie en 1956 un ouvrage intitulé L’Élaboration du français élémentaire : étude

sur l’établissement d’un vocabulaire et d’une grammaire de base. Dans cet ouvrage, il expose la méthode

suivie pour établir un vocabulaire française de base servant de support pour l’apprentissage du français par les étrangers (principalement par les peuples étrangers et les nouveaux immigrés)

Nous partirons donc du principe que notre lecteur ait un niveau de seconde. Or, la collection Cap’Agreg s’adresse justement au même public. Les ouvrages de cette collection, servant de support aux agrégatifs, se fixe comme repère le niveau de Se-conde, étant donné que la leçon figurant dans l’épreuve de français de l’Agrégation de Lettres Modernes implique l’explication de mots qu’un élève de Seconde peut ne pas connaître.

Nous pouvons donc tester la méthode utilisée par l’équipe Hubert de Phalèse1

, en apportant, si nécessaire, des modifications se rapportant à notre corpus ou à notre public.

Nous avons ainsi, lors de l’étude de Germinie Lacerteux, procédé de la manière suivante :

En un premier temps, nous avons soumis le texte au correcteur orthogra-phique de notre traitement de texte. Cet instrument « est fort utile, comme le fait re-marquer Henri BÉHAR, pour repérer les coquilles (de l’édition de référence ou de la

saisie informatique, qu’il convient alors de corriger), les variantes typographiques d’une édition à l’autre, en quelque sorte. Il est irremplaçable pour signaler les particu-larités graphiques témoignant du caractère fluctuant de notre orthographe, des hésita-tions des protes, plutôt que d’une volonté d’un romancier. »2

Nous le préférons donc, en un premier temps, à un dictionnaire électronique de référence (nous disposons au-jourd’hui à la fois de dictionnaires de référence pour le grand public comme le Robert

électronique ou le Larousse, et de dictionnaires plus savants comme le Littré ou le Tré-sor de la Langue Française) parce qu’il permet une lecture automatique du texte,

con-trairement aux autres dictionnaires qui nécessitent une recherche mot par mot.

La seconde étape consiste à faire passer cette liste sous les « yeux » du Petit La-rousse. En effet, le cédérom Bibliorom regroupant plusieurs dictionnaires, permet de soumettre le texte à l’examen du dictionnaire Petit Larousse dans sa version

1

Cette méthode est celle appliquée dans l’élaboration des « glossaires-concordances » figurant dans la totalité des volumes de la collection (voir bibliographie). La méthode est expliquée dans l’article d’Henri BÉHAR, « Les mots difficiles »» in Les Mots en liberté, mélange offert à Maurice Tournier, ENS édition, 1998, tome 2, pp. 323-334.

2

nique1. Nous disposons alors d’une liste corrigée constituant le noyau de notre diction-naire et comprenant les mots non reconnus par le Petit Larousse.

Or, cette liste est constituée en vue d’expliquer les mots difficiles considérés en tant que tels par le lecteur d’aujourd’hui ; la définition que nous proposons sert donc à rendre plus explicite et plus lisible le texte. Elle ne rend néanmoins pas compte de l’aspect philologique de ce dernier.

En effet, l’œuvre littéraire ne peut être perçue en dehors de son contexte social et culturel. La dimension lexicale se traduit par ce qu’Hubert de Phalèse appelle « l’horizon d’attente lexicale du lecteur contemporain de l’œuvre ». La langue (le voca-bulaire, la syntaxe et la typographie) d’une œuvre doit être comparée à celle utilisée dans les œuvres qui lui sont contemporaines. Il est donc nécessaire d’effectuer cet exa-men en procédant de deux manières.

Nous relevons à l’aide d’un logiciel de lexicométrie (nous avons utilisé pour cela HYPERBASE) la liste des HAPAX. Le logiciel compare les formes utilisées dans le corpus étudiéà celles constituant un corpus contemporain issu des œuvres figurant dans FRANTEXT. Il relève la liste des mots ne figurant que dans l’œuvre étudiée. Ces formes appelées HAPAX constituent donc une liste supplé-mentaire comprenant les mots qu’un lecteur de l’époque n’est pas habitué à ren-contrer dans une œuvre littéraire.2

Enfin, nous devons soumettre cette liste à un dictionnaire de l’époque. Il semble important en effet de vérifier l’existence et le statut des mots ou expressions à l’époque de production de l’œuvre. Nous avons donc procédé à cet examen en étant particulièrement attentifs aux niveaux de langue et à ce qui semble issu de langage spécifique ou régional.

1 La manipulation est simple : lorsque le cédérom est installé et paramétré de sorte qu’il n’utilise que le Petit Larousse (un choix de dictionnaire peut être établi très facilement), un simple clic du bouton droit de la souris permet de « définir » le mot. Ceci permet lors de l’analyse de la liste de vérifier rapidement si le mot possède une entrée dans ce dictionnaire.

2 Il semble plus judicieux d’utiliser un corpus de référence du même genre que l’œuvre étudiée (théâtre) mais ceci semble difficile avec les moyens disponibles.

Soulignons enfin que cet examen automatique, s’il établit une liste conséquente de termes à définir ne peut se suffire à lui-même. Nous devons le compléter par une lecture attentive du texte en vue de relever ce que l’outil informatique ne permet pas de relever; à savoir :

Les suites de mots. L’automate ne peut reconnaître que des formes, les mots composés et les expressions figées ne peuvent être repérés par les logiciels cités. Nous pouvons mettre sous cette catégorie (bien que des outils de correction grammaticale soient disponibles) les constructions de phrase.

L’emploi figuré. Le mot utilisé dans un sens figuré ne peut être repéré par l’automate comme particularité du langage. S’il possède une entrée dans le dic-tionnaire, il ne subira aucun traitement particulier quelque soit sa place et son usage dans le contexte.

Les régionalismes, néologismes et autres types d’emprunts peuvent échapper à cet examen automatique selon leur niveau de lexicalisation. Il semble évident que le commentateur du texte se doit de s’arrêter sur ces cas chaque fois que le con-texte le nécessite.

Pour résumer, nous dirons que, pour l’établissement du dictionnaire de notre œuvre, nous nous sommes servi à la fois de l’automate et de l’instinct en respectant à la fois les règles implicitement établies pour les éditions de références et les besoins et les limites de notre propre travail éditorial ; l’objectif principal de notre annotation étant, d’une part, de marquer les particularités de la langue d’un auteur et d’un texte et d’autre part, de rendre le texte explicite et lisible pour le lecteur actuel.

Extrait de la page de notes relative à Germinie Lacerteux

2.2.6.2. Les dictionnaires des noms propres

Nous distinguons sous cette rubrique les index des vrais dictionnaires.

Nous avons d’un côté établi un index de tous les noms de personnes et un autre des noms de lieux évoqués dans les quatre pièces du corpus.

Nous avons par ailleurs intégré parmi les notes, chaque fois que nécessaire, une note biographique ou une indication géographique des noms des personnes ou des lieux rencontrés lors de la lecture. Le projet prévoit d’établir des liens entre ces deux index et des liens vers le texte.

2.2.6.3. Des notes ponctuelles et liens

Nous avons établi dans le contexte chaque fois que nécessaire un lien vers une fiche, un article ou un extrait ainsi que des notes bibliographiques. Ceci permet d’offrir

au lecteur différents types d’informations supplémentaires. Il s’agit donc d’un méga texte virtuel auquel peuvent s’ajouter différents extraits ou citations.