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l'enseignement des langues

II- 1Les besoins langagiers des apprenants:

En classe de langue étrangère, l'acquisition d'une compétence de production orale met en perspective les règles et les contraintes qui pèsent sur la production d'un message oral. L'aptitude de choisir la structure de langue appropriée à la situation et aux fonctions du langage repose sur des conventions sociales et linguistiques qui constituent

"la compétence de communication" permettant à l'apprenant l'intégration sociale adéquate dans la communauté linguistique de la langue visée, c'est, donc, donner à

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l'apprenant: «les moyens de se construire une personnalité de sujet parlant dans la langue qu'il apprend»1.

Pour apprendre à s'exprimer oralement en langue étrangère, nous sommes amenés à consolider la compétence de communication car c'est avant tout apprendre à informer, à s'expliquer, à argumenter, à narrer, à négocier, à décider, à planifier, à régler les conflits, à coordonner des actions et des représentations, à résoudre des problèmes et à échanger des données. Ces actes renvoient à des compétences de communication relativement définies: savoir informer, expliquer, animer, discuter, argumenter, commander, à l'oral tant qu'à l'écrit.

Deux perceptions peuvent exister ou même coexister, celle de "la pédagogie de l'oral" et "la pédagogie interactive", pour enseigner à communiquer et enseigner en communiquant. En effet, la manière dont sont réglés et animés les échanges oraux dans une situation d'apprentissage n'est plus une discipline inscrite au programme mais c'est une nécessité de communication que dicte pratiquement la situation, ce que met en évidence le recours aux deux perspectives dans une situation d'enseignement/apprentissage d'une langue étrangère.

Se servir des différentes situations de communication, pour apprendre à communiquer en communiquant, nous incite dans une pédagogie de l'oral à rendre possibles les conduites langagières orales, en consacrant un horaire et une partie considérable du programme pour réaliser des compétences à l'oral (de compréhension ou d'expression), donnant l'occasion aux apprenants d'apprendre la langue orale et, particulièrement, de s'exprimer en FLE oralement. Dans ce cas, il s'agit d'"apprendre à communiquer".

Tandis que, dans un deuxième cas, selon une perspective interactionnelle, nous donnons importance aux interactions apprenant - apprenant et apprenant – maître tout en offrant place à la parole des apprenants. Cas de la pratique régulière des travaux par groupe qui réalise un développement des verbalisations, des reformulations et de la réflexivité, c'est donc: "Apprendre en communiquant".

1Coste, Ferenszi, Papo "Un niveau seuil" Strasbourg, Conseil de l'Europe, 1976, page 88.

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Nous sommes amenés, dans les deux perceptions pédagogiques, à prendre en charge l'oral comme un module inscrit dans le cursus d'apprentissage, dans une étude approfondie. Cela ne peut mettre de coté la dimension communicative du langage, et nous incite à faire appel aux différentes stratégies qui permettent l'acquisition d'une compétence à l'oral (l'expression orale en FLE dans notre cas d'étude).

Durant les années 60, il fallait prendre en considération la dimension communicative du langage, et comprendre que l'orientation descriptive du langage, (connaître plusieurs signifiés pour le même signifiant ex: savoir une vingtaine de noms pour "travail") ne doit pas faire oublier que le langage est avant tout un moyen de communication entre les groupes sociaux et encore plus entre les membres du même groupe social. Selon Moirand la description n'est plus la fonction essentielle du langage mais plutôt elle affirme.

«Le langage est un instrument, un outil magnifique, mais difficile à manier, son premier but est de servir, d'être utile, sans le langage, il n y a pas de véritable communication entre les êtres, c'est lui que constitue le code de nos relations/…/ c'est pourquoi nous avons cherché à enseigner dés le début, la langue comme un moyen d'expression et de communication faisant appel à toutes les ressources de notre être: attitudes, gestes, mimiques, intonations et rythmes du dialogue parlé/…/»).1

Cela nous amène dans n'importe qu'elle recherche établie dans le domaine d'enseignement/ apprentissage de la langue orale, d'entreprendre le langage dans sa dimension communicative, en tant qu'un code qui organise nos relations, qui véhicule toute une culture et qui a ses particularités socioculturelles. Toutes ces composantes interviennent en donnant sens à nos paroles, dans une pratique réelle de la langue, ce qui implique la création des besoins d'action et de communication.

1- Moirand Sophie: Enseigner à communiquer en langue étrangère, Voix et images de France 1960, PIX, la première pré face de la première méthode audio visuelle. Hachette , Paris, 1990, page124.

90 II-1.1.- La maitrise du langage oral:

Selon Thierry Piot: «le langage est le produit de l'intégration de plusieurs sous-systèmes ; celui des phonèmes, celui des lexèmes, le sous système grammatical (la morphosyntaxe) les régulations pragmatiques (les échanges) et l'organisation en types de discours»1

Pour évaluer le langage, il sera important de prendre en considération chacun de ces sous systèmes. Pour faciliter la tâche on admet l'existence d'une certaine autonomie des uns par rapport aux autres. Nous évaluons chaque sous système séparément de l'autre. Une autre difficulté est de limiter l'objet d'étude par rapport à l'ensemble des autres facteurs tels que les facteurs liés à l'individu (auditifs, morphologiques visuels, et même neurologiques et cognitifs; mémoire, perception, catégorisation).

On constate que les individus (ou précisément les apprenants dans un milieu non- naturel) ne possèdent pas les mêmes capacités. Dans un discours monogéré (narration), par exemple, les suites chronologiques complexes ne sont pas constituées de la même manière pour raconter le même récit, on peut distinguer plusieurs degrés d'indicateurs de compétences. Cependant en cas de reproduction, le modèle est unifié c'est celui présente dans l'EAV.

Aussi, il existe des facteurs environnementaux, on stimule le langage pour le développer. Il existe plusieurs facteurs: les interactions avec adultes dans un milieu naturel, et entre enseignants – apprenants, dans un milieu non naturel (la classe), la communication non- verbale (mimiques, sourires, voix, pleurs) qui précède le langage lui-même, articulé dans le cas d'une langue maternelle. Ce facteur est très important dans la mesure où il préfigure la fonction sociale du langage.