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V. LES THÉORIES DE L’APPRENTISSAGE

1. Le Behaviorisme

2.1 Le cognitivisme et les principes pédagogiques

psychomoteurs et psychoaffectifs), qui réduisent les objectifs de haut niveau taxonomique en de multiples tâches simples difficilement intégrées (Nguyen et Blais, 2007).

2. Le cognitivisme

À l'opposé des thèses béhav1oristes, plusieurs courants de pensée en Psychologie de l'apprentissage et dans les Neurosciences qui ne, se satisfont pas du modèle comportementaliste et de ses difficultés à expliquer les apprentissages complexes, humains, ont proposé d'autres théories notamment à partir des années 50 et 60 (Ndiaye, 1997, p. 7), dont le cognitivisme fait partie. Ce courant fait suite au behaviorisme et s’y oppose.

Mais, si la cohérence et l’objectivité du modèle béhavioriste le rendent transparent, il est beaucoup moins simple de décrire les contours d’une conception cognitive. Pour se faire , le cognitivisme peut être divisé en deux versions, l’une s’intéressant au traitement de l’information, et la deuxième s’attachant à redonner de l’importance aux stratégies mentales nécessaires à tout processus d’apprentissage (Kozanitis, 2005).

Dans ce sens, le cognitivisme, comme son nom l’indique va s’intéresser à l’étude de la cognition, soit le fonctionnement de l’intelligence, le raisonnement, l’origine de nos connaissances ainsi que les stratégies employées pour assimiler, retenir et réinvestir les connaissances. Le cognitivisme s’intéresse à l’étude des phénomènes mentaux et des connaissances telles que le raisonnement, la mémorisation, la résolution de problème et le transfert de connaissances. Le cognitivisme s’intéresse d’autre part et essentiellement à la perception ou l’attention, le traitement en mémoire, le langage, et ce, en regard du fonctionnement du cerveau (Legendre, 1993 ; Tardif 1992, cité par Da Costa, 2014 ; Eastes, 2013). Le cognitivisme correspond donc à un changement dans les structures mentales ou les représentations internes des individus. Apprendre consiste donc à transformer des structures cognitives préalables en structures nouvelles (Lebrun, 2002). C’est un processus actif de traitement de l’information et de résolution de problèmes (Brahimi, 2011). Il regroupe différents modèles d’enseignement et d’apprentissage sous une approche pédagogique particulière.

2.1 Le cognitivisme et les principes pédagogiques

Les cognitivistes s’attachent à des différences individuelles (styles d’apprentissage, connaissances antérieures, motivation) pour mettre en œuvre un processus actif, mais individuel et pour créer un environnement d’apprentissage particulier à chaque personne. « Le cognitivisme « s’intéresse à la façon dont l’individu apprend, contrairement au béhaviorisme qui considère le cerveau comme une boite noire.

 )& Il suppose implicitement que l’apprendre n’est pas une affaire de transmission, mais de «construction», où l’apprenant est «acteur» de l’assimilation de son propre savoir. Elle part des besoins spontanés et des intérêts «naturels » des individus, prônant leur libre expression, leur créativité et leur savoir être. Elle met en avant la découverte autonome ou encore l’importance des tâtonnements » (Eastes, 2013, p.35). Selon le même auteur la pédagogie cognitiviste de l’apprentissage s’intéressant à la manière, dont les étudiantes et les étudiants utilisent leurs pensées pour acquérir leurs connaissances. Il s’agit ici d’une pédagogie de construction de connaissance en tenant compte de « ce que se passe dans la tête » de l’individu l’lorsqu’il pense (activités motrices, perception, mémorisation, compréhension, raisonnement.

Selon Legendre (2005), « c’est une théorie de la connaissance soutenue par la psychologie cognitive, qui conçoit la pensée comme un centre de traitement des informations capable de se représenter la réalité et de prendre des décisions ». C’est une pédagogie comme rapportée par Da Costa (2014), qui s’intéresse au traitement de l’information partant du principe que le cerveau est basé sur trois éléments fondateurs : la perception sensorielle (processus de capture de l’information par nos cinq sens, avec éventuellement un court traitement), la mémoire de travail (stockage à court terme de plus ou moins sept informations ou groupe d’information) et la mémoire à long terme.

La psychologie de l’apprentissage, ou science du traitement de l’information et de l’utilisation des connaissances en action par l’étudiant a acquis la dimension d’un paradigme qui ne peut plus être ignoré par les enseignants. Elle a permis l’apparition de nouvelles pratiques évaluées avec une recherche de plus en plus active. L’appropriation par les enseignants des données fondamentales modernes de la psychologie de l’apprentissage conduit à un véritable « virage », qui débouche nécessairement sur la mise en pratique du principe d’une formation centrée sur l’apprenant (Brahimi, 2011). Toutefois, ce courant fait l’objet de reproche relatif à l’isolement de l’apprenant de l’environnement dans le processus de l’apprentissage.

2.1.1 La conception du traitement de l’information

George Armitage Miller est un psychologue américain, il est le premier opposant des behavioristes. En 1960, il a fondé le centre des études cognitives à l’université de Harvard. Ses recherches ont porté sur l’apprentissage. Ses travaux de recherche ont contribué à fonder le cognitivisme et par lesquels il a mis en évidence les capacités cognitives humaines de traitement de l’information. Il a limité la capacité de la mémoire d’un individu à sept éléments

 )' isolés qui correspondent au nombre maximal d’éléments que l’esprit humain peut traiter, ce qui contredit les béhavioristes (Kozanitis, 2005).

Pour construire une compétence, Miller (1997) se base sur une perspective d’objectifs qui visent l’intégration de connaissances issues des différents domaines (cognitif, psychomoteur, psychoaffectif relevant de natures différentes.

2.1.2 Les conditions de l’apprentissage

Plusieurs auteurs (De Landsheere, V et De Landsheere G, 1978, p.107 -108 ; Malcom Knowles, 1990, p. 85-86, cités par Da Costa, 2014, p. 11) ont conclu, suite à leur analyse de l’héritage de Gagné, que selon cet auteur, il faut s’intéresser aux conditions de l’apprentissage. Ainsi, il distingue huit types de comportements hiérarchisés, l’acquisition de l’un étant conditionnée par l’acquisition de ceux qui lui sont inférieurs dans l’édifice.

Selon Gagné (1992), ces instructions devraient satisfaire ou fournir les conditions nécessaires à l’apprentissage et servir de base pour la conception de l’enseignement et le choix des supports appropriés (Da Costa, 2014). En précisant les conditions de l’apprentissage et les instructions nécessaires à l’acquisition des connaissances, Gagné a jeté un pont entre la théorie de l’apprentissage et la théorie de l’enseignement. Pour atteindre ce but, Gagné propose de procéder du « simple au complexe » c’est-à-dire favoriser d’abord l’apprentissage des habiletés de niveau inférieur afin de construire les fondations solides pour l’apprentissage des habiletés du niveau supérieur.

Gagné définit l’apprentissage comme un processus qui résulte d’une interaction entre l’individu et son environnement. Selon sa théorie,  l’apprentissage est influencé par des facteurs internes (motivation) et externes (rétroaction donnée par une personne externe, l’enseignant) . Pour qu’il y ait apprentissage, le changement dans la performance est très important à observer. Robert Gagné a également travaillé sur le traitement de l’information, mais en se basant sur la mémorisation à court terme. Son modèle suggérait que le cerveau humain contient certaines structures qui traitent l’information à l’instar d’un ordinateur (Kozanitis, 2005). Pour lui, l’être humain possède trois types de mémoires : la mémoire sensorielle, la mémoire à court terme et la mémoire à long terme. Gagné (1976) s’est penché sur la deuxième en décrivant comment un stimulus externe (auditif, visuel, tactile… etc.) est traité et interprété. Selon lui, l’information, provenant de l’environnement sous différentes formes (visuelle, auditive, olfactive, tactile, etc.), est traitée et interprétée par la mémoire à court terme. Une fois reçue, cette information doit être analysée et interprétée par l’individu,

 )( mais sur activation des connaissances stockées dans la mémoire à long terme. L’interprétation révèle une construction symbolique de schémas ou de représentations qui peuvent être des concepts, des propositions ou des procédures (Gagné, 1976).

L’apprentissage est un processus individuel, basé sur ce que l’étudiant reçoit comme information et de ce qu’il possède comme connaissance stockée dans sa mémoire. L’étudiant devient ainsi un élément actif et unique dans son apprentissage, puisqu’il traite une information en profondeur et d’une façon qui lui est propre (Lebrun, 2007).

Cet apprentissage se base sur trois phases : la phase d’acquisition qui conduit à la construction d’une représentation des objectifs dans la mémoire à court terme, la phase de rétention qui permet de retenir l’information dans la mémoire à long terme et la dernière phase est celle du transfert des connaissances. L’enseignant va faciliter l’apprentissage de l’étudiant en favorisant un travail actif dans une logique de traitement de l’information. Ainsi apprendre revient pour les cognitivistes, à intégrer l’information nouvelle en mémoire à long terme (Lindsay et Norman, 1980, p. 492, cité par Da Costa, 2014). Gagné explique également que les objectifs doivent être considérés comme une déclaration explicite des résultats désirés au terme d’un processus d’enseignement, mais il insiste aussi sur les activités de l’élève (Gagné et Briggs , 1974).Dans ce courant pédagogique, l’évaluation formative vise essentiellement à juger la capacité d’un étudiant à résoudre des problèmes complexes et à corriger ses lacunes (Brahimi, 2011).