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Le vice-secrétaire

Dans le document Florent Palluault (Page 67-70)

Jusqu’à la création du Comité le rôle du vice-secrétaire fut restreint. Il était simplement chargé de remplacer le secrétaire en cas d’absence. Tout au plus pouvait-il se familiariser avec le travail de secrétaire, poste auquel il avait toutes les chances d’être élu l’année suivante. A partir de 1834, le vice-secrétaire fut chargé de tenir le procès-verbal des séances du Comité et d’en assurer le travail de secrétariat (convocation des membres pour les séances extraordinaires, etc.). A ce titre, il était le porte-parole tout indiqué du Comité auprès de la Société. Il était chargé d’annoncer les décisions prises au sein du Comité, les places de membres adjoints qui seraient offertes à l’élection, etc. Ses fonctions furent précisées à nouveau le 25 mars 1853 : le vice-secrétaire était chargé des candidatures et des convocations, de la correspondance (qui restait visée et signée par le secrétaire), et de l’établissement, conjointement avec le trésorier, de la liste des membres de la Société anatomique.138

L’élection au sein du Bureau, surtout aux fonctions de vice-secrétaire était pour un membre une grande ouverture sur l’avenir. Si tout se passait correctement, le poste de vice-secrétaire menait à celui de secrétaire puis plus tard à celui de vice-président. Bien que le vice-secrétaire fût élu par la Société, sa nomination pouvait être très fortement orientée par l’intervention du Comité en faveur d’un candidat déclaré. Le 16 mai 1847, par exemple, le Comité décida qu’il soutiendrait la candidature de RICHARD à la place de vice-secrétaire. Celui-ci fut facilement élu le 28 mai suivant.

Le trésorier

Le trésorier était chargé des comptes de la Société et de tout ce qui concernait ses finances. Dans un premier temps il fut aussi chargé de conserver ses archives. La Société ne demandait pas de contribution mensuelle à ses membres et ne publiait pas elle-même ses Bulletins. Les comptes n’étaient donc pas très difficiles à établir, se limitant au paiement des diplômes et aux fournitures de bureau. A partir de 1834-35, avec l’introduction des contributions mensuelles, la publication des Bulletins et l’attribution d’un local par le doyen de la Faculté, la Société vit ses dépenses et ses recettes multipliées. Par conséquent, les fonctions de trésorier devinrent beaucoup plus exigeantes. Il était nécessaire de s’y consacrer à plein temps. L’archiviste devint alors un poste à part entière. Le trésorier était élu chaque année, comme les autres membres du Bureau. Cependant, il arriva assez fréquemment qu’il fût réélu. 13 trésoriers se succédèrent entre 1826 et 1869. Le poste n’était pas nécessairement très convoité : il représentait des responsabilités,139 ainsi que le pénible devoir de rappeler à l’ordre les membres en retard dans le paiement de leurs cotisations.

L’archiviste

Le poste d’archiviste n’apparaît comme tel que dans le règlement de 1840. Auparavant, le trésorier était chargé des fonctions d’archiviste, comme il en avait été décidé dans la séance du 19 novembre 1826. En 1835, le premier archiviste connu, DENONVILLIERS, était qualifié dans les procès-verbaux du Comité de « vice-trésorier ». Les deux fonctions se sont par la suite logiquement dissociées. En 1835, l’archiviste était chargé de veiller sur les pièces d’une Société déjà vieille de plusieurs décennies. Le règlement précisait quelles pièces étaient comprises dans les archives : les travaux écrits communiqués par les membres et les candidats, les procès-verbaux des séances rédigés par les secrétaires, les collections de bulletins, les livres et ouvrages donnés à la Société ou achetés par elle et tous les documents administratifs produits par les membres du Bureau isolément ou par le Comité.

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Archives de la Société anatomique de Paris, Carton n°1, Registre n°19, 25 mars 1853. 139

Chaque année, avant la séance solennelle, une commission de trois membres était chargée d’examiner les comptes du trésorier et de contrôler sa gestion. En 1826, le secrétaire était membre de droit de cette commission, mais par la suite il fut remplacé par un ou deux membres du Comité.

Le poste d’archiviste pouvait paraître assez peu exaltant. Il n’était pas considéré comme une des fonctions vitales de la Société. Quatorze archivistes se succédèrent entre juillet 1835 et juillet 1844. Après l’élection de Jean Ytier POUMET à ce poste le 12 juillet 1844, la Société, très satisfaite, à juste titre, du travail de ce membre, ne remit plus jamais au vote la place d’archiviste. POUMET ne remplit jamais aucune autre fonction au sein du Bureau mais se dévoua entièrement aux archives de la Société.140 Il fut maintenu chaque année dans ses fonctions par acclamation, comme le 18 février 1848. Démissionnaire le 3 septembre 1865, après « 21 ans de bons et loyaux services », il resta provisoirement en fonction faute de remplaçant, pour finalement trouver son successeur dans la personne de Henry LIOUVILLE le 18 janvier 1867.

Le Comité de rédaction et d’administration

Le règlement de 1834 prévoyait la création du Comité de rédaction dans ses articles 62 et 63.

Art. 62 : Une commission de rédaction est chargée de veiller à la rédaction, à la pagination, à l’impression de ce bulletin, et de dresser une table analytique pour chaque année.

Art. 63 : Elle se compose de trois membres et d’un suppléant, le secrétaire en fait partie de droit, les autres membres sont nommés tous les trois mois au scrutin secret et peuvent être réélus.

On ignore si une telle commission fut réunie, puisque les procès-verbaux de cette période ont disparu. Le règlement de 1834 avait aussi institué un « Comité d’administration » chargé des questions administratives et financières afin de décharger le secrétaire d’une partie de son travail. Il était composé des membres du Bureau — à l’exception du Président — de trois membres, et de deux suppléants. Les deux nouveaux Comités créés possédaient la même structure et ils étaient presque composés des mêmes personnes. Il est donc peu surprenant qu’ils se fondirent rapidement l’un dans l’autre.

Le premier véritable Comité ne fut élu que le 23 juillet 1835 lorsque la Société décida qu’à l’avenir elle publierait elle-même son bulletin. Il fut conçu sur une formule légèrement différente de celle prévue par le règlement de 1834 puisqu’il se composait des membres du Bureau, de trois membres titulaires et de deux membres suppléants élus pour un an. Le Comité de rédaction de la Société absorba en fait les fonctions administratives dévolues au Comité d’administration en 1834. Après 1835, si l’on retrouve le terme de Comité d’administration il ne s’agissait pas d’un autre comité que le Comité de rédaction. Souvent les membres parlaient simplement du « Comité », sans lui attribuer de qualificatif, puisque celui-ci était chargé aussi bien de l’aspect scientifique que de l’aspect administratif de la Société.

Les fonctions du Comité furent précisées dans le règlement de 1846, sous le titre Comité de rédaction et d’administration. Après avoir défini les tâches du Comité de rédaction, le règlement précisait dans l’article 76 que ce Comité était « chargé en outre de la direction et de l’administration des intérêts matériels et moraux de la Société ». Le Comité était étroitement lié aux membres du Bureau. Comme il n’y eut jamais de simples réunions du Bureau, le Comité et le Bureau eurent tendance à se confondre, le Comité n’étant, avec ses membres élus, qu’une sorte d’extension du Bureau.

Le Comité tint sa première séance le 27 juillet 1835. Le premier travail de ses membres fut, outre l’installation de la Société dans son nouveau local, de préparer la rédaction d’une préface pour le premier bulletin, et de dresser la liste des membres de la Société. Dans les premiers temps, le Comité dut donner les preuves de son travail et de son efficacité. Le 28 décembre 1835 VALLEIX lut un projet du rapport qu’il devait faire à la Société sur « les travaux du Comité et les actes de son administration ».

Le Comité se réunissait habituellement juste avant la séance hebdomadaire. Souvent, l’ordre du jour ne comportait que des questions relatives à la publication des Bulletins (répartition des observations à corriger entre les membres, lecture de rapports, etc.). Ceci explique que le vice-secrétaire ait souvent négligé de tenir un procès-verbal correct de la séance, le résultat du travail du

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Le 13 décembre 1844, à l’occasion de la démission du poste de trésorier de FIGUIÈRES, obligé de quitter Paris, MOUTARD -MARTIN, CAHEN et DÉSORMEAUX proposèrent de réunir les fonctions de trésorier et d'archiviste, mais dans la séance suivante, ayant appris que POUMET n'accepterait pas les doubles fonctions d'archiviste et de trésorier, ils retirèrent leur proposition.

Comité se trouvant dans les Bulletins. Les réunions du Comité étaient beaucoup plus flexibles que celles de la Société, elles dépendaient du travail à réaliser pour le Bulletin. Pendant les vacances de la Société, elles n’avaient généralement lieu que tous les quinze jours.

Au départ, les membres suppléants étaient censés remplacer les membres élus du Comité si ceux-ci devaient quitter la Société et cesser leurs fonctions en cours d’année. Mais rapidement, ils acquirent une place à part entière dans les séances du Comité. Les élections du 22 février 1850 nous éclairent sur les différences entre les membres titulaires (du Comité) et les membres suppléants : à l’issue du scrutin, DEVILLE fit remarquer que quatre membres avaient obtenu le même nombre de voix et que, en se référant au règlement, on ne pouvait décider lequel de ces quatre devait être suppléant, mais que cependant, le Comité ayant décidé que les suppléants et les titulaires jouiraient des mêmes droits, un scrutin de ballottage était inutile. Le Comité se trouvait ainsi comporter les cinq membres du Bureau (vice-président, secrétaire, vice-secrétaire, trésorier, archiviste), le vice-président de l’année précédente, considéré comme membre de droit, éventuellement quelque membre ancien, les trois membres titulaires élus et les deux suppléants. Il pouvait donc réunir douze ou treize personnes.

Pour être élu à l’une des places de membre du Comité qui n’étaient pas déjà dévolues aux membres du Bureau, il n’était pas nécessaire d’être membre titulaire. Cependant, il fallait être un membre actif de la Société (adjoint ou titulaire) et payer des cotisations. Comme pour le Bureau, certains membres auraient désiré remplir une fonction au sein du Comité sans payer les cotisations de membre titulaire. Le 28 février 1849, Victor THIBAULT, qui faisait partie du Comité depuis 1845 après avoir été secrétaire en 1847 et vice-président en 1848, demanda le titre de membre honoraire. On lui objecta qu’il ne pouvait obtenir ce titre sans se retirer du Comité,141 ce qu’il fit quelques semaines plus tard.142 Mais il décida finalement de reprendre son titre de titulaire le 26 mai 1849 et ne devint honoraire que le 27 mai 1852.143

Le débat qui surgit à cette occasion fut tout de même assez intense pour que des membres jugeassent nécessaire de préciser le règlement. Le 9 mars 1849, alors que THIBAULT venait de donner sa démission de membre du Comité dans une lettre à CRUVEILHIER, CAUDMONT, DEVILLE et MACQUET déposèrent sur le bureau une proposition ayant pour but d’empêcher tout membre honoraire de la Société de faire partie du Comité de rédaction. Les signataires s’appuyaient sur les considérations suivantes :

1° Un membre titulaire demande le titre de membre honoraire parce qu’il ne peut participer aux travaux de la Société; il ne peut donc faire partie du Comité de rédaction dont le travail exige la plus grande exactitude aux séances.

2° Le membre honoraire ne payant aucune cotisation ne saurait prendre part aux discussions de comptabilité dont s’occupe le Comité.

La Société élisait traditionnellement au sein du Comité de rédaction le vice-président sortant. Le 15 février 1843, GUENEAU DE MUSSY se plaignit que la Société n’eût pas nommé GOSSELIN parmi les membres du comité de rédaction, comme le voulait cet usage. Il proposa de réparer cet oubli en adjoignant GOSSELIN aux membres du Bureau par une faveur spéciale, ce qui fut accepté par la Société. Cette tradition finit par avoir force de loi. Le 31 mars 1854, lors de l’élection des membres du Comité à laquelle prirent part uniquement 18 votants, FOUCHER engagea les membres de la Société à ne pas voter pour DENUCE, vice-président sortant « qui [était] de droit membre du Comité ».

L’expérience des anciens était un atout pour une Société d’étudiants qui ne cessait de se renouveler. CRUVEILHIER prit l’habitude de proposer à la Société, lors des élections, d’adjoindre quelques-uns des membres les plus anciens à ceux qui venaient d’être élus au Comité. Ces anciens pouvaient aider les nouveaux membres du Comité, et aussi servir en quelque sorte de modérateurs et de garants du règlement. Le 18 février 1848, DEVILLE et PIGNE furent ainsi associés au nouveau Comité. Le 16 février 1849, CRUVEILHIER demanda la même faveur pour BARTH et DEVILLE qui avaient « rendu de grands services à la Société et qui lui en rendr[aient] encore par leur savoir et par leur dévouement ».

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Archives de la Société anatomique de Paris, Carton n°1, Registre n°17, 28 février 1849. 142

Archives de la Société anatomique de Paris, Carton n°1, Registre n°17, 16 mars 1849. 143

Dans le document Florent Palluault (Page 67-70)