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La fièvre, plus qu’un symptôme, une ethno-maladie

Rouge feu et blanc nuage

2.3. Maladies « froides »

2.3.3. La fièvre, plus qu’un symptôme, une ethno-maladie

Illustration 23 : feuilles de Siparuna guianensis. Saint-Laurent du Maroni. M-A Tareau.

Dans les représentations médicales populaires, la fièvre est considérée comme une maladie à part entière, bien plus que comme un simple symptôme, et près d’une soixantaine d’espèces ont été citées dans le traitement des états fébriles (ICF = (148-57) / (148-1) = 0,62). D’après les observations faites sur le terrain, dans une perspective humorale, les représentations concernant la fièvre sont partagées : il s’agit pour certains d’un état intérieur extrêmement « chaud » (une très grosse enflamasyon) et pour d’autres, au contraire, du degré extrême d’un « refroidissement »187. Dans ce premier cas, il convient chez les Créoles d’amener le malade vers un état de sudation important (afin de le faire « transpirer sa fièvre », « faire sortir la chaleur qui est coincé en dedans » parce que « le malade ne transpire pas »), par l’absorption de mixtures « chaudes » (et donc, sudorifiques), sous forme de décoctions bues (krg : dité lafyèv ; avec, dans les cas les plus extrêmes, du rhum, très « chaud », remplaçant l’eau de la décoction…) ou de bains végétaux (krg : ben lafyèv) à base de plantes « chaudes » (entre autres : Eryngium

187 D’autres études ont en effet montré que le fait de considérer une plante comme « chaude » ou « froide » pouvait différer d’un groupe culturel à un autre, même au sein d’une même région (Browner et de Montellano, 1986 ; García-Hernández et al., 2015).

foetidum, Eupatorium ayapana, Siparuna guianensis – illustration 23) que sont traitées

les épisodes fébriles. Au contraire, lorsque la température est jugée beaucoup trop élevée par le soignant, des mixtures de plantes « froides » (espèces amères), voire même des bains d’eau froide, peuvent être administrés au malade.

Il s’agit d’un domaine où se sont spécialisées un nombre relativement faible d’espèces. En effet, sur 115 occurrences de plantes citées pour soigner des fièvres, seules six espèces sont citées plus de 4 fois (et parmi elles quatre seulement se distinguent avec plus de dix citations ; tableau 10), démontrant la grande spécialisation – empirique – des remèdes fébrifuges. Parmi elles, la plante la plus citée est l’Apiacée Eryngium foetidum qui porte d’ailleurs de façon circonstanciée le nom vernaculaire créole guyanais de radyé lafyèv (littéralement « feuille pour la fièvre »). Ensuite, Quassia amara, Siparuna guianensis (en particulier, concernant cette espèce, chez les Saamaka qui l’appellent justement feba pao, « arbre pour la fièvre »188) et Phyllanthus amarus sont également en très bonne position avec respectivement 19, 15 et 11 citations :

« En cas de fièvre (feba), il faut prendre du malembe lembe [Piper

marginatum], de la racine aux fleurs, et des branches de feba pao [Siparuna guianensis] que l’on fait bouillir ensemble. Ensuite on fait un bon bain de

vapeur avec [et] on se baigne avec le matin et le soir durant trois jours. » Femme d’origine ndjuka, 44 ans, Mana.

« Quand l’enfant a de la fièvre, on le baigne avec des feuilles de irakopi [Siparuna guianensis]. Il transpire beaucoup, toute sa fièvre ressort. » Homme d’origine kali’na, 31 ans, Kourou.

On observe par ailleurs que les espèces amères (Phyllanthus amarus, Quassia amara,

Solanum leucocarpon…) sont bien représentées parmi les plantes indiquées contre le

traitement de la fièvre. Surtout lorsqu’il s’agit de fièvres tenaces que seule la force de l’amertume est sensée pouvoir vaincre. Il semble ainsi que la logique humorale soit encore à l’œuvre : les plantes amères – et « froides » - faisant baisser la fièvre – qui est un état « chaud ». En outre, la fièvre est un signe symptomatique qui est souvent associée au moustique comme vecteur de différentes maladi moustik189 (krg ; littéralement : « maladies de moustiques » : paludisme, dengue, zika, chikungnya, fièvre jaune…) qui se

188 Notons que cette espèce fait également partie de la catégorie des feba uwi (littéralement : « feuilles pour la fièvre ») des Aluku, avec d’autres espèce telles que Lantana camara, Trema micrantha ou Chromolaena odorata (Fleury, 1991).

189 La saisonnalité de ces maladies ainsi que les campagnes de prévention qui sont menées régulièrement par les différentes instances sanitaires ont sans doute contribué à rendre claire la relation entre les moustiques et ces maladies.

manifestent le plus souvent, entre autres symptômes, par de fortes fièvres. Ces maladi

moustikse caractérisent par un sang sale qu’il faut laver, nettoyer, avec force amertume : « Lò to gen lafyèv an zo [quand tu as de la fièvre dans les os], c’est à dire, une grosse fièvre, il faut boire des plantes très amères comme le kwasi (Quassia

amara) ou le mavévé chien (Solanum leucocarpon). Tu te baignes aussi avec

pour que l’amer rentre dans ta peau, dans tes pores, parce que c’est l’amer seulement qui peut venir à bout de ça. » Femme d’origine créole guyanaise, 71 ans, Régina.

Tableau 10 : principales espèces (≥ 2 % du total des citations) utilisées pour soigner la fièvre sur le litorral guyanais. Espèces Familles URs (total 148) URs par communauté % du total des citations Modes d’administration Eryngium foetidum L. Apiaceae 24 krg : 12 ; brl : 4 ; plk : 4 ; slu : 2 ; kpa 1 ; ska : 1

16,2 infusion / décoction / bain / cataplasme Quassia amara L. Simaroubaceae 19 krg : 7 ; plk : 3 ; gya : 2 ; krh : 2 ; slu : 2 ; glb : 1 ; kpa : 1 ; kra : 1 12,8 alcoolature / décoction / bain

Siparuna guianensis Aubl. Monimiaceae 15 ska : 5 ; ndk : 3 ; kla : 2 ; Glb : 1 ; kra : 1 ; krg : 1 ; mtp : 1 ; plk : 1 10,1 bain / décoction Phyllanthus amarus Schumach. & Thonn. Phyllanthaceae 11 slu : 5 ; plk : 2 ; kra : 1 ; krg : 1 ; krh : 1 ; srn : 1 7,4 infusion / décoction Cymbopogon citratus (DC.) Stapf Poaceae 6 kra : 1 ; krg : 1 ; mtp : 1 ; ndk : 1 ; ska : 1 ; slu : 1

4,1 infusion / décoction / bain

Citrus aurantiifolia (Christm.) Swingle Rutaceae 5 slu : 2 ; brl : 1 ; krh : 1 ; plk : 1 3,4 infusion / décoction

2.3.4. Douleurs

Illustration 24 : graines d’awara (Astrocaryum vulgare). M-A Tareau.

Le traitement des douleurs privilégie les modes d’administration externes puisqu’elles sont dans de nombreux cas soignées par des massages à base d’huiles (de coco, de carapa et, dans l’est, de copaïba) ou de frictions alcooliques et des cataplasmes (ICF =(237-87) / (237-1) = 0,64). L’espèce la plus utilisée, Astrocaryum vulgare (21 URs ; illustration 24) est utilisée en massage à la fois par des Créoles guyanais, des personnes d’origine sainte-lucienne, brésilienne, karipuna, palikur, galibi-marworno et saamaka (tableau 11). Les maux de tête (krg : maltet) par exemple, type de douleur la plus citée globalement (27 URs), sont dûs chez les créoles guyanais interrogés à un sang trop épais qui « se coince dans la tête et génère une douleur ». Il faut donc le « faire fondre » et ces maltet peuvent être soignées notamment par des cataplasmes constitués de feuilles de Kalanchoe

pinnata (appelée de ce fait zerb maltet en créole antillais, littéralement «

herbe-mal-de-tête ») préalablement chauffées et additionnées d’un peu de sel et de rhum. Priva

lappulacea, courramment appelée vennkatrèr (krg, krh ; « vingt-quatre heures »), est

également utilisée en cataplasme analgésique par plusieurs communautés :

« Ou pilé fey vennkatrè a, ou rouzé'y avè kléren, ou maré'y asou tèt li avè on

du rhum, tu attaches sur sa tête avec un drap blanc]. » Femme d’origine haïtienne, 68 ans, Rémire-Montjoly.

« To ka pilé féy a ké disel ké roun ti bi tafia. Apré to ka maré sa baba a koté a

ki ka fè to mal a épi to ka rouzé’l ké tafia dépi i sek. Doulèr a ké pasé monfi [Tu

écrases les feuilles (Elephantopus mollis) avec un peu de sel et de rhum. Après tu attaches ce mélange sur l’endroit qui te fais mal et puis tu arroses avec du rhum dès que ça devient sec. Ta douleur passera mon cher]. » Femme d’origine créole guyanaise, 78 ans, Macouria.

Divers remèdes tentent de calmer l’intensité des douleurs dentaires. Parmi eux, le clou de girofle (Syzigium aromaticum ; 2 URs) peut être directement appliqué sur l’abcès sous forme d’alcoolature ou alors mâché. Les Amérindiens kali’na et palikur utilisent la sève de

Virola guianensis (2 URs) en application directe tandis que les Ndjuka préparent un

remède à base de Lippia alba (ndk : pie pie pao) et de Maprounea guianensis (ndk :

bisangula). Cependant, face à l’intensité d’une rage de dents, ces remèdes domestiques

ne peuvent que soulager momentanément la douleur, avant une consultation odontologique ou, dans certains cas, un arrachage de la dent infecté par un proche. Il est intéressant également d’observer que plusieurs espèces considérées comme analgésiques sont consommées en infusion ou en décoction et sont appelées « doliprane » ou « efferalgan »190, en référence aux médicaments d’officine recommandés dans de telles conditions. Il s’agit de deux Lamiacées du même genre :

Plectranthus neochilus et P. grandis qui sont le plus généralement préparées en infusion.

Ces espèces sont assez populaires chez les Créoles des Antilles et de la Guyane (avec 6 URs chacune dans le traitement des douleurs), chez qui l’étiologie symptomatique semble par ailleurs détenir une place centrale dans les ethno-médecines (maltet, par exemple, est parfois considéré comme une maladie à part entière au sein de ces populations). De même, chez les Créoles, le bles (kra, krg, slu) constitue une ethno-maladie potentiellement grave et dont le traitement est souvent réservé à des spécialistes des pharmacopées. Cette douleur plus ou moins intense dans la poitrine (qui parfois est très localisée et parfois s’étend de façon plus confuse) est définie par certains informateurs comme étant la conséquence d’un « vieux sang » qui est resté coincé dans le corps, généralement à la suite d’une chute ou d’un coup (krg : tjok). Pour le faire « fondre », il est recommandé d’utiliser (de même que pour les maux de tête) des plantes « chauffantes » dont les plus recommandées sont Siparuna guianensis, Cinnamomum

verum ou Curcuma longa. Cependant, la difficulté d’accès à la zone à traiter (qui se trouve

à l’intérieur, « au fond du corps ») oblige souvent le patient à privilégier une multi-thérapie pour optimiser la guérison.

« Ou ka bouyi féy charpantyé191, djapanna, tjtitjima ké oun ti priz disel andan. Li ka tiré vyé san an andidan’w. I ka fè’w wann li [Tu fais bouillir féy charpantyé

(Justicia pectoralis), djapanna (Eupatorium ayapana) et du curcuma (Curcuma

longa) avec un peu de sel. Ça enlève tout le vieux sang que tu as en-dedans.

Tu le vomis]. » Femme d’origine sainte-lucienne, 64 ans, Cayenne.

« Vous faites bouillir ce qu’on appelle tjitjima [Curcuma longa], avec féy

vinéren [Siparuna guianensis] et bouldimas [Rhoeo spathacea]. On boit un peu

dedans puis on se baigne bien avec. C’est bon en cas de bles, de tjòk, tout ça. Quand j’étais plus jeune et que je jouais au foot, c’est ce que ma mère préparait pour moi lorsque je tombais. » Homme d’origine créole guyanaise, 63 ans, Rémire-Montjoly.

« Si ou ni kranp, sé an san ki bloké. Fo ou kwazé yonn dé gwenn tjitjima adan

vermouth èk ou ka bwè sa lé maten. An ti vè. Sé pou ou wann vyé san an. Ou pé froté tou épi fey patjouli wouj adan tafia [Si tu as des crampes, c’est qu’un

sang est bloqué. Il te faut écraser quelques racines de curcuma [Curcuma longa] dans du vermouth et tu bois ça le matin. Un petit verre. Tu peux aussi te frictionner avec du rhum contenant des feuilles de patchouli wouj [Pogostemon heyneanus]. » Femme d’origine sainte-lucienne, 72 ans, Cayenne.

« Après un grave accident, j’ai attrapé un bles, lestonmak ouvè… Les radios ne voyaient rien, mais je souffrais énormément. J’ai été voir un monsieur créole qui m’a donné à boire du thé de tjitjima [Curcuma longa] et de vinéren [Siparuna guianensis], pour faire fondre le vieux sang, et préparait un cataplasme très efficace avec le baba [krg : le broyat] du tjitjima justement. Ensuite j’ai été voir une Amérindienne palikur de Saint-Georges qui m’a gardé chez elle quelques jours. Elle me donnait à boire un lòk [cf. « Rafréchi et purges] le matin avec de lapoudover [Chenopodium ambrosioides], du vinéren [Siparuna guianensis] et d’autres plantes, me massait avec de l’huile de carapa et puis ils me serraient dans un hamac, bien fort, pour serrer ma poitrine et

191 L’origine de ce nom vernaculaire créole, qui signifie littéralement « herbe-charpentier », proviendrait justement de son utilisation à l’époque par les charpentiers pour soigner les coups subis accidentellement dans le cadre de leur activité (Grenand et al., 2004).

remettre mes os et mes organes bien en place. » Femme d’origine créole guyanaise et sainte-lucienne, 54 ans, Régina.

Tableau 11 : principales espèces (≥ 2 % du total des citations) utilisées contre la douleur sur le littoral guyanais.

Espèces

Familles

URs (total 237)

URs par communauté % des citations

Modes d’administration

Astrocaryum vulgare Mart. Arecaceae

21 krg : 9 ; slu : 4 ; brl : 2 ; kpa : 2 ; plk : 2 ; glb : 1 ; ska : 1

8,9 huile de massage

Carapa guianensis Aubl. Meliaceae

11 brl : 4 ; krg : 3 ; glb : 2 ; mtp : 1 ; slu : 1

4,6 huile de massage

Priva lappulacea (L.) Pers. Verbenaceae 11 krg : 7 ; kpa : 1 ; kra : 1 ; krh : 1 ; slu : 1 4,6 cataplasme Curcuma longa L. Zingiberaceae 9 krg : 3 ; slu : 3 ; brl : 1 ; glb : 1 ; kla : 1 3,8 Cataplasme / décoction Cocos nucifera L. Arecaceae 9 krg : 3 ; brl : 1 ; kla : 1 ; kpa : 1 ; ndk : 1 ; ska : 1 ; slu : 1 3,8 huile de massage

Justicia pectoralis Jacq. Acanthaceae

7 krg : 4 ; slu : 2 ; glb : 1 3,0 cataplasme

Kalanchoe pinnata (Lam.) Pers.

Crassulaceae

7 plk : 2 ; brl : 1 ; kpa : 1 ; ndk : 1 ; ska : 1 ; slu : 1

3,0 cataplasme

Pimenta racemosa (Mill.) J.W. Moore

Lauraceae

7 kra : 3 ; krg : 2 ; slu : 2 3,0 massage avec l’alcoolature

Siparuna guianensis Aubl. Monimiaceae

7 krg : 4 ; brl : 1 ; glb : 1 ; slu : 1

3,0 Bain / décoction bue

Copaifera spp. Fabaceae 6 brl : 2 ; glb : 2 ; plk : 1 ; slu : 1 2,5 application de l’oléorésine Elephantopus mollis Kunth

Asteraceae 6 krg : 3 ; glb : 1 ; kla : 1 ; slu : 1 2,5 cataplasme Plectranthus grandis (L.H.Cramer) R. Willemse

Lamiaceae Plectranthus neochilus Schltr. Lamiaceae 6 krg : 3 ; mtp : 1 ; krr : 1 ; slu : 1 2,5 infusion/décoction Syzygium aromaticum (L.) Merr. & L.M. Perry Myrtaceae

5 krg : 3 ; kra : 1 ; slu : 1 2,1 application locale / décoction / alcoolature

Pour soigner les douleurs oculaires (krg : mal zyé), des colllyres peuvent être administrés à l’aide l’expression filtrée du jus des feuilles de Pfaffia glomerata (krg : arb sansib ; 6 URs), de Kalanchoe pinnata (krg : féy pès ; ndk : afoondo) ou de la tige de Costus spp (krg : kann kongo ; ndk : singaafu). Ces trois plantes ont été citées par des Amérindiens, des Marrons et des Créoles. Les douleurs auriculaires (krg : mal zorey) quant à elles sont traitées à l’aide d’instillations auriculaires à base de feuilles de Gossypium barbadense (krg : koton ; ndk : katun) :

« Il faut prendre les racines de cette fleur jaune [Allamanda cathartica] et faire bouillir avec des feuilles de coton rouge. On laisse refroidir et on applique dans l’oreille. » Homme d’origine kali’na, 65 ans, Iracoubo.

« Trois plantes sont très bonnes pour soigner ce que les Blancs appellent la conjonctivite. Sangrafu [srn ; Costus spp.] dont on presse la tige et on verse le jus dans l’œil ; koosaka uwi [ndk ; Peperomia pellucida] et wonder blat [srn ;

Kalanchoe pinnata], qu’on appelle chez nous foombo gadu, dont on met aussi

le jus dans l’œil. » Homme d’origine saamaka, 26 ans, Acarouany.

Dans les médecines humorales créoles, les douleurs articulaires (krg : rumatiz) semblent considérées comme des maladies dues au « froid »192 et sont donc traitées à l’aide de mixtures chaudes, généralement par administration externe. Des « vents » sont coincés dans les articulations (ce qui entraîne lourdeur et douleur) et génèrent les bruits de craquements caractéristiques lorsqu’ils s’échappent. Des frictions à base de pommades, d’huiles ou de rhum camphrés193 sont vivement recommandées ainsi que des

192 D’ailleurs, il est intéressant de noter que les mots « rhumatismes » et « rhume » proviennent du grec rheuma qui signifie « écoulement » (Thivel, 1997), mettant ainsi à découvert le principe humoral qui présidait à l’explication de ces maladies dans la médecine européenne ancienne. 193 A cette base que constitue le camphre – acheté au marché sous forme de cubes et mis à macérer dans l’huile de coco ou le rhum – sont souvent ajoutés d’autres plantes « chaudes » telles que des bulbes de lanvè rouj (Eleutherine bulbosa), des fleurs et racines de papayer mâle (Carica papaya), des clous de girofle ou encore des feuilles de bois d’Inde (Pimenta racemosa).

cataplasmes comprenant des plantes « chaudes » telles que la muscade, le gingembre, les feuilles de piment ou le curcuma.