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La construction des dérivateurs RigSH(−) et FSH(−)

Dans le document Motifs des variétés analytiques rigides (Page 85-89)

1.4 Le 2-foncteur homotopique stable RigSH(−)

1.4.2 La construction des dérivateurs RigSH(−) et FSH(−)

On appelle Dia la catégorie des catégories essentiellement petites. On considèrera uniquement la structure de 1-catégorie sur Dia, i.e., on n’utilisera pas les transformations naturelles entre 1-morphismes de Dia. La définition suivante est l’analogue de [Ayo07a, Définition 2.4.4] pour les k-schémas rigides (resp. formels).

Definition 1.4.7 — On appelle diagramme de k-schémas rigides (resp. formels), un foncteur covariantF : I // SchRig/k (resp.F :I // SchF/k) de source une catégorie essentiellement petite.

Un1-morphisme(G,J) // (F,I)(resp. (G,J) // (F,I)) entre diagrammes dek-schémas rigides (resp.

dans la 2-catégorie des catégories. On appelle DiaSchRig/k (resp.DiaSchF/k) la catégorie dont les objets sont les diagrammes dek-schémas rigides (resp. formels) et les morphismes comme ci-dessus.

Remarque 1.4.8 —On peut définir les 2-morphismes entre 1-morphismes de diagrammes de k-schémas rigides (resp. formels) comme dans [Ayo07a, Définition 2.4.4]. Toutefois, nous aurons à considérer uniquement les structures de1-catégorie sur les2-catégoriesDiaSchRig/k etDiaSchF/k.

Étant donné un diagramme de k-schémas rigides (resp. formels) (F,I) (resp. (F,I)), on note SmRig/(F,I) (resp.SmF/(F,I)) la catégorie dont les objets sont les couples (U , i)(resp.(U, i)) avec i∈Ob(I) etU (resp.U) un F(i)-schéma rigide lisse (resp. F(i)-schéma formel lisse). Lorsqu’il n’y a pas de confusion possible, on notera aussi SmRig/F (resp.SmF/F) cette catégorie.

On suppose donnée une catégorie cocomplète C. Soit (f, α)un morphisme de diagrammes de k-schémas rigides (resp. formels) comme dans la définition 1.4.7. Ce morphisme se factorise en un morphisme « géométrique » suivi par un morphisme « catégorique » :

— f est le foncteur « image inverse » suivant le foncteur de changement de base donné par (U /F(α(j)), j) (U ×F(α(j))G(j)/G(j), j), et

— α est le foncteur « image directe » suivant le foncteur de changement d’indice donné par(U /F(α(j)), j) (U /F(α(j)), α(j)).

(On fait de même dans le cas respé.) On a la proposition suivante qui se démontre de la même façon que [Ayo07b, Propositions 4.5.3 et 4.5.4].

Proposition 1.4.9 — 1- L’association (f, α) (f, α) s’étend naturellement en un 2-foncteur PreShv(SmRig/(−),C) : DiaSchRig/k // Cat.

Il en est de même dans le cas respé.

2- Si(f, α)est lisse argument par argument, le foncteur (f, α) admet un adjoint à gauche que l’on note (f, α)]. Lorsque Cest complète,(f, α) admet un adjoint à droite que l’on note(f, α).

Soit F un diagramme de k-schémas rigides. En appliquant le foncteur (−)//π, on déduit un diagramme de k -schémas formels F//π. Le foncteur(−)//π induit alors un foncteurcpl : SmRig/F // SmF/(F//π). D’autre part, on dispose d’un plongement pleinement fidèleP : SmF/(F//π) // SmRig/F qui consiste à regarder un k-schéma formel comme un k-schéma rigide de la manière évidente (voir l’exemple 1.4.3). On vérifie immédiatement qu’on obtient ainsi un couple de foncteurs adjoints(P,cpl).

On note (cpl,cpl) et (P,P) les couples de foncteurs adjoints « image inverse » et « image directe » sur les préfaisceaux induits parcpletP. On a alors une adjonction(P,cpl)et donc un isomorphisme canoniquecpl'P. Le lemme ci-dessous est facile et sa preuve sera laissée au lecteur.

Lemme 1.4.10 — Soit(f, α) : (G,J) // (F,I)un morphisme de diagrammes de k-schémas rigides. On note ( ˆf , α) : (G//π,J) // (F//π,I)le morphisme obtenu en appliquant le foncteurcpl. On a alors un carré commutatif à un 2-isomorphisme près

PreShv(SmRig/(F,I),C) cpl

P //

(f,α)

PreShv(SmF/(F//π,I),C)

( ˆf ,α)

PreShv(SmRig/(G,J),C) cpl

P //PreShv(SmF/(G//π,J),C).

Soit (B0,K) un diagramme de k-schémas formels affines. On note (B,K) le diagramme de k-schémas donné par l ∈ K Spec(Γ(B0(l),O)). Soit (F,I) un diagramme de k-schémas muni d’un morphisme de diagrammes (p, γ) : (F,I) // (B,K)tel quep(i)est de type fini pour touti∈Ob(I). On dira simplement que(F,I)est de type fini sur(B,K)(ou encore sur(B0,K)).

En appliquant le foncteur d’analytification, on obtient un diagramme de k-schémas rigides (Fan,I) et un fonc-teur Rig : Sm/F // SmRig/Fan. On note Rig le foncteur « image inverse » sur les préfaisceaux suivant ce foncteur. En appliquant le foncteur de complétion formelle, on obtient un diagramme (F//π,I) et un foncteur cpl : Sm/F // SmF/(F//π). On note cpl le foncteur « image inverse » sur les préfaisceaux suivant ce fonc-teur. On a un isomorphisme canoniquecpl 'cpl◦Rig induisant les isomorphismes cpl 'cpl◦Rig 'P◦Rig. Notons le lemme suivant dont la preuve est laissée au lecteur.

Lemme 1.4.11 — Soit(f, α) : (G,J) // (F,I)un morphisme de diagrammes de schémas de type fini au-dessus de(B,K). On note (fan, α) : (Gan,J) // (Fan,I) le morphisme obtenu en appliquant le foncteur Rig. On a alors un carré commutatif à un2-isomorphisme près

PreShv(Sm/(F,I),C) Rig

//

(f,α)

PreShv(SmRig/(Fan,I),C)

(fan,α)

PreShv(Sm/(G,J),C) Rig

//PreShv(SmRig/(Gan,J),C).

On peut munir la catégorie PreShv(SmRig/F,M) (resp.PreShv(SmF/F,M)) de trois structures de modèles (voir [Ayo07b, Définitions 4.4.15 et 4.5.8]) :

(i) la structure projective(W,Cofproj,Fibproj), où les fibrations sont données argument par argument, (ii) la structure injective(W,Cofinj,Fibinj), où les cofibrations sont données argument par argument,

(iii) la structure semi-projective(W,Cofs-pr,Fibs-pr), où les cofibrations sont les flèches qui deviennent des cofibra-tions projectives après restriction àSmRig/F(i)(resp.SmF/F(i)) pour tout i∈Ob(I).

Munissons la catégorieSmRig/F (resp.SmF/F) de sa topologie de Nisnevich. On peut localiser les trois structures de modèles ci-dessus relativement aux équivalencesNis-locales (voir [Ayo07b, Définition 4.4.33]). On obtient alors les trois structuresNis-locales :

(i) la structure projectiveNis-locale(WNis,Cofproj,Fibproj−Nis), (ii) la structure injectiveNis-locale(WNis,Cofinj,Fibinj−Nis),

(iii) la structure semi-projectiveNis-locale(WNis,Cofs-pr,Fibs-pr−Nis).

Notons B1k lek-schéma rigide(Spm(k{t}),Spf(k{t}))et B1X =B1k׈kX pour tout k-schéma rigideX. La gé-néralisation évidente de la proposition 1.3.1, montre qu’on peut localiser ces trois structures suivant la classe Bdes morphismes (B1U, i)⊗Acst // (U , i)⊗Acst (resp. (B1U, i)⊗Acst // (U, i)⊗Acst) avec i ∈ Ob(I), U (resp. U) unF(i)-schéma rigide lisse (resp. F(i)-schéma formel lisse) etA ∈Ob(M). On obtient ainsi les trois structures de modèles :

(i) la structure projectiveB1-locale(WB1,Cofproj,Fibproj−B1), (ii) la structure injectiveB1-locale(WB1,Cofinj,Fibinj−B1),

(iii) la structure semi-projectiveB1-locale(WB1,Cofs-pr,Fibs-pr−B1).

Definition 1.4.12 — La catégorie homotopique des trois structuresB1-locales ci-dessus, sera notéeRigSHeffM(F) (resp.FSHeffM(F)). C’est lacatégorie homotopique effective des schémas rigides(resp.formels)au-dessus deF (resp.

F) à coefficients dans M. Voici les cas les plus importants :

— Lorsque M est la catégorie des spectres symétriques, on notera simplementRigSHeff(F)(resp. FSHeff(F)) la catégorie ainsi définie.

— Lorsque Mest la catégorie des complexes deΛ-modules pour un anneau Λ, on notera RigDAeff(F,Λ) (resp.

FDAeff(F,Λ)) la catégorie ainsi définie.

On a le théorème suivant dont la preuve est la même que celle de [Ayo07b, Théorème 4.5.14].

Theoreme 1.4.13 — Soit(f, α)un 1-morphisme de diagrammes de k-schémas rigides (resp. formels).

1- On a, relativement aux trois structures semi-projectives, deux adjonctions de Quillen :

— ((f, α),(f, α)),

— (f], f)lorsquef est cartésien et lisse argument par argument.

2- On a, relativement aux trois structures projectives, trois adjonctions de Quillen :

— (f, f),

— (α], α),

— ((f, α)],(f, α)) lorsque(f, α)est lisse argument par argument.

3- Enfin,(α, α)est une adjonction de Quillen relativement aux trois structures injectives.

Demonstration On commence par les structuresNis-locales. Le cas des structures projectives découle immédiate-ment de [Ayo07b, Théorème 4.4.60]. L’assertion concernant la structure injective est claire puisqueα préserve les cofibrations injectives et les cofibrations injectivesNis-triviales. On se concentre donc sur les structures semi-projectives.

Le foncteur(f, α)préserve les cofibrations semi-projectives et les cofibrations semi-projectivesNis-triviales. En effet, il suffit de vérifier cela dans le cas où I et J sont la catégorie finale. Le résultat découle alors du cas projectif. Le même raisonnement s’applique au foncteur f]. Pour plus de détails, le lecteur peut consulter la preuve de [Ayo07b, Théorème 4.5.10].

Pour terminer, il reste à vérifier que nos foncteurs de Quillen à gauche passent à la B1-localisation, i.e., qu’ils envoient les flèches de B sur des équivalences B1-locales. Ceci se démontre exactement comme dans la preuve de

[Ayo07b, Théorème 4.5.14]. c.q.f.d.

On a également le résultat ci-dessous dont la preuve est laissée au lecteur.

Proposition 1.4.14 — 1-SoitF un diagramme dek-schémas rigides. Les foncteurs cpl:PreShv(SmRig/F,M) // PreShv(SmF/(F//π),M)

P:PreShv(SmF/(F//π),M) // PreShv(SmRig/F,M) sont de Quillen à gauche relativement aux trois structures projectives et semi-projectives.

2-SoitF un diagramme dek-schémas de type fini au-dessus d’un diagramme dek-schémas formels affines. Le foncteur

Rig:PreShv(Sm/F,M) // PreShv(SmRig/Fan,M) est de Quillen à gauche relativement aux trois structures projectives et semi-projectives.

Dans le paragraphe 1.3.3, nous avons fixé un remplacement projectivement cofibrantT de A1Z⊗1cst

(A1Z−oZ)⊗1cst dans PreShv(Sm/Z,M). On noteTan(resp.Tfor) l’image inverse deT par la composition des foncteurs images inverses

PreShv(Sm/Z,M) // PreShv(Sm/k,M) Rig

// PreShv(SmRig/k,M) // PreShv(SmRig/F,M) (resp.PreShv(Sm/Z,M) // PreShv(Sm/k,M)[−//π]

// PreShv(SmF/k,M) // PreShv(SmF/F,M)).

Alors,Tan(resp.Tfor) est un remplacement semi-projectivement cofibrant de (A1k)an⊗1cst (A1k−ok)an⊗1cst

(resp. B1k⊗1cst

∂B1k⊗1cst

).

En effet, A1Z⊗1cst

(A1Z−oZ)⊗1cst est faiblement équivalent à la cofibre homotopique de(A1Z−oZ)⊗1cst // A1Z⊗1cstpuisque ce morphisme est une cofibration injective.

On pose, pour un diagramme dek-schémas rigides (resp. formels)F (resp.F),

M(F) =SpectΣTan(PreShv(SmRig/F,M)) (resp.M(F) =SpectΣTfor(PreShv(SmF/F,M))).

Bien que l’objetTan(resp.Tfor) est seulement semi-projectivement cofibrant, le foncteurTan⊗ −(resp.Tfor⊗ −) est un foncteur de Quillen à gauche pour les structures projectives (voir [Ayo07b, Lemme 4.5.20]). On peut alors munir M(F) (resp. M(F)) de sa structure de modèles projective stable déduite de l’une de ses structures B1-locales. On obtient ainsi trois structures de modèles surM(F)(resp.M(F)) :

(i) la structure projectiveB1-locale stable(WB1−st,Cofproj,Fibproj−B1−st), (ii) la structure injectiveB1-locale stable(WB1−st,Cofinj,Fibinj−B1−st),

(iii) la structure semi-projectiveB1-locale stable(WB1−st,Cofs-pr,Fibs-pr−B1−st).

Definition 1.4.15 — La catégorie homotopique des trois structures B1-locales stables ci-dessus sera notée RigSHM(F)(resp.FSHM(F)). C’est lacatégorie homotopique stable des schémas rigides(resp.formels)au-dessus deF (resp.F) à coefficients dans M. Voici les cas les plus importants :

— Lorsque M est la catégorie des spectres symétriques, on notera simplement RigSH(F) (resp. FSH(F)) la catégorie ainsi définie.

— LorsqueMest la catégorie des complexes deΛ-modules pour un anneau commutatifΛ, on noteraRigDA(F,Λ) (resp.FDA(F,Λ)) la catégorie ainsi définie.

Le résultat ci-dessous découle du théorème 1.4.13 et de [Ayo07b, Lemme 4.3.34]. Notons toutefois que pour le cas des opérationsf], on utilise la formule de projectionf](fT⊗ −)'T⊗f]pour étendre le foncteur f] aux catégories des spectres.

Theoreme 1.4.16 — Soit(f, α)un 1-morphisme de diagrammes de k-schémas rigides (resp. formels).

1- On a, relativement aux structures projectives stables déduites des structures semi-projectivesB1-locales sur les catégories de préfaisceaux, deux adjonctions de Quillen :

— ((f, α),(f, α)),

— (f], f)lorsquef est cartésien et lisse argument par argument.

2- On a, relativement aux structures projectives stables déduites des structures semi-projectivesB1-locales sur les catégories de préfaisceaux, trois adjonctions de Quillen :

— (f, f),

— (α], α),

— ((f, α)],(f, α)) lorsque(f, α)est lisse argument par argument.

3-Enfin, (α, α)est une adjonction de Quillen relativement aux structures projectives stables déduites des struc-tures injectivesB1-locales sur les catégories de préfaisceaux.

La première partie de la proposition 1.4.9, montre queM(−)s’étend naturellement en un2-foncteur contravariant qui à(f, α)associe(f, α). Par le théorème 1.4.16, on obtient ainsi deux2-foncteurs contravariants

RigSHM : DiaSchRig/k // TR et FSHM: DiaSchF/k // TR.

De plus, pour tout morphisme de diagrammes dek-schémas rigides (resp. formels)(f, α), le foncteur(f, α) possède un adjoint à droite (f, α). Lorsque f est lisse argument par argument, (f, α) possède aussi un adjoint à gauche (f, α)]. On déduit de la proposition 1.4.14 le résultat suivant.

Proposition 1.4.17 — 1-SoitF un diagramme dek-schémas rigides. Les foncteurs

cpl :SpectΣTan(PreShv(SmRig/F,M)) // SpectΣTfor(PreShv(SmF/(F//π),M))

P:SpectΣTfor(PreShv(SmF/(F//π),M)) // SpectΣTan(PreShv(SmRig/F,M))

sont de Quillen à gauche relativement aux structures projectives stables déduites des structures projectives et semi-projectivesB1-locales.

2-SoitF un diagramme dek-schémas de type fini au-dessus d’un diagramme dek-schémas formels affines. Le foncteur

Rig:SpectΣT(PreShv(Sm/F,M)) // SpectΣTan(PreShv(SmRig/Fan,M))

est de Quillen à gauche relativement aux structures projectives stables déduites des structures projectives et semi-projectivesB1-locales.

On déduit de la proposition précédente des foncteurs

(1.117) Rig:SHM(F) // RigSHM(Fan), cpl:RigSHM(F) // FSHM(F//π) et P:FSHM(F//π) // RigSHM(F).

On a encore un isomorphisme naturelcpl'P et des carrés commutatifs à2-isomorphisme près (1.118) RigSHM(F,I) cpl

//

(f,α)

FSHM(F//π,I)

( ˆf ,α)

RigSHM(G,J) cpl

//FSHM(G//π,J)

SHM(F,I) Rig

//

(f,α)

RigSHM(Fan,I)

(fan,α)

SHM(G,J) Rig

//RigSHM(Gan,J).

Dans le document Motifs des variétés analytiques rigides (Page 85-89)

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